EXPLORATION SPATIALE - LE BLOG DE PIERRE BRISSON

août 2024

De l’impérieuse nécessité que la colonie martienne soit autonome le plus vite possible

Les raisons : impossibilité d’aller et venir entre Mars et la Terre à volonté ; impossibilité de transporter ce que l’on veut depuis la Terre (masse et volume) ; impossibilité de communiquer en temps réel entre Mars et la Terre ; conditions environnementales hostiles à une vie humaine non protégée ; absence d’infrastructures préexistantes. Ces contraintes ont des conséquences : nécessité de pouvoir produire sur Mars les ergols de retour (ISPP) ; nécessité d’utiliser le méthane comme carburant plutôt que l’hydrogène ; nécessité de réduire autant que possible la dose de radiations reçue pendant le voyage ; nécessité d’assurer la sécurité énergétique, alimentaire et médical une fois sur le sol de Mars ; nécessité de produire sur place le maximum d’instruments et d’équipements (ISRU), nécessité de recycler au maximum les produits de consommation apportés ou produits sur place ; nécessité d’entretenir continument les équipements déjà apportés et les installations déjà créées ; nécessité d’utiliser l’impression 3D. nécessité de maintenir une redondance des équipements vitaux ; nécessité de choisir selon leurs compétences les personnes qui demandent à s’installer ; intérêt de préparer puis de disposer d’une structure d’accueil pour les visiteurs.

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Le Raptor V3 du Starship est la quintessence des moteurs fusée

SpaceX vient d’effectuer avec succès le premier essai au sol du Raptor V3 (RV3), le moteur qui doit succéder au RV2 pour le Starship. On ne peut qu’en féliciter Elon Musk, son inspirateur. On ne sait encore quand le RV3 sera utilisé en vol mais il est fortement innovant.
SpaceX n’est pas une entreprise d’amateurs qui profite simplement d’une pseudo-rente accordée par la NASA. Les acquis technologiques y sont sans cesse poussés aux limites par des itérations continuelles dans des paris audacieux faits par des ingénieurs compétents. Elon Musk a une vision dont il ne dévie jamais, les missions habitées sur Mars. SpaceX est la seule entreprise à disposer d’un moteur qui permet de les envisager.

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La vie sur Mars ne peut être déduite automatiquement de la présence d’eau liquide dans les profondeurs de sa croûte planétaire

Ce12 août une étude dirigée par Vashan Wright de l’Institut Océanographique Scripps (Uni. Californie, San Diego), qui a été publiée dans les PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences, USA), fait état d’une découverte sur l’eau liquide martienne. Cette étude a été menée sur la base des ondes recueillies par le sismomètre SEIS (CNES) déposée sur Mars par la mission Insight (NASA). Des media ont parlé de cette eau comme s’il s’agissait d’un Océan caché. Ce n’est pas la réalité quoi qu’il doive y avoir un volume d’eau liquide important situé comme une coque tout autour de la planète. Il pourrait représenter l’équivalent en eau libre d’une hauteur de 1 à 2 km. Les problèmes sont (1) que cette eau n’occupe pas un volume libre mais qu’elle imprègne une roche ignée poreuse et fracturée (porosité de juste 0,1 à 0,2), et (2) que cette roche imprégnée est située à une grande profondeur, entre 11,5 et 20 km du sol.

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Espace et Temps, l’illusion de l’immuabilité

Quand on regarde la voûte céleste par une belle nuit d’été comme nous en avons eu ces jours, on est aspiré tout en étant impressionné par la profondeur de l’Espace que ces lumières de plus en plus perceptibles nous révèlent plus on la contemple, et en même temps on est rassuré par leur stabilité et leur permanence dans le ciel. On sait que les arrières grands parents de nos arrières grands-parents les ont vues et qu’apparemment elles n’ont pas bougé. Et cependant !
Cependant l’immobilité et la permanence apparentes de ces lumières ne tiennent qu’aux distances énormes qui nous séparent et qui les séparent elles-mêmes les unes des autres dans l’immensité de l’Espace dans lequel elle se meuvent. Examinons-le sujet de « plus près » :

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La découverte des « taches de léopard » de la roche Chevaya Falls ne devrait pas décourager les partisans des missions habitées sur Mars

Ce 21 Juillet le rover Perseverance a découvert une roche inhabituelle dans le cratère Jezero. La NASA l’a nommée « Chevaya Falls rock » (CFr), d’après une chute d’eau dans le Grand Canyon. La surface la plus intéressante est encadrée par des veines de sulfate de calcium. Le matériau, rougeâtre, exprime la présence d’hématite. Elle doit avoir pour origine la boue déposée par la rivière qui coulait dans le cratère à l’époque humide de Mars. La présence de « taches de léopard » jaunâtres et cernés de noir en surface en même temps que de composés organiques, interroge. Les taches sont sur Terre des sources d’énergie pour des microbes endolithiques. Cependant pour les raisons données dans l’article, il ne faut pas se précipiter sur les conclusions. Et cela ne devrait pas interdire de mener sur Mars une première mission habitée.

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À propos de ce blog

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l’Association Planète Mars (France), économiste de formation (University of Virginia), ancien banquier d’entreprises de profession, planétologue depuis toujours

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