Le retour du passage à l’équinoxe, qui dans l’hémisphère Nord est celle du Printemps et donc de Pâques*, de la Résurrection et du Renouveau, y compris du retour des pâquerettes, des jonquilles et des hirondelles, est l’occasion de réfléchir au temps qui passe. J’observe à l’occasion, que célébrer la fête de Pâques à l’équinoxe d’Automne dans l’hémisphère Sud de notre planète est une aberration qui vient sans doute de la non-compréhension du phénomène planétologique à l’époque des Grandes Découvertes. On aurait pu/dû le corriger ensuite, pour que le sens de cet événement riche de sens et magnifique par sa symbolique soit préservé et mieux compris. Sur Mars, on devrait célébrer cette fête un des jours suivant (puisque la planète n’a pas de Lune équivalente qui détermine un mois) l’équinoxe de Printemps de l’hémisphère boréale, puis australe (même raisonnement que pour la Terre). On ne fêterait donc Pâques que tous les 668 « sols » (soit 687 jours). Cela ne ferait pas pousser les fleurs dans les champs ou sur les pelouses inexistantes mais marquerait le passage vers davantage de lumière et de chaleur.

*avec un léger décalage puisque le jour exact de Pâques, depuis 325 (Concile de Nicée), est celui de la pleine lune suivant l’équinoxe et varie donc du 22 mars au 25 avril. La Pâques chrétienne coïncide (calendrier lunaire) avec la Pâque juive, Pessa’h (le passage), qui commémore le refus de l’esclavage, l’exode du peuple juif d’Egypte sous la conduite de Moïse, le départ vers un avenir libre et radieux dans la « Terre-promise », en quelque sorte le printemps après l’hiver.

Sur Terre, année après année, nous avons le sentiment de vivre des cycles qui se répètent à l’infini. Cette répétition à l’identique nous rassure par sa stabilité. Cependant quelque chose « cloche ».

Nous savons et nous sentons qu’aujourd’hui n’est pas exactement comme hier. Nous savons et nous sentons que comme les arbres qui à nouveau verdissent, nous vieillissons. Les générations se succèdent. Les nouveaux nés de l’an dernier sont maintenant des enfants. Les enfants en quelques années deviennent des adolescents, les adolescents des adultes. Ils ont eux-mêmes des enfants, leurs parents vieillissent et, parmi ceux qui nous ont accompagnés depuis « toujours », ceux qui meurent usés par la durée de leur vie sont de plus en plus nombreux, jusqu’à ce que, après la disparition de nos grands-parents et de nos parents, on arrive soi-même au bout du temps qu’aucun être vivant sur Terre ne peut dépasser.

La sensation de finitude et de rapidité du processus est aggravée par la perception même que nous avons du temps. Avec son accumulation, le temps lui-même tel qu’on le mesure avec notre propre vie, nos expériences, nos souvenirs, semble s’accélérer. Quand nous avions 13 ou 14 ans, une année était 1/10ème de notre vie. A 80 ans, l’année dernière n’est plus que 1/80ème de la totalité de cette expérience et de ces souvenirs, une quantité presque négligeable, qui pèse peu par rapport à tout le reste. Le retour du Printemps n’est donc qu’un passage de plus en plus rapproché du précédent.

Dans l’Espace et à l’échelle du Cosmos, l’illusion de la stabilité et de la perpétuité résiste encore moins à l’examen et à la réflexion.

Le temps est une flèche qui va et ne s’arrête jamais dans sa course. Il ne peut être freiné que par la gravité ou la vitesse de déplacement, qui créent par leur différence une distorsion entre le temps propre (celui que l’on vit) et celui du référentiel (celui de l’environnement au sens large). Cette distorsion n’est pas sensible sur notre planète puisque nous partageons le même temps propre régit par la masse de la Terre, qui nous tient par sa gravité mais elle est déstabilisante lorsqu’on en prend conscience puisque le repère qui semble le plus fiable de notre univers ne l’est pas en réalité.

