EXPLORATION SPATIALE - LE BLOG DE PIERRE BRISSON

Les dimensions spatio-temporelles de l’Univers sont proprement inhumaines. Il faut parcourir 380.000 km pour atteindre la Lune et certains disent que c’est loin. Ça l’est effectivement pour ceux qui « font toute une histoire » d’un voyage dans l’ISS qui orbite autour de la Terre entre 400 et 450 km d’altitude. Mais cette distance Terre-Lune n’est rien par rapport à celle qui nous sépare de Mars qui évolue de 56 à 400 millions de Km sur une période de 26 mois. A cette distance, le temps « montre le bout de son nez » et l’immédiateté dans les relations qu’on peut avoir d’une planète à l’autre « en prend un coup » puisqu’il faut de 3 à 22 minutes pour que la lumière, donc tout signal porté par les ondes électromagnétiques, puisse franchir la distance qui les sépare.

Après cela on change une première fois de « braquet » ; on ne mesure plus en km mais en unités astronomiques, UA, qui valent chacune 150 millions km, soit la distance qui nous sépare du Soleil. Neptune, la plus éloignée des huit planètes de notre système, évolue à 30 UA du Soleil, donc entre 29 et 31 de la Terre ce qui est pratiquement pareil. On est « à la porte » de la Ceinture de Kuiper, anneau constitué principalement d’astéroïdes mais aussi de quelques planètes naines et qui s’étend de 30 à 55 UA. Viennent ensuite, jusqu’à 150.000 à 200.000 UA, les Nuage de Oort interne puis externe qui enveloppe notre système comme un cocon.

A nouveau les nombres deviennent si énormes qu’on change une deuxième fois de braquet en passant insensiblement de l’UA à l’année lumière. Ce faisant, le temps prend de plus en plus d’importance dans l’évaluation de la distance puisque l’année-lumière l’exprime aussi bien que l’étendue parcourue. Aux confins du système solaire nous sommes à quelques 2,3 années-lumière et encore « chez nous », alors que ce tout petit nombre représente, selon le terme utilisé pour le premier braquet, plus de 21.000 milliards de km.

Notre étoile actuellement voisine (tout change et elle ne le restera que quelques 3.3000 ans), Proxima-Centauri, évolue à quelques 4,25 années-lumière (269.400 UA) du Soleil ou de la Terre (ce qui est pratiquement pareil à cette distance). Et il faudrait 77.000 ans à la vitesse de Voyager-1 soit 16,6 km/s (3,5 UA par an) pour l’atteindre, 7.700 ans pour la Sonde Parker qui est l’objet le plus rapide (150 km/s) jamais construit par l’homme (du fait qu’il bénéficie de l’accélération gravitationnelle résultant de ses trajets entre le Soleil et Vénus) ou « seulement » 20 ans en voyageant à la vitesse fantastique (et relativiste) de 20% de la vitesse de la lumière (projet Breakthrough Starshot)…ce qui est actuellement exclu pour les masses importantes (Breakthrough Starshot n’envisage d’envoyer qu’une flotte de sondes de chacune 2 grammes, propulsées par une forêt de rayons laser ultrapuissants, 100 GW, pendant dix minutes).

Notre Soleil, étoile naine-jaune ordinaire, fonce à quelques 230 km/s autour du Centre galactique dont elle fera le tour en 250 millions d’années car nous sommes à quelques 28.000 années lumières de ce Centre, au milieu du rayon du disque dont le diamètre est de l’ordre de 100.000 années-lumière. 28.000 ans, à peu près une « Grande-année » zodiacale, cela fait beaucoup par rapport à l’histoire de l’homme puisque cette lumière émise par les étoiles du Centre galactique que nous percevons aujourd’hui, en est partie alors qu’Homo sapiens arrivé vers -40.000 ans en Europe venait, il y a 35.000 ans, de remplacer Homo Neanderthalensis sur son sol. Mais il n’utilisait ses outils de pierre que de façon encore très primitive puisque nous étions toujours dans le paléolithique et que le Mésolithique ne devait commencer que quelques 16.000 ans après. La durée de l’année galactique est encore plus impressionnante. Il y a 250 millions d’années, la Terre venait de sortir du Permien (ère Paléozoïque) et entrait dans le Trias (ère Mésozoïque) à l’aube de l’apparition des dinosaures, après que la vie ait subi une de ses plus sévères extinctions (96% des espèces ayant disparu).

Donc il ne faut pas rêver, avec une durée de vie active possible de moins de 100 ans, l’homme ne peut concevoir d’aller physiquement plus loin dans l’espace qu’une douzaine d’année lumière. Et s’il le fait, ce sera au prix d’une vitesse « relativiste » qui le coupera de la société dont il est issu car ceux qui partiraient, reviendraient sensiblement plus jeunes que lorsqu’ils seraient partis et ce, d’autant plus que leur vitesse serait élevée et la distance importante. A ces échelles en effet, le temps lui aussi n’est plus une donnée intangible puisqu’il est sensible à la vitesse et à la masse. Si nos progrès technologiques le permettent, il y aura peut-être des aventuriers intrépides qui accepteront la rupture totale et définitive avec leur passé mais ils seront sans doute peu nombreux (à moins d’être les derniers terriens à pouvoir quitter une Terre devenue inhabitable, thème de nombreux livres de science-fiction) et la distance qu’ils pourront parcourir sera de toute façon limitée par la capacité d’emport de masse de leur vaisseau (cette masse comprenant aussi bien leurs ressources utilisables pour leur support vie, que la source d’énergie alimentant leurs moteurs nucléaires ou la masse de ces moteurs et des boucliers protecteurs de radiations).

