Ce Mardi 19 Novembre, a eu lieu le 6ème test de vol intégré, « IFT6 », du Starship (à partir de Starbase, Boca Chica, Texas). Il a été certes moins spectaculaire qu’IFT5 mais les accomplissements positifs ne doivent pas être négligés et ce sera certainement une étape importante sur le chemin vers le succès de ce lanceur. La première manifestation devrait en être soit Artemis 3 soit un lancement de satellites Starlink. Une des deux présentatrices de SpaceX a aussi évoqué plusieurs lancements vers Mars lors de la prochaine fenêtre de tirs (fin 2026/début 2027).

Les faits positifs sont les suivants : décollage impeccable ; franchissement sans encombre de MaxQ (tensions mécanique maximum) ; libération du vaisseau de son lanceur ; éjection de l’inter-étage ; redescente contrôlée  du lanceur; contact du lanceur avec le sol (en l’occurrence la surface de l’eau du Golfe du Mexique) à la verticale et à vitesse nulle ; croisière en haute altitude (190 km) parfaitement stabilisée ; rallumage d’un des trois moteurs « sea-level » en microgravité ; redescente du vaisseau contrôlée, avec utilisation des ailerons ; maintien total de l’intégrité du vaisseau malgré la chaleur et en dépit d’une protection thermique réduite par rapport à IFT5 ; contact du vaisseau avec le sol (surface de l’eau de l’Océan indien) à la verticale et à vitesse nulle. Tout au long du voyage, il n’y a eu aucune défaillance de moteurs.

Les faits négatifs sont les suivants : non-retour du lanceur sur Terre (« les conditions de sécurité n’étant pas totalement remplies ») ; brièveté du rallumage du moteur sea-level en microgravité.

Affaire à suivre (IFT7) !

Illustration de titre : Starship au contact de la surface de l’Océan indien, à la verticale et à vitesse quasi-nulle (capture d’écran SpaceX).

Illustration ci-dessous, Touchdown du SuperHeavy à la surface du Golfe du Mexique, à la verticale et à vitesse nulle:

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23 réponses

  1. « SpaceX a aussi évoqué plusieurs lancements vers Mars lors de la prochaine fenêtre de tirs (fin 2026/début 2027). ». On ne peut que prendre ces annonces avec un certain scepticisme (même si je souhaiterais sincèrement qu’elles se révèlent vraies). L’extrait du commentaire d’un site américain spécialisé est assez éloquent de ce point de vue:

    « SpaceX’s proposed timelines for Starship have been optimistic, to say the least. The company’s president and chief operating officer, Gwynne Shotwell, said in 2019 that the company would be landing cargo on Mars with Starship « in five years. »
    Five years later, in 2024, Starship has yet to complete an orbital flight, although the company has made significant progress on each of the rocket’s six test flights. ».

    Quand on voit qu’Artemis 3 est maintenant reportée à septembre 2026, alors que la mission avait initialement été agendée pour cette année, et cela en partie en raison du retard survenu dans le développement du Starship (plus problèmes de bouclier pour la capsule Orion), on a vraiment de la peine à croire qu’un Starship martien puisse déjà être opérationnel en 2026/27! Mais on verra bien.

    1. Je pense que janvier 2027 pourrait être l’opportunité pour SpaceX de lancer vers Mars un premier starship. A cette date le Starship devrait avoir testé positivement le vol orbital (c’est pratiquement fait) et le réapprovisionnement en ergols en microgravité.
      .
      Le premier vol serait évidement robotique mais permettrait de tester l’injection interplanétaire, l’approche de Mars et l’atterrissage sur une surface non préparée (dont la TRN nécessaire pour pouvoir « hésiter » au dernier moment avant de se poser). Ce serait un énorme pas en avant.

  2. Bonjour,
    Ce futur starship martien restera-il sur Mars ou bien aura-t-il encore assez de réserves d’ergols pour redécoller vers la Terre et s’y mettre en orbite ?
    Et dans ses 100 tonnes possibles de charge utile, pourrait-il y avoir tout le nécessaire ( rover, hélico, fusée de retour) pour récupérer les fameux échantillons martiens récoltés par le rover Persévérance et les envoyer sur Terre, dans le cas ou le starship ne redécollerait pas de Mars et ne pourrait pas rapporter lui-même ces échantillons ?
    Ça devrait coûter moins cher à la NASA que de planifier toute la mission avec un lancement indépendant…Évidemment il y a un risque que le starship martien s’écrase à l’arrivée, mais ce serait aussi un risque pour une mission de retour d’échantillons indépendante du starship.
    Et si le starship est capable de revenir en orbite terrestre ou autour de la Lune, il pourrait même rapporter plus d’échantillons martiens dans sa soute.
    Ce serait un objectif secondaire à « seulement »
    faire atterrir un starship inhabité sur Mars.
    A ce propos il faudra un très bon programme ou plutôt une très bonne « IA », bien entraînée préalablement, pour commander et réagir aux aléas d’un atterrissage d’un starship inhabité sur Mars, car impossible de le commander en direct depuis la Terre. Idem pour un éventuel retour.
    A la différence du premier starship lunaire qui sera aussi sans équipage mais qui pourra être contrôlé depuis la Terre.
    On verra ce que décidera Space X sur ces sujets.