La régularité et la stabilité de notre cadre de vie n’est aussi qu’apparence, résultant de l’échelle du temps propre dans lequel nous vivons par rapport au Temps long. Nous plaçant dans notre cadre de vie ordinaire, la différence entre l’année dernière et l’année prochaine est imperceptible parce que nous comparons en quelque sorte une seconde à une année (ou une toute petite quantité à une très grande). Pourtant tout bouge et change autour de nous, lentement (sauf accident) mais certainement. Sur Terre, le climat évolue, la population évolue dans sa composition et sa répartition, la technologie évolue, la culture évolue. Comparons ce que nous lisons à ce que lisaient nos parents, la façon dont nous nous exprimons, la manière dont nous nous habillons aujourd’hui à celle dont ils s’habillaient hier, notre alimentation, notre hygiène, nos modes de communications.

Le changement et l’évolution sont aussi considérables dans le cadre de notre vie cosmique. Là aussi au premier abord, tout apparait stable et paisible. Actuellement, à l’équinoxe, le Soleil se lève dans la constellation du Poisson. Mais dans un siècle environ, il se lèvera dans la constellation du Verseau, et par une lente évolution commandée par la précession des équinoxes, il se lèvera ainsi de suite devant chacune des douze constellations définies par nos ancêtres pour nous donner des repères dans le temps long. Dans 26.000 ans nous aurons fait le tour du Zodiac. Cette oscillation lente ou longue selon le référentiel, et qui va se reproduire de multiples fois, donnait à nos ancêtres un sentiment de succession indéfinie de cycles. Mais elle ne signifie pas grand-chose par rapport à l’apparente immuabilité de l’espace et des astres qui nous entourent (hors les planètes, la Lune et les planètes), sinon que le temps s’écoule avec les changements « ordinaires » que cela implique. Pour aller au-delà de l’apparence et voir l’impermanence, il faut regarder plus loin ou plus avant, avec nos connaissances actuelles, et l’impression d’instabilité que donne l’examen de la réalité donne le vertige.

Une autre horloge est celle de la rotation de notre Soleil autour du Trou noir qui occupe le Centre de notre galaxie et qui la tient par la force de gravité générée par sa masse. Elle fait apparaître des changements plus sensibles. Nous ne savons pas où pourrait être le début de cette rotation et cela n’a pas d’importance car, dans ce cycle, il n’y a pas d’équivalence aux équinoxes. Mais nous savons qu’à la distance où nous sommes (25000 années-lumière) de ce Centre, il nous faudra, avec le Soleil dont nous dépendons, de 225 à 250 millions d’années pour en faire le tour et ce à la vitesse de 230 km/s (pour mémoire la Terre tourne autour du Soleil à la vitesse moyenne de 29,8 km/s). Si on définit le début de la première année galactique comme l’année de la naissance de notre Soleil, ce serait il y a 4,6 milliards d’années, et nous aurions déjà effectué 18,5 rotations. Mais que de changements pendant ces 18,5 années ! Les premiers animaux (vendobiontes, il y a 600 millions d’années) remontent à seulement trois années galactiques, les dinosaures ont disparu il y a un trimestre, l’homme et le singe se sont séparés depuis 10 jours, Homo Sapiens est apparu il y a 10 heures et nous n’utilisons un langage articulé et grammatisé que depuis peut-être 20 minutes.

Pendant ce temps, la Voie lactée se déplace à la vitesse de 638 km/s vers le Grand Attracteur, au centre du superamas Laniakea, situé à 250 millions d’années-lumière. Et l’ensemble est emporté par l’expansion de l’Univers, que l’on sait maintenant accélérée, qui a commencé il y a 13,8 milliards d’années, origine qui est perdue pour toujours dans l’espace-temps (sauf pour nos plus puissants télescopes qui peuvent encore en recevoir des signaux avant qu’il soit à tout jamais hors d’atteinte) puisque, compte tenu de la vitesse d’expansion cosmique actuelle (entre 67,4 et 73 km/s/Megaparsec), il nous faudrait 42 milliards d’années pour y revenir (si nous en avions les moyens, ce qui est évidemment totalement exclu).