Et pourtant nous sommes encore « chez nous », dans « notre » galaxie. Si l’on en sort par la pensée ou par l’astronomie, on va encore changer de braquet et mesurer les distances en millions d’années-lumière. Il en faudra 2 pour parvenir à la Galaxie d’Andromède, la jumelle de notre Voie lactée, cœur avec elle de notre groupe local. Il en faudra environ 50,2 millions, ou 15,39 mégaparsec* (c’est-à-dire 15,39 fois 206265 UA), pour parvenir à la galaxie elliptique supergéante Messier 87, au centre de l’Amas de la Vierge, lui-même au centre du Superamas de la Vierge dont notre Groupe-local de galaxies fait partie.

*le mégaparsec, « Mpc » est égal au rayon d’un cercle dont l’arc soutenu par un angle au centre d’une seconde d’arc, mesure exactement une UA.

Et l’on peut continuer ainsi par sauts successifs, dans des lointains de plus en plus lointains et des passés de plus en plus anciens, passant des dizaines de millions d’années aux centaines de millions puis aux milliards et arrivant enfin, à 13,8* milliards d’années moins 380.000, à ce mur aujourd’hui infranchissable du Fond-diffus-cosmologique source de la Première-lumière qui est aussi la « Surface-de-dernière-diffusion » à l’intérieur de laquelle la pression et la chaleur de l’Univers étaient telles que, prisonniers du plasma primordial, les photons ne pouvaient qu’interagir avec les électrons (« diffusion Thomson »).

*devenus aujourd’hui 45 milliards du fait de l’expansion de l’Univers.

Mais si la force de la pensée, appuyée par l’observation peut nous conduire jusque-là, jamais nous ne verrons ces rives fabuleusement lointaines, jamais nous ne verrons non plus « aujourd’hui » les étoiles et les planètes qui du même âge que le Soleil ou la Terre, sont situées à des distances relativement proches mais dont l’image est déjà dans notre passé lointain du fait que leur lumière ne chemine qu’à la vitesse relativement faible au regard de l’échelle, de 300.000 km/s.

Alors ?

Vous le ressentez surement comme moi, dans cet environnement immense nous ne sommes relativement que d’infimes particules dont la durée de vie n’atteint pas celle d’un éphémère après éclosion et vous savez que nous ne sommes pratiquement jamais sortis du tout petit point d’espace où nous sommes nés. Mais nous sommes des particules conscientes, capables de « faire » et sensibles. Nous observons, nous calculons, nous constatons, nous comparons, nous progressons dans la connaissance, nous nous étonnons, nous admirons, nous nous racontons des histoires et nous rêvons. Grâce à ces propriétés et cette orientation psychologique, nous concevons, nous fabriquons et construisons, couche après couche, savoir sur savoir, nous progressons et notre emprise sur le monde s’élargit. Il ne s’agit toujours que de notre environnement proche (l’astronautique) ou de quelques lumières provenant du lointain et du passé (l’astronomie) mais nous allons toujours plus loin dans notre compréhension sinon dans notre maîtrise du monde et si nous nous retournons vers notre passé d’êtres humains, infime nombre d’années au regard de l’histoire de l’Univers ou de notre monde, nous pouvons être fiers de nos accomplissements, des traces de pas visibles derrière nous et de l’étendue parcourue, même si nous ne parvenons toujours pas à nous éloigner de la plage ou viennent s’écraser les vagues de l’Océan sans limites apparentes et les étoiles qui s’y reflètent et nous appellent de toute éternité.

Gardons la tête froide, n’ayons pas peur comme Pascal ou d’autres, de ce fait inhibés, et assumons nos responsabilités d’hommes vivants, sans désespérer : ménageons la viabilité de la Terre et faisons ce que nous pouvons faire au-delà, installons-nous sur Mars. Peut-être nos descendants iront-ils plus loin mais en allant sur cette planète toute proche, nous leur en donnerons intellectuellement la possibilité.

Illustration de titre :

Le « Hubble Ultra Deep Field 2014 » (« Champ Ultra Profond de Hubble 2014 ») ou « HUDF », est un composé de différentes photos prises entre 2003 et 2012 avec les caméras « Advanced Camera for Surveys » et « Wide Field Camera 3 » (dernier instrument fixé sur Hubble en 2009). Une mise à jour en a été faite en ultraviolet en 2014. Image Credit: NASA/ESA. La taille apparente du HUDF est celle d’un carré de 200 secondes d’arc (pour comparaison le diamètre apparent de Mars au plus proche de la Terre est de 13,9 secondes d’arcs). C’est un « trou » sans étoiles dans notre environnement (hémisphère Sud, Constellation du Fourneau) qui nous permet d’accéder aux galaxies lointaines sans en être empêchés par la barrière visuelle des étoiles ou galaxies proches. Les lumières les plus rouges ont été émises quelques 800 millions d’années après le Big-bang ; notre Soleil n’est né que plus de 9 milliards d’années après, il y a 4,6 milliards d’années!

Illustration ci-dessous, Cratère Gale, en route vers le Mont Sharp, à droite le Mont Rafael Navarro, photo Perseverance, crédit NASA. Mars, notre voisine, dont les paysages sont presque familiers, est notre seconde Terre. Elle nous attend.

En ce premier août, je souhaite à tous mes amis Suisses, une bonne Fête Nationale!

Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur :

Index L’appel de Mars 21 07 25

74 Responses

  1. Après ce brillant document le bilan est en fait que l’homme est fait pour vivre sur Terre et que vouloir aller vivre ailleurs est bien compliqué pour quantités de raisons. Allez sur Mars n’apportera rien car Mars sera détruite au même titre que les autres planètes de notre système lorsque le soleil aura épuisé son hydrogène en se transformant en géante rouge avant de s’effondrer en naine blanche ! et le bouquet final sera lorsque Andromède viendra percuter la voie lactée !
    Lea question est : combien d’années l’homme sera t’il capable de vivre sur Terre ? car Hubert Reeves précise qu’il y a eu sept extinctions de civilisations et nous sommes la huitième !

    1. Merci de votre compliment. Quelques petits bémols cependant:
      1) Aller sur Mars nous éloignerait du Soleil et donc nous donnerait un répit par rapport à la mort du Soleil. A la différence de la Terre, Mars échappera probablement à l’absorption par le Soleil devenu géante rouge même si, effectivement, rien en surface ne survivra lorsqu’il explosera.
      2) 500 millions d’années, ça nous laisse pas mal de temps devant nous…ou nos successeurs puisque très probablement l’espèce humaine ne survivra pas aussi longtemps (500 millions d’années est à peu près la durée qui nous sépare de l’émergence des animaux sur Terre).
      3) Il n’y a pas eu de « civilisation » avant celle que l’homme a commencé à développer depuis quelques milliers d’années. Vous voulez sans doute parler d’extinctions massives d’espèces vivantes à la suite de cataclysme divers qui ont effectivement émaillé notre évolution géologique.

      1. Quand j’étais un embryon dans le ventre de ma mère :
        1) Le 5 novembre 1965, le gouvernement des États-Unis par ses scientifiques a publié un rapport nous mettant en garde contre les changements climatiques liés à l’augmentation du CO2
        2) En janvier 1966, les Soviétiques ont posé la première sonde sur la Lune.

        Depuis, on n’a pas écouté les scientifiques suffisamment, ni dans l’exploration spatiale (toujours pas de base lunaire) et ni dans la lutte contre les changements climatiques.
        Laissez donc la SF nous faire rêver un peu, comme Elon Musk qui en mai 2021 prédit les moteurs de fusées à antimatière…
        J’ai demandé au Temps de gérer un blog de SF qui manque grandement dans l’offre à ma connaissance.

        1. Comme les blogs du Temps sont pleins, on m’a dirigé vers les blogs de l’Illustré. Si tout se passe bien, je vous enverrai le blog de SF que je vais animer dont le premier sujet sera le débat des moteurs anti matières pour fusées, interplanétaires d’abord et interstellaires ensuite, soit à antiprotons comme le conseille Musk soit à positrons comme je le conseille.

          1. Comme vous voulez, Monsieur Donneur. En ce qui me concerne je préfère monter une marche après l’autre. J’aime spéculer sur le possible plus que sur l’hypothétique. Je vous souhaite beaucoup de lecteurs.

          2. N’oubliez surtout pas de calculer les énergies nécessaires pour: 1) produire ou collecter ces antiparticules en nombre suffisant, 2) les maintenir confinées avant qu’elles ne s’annihilent avec de la matière! Et ensuite également les énergies nécessaires pour accélérer de gros vaisseaux à des vitesses relativistes. Vous verrez qu’il n’y a pas de miracles! Quand à Elon Musk, il ne faut pas prendre au pied de la lettre tout ce qu’il raconte; il est bien connu qu’il adore aussi provoquer. Étonnant d’ailleurs dans cet ordre d’idée qu’il ait gardé une approche aussi « classique » que la propulsion chimique au lieu de la propulsion nucléaire thermique pour son Starship martien; et il envisagerait maintenant le « saut quantique » de passer à une propulsion antimatière-matière? Guère crédible sauf, justement, si ce n’est pour écrire des romans de S.F.!

    2. @J. Latini: « le bouquet final sera lorsqu’Andromède viendra percuter la voie lactée », eh bien ,non, ce ne sera pas du tout spectaculaire, car ce sera surtout du vide qui « percutera » du vide! Les distances sont telles entre les corps célestes que même appartenant à deux ensembles s’interpénétrant, deux galaxies en l’occurrence, les probabilités de collisions entre les corps en question eux-mêmes restera infinitésimale.

      1. @Haldi, l’astrophysicien Hubert Reeves de 88 ans a une vision différente de la vôtre et je cite la page 38 de « La fureur de vivre », octobre 2020, Seuil ce qui suit : « Les collisions de galaxies DONNENT lieu à de puissantes condensation de matière cosmique qui déclenchent la formation d’une quantité d’étoiles géantes » avec photo à l’appui en page 41. Selon lui, les collisions de galaxies sont fréquentes dans l’univers.

        1. Pratiquement tous les astrophysiciens sont d’accord pour affirmer que: « Comme dans toutes les collisions de ce genre, il est peu vraisemblable que des objets qui y sont contenus, tels que des étoiles à l’intérieur de chaque galaxie, se percutent réellement. Les galaxies sont en réalité très diffuses ». En particulier, notre système solaire, éloigné du centre de la galaxie ne subira aucune perturbation due à cette « collision ». Et de toute façon, comme cet événement devrait arriver dans environ quatre milliards d’années, cela n’aura plus aucune importance pour la Terre qui aura déjà été absorbée par le Soleil!