    1. Bonjour Patrick.
      Je crois qu’il ne faut pas trop rêver sur le retour sur Terre du Starship qui serait lancé en janvier 2027.
      Ce serait déjà très bien qu’il puisse se poser en bonnes conditions à la surface de Mars.
      Malheureusement, le retour sur Terre, selon moi, ne devrait pouvoir se faire qu’avec le vol de mars 2029 (retour septembre 2031)!

    2. « Ce futur Starship martien restera-il sur Mars ou bien aura-t-il encore assez de réserves d’ergols pour redécoller vers la Terre et s’y mettre en orbite ? » Si on se réfère au schéma de mission annoncé par SpaceX pour les Starships martiens, il semble évident que lors du premier atterrissage, l’engin restera sur Mars, car il n’existera pas sur place de « fabrique » d’ergols de retour qu’il devrait lui-même précisément installer sur cette planète (idéalement). Tout au moins jusqu’à ce que cette « fabrique » ait eu le temps de produire une quantité d’ergols suffisante pour assurer le retour sur Terre (ce qui prendra sans doute de très longs mois).
      Je regrette à ce propos le peu de transparence de SpaceX concernant ses objectifs précis (à part des annonces de calendriers qui se sont jusqu’ici révélées assez fantaisistes) et, surtout, la MANIERE de les atteindre. J’attends toujours à ce propos des indications sur la question cruciale (entre autres) de l’approvisionnement en énergie du Starship pendant le transfert Terre-Mars, même si cela sera nettement plus facile à réaliser pour un engin non habité que pour un engin emmenant un équipage sur la planète rouge.
      Je me demande aussi si SpaceX met bien les priorités au bon endroit. Est-ce vraiment si urgent de mettre au point un système (certes astucieux, mais osé) de récupération des lanceurs, qui ne sera vraiment utile que lorsque de nombreux vols de Starships seront planifiés, ce qui n’est pas pour tout de suite, plutôt que de mettre en première priorité au point et tester entre autres le ravitaillement en OTB, indispensable pour la mission Artémis 3, qui prend du retard (attention avec Trump, il pourrait bien mettre abruptement fin au programme s’il estime que celui ne répond pas à ce qui avait été annoncé, … en particulier de voir son accomplissement durant son mandat!)?

      1. Le premier starship robotique pourrait emporter une petite quantité d’ergols dans ses soutes. Cela permettrait de tenter un décollage sur Mars. Cette tentative n’aurait pas pour but de revenir sur Terre mais simplement de tester le décollage sur Mars. Si le starship explosait à l’arrivée ou au re-decolage, ce ne serait pas trop grave.
        .
        Pour ce qui est des tests de récupération/réutilisation des lanceurs, il font partie des tests de remplissage en microgravité puisqu’il faudra plus d’un seul transport d’ergols pour permettre une combustion suffisamment longue pour une injection interplanétaire suffisante pour mettre le vaisseau sur une trajectoire martienne.

        1. Pour l’instant la priorité des priorités pour SpaceX doit être la mise au point rapide du HLS si on ne veut pas courir le risque de voir Trump annuler purement et simplement le programme Artémis au cas où celui-ci ne tiendrait pas les délais annoncés; le risque est réel connaissant le personnage! Mars viendra ensuite.
          On peut se demander d’ailleurs si Musk ne court pas trop de lièvres à la fois. Son rapprochement trop marqué avec Trump est dangereux; les temps politiques ne sont pas ceux de projets à long terme comme la « conquête martienne ». Et rien ne dit que les Républicains resteront longtemps « aux manettes » (à voir déjà ce qui se passera au moment des « midterms », dans deux ans seulement). Gare au retour de bâton alors si les Démocrates l’emportent!

          1. Certes, mais avec les Démocrates, Elon Musk était freiné dans son développement. On le constate dès à présent : 5 vols de Starship autorisés en 2024 et depuis hier 25 vols autorisés pour 2025.
            Il y a maintenant un créneau ouvert et SpaceX doit l’utiliser à fond.
            Bien entendu rien n’est joué et les nombreux revirements politiques dans le passé ont montré qu’aux États-Unis les dirigeants n’hesitaient pas à remettre en cause ce qui avait été décidé par leurs prédécesseurs.