Des cosmologues, dont le prix Nobel Roger Penrose, nous disent que l’expansion, continue et accélérée, doit conduire un jour très lointain, à sa victoire sur la gravité, de telle sorte que les très lointains descendants de nos descendants, si nous en avons encore, ne pourrons plus percevoir d’autres lueurs de galaxies dans le ciel que la nôtre, que longtemps après les trous noirs les plus massifs se seront évaporés après avoir englouti toutes les étoiles (et leurs planètes) qui gravitaient autour d’elles, et même qu’un jour les fermions qui constituent notre matière se seront eux-mêmes désagrégés et dilués.

L’obscurité sera revenue, un cycle se sera achevé. Roger Penrose appelle ça un « éon » et plutôt que de croire à la mort définitive de l’Univers, il pense qu’alors (mais cela n’est qu’une hypothèse, non démontrée) tout recommencera à partir des bosons, qui déterminent les champs qui sont la toile de fond de l’Univers, dans un « redimensionnement conforme » de la structure qui aura subsisté. La contraction sera d’autant plus facilitée que la matière des fermions aura disparu. Les nouveaux fermions seront générés à partir de leurs vestiges, par la force de la contraction du redimensionnement qui provoquera une nouvelle explosion d’énergie puis de matière, le début d’un nouvel éon !

Et le processus se répétera, presqu’à l’infini, chaque nouveau départ pouvant être considéré comme une sorte de Pâques cosmique. Et peut-être, « un jour », y aura-t-il une fin…et une explication ?

Il ne faut bien sûr pas croire que notre astre nourricier et protecteur, le Soleil lui-même, résistera à l’usure, au vieillissement et à la mort. Ce n’est qu’un astre parmi d’autres et il disparaîtra aussi, comme les autres, après une vie dont la durée sera fonction de sa masse. De toute façon bien avant sa fin prochaine (à l’échelle de l’Univers) qui devrait survenir dans quelques 4 milliards d’années, la Terre sera devenue invivable. En effet dans quelques 500 millions d’années (si nous ne l’avons pas, nous-mêmes, détruite bien avant) la température sera devenue insupportable. Le Soleil est un être vivant et avec le temps, son hydrogène va s’épuiser, la fusion de cet hydrogène en hélium deviendra de plus en plus difficile, l’astre va gonfler, son irradiance va croître. Mais il ne faut pas s’inquiéter. Il serait étonnant que nous soyons toujours là pour l’apprécier puisqu’aucune espèce animale vivante n’a fait preuve jusqu’ici d’une telle longévité, sauf peut-être les méduses, si ce sont bien des vendobiontes.

A l’issue de ce voyage dans le temps et l’espace, nous sommes bien loin de ce nouveau Printemps qui pointe en 2025 sur notre petite Terre mais ces chiffres cosmiques donnent une idée de notre insignifiance et de ce renouvellement faussement paisible qui en réalité n’est qu’une nouvelle avancée dans le temps. A cette échelle du temps long (et même très en dessous) nous ne sommes que des météores et notre lumière, propre ou commune, est sans doute extrêmement brève mais aussi extrêmement faible. Cependant, aujourd’hui, nous pouvons percevoir et comprendre de mieux en mieux les immensités de temps et d’espace dans lesquelles nous baignons. Nous pouvons aussi admirer nos fleurs au Printemps et jouir de cette sève qui monte et irrigue tout autour de nous. Et nous aurons peut-être pendant encore très longtemps des descendants, des êtres comme nous l’avons été, porteurs d’esprit, qui se souviendront très longtemps de leur début, c’est-à-dire de nous-mêmes. Cela fait de nous, les Hommes, des êtres très spéciaux. Réjouissons nous de cette situation extraordinaire et remercions en le Hasard ou « Quelqu’un d’autre », vivant hors du Temps, selon notre inspiration.

Joyeuses Pâques !

Illustration de titre : L’apparition de Jésus Christ à Marie-Madeleine après la Résurrection, par Jan Brueghel le Jeune (Musée des Beaux-Arts de Besançon).

Évangile selon Saint Jean 20, 1.11-18

xxxx

Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur :

Index L’appel de Mars 25 03 20

Et, si vous aimez ce blog, abonnez-vous !

xxxx

Mon livre, Franchir sur Mars les portes de l’Espace, est disponible chez amazon.fr, chez payot.ch sur le site fnac.com, chez Google books (en e-book), sur le site de mon éditeur, le Lys Bleu éditions.