          1. La photo de la page 41 du livre d’Hubert Reeves « La fureur de vivre » (Octobre 2020, Seuil) est très explicite. Voici la légende en page 40 et je la cite tel quel :  » Les collisions de galaxies sont fréquentes dans l’univers. Leurs noyaux sont visibles en blanc. Sous la violence du choc, leurs nébuleuses sont soumises à d’énormes pressions. Elles s’effondrent et provoquent la formation de quantité d’étoiles massives appelées GEANTES BLEUES visibles en bleu autour de deux galaxies. » Le fait que nous soyons au pourtour de la GALAXIE est PIRE qu’au centre, en raison de l’impact de la formation des futures géantes bleues. Je connais personnellement Hubert Reeves depuis 1982 depuis le Collège Brébeuf et McGill (lieu d’études secondaires et universitaires des deux Premier Ministre du Canada dénommés Trudeau). Merci de me citer UN astrophysicien qui le contredit sur ces observations scientifiques…

          2. Monsieur Donneur, s’il vous plait, nous dérapons! On ne peut aborder tous les sujets de l’astrophysique et de la cosmologie en même temps à propos de n’importe quel sujet traité dans l’article. Par ailleurs vous ne pouvez inonder mon blog d’un nombre excessif de commentaires. Cela retire de la visibilité aux autres.

          3. Pierre-André Haldi a raison, nous sommes très loin de notre environnement et de nos préoccupations actuelles.
            Ceci dit il a raison aussi pour dire que l’impact d’une galaxie sur l’autre entraîne peu de fusions d’étoiles (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en ait pas). Le vide entre chaque étoile est immense. Ce qui joue surtout c’est l’attraction de la galaxie la plus puissante sur la plus faible et donc la perte d’étoiles d’une galaxie au profit de l’autre. Récemment on a pu observer la trace du passage d’un des Nuages de Magellan dans notre Galaxie. Ce passage s’est soldé par la perte d’étoiles du Nuage au profit de la Voie Lactée mais le Nuage existe toujours et il continuera à exister longtemps, son autonomie par rapport à la Voie Lactée s’épuisant petit à petit par pertes d’étoiles et par une trajectoire de plus en plus contrainte par la Voie Lactée.
            Evidemment les conséquences de l’impact sont différentes selon l’angle d’incidence de la rencontre. Par ailleurs les fusions provoquent des zones de surdensité de gaz et de poussière qui peuvent favoriser la formation d’étoiles.
            Mais nous sommes encore une fois très loin de notre sujet!

    3. @ j. Latini: Encore un point: « le bilan est en fait que l’homme est fait pour vivre sur Terre », hum, vraiment? Même sous nos latitudes tempérées, essayez de passer une année sans autres protections que celles que la nature vous a données à la naissance 🙂 ! L’Homme s’est ADAPTE aux conditions dans lesquelles il est amené à vivre sur Terre (et encore, sur une portion relativement petite de sa surface seulement), il n’est pas né « tout équipé » pour ça. Finalement, aller vivre sur Mars par exemple demandera certes un effort d’adaptation peut-être un peu plus important, mais pas si différent au fond.

      1. Pas si different au fond? Essayez de retenir votre respiration pendant 3 minutes et vous verrez. De plus l’homme (et la femme) ont vu le jour en Afrique, continent ou beaucoup de gens vivent encore avec ce que la nature leur a donne a leur naissance. Et finalement, à environ 1500 km a vol d’oiseau de Geneve, on a un desert aride plus grand que les Etats-Unis. Quelle place perdue. On veut coloniser Mars et on est pas capable de reverdir le Sahara?

        1. Pierre-André Haldi nous écrit qu’aller vivre sur Mars demandera un effort d’adaptation peut-être un peu plus important que celui qu’il nous a fallu pour vivre sur Terre en dehors de notre berceau africain, mais que ce n’est sans doute pas hors de notre portée. Vous, Fabian, vous le contestez. Je crois que vous connaissez mal la situation ou que vous n’y avez pas beaucoup réfléchi.
          (1) Personne d’un peu informé n’ignore que l’atmosphère de Mars est ténue et irrespirable. Merci mais nous avions déjà pensé à cette différence avec la Terre. Il est prévu d’utiliser des scaphandres pour sortir des bulles viabilisées qu’on y construira.
          (2) Quelle drôle d’idée de considérer le Sahara comme un espace perdu! Je n’aimerais pas une Terre privée de ses déserts. Ils font partie de l’équilibre global de notre planète et nous devons les préserver comme nous devons préserver nos forêts.
          (3) Reverdir le Sahara est une idée qu’avait eu le Colonel Khadafi et il avait commencé à la mettre en œuvre avec des forages très important de la nappe phréatique dans l’intérieur de la Lybie. Persister serait une très grossière erreur car une fois la nappe phréatique épuisée, il ne resterait rien de cette humidité sous-jacente, réserve que nous n’avons pas le droit d’épuiser vis à vis des générations futures. Ce n’est pas une ressource « renouvelable ».
          (3) Sur Mars il me semble tout à fait exclu d’engager une terraformation. Cela n’aurait aucun sens sur le plan économique (durée du retour sur investissement beaucoup trop longue!) et cela ne sera pas nécessaire. Il suffira de créer des bulles de vie confortables bien reliées entre elles. Cela sera suffisant et correspondra à nos capacités technologiques. Par ailleurs, cela permettra un recyclage des ressources que nous prélèverons, tout à fait indispensable compte tenu de leur rareté (eau, oxygène, azote…)

        2. Comme le fait justement remarquer Monsieur Brisson, vous répondez « à côté de la plaque »! J’ai justement parlé de la nécessité qu’à eu l’Homme de s’adapter pour (sur)vivre sous nos latitudes (et plus encore sous d’autres moins tempérées) pas en Afrique (et même là, difficile de survivre sans vraiment aucune protection « artificielle »). Sur notre propre planète, nous ne pouvons pas non plus vivre sans aide respiratoire partout, loin s’en faut, et pourtant, nous y allons, là encore, grâce à des artifices techniques que nous avons développés! Rien donc de si fondamentalement différent pour Mars, juste un peu plus difficile, mais tout-à-fait à notre portée.
          P.S.: Il est parfaitement possible de retenir sa respiration 3 minutes avec un peu d’entraînement, demandez à Jacques Mayor et Enzo Maiorca!