          2. En quoi est-ce que les Démocrates auraient « freiné Elon Musk dans ses développements »?
            « One of Harris’ less widely tracked roles is chair of the U.S. National Space Council. Those who have engaged with her view her as an active and detail-oriented advocate of getting back to the moon under the so-called Artemis program »
            Etant donné que le HLS est une pièce essentielle pour la réussite du programme Artémis (même si je trouve personnellement l’architecture de ce programme fort peu rationnelle), on ne voit vraiment pas pourquoi les Démocrates auraient délibérément mis des bâtons dans les roues du développement du Starship; cela aurait été se tirer une balle dans le pied!
            Par contre, gare à la versatilité-de Trump; si ce programme ne lui apporte par, et rapidement, ce qu’il en attend de retombée personnelle, il y mettra rapidement fin. Trump est sans pitié pour les échecs (« you are fired »!), … du moins quand il ne s’agit pas des siens (« A la tête d’une fortune immobilière de plusieurs milliards, Donald Trump a aussi connu des débâcles et des faillites qui ne cadrent pas avec l’image de réussite qu’il veut donner ») :-).
            Si Elon Musk ne s’était pas maintenant mis les Démocrates à dos, je ne pense pas qu’il aurait eu à craindre un renversement de majorité aux Etats-Unis, peut-être même au contraire (j’aurais plus confiance en la « constance » des Démocrates qu’en celle d’une administration Trump qui sera nettement plus versatile et imprévisible je le crains).

  3. Peut-être, concernant l’éventuel retour d’un équipage depuis Mars vers la terre, que la formule d’un équipage restant en orbite et contrôlant le décollage d’un module quittant le sol martien, serait plus intéressante que de commander tout cela depuis la terre. Ou même encore préférer le voyage sans retour (au début, pour le moment?) après, bien évidemment, une longue préparation par des robots, envoi de véhicules et matériels divers. On peut se demander si Elon Musk a fixé un plan définitif et rigide sur la façon dont se ferait la conquête de Mars. Le voyage aller-retour en 2027 est difficile à croire (méthode « cow-boy »?). Néanmoins, je note qu’il s’est organisé pour obtenir le maximum d’argent par des économies aux US (pour de nombreux vols de Starships?). Il faudrait aussi que la politique ne l’éloigne pas trop de ses projets martiens si difficiles! Le pouvoir, ça énivre.

    1. Oui, l’utilisation du Starship pour autre chose que le voyage vers Mars est indispensable sur le plan économique. Si le Starship n’était utilisé que tous les 26 mois, il ne pourrait y avoir de rentabilité pour SpaceX.
      .
      Non on ne peut pas laisser un équipage à bord d’un vaisseau spatial en orbite de Mars pendant 18 mois en attendant l’ouverture de la fenêtre de lancement pour le retour sur Terre.Les raisons: il ne serait pas humain de laisser enfermer un equipage dans un espace reduit sans possibilité de sortie et de les exposer aux radiations cosmiques pendant une periode aussi longue (18+6 mois (il faut ajouter le voyage aller à la periode d’attente)

  4. Bonjour ce premier vol robotise est tres important: grace aux telemetries il permettra de voir si tout se passe bien a tous les niveaux: atmosphere dans le starship temperature a l interieur production d energie etc controle pression reservoirs d ergols …de plus la charge transportee sera faible et permettra peut etre d emporter une quantite d ergols pour le redecollage de la surface MARS…dons vol non habite mais super important puisqu il s agira d un vol de validation.

  5. Bonjour
    je viens de voir un article concernant STARSHIP version 2.0 : l ensemble devrait presenter un diametre de 18 m et une hauteur de 236 m ! impressonnant!

  6. je crois que, au siecle prochain , nos nefs spatiales seront proches du km :on y va tout droit.
    .
    ce qui a deja ete annonce par les Chinois.
    .
    il faudra en effet bien « cela » si l on prend en compte l espace vital necessairement grand pour le confort de l equipage et la propulsion nucleaire et l energie nucleaire et la protection radiations et le gravite artificielle par systeme rotatif …etc… pas moyen de passer outre…

  7. Bonjour
    la fusee NEW GLEEN de JEFF BEZOS est prete : elle va concurrencer Falcon 9 mais surtout ARIANE 6 dont le seul client est precisement JEFF BEZOS : ?

    1. Encore une mauvaise nouvelle pour Ariane. Comme quoi les mauvaises décisions politiques ne se rattrapent pas toujours. Ariane risque fort d’être « larguée » avant d’avoir navigué.

        1. par contre dans un domaine totalement different je viens de voir un reportage sur la reconstruction de la cathedrale NOTRE DAMe DE PARIS : stupefiant je n aurais jamais cru que nous disposions encore de professionnels d une telle qualite et en si grand nombre ! et capables d effectuer des taches aussi anciennes !

          1. Oui la cathédrale est sans doute plus belle qu’elle ne l’a jamais été.
            Avec les professionnels qui ont effectué les travaux, on peut maintenant envisager beaucoup d’autres restaurations. Il y a beaucoup d’églises qui le justifieraient.

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À propos de ce blog

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l’Association Planète Mars (France), économiste de formation (University of Virginia), ancien banquier d’entreprises de profession, planétologue depuis toujours

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