Vous pouvez aussi le commander chez votre libraire. Si vous rencontrez un problème, n’hésitez pas à m’en faire part (voir plus bas).

Si vous souhaitez passer par Amazon et que vous résidiez en Suisse, attention ! Il est préférable d’aller sur le site « Amazon.fr » plutôt que sur celui d’« Amazon.de » auquel vous conduira automatiquement votre recherche. Si vous passez par « .de », vérifier bien les délais de livraison pour qu’ils ne soient pas plus longs que ceux d’Amazon.fr.

Sur les mêmes sites, Amazon.fr ou Amazon.de, vous pouvez aussi obtenir le livre en format Kindle, avec disponibilité immédiate (et c’est moins cher !).

Sur le site de la Fnac vous pouvez le commander chez fnac.com mais pas encore chez fnac.ch.

Si vous allez chez votre libraire et qu’il n’a pas le livre en rayons, demandez-lui de le rechercher sur le site de la société Hachette Livres.

12 réponses

  1. Bonjour
    Il faudrait un espace depourvu de temps , cela reglerait tous les problemes : plus d entropie plus de « fuite du temps »…comme c etait juste apres le bigbang et juste avant le deploiement de toutes ces dimensions bizarres qui ont donne naissance a notre continuum espace temps apres la fermeture d un grand nombre pour n en laisser subsister que quatre…De toutes les personnes que j ai vu « partir » je n ai vu personne revenir…sauf JESUS…MAIS …s il est revenu c est peut etre bien qu il existe un espace different du notre…dans lequel tout existe sans dimension et sans temps dans lequel tout se melange et tout se deforme…sans relations aucunes de causes a effets.

    1. Difficile d’imaginer un monde sans temps! Ce serait un monde non seulement où rien ne nait ni ne meure mais où rien ne bouge. Donc l’espace même n’aurait plus de sens

  2. Plus exactement, le Concile de Nicée a fixé la date de Pâques au dimanche qui suit la pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps, relevée à l’époque au 21 mars dans le calendrier julien. Celui-ci étant un peu trop long, au XVIe s. l’équinoxe tombait déjà le 11 mars et donc la fête de Pâques se décalait de plus en plus vers l’été. Le pape Grégoire XIII corrigea cela en ordonnant de sauter 10 jours, du 4 au 15 octobre 1582, et en supprimant à l’avenir trois années bissextiles pour les années séculaires non divisibles par 400. C’est le calendrier grégorien. L’erreur résiduelle sera encore de seulement 3 jours de retard en 10´000 ans alors que le calendrier julien aura 78 jours de décalage, donc de retard, par rapport à l’année astronomique tropique qui, elle, tient compte de la précession des équinoxes par rapport à l’année astronomique sidérale qui est plus longue. L’écart est actuellement déjà de 13 jours entre les calendriers.
    Pour fixer la fête de Pâques, les deux computs julien et grégorien sont différents, ce qui fixe en général des dates différentes, sauf de temps en temps, comme cette année où il y a une heureuse et rare coïncidence. La Pâque julienne des Eglises orthodoxes va continuer à de plus en plus s’éloigner de la Pâque grégorienne des autres Eglises en dérivant vers l’été. Il serait grand temps que l’on recherche une date commune pour Pâques, ce qui n’est possible, à la longue, qu’en se calant au plus près sur l’année astronomique tropique, donc en « raffinant » encore un rien le calendrier grégorien pour ne plus dériver du tout par rapport à l’année astronomique. Il suffirait de décider que les années millénaires non divisibles par 4000 ne soit elles aussi pas bissextiles. Les années 3000, 5000, 7000 et 9000 ne sont déjà pas bissextiles avec la règle grégorienne des années non divisibles par 400. Il suffit d’y ajouter les années 6000 et 10000, ce qui supprimerait déjà 2 jours sur les 3 jours résiduels. Mais la première étape vers l’unité de la fête de Pâque passe nécessairement par l’abandon du calendrier julien qui « déraille » de plus en plus par rapport aux saisons. Pourtant, déjà au XVIe s., certains préféraient être en désaccord avec le soleil plutôt qu’en accord avec le pape…

    1. Merci de ces précisions. Il est vrai que le bricolage n’a jamais été une solution pour résoudre les problèmes et qu’il vaut mieux regarder la réalité en face.