          1. Oups, Jacques MAYOL bien sûr, pas MAYOR (même si la disciple de M. Mayor est plus dans la ligne de ce blog 🙂 !)

  2. Vertigineux en effet! Comme l’est la question philosophique du pourquoi d’un univers si gigantesque, qui a existé bien avant qu’une conscience se développe sur un petit caillou perdu dans son immensité pour saluer son existence, et existera encore très longtemps après que cette conscience ait disparu. Finalement, à quoi « sert » cet univers ? Question aussi insondable que l’est l’univers en question!
    Pour en revenir à l’humanité, ma conviction est que son « rayon d’extension » restera limité à notre système solaire. Au moins pour ce qui est d’un déplacement physique. Notre « machinerie corporelle » est trop fragile et sa durée de vie trop courte pour envisager sérieusement son transport, même à de très grandes vitesses, vers d’autres système stellaires. Cela ne veut pas dire que la connaissance de ces systèmes nous restera à jamais fermée. On peut penser qu’il sera un jour possible de faire voyager, non pas des corps humains, mais leur esprit c’est-à-dire le contenu de leur cerveau (finalement la seule chose qui importe vraiment, le reste – coeur, poumons, membres, etc. – n’étant en fin de compte qu’un « support technique » pour que ce cerveau puisse fonctionner et appréhender l’univers qui nous entoure). Ou peut-être, pour les systèmes les plus proches et si l’on veut vraiment transporter la dimension « physique » de l’humanité « ailleurs », de faire voyager des embryons congelés qui seraient décongelés une fois arrivés à destination et élevés et éduqués alors par des robots ayant été conçus pour supporter les rigueurs et la longueur du voyage. Mais cela pose pas mal de question éthique!
    En attendant (!), et pour revenir sur Terre beaucoup plus près de nous, Joyeuse Fête Nationale en ce 1er Août à tous les Suisses et Suissesses !

    1. J’ai une vision exactement à l’opposée de M. Haldi de la possibilité de l’humanité de sortir avec forme humaine complète du système solaire. Selon certains théoriciens en physique, il serait possible de comprimer un jour l’espace-temps et de voyager en « Warp Speed » au-delà de la vitesse de la lumière et d’avoir des raccourcis dans notre Galaxie et au-delà… Une autre possibilité, beaucoup plus probable, est de créer d’immenses vaisseaux multi-générationnels qui voyagent à une fraction de la vitesse de la lumière et par la théorie des nombres explorer et se poser sur des systèmes solaires avoisinants. Nous avons entre 500 et 900 millions d’années pour les bâtir et peut être même 4 milliards d’années si on déplace l’ensemble des espèces terrestres autour de Pluton … En attendant, nous pouvons nous contenter de l’objectif Mars pour le 21ème siècle, ce qui est déjà le jalon essentiel après la Lune …

      1. @F. D.: « voyager en “Warp Speed” au-delà de la vitesse de la lumière et d’avoir des raccourcis dans notre Galaxie et au-delà », ce blog a pour vocation de rester dans le domaine de la science, pas de la science-fiction! Quant aux vaisseaux multi-générationnels, cela aussi a été traité dans d’innombrables romans de science-fiction. Mon avis est que c’est à la fois peu « éthique » (des générations « sacrifiées » durant le transit) et inutile. Maintenir en vie ce que j’ai appelé notre « machinerie corporelle », fragile (pensez par exemple au problème des radiations sur de si longues périodes) et à courte durée de vie, est se compliquer inutilement la tâche et demande trop de resources (dont vos « immenses vaisseaux » auront grand besoin). « Ma » solution est bien plus rationnelle, c’est uniquement de notre cerveau dont nous avons vraiment utilité pour connaître ces mondes extra-stellaires. Avec des techniques améliorées de réalité augmentée, les récipiendaires de l’information récoltée au retour vivront virtuellement la même expérience et auront les même « souvenirs » que s’ils avaient été physiquement sur ces exo-planètes. Ou alors, si on vise vraiment une transplantation physique de l’Humanité ailleurs, la solution des embryons congelés, infiniment moins gourmande en ressources et ne sacrifiant pas plusieurs générations dans un « voyage sans fin ».

        1. Je suis respectueusement en désaccord d M. Haldi. La propulsion transluminique ou « Warp Drive » vient de passer de la SF à la Science théorique. D’après un chercheur, il faudrait théoriquement l’équivalent de l’énergie contenue dans Jupiter pour propulser un vaisseau spatial de 100 m de rayon, donc on se situe dans une technologie quasi-impossible et extrêmement éloignée mais, qui sait, dans quelques millions d’années …
          https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/physique-warp-drive-dernieres-nouvelles-recherches-propulsion-transluminique-54088/
          Quant à l’ère plus proche des vaisseaux transgénérationnels, ils pourraient être des écosystèmes entiers, ambassadeurs terrestres, à eux tout seuls (fonction « arche de Noé » amélioŕée par la réplication de biotopes, les impressions 3 D de matériaux réutilisables et ensuite biodégradables, l’économie circulaire et l’agroécologie/aéroponie). On étudie déjà ce qui permet l’hibernation chez les ours, quelles hormones sont produites et cette approche pourrait permettre des voyages à long terme entrecoupés de long sommeil avec un équipage et des passagers reposés qui se relaient. Ce sera une longue croisière multi-générationelle dans un environnement bien plus riche que nos vaisseaux de croisières actuels et plus productive que notre infime tourisme spatial actuel… Et si notre technologie évolue, je vois comme vision ces vaisseaux partir en direction des étoiles s’ils peuvent atteindre au moins 10% de la vitesse de la lumière pour éviter de se faire larguer par les vaisseaux de technologies qui viennent ensuite…

          1. @F.D.: Vous restez dans la science-fiction ( » l’équivalent de l’énergie contenue dans Jupiter… qui sait, dans quelques MILLIONS d’années … ») et je persiste à prétendre qu’il y a de meilleures et plus réalistes solutions et que celles-ci sont réalisables dans un avenir beaucoup plus proche, même si ce n’est pas encore vraiment « demain » bien sûr, plutôt « après-demain ».

    2. Comme Hubert Reeves, le célèbre astrophysicien, je trouve qu’il n’y a pas plus belle complexité de la vie que le cerveau biologique humain, le meilleur ambassadeur terrestre dans l’espace. Par contre je crois aux sondes AI exploratrices qui seront nos cerveaux humains étendus par l’artificiel.
      https://www.rfi.fr/fr/podcasts/religions-du-monde/20201230-le-myst%C3%A8re-de-la-fureur-de-vivre-racont%C3%A9-par-hubert-reeves

      Pour être franc, je suis en train d’écrire une pentalogie de SF :
      – Solaria (2025-2125) : établissements humains dans le système solaire, de la Lune en 2025 à Pluton en 2125, incluant Mars en 2058 et les lunes de Jupiter et Saturne en 2092…
      – Proxima (2125-2158) : voyage du premier vaisseau interstellaire à 10% de la vitesse de la lumière par un réacteur à fusion nucléaire
      – Galaxia (2158-2192) : découverte du vol en « Warp Speed » grâce à la fusion nucléaire comme base et la maîtrise des réactions avec l’antimatière en appoint
      – Universa (2192 vers l’infini): maîtrise des vols à travers les trous noirs
      – Parallella (de l’infini à l’infini, découvertes et voyages à travers les infinités d’univers parallèles selon les théories quantiques…

  3. Petite précision de compréhension : si, du fait de l’expansion de l’Univers, les objets les plus lointains (s’ils existent encore à ce jour) sont situés à 45 milliards d’années-lumière de nous, leur âge reste d’environ 13,8 milliards d’années. Ils ne sont et ne seront donc plus jamais dans notre horizon observable qui est de 13,8 milliards d’années-lumière qui croît d’une année-lumière par an, nous donnant seulement la possibilité de découvrir de nouveaux objets qui « entrent » dans notre horizon chaque année. Le rayon de Hubble (où la vitesse d’expansion égale exactement la vitesse de la lumière) est encore situé un peu au-delà, vers 14,4 milliards d’années-lumière. Comme le paramètre de Hubble décroît avec le temps, ce rayon de Hubble s’éloigne lentement, mais il sera rattrapé par notre horizon. Dès ce moment, nous commencerons à perdre définitivement de vue de plus en plus d’objets lointains, puis de plus en plus proches, jusqu’à notre Groupe local de galaxies, liées par la gravitation et ainsi « inséparables ».

  4. Merci pour cette évocation étonnante, qui me rappelle ce que disait mon professeur de géographie quand il évoquait l’immensité des espaces sidéraux:

    – Et pourtant, l’homme est plus grand que toute cela.

    Bertrand Russell disait pour sa part que les tigres sont très beaux à voir, eux aussi, mais qu’on préfère les admirer enfermés dans une cage. Comme il est impossible de mettre l’univers en cage, puisque c’est lui qui nous tient prisonniers, ce qui me paraît pourtant extraordinaire c’est, comme vous l’évoquez, que l’homme soit capable de prendre conscience des dimensions spatiales et de se les représenter. Serions-nous donc les seules créatures de cet espace capables de les appréhender et d’en comprendre les lois?

    Quant à la suggestion de Pierre-André Haldi d’envoyer dans l’espace un cerveau artificiel (à la place d’un organisme vivant complet), c’est sans doute une idée intéressante mais je doute fort que même tous les plus puissants super-ordinateurs connectés entre eux ne parviennent jamais à reproduire un cerveau humain dans toute sa complexité. Le projet « Human Brain » de l’EPFL n’est-il pas tombé en panne pour des raisons de pure et très humaine mésentente, d’humeur et non de science, entre ses responsables?

    Dernière petite question, si vous permettez: je crois avoir lu quelque part (mais serais incapable d’en retrouver la source) que pour les scientifiques, le temps est une forme d’espace (on pense ici aux machines à remonter le temps chères aux auteurs de science-fiction). Dans la mesure où vous expliquez comment le temps en vient à se confondre à cet espace, il semble qu’il y aurait un fond de vrai dans cette affirmation. Pourriez-vous le confirmer?

    Pour revenir sur Terre moi aussi, à toutes et à tous, je souhaite une belle fête de 1er août entre-temps.

    1. Cher Monsieur, merci pour votre commentaire. En abordant l’essence du temps vous touchez à un sujet qui me passionne. Il semble bien en effet que le temps soit comme d’autres forces structurant l’Univers, une variable en interaction avec les autres. Le temps est sensible à la masse et à la vitesse donc à l’énergie. Quand on l’approche au plus près, c’est à dire dans ses plus petits instants, on s’aperçoit qu’il est constitué de quanta et donc discontinu. Et si on le manie un tant soit peu, en agissant sur les autres forces fondamentales en interaction avec lui, on parvient en effet à modifier notre rapport à l’espace. On le voit d’ailleurs quand on aborde le sujet des vitesses relativistes. Le maniement du temps sera sans doute un sujet important pour les hommes de demain. Je vous engage à lire « L’ordre du temps » de Carlo Rovelli, physicien, l’un des plus grands spécialistes de cet étrange domaine.