      1. J’aimerais tout de même dire ici que les anciens astronomes qui ont détecté le fait que l’année dépasse un peu 365 jours ont fait un travail tout à fait remarquable, très loin d’un « bricolage » ! Déjà vers 283 av. JC, on lit dans le « Décret de Canope » (en l’an 9 du règne de Ptolémée III) que l’année égyptienne, dite aussi année « vague » (calendrier en vigueur depuis le début du 3e millénaire), qui comprenait toujours systématiquement 360 jours (avec 3 saisons de 4 mois de 30 jours chacun, répartis sur 3 décades), plus encore cinq jours supplémentaires, dits « épagomènes », comptés hors mois et saison (ce qui donc provoquait un tour complet par rapport aux étoiles en 1460 ans), devait désormais être complétée par un sixième jour épagomène tous les quatre ans, car un calendrier doit toujours compter une nombre entier de jours. Mais cela ne fut pas mis en œuvre à cette époque, il fallut attendre Auguste. Ainsi la durée moyenne de l’année serait de 365 jours et 6 heures, soit aussi 365,25 jours solaires moyens. La durée de l’année, ce qui est devenu celle de l’année julienne, était ainsi trouvée il y a déjà plus de 2’300 ans.
        On sait désormais aujourd’hui que l’année astronomique tropique est un tout petit peu moins longue que l’arrondi à 365,2422 jours, soit 365 jours, 5 heures 48 minutes et 46 secondes au lieu de 45,254… secondes. C’était là sa valeur au 1er janvier 2000. D’autre part, on sait aussi que l’année tropique diminue, mais très faiblement, actuellement d’une demi-seconde par siècle. Cela est lié au fait que la vitesse de la précession est aussi variable ; elle est actuellement légèrement croissante, ce qui est lié au fait que l’obliquité de l’axe de la Terre, qui est lentement oscillante, est actuellement décroissante et atteindra son prochain minimum vers l’an +12’000, après avoir atteint son dernier maximum vers l’an -8’000, le cycle complet d’oscillation étant de quelque 41’000 ans.
        Nous avons mentionné plus haut la correction grégorienne du calendrier qui donne une année moyenne de 365,2425 jours, soit 365 jours 5 heures 49 minutes et 12 secondes. Les écarts avec l’année astronomique tropique sont alors de +11 minutes et quelque 15 secondes pour l’année julienne et de seulement +26,746… secondes pour l’année grégorienne. Ces deux valeurs restent étonnement faibles, comparées à toute une année ; remarquables précisions à défaut exactitude ! Pourtant, après 10’000 ans, cela correspondra bien à des écarts cumulés de 78 jours pour l’année julienne et à 3 jours pour l’année grégorienne.

        1. La précision du calendrier julien est effectivement impressionnante et on ne peut être qu’admiratif, vu les moyens d’observation dont les astronomes qui l’ont calculé, disposaient.
          Je retire le terme « bricolage »!

    1. Avons nous une idee des calendriers « concus » par les civilisations anciennes d Amerique centrale type Maya Azteque … ?

      1. Je vois, sur Internet, que le calendrier Haab des Mayas était parvenu au 1er siècle avant notre ère à une précision très proche de celle du calendrier Grégorien, soit 365,2421 jours. Source: La grande histoire du calendrier,