      1. Merci à vous pour votre réponse, cher Monsieur Brisson. Merci aussi pour la référence au livre de Carlo Rovelli, dont j’avais les premières pages de son livre dans son édition anglaise. Mais j’ai vite arrêté ma lecture, non pas par manque d’intérêt pour le sujet traité, bien au contraire – tout comme vous il me passionne -, mais parce que je me suis aussitôt demandé: si l’auteur explique que le temps ne s’écoule pas à la même vitesse en plaine qu’à la montagne, ou même sur une table et au niveau du sol, et s’il s’accélère à mesure qu’on prend de l’altitude, pourquoi n’explique-t-il pas comment on est arrivé à ce constat?

        Je ne crois d’ailleurs pas être seul à me poser une telle question. En effet, pas plus tard que ce soir, à l’émission « Forum » de la RSR, un philosophe des sciences de l’Université de Genève, spécialiste de la vulgarisation scientifique, posait la même question à propos des résultats fournis par la science de manière générale: comment y est-on arrivé?

        Ainsi, s’il est très impressionnant d’apprendre que le soleil se déplace à la vitesse de 230 km/s, ne serait-il pas au moins aussi intéressant et surtout instructif de comprendre comment on est arrivé à ce constat?

        Au début de son livre, Rovelli évoque le philosophe de l’école de Milet, Anaximandre, auquel il emprunte l’expression « l’ordre du temps ». Pour Anaximandre (si je me souviens bien de mes cours de philo, comme les deux autres penseurs de la même école, à l’origine de la tradition philosophique occidentale, il était physicien), la Terre flotte dans l’espace. Comment en -a-t-il eu l’intuition et comment a-t-il pu le vérifier? Rovelli ne l’explique pas.

        Le lire, c’est un peu comme lire un roman d’A. Robbe-Grillet ou de Michel Butor. Le premier (comme Rovelli) évoque la pièce de Sophocle, « Oedipe Roi » dans un de ses romans où il montre, à l’encontre des idées reçues sur le roman policier traditionnel, que le coupable n’est autre que le détective qui enquête sur le meurtre qui fait le sujet du livre. Le second, qui a été mon professeur à l’Université de Genève, déconstruit l’ordre temporel et en superpose les unités dans son roman appelé, fort à propos, « L’emploi du Temps », qui est en réalité un emploi du… lieu. Bien avant d’autres, les auteurs du Nouveau Roman (appellation qu’ils n’ont jamais employée eux-mêmes, et qui n’est qu’une invention des journalistes) ont donc traité du rapport espace-temps dans la fiction, peut-être pas si éloignée de la réalité qu’on le prétend.

        Quoi qu’il en soit, pour l’amateur que je suis en physique (mais amateur au sens étymologique du mot, qui vient du verbe amare), c’est toujours un plaisir et un enrichissement de vous lire.

        Cordialement,

        A. Ldn

        1. Merci cher A. Ldn de votre commentaire et de vos paroles aimables.
          Votre point de vue est intéressant et je le comprends. Ceci dit je pense qu’on peut approcher le livre de Carlo Rovelli avec les moyens qu’il nous donne, ceux de la logique pure, en faisant crédit à l’auteur que ce qui l’a conduit à ses résultats a été vérifié sur le plan théorique (par exemple la gravitation) et expérimental (par exemple la mesure du temps simultanément dans les satellites et sur Terre).
          Disons que son livre « L’ordre du temps » est une excellente vulgarisation comme seul peut en faire un scientifique qui maîtrise bien son sujet. Disons encore que l’intuition, la compréhension des choses en dehors de leurs formulations mathématiques, peut donner des pistes intéressantes pour aller plus loin dans la compréhension du monde, si elle repose sur des connaissances scientifiques solides.

    2. @A. LDN: « reproduire un cerveau humain dans TOUTE sa complexité » n’est pas forcément nécessaire. Et quand on voit déjà les progrès extraordinaires que nous avons faits dans ce domaine en l’espace de moins d’un siècle, beaucoup d’espoirs sont permis.
      P.S: Dommage de ne pas vous exprimer à « nom découvert », cela rendrait les échanges plus sympathiques. Que craignez-vous dans le cadre d’un blog comme celui-ci (on ne traite pas ici de sujets polémiques tellement sensibles)?

      1. Cher Monsieur Haldi,

        Merci pour votre réponse. Par « progrès extraordinaires », entendez-vous ceux qui ont été faits en intelligence artificielle? Si tel est le cas, dans quel domaine d’application? Le champ est vaste…

        D’autre part, en réponse à votre question, comme j’ai déjà pu l’expliquer à Monsieur Brisson, qui me l’avait déjà posée dans le passé, j’utilise non pas un pseudo, mais mes initiales, telles que je le faisais quand j’étais journaliste. C’était d’ailleurs la règle dans le dernier journal avec lequel j’ai collaboré, y compris pour notre rédacteur-en-chef, à l’exception de ses éditoriaux, et cette habitude m’est restée. Je l’utilise de même dans d’autres blogs.