  3. Les Mayas avaient deux calendriers, l’un, Haab, basé sur une année de 365 jours, soit 360 jours (18 mois de 20 jours), plus 5 jours « maléfiques », analogues aux jours épagomènes des Égyptiens, c-à-d. une année analogue à l’année « vague » égyptienne, et l’autre, Tzolkin, celle d’un calendrier religieux de 260 jours (13 mois de 20 jours). Au bout de 52 années solaires, soit aussi 73 « années » religieuses, soit 18’980 jours (la Ronde du calendrier), ces deux calendriers revenaient en phase. Mais les Mayas avaient aussi remarqué que le Soleil, lui, n’était pas au rendez-vous, par exemple, par le retour du passage exact au zénith deux fois par année, et donc consacraient encore jusqu’à 12 à 13 jours pour les cérémonies du Feu nouveau.
    En tenant compte de cet ajout de 12 à 13 jours aux 52 années « vagues », pour remettre les pendules à l’heure (comme avec nos années bissextiles tous les 4 ans), on arriverait à une durée moyenne de l’année de (18’980 + 12) / 52 = 365,2308 jours, soit à 16 minutes de moins que l’année solaire astronomique, ou de (18’980 + 13) / 52 = 365,25 jours (la même durée que l’année julienne), soit à 11 minutes de plus que l’année solaire astronomique. Mais la détermination exacte des retours des passages du Soleil au zénith restait difficile, tout comme la détermination des levers et couchers extrêmes du Soleil aux solstices, ou celle des levers et couchers du Soleil exactement opposés sur l’horizon aux équinoxes, toutes observation avec généralement une incertitude d’un jour en plus ou en moins.
    Pourtant, on a déchiffré des stèles avec diverses dates et durées, à Palenque et à Cobán. On y retrouve ainsi des indications de divers cycles tenant aussi compte des mois lunaires : par exemple, 81 lunaisons écoulées en 2’392 jours (6 ans et environ 7 mois), ou 149 lunaisons écoulées en 4’400 jours (12 ans et environ 3 semaines), ou même 235 lunaisons écoulées en 19 ans (quasiment 6’940 jours). Ce dernier cycle est aussi bien connu, sous le nom de cycle de Méton (Ve siècle av. JC), du retour des phases de la Lune aux mêmes dates du calendrier, cycle encore utilisé aujourd’hui pour déterminer le Nombre d’or (de 1 à 19) de l’année liturgique en cours, qui est le rang de l’année en cours dans un cycle de Méton, un élément pour la fixation de la date de Pâques dans le comput ecclésiastique.
    Il suffit de combiner ce dernier cycle (de Méton) avec l’un ou l’autre des cycles luni-solaires précédents pour calculer aisément la durée de l’année qui en résulte :
    ((235 / 81) x 2’392 jours) / 19 = 6’939,753086 jours / 19 = 365,2501624 jours, soit 11 minutes et 28 secondes de plus que l’année astronomique (365,2422 jours), ou bien ((235 / 149) x 4’400 jours) / 19 = 6’939,597315 jours / 19 = 365,241964 jours, soit 20 secondes de moins que l’année astronomique. En arrondissant à 365,2420 jours, on serait à 17 secondes de moins que l’année astronomique.
    C’est cette dernière valeur que l’on retient en disant que les Mayas « auraient pu » ainsi déterminer assez précisément la durée de l’année astronomique, à -0,0002 jours près, alors que notre année grégorienne moyenne (365,2425 jours) en est à +0,0003 jours ou +26 secondes près ! On pense que les Babyloniens ont pu aussi utiliser un schéma analogue, l’année « métonique » valant (235 / 19) fois la durée du mois synodique lunaire qui est de 29 jours 12 h et 44 minutes en moyenne, soit 29,530555 jours, ce qui donne 365,2463 jours, soit 6 minutes d’excès par rapport à l’année astronomique. Il faut bien retenir le fait qu’aucun de ces longs cycles de lunaisons n’est rigoureusement exact (par exemple, le cycle de Méton de 235 lunaisons dépasse les 19 années de presque 2 heures !), ce qui explique ces écarts.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À propos de ce blog

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre fondateur de la Mars Society des États Unis et ancien membre du comité directeur de l’Association Planète Mars (France), économiste de formation (University of Virginia), ancien banquier d’entreprises de profession, planétologue depuis toujours

Abonnez-vous à ce blog par e-mail.

Saisissez votre adresse e-mail pour vous abonner à ce blog et recevoir une notification de chaque nouvel article par e-mail.

Rejoignez les 94 autres abonnés
Archives