        Mais je comprends très bien que ce genre de pratique puisse vous agacer, ainsi que d’autres, voire vous paraître peu sociable, surtout dans un blog comme celui de Monsieur Brisson, qui intéresse en priorité des scientifiques, en particulier dans le domaine de l’astrophysique. Or, comme j’ai pu le lui rappeler (comme s’il ne l’avait pas déjà constaté depuis longtemps), je ne suis qu’un amateur dans ce domaine, raison pour laquelle j’apprécie d’autant plus ses articles et les échanges souvent fort intéressants qu’ils suscitent. Mais nous nous exprimons dans un journal, qui s’adresse au grand public, non aux seuls spécialistes. Sinon, quels que soient nos domaines de spécialisation, nous n’aurions plus qu’à rédiger des mémoires à l’attention de l’Académie.

        Bien entendu, si j’avais quelque chose de plus substantiel à contribuer à ce blog, je ne manquerais alors pas de m’exprimer « à visage découvert ». Mais comme ce n’est pas le cas, vous ne m’en voudrez donc pas trop, je l’espère, si je m’en tiens pour l’instant à ma pratique habituelle.

        Avec mes salutations les meilleures.

        A. Ldn

  5. Au moins les dimensions incommensurables de l’univers le préserveront des ambitions dévorantes de l’homme ( ou d’autres civilisations ) qui n’aura pas l’occasion de le polluer complètement …
    Si nous ne sommes pas capables de gérer notre propre planète , inutile d’aller voir ailleurs , nous ne pouvons que répéter les mêmes erreurs … déjà propagées dans l’espace proche …
    Les bonnes volontés que montrent certaines personnes ne sont que pures naïvetés par rapport aux ambitions purement matérialistes ou impérialistes des autres .
    Être sur Mars ne laissera aucun répit à la fin de vie du Soleil et de toute manière l’espèce humaine n’existera plus quand cet événement se produira , aucune espèce n’ayant survécu au delà de quelques centaines de millions d’années , en tout cas pas sous la forme actuelle … et nos éventuels successeurs auront trouvé les moyens d’aller beaucoup plus loin …
    Il n’y a donc donc aucun avantage à essayer de « vivre » sur une planète déjà morte !!!
    La planète rouge n’est rien d’autre qu’un sujet de curiosité temporaire … obsessionnel pour certains …

    1. Cher Monsieur Giot, merci de me considérer comme un obsédé, c’est un compliment que vous ne m’aviez pas encore fait (mais qui ne me dérange pas outre mesure). Quelques réponses:
      Envisager que l’homme puisse « polluer complétement l’Univers » est une inquiétude que je n’ai jamais eu. Il n’en a évidemment pas les moyens. La Terre diluée à l’échelle de l’atome serait inexistante au regard de l’Univers. Sorti de l’orbite basse terrestre, considérant les volumes éventuellement concernés, le mot « pollution » n’a aucun sens.
      Commettre des erreurs n’est pas inutile. C’est un des moyens de progresser.
      Si vous considérez que tout est fichu parce que nous n’avons aucun espoir de survivre au Soleil, je pense que vous êtes bien à plaindre car vous vous privez de la possibilité de quelques bonnes années. Et puis un jour, nos descendants, je vous accorde que ce ne sera sans doute pas l’homme, pourront peut-être essaimer vers un autre système plus jeune (je pense notamment à Epsilon Eridani que j’évoquerai prochainement).
      En tout cas la seule possibilité pour maintenant, c’est Mars. Il n’y a nul doute que c’est une planète morte mais je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas l’utiliser pour nourrir notre vie…et la rendre de ce fait à la Vie. Ce sera un excellent entrainement pour un jour pouvoir aller plus loin.
      Pour finir, je ne vous trouve pas très raisonnable d’envisager que nos successeurs puissent un jour aller beaucoup plus loin. Vous sortez de la rigueur de vos hypothèses habituelles.

    2. @H. Giot: En matière d’obsession, vous semblez en faire une belle sur l’impossibilité définitive pour les êtres humains de s’établir sur Mars (jamais dire « jamais »!)! Comme je l’ai écrit plus haut, nous ne sommes pas non plus tellement bien adaptés à la vie sur Terre (et encore, sur une fraction de sa surface seulement, allez vivre au fond des fosses océaniques par exemple, ou au sommet de l’Everest!). NOUS nous sommes donnés les moyens de vivre sur cette planète (en « singes nus », nous n’y ferions pas long feu!), nous ne naissons pas avec cette possibilité. Vivre sur Mars demandera une adaptation certes un peu plus difficile, mais pas fondamentalement différente ni hors de nos possibilités.

    3. Veuillez noter qu’en 1989 Margaret Thatcher par un célèbre discours devant l’ONU à propos de la POLLUTION TERRESTRE a lié, en tant que d’origine scientifique, L’EXPLORATION SPATIALE avec la prise de conscience ENVIRONNEMENTALE PLANETAIRE. La mission fondamentale de l’humanité est de préserver et de propager la VIE, car nous sommes les seuls vecteurs de la civilisation terrestre. A noter que Thatcher, Reagan, Mitterrand et la plupart des dirigeants des pays développés ont SAUVÉS la planète Terre de l’affaiblissement définitif de la couche d’ozone qui protège les 8 milliard d’êtres humains naturellement et efficacement des radiations néfastes du Soleil sur Terre et ont lancé en 1988 la lutte contre les changements climatiques avec l’IPCC et notamment le suivi par satellites et le site astronomique de Mauna Koa …

      Et n’oublions pas que la NASA et l’ESA travaille à nous prémunir des météorites tueuses donc il est faux de prétendre que l’exploration spatiale ne sert pas à préserver la vie…

      https://www.sbs.com.au/guide/article/2018/07/12/were-ronald-reagan-and-margaret-thatcher-environmentalist-heroes

    4. C’est intéressant de voir si l’homme peut réellement « polluer » l’univers: si la pollution est mauvaise c’est parce qu’elle détruit la vie. On ne peut donc pas dire que c’est mal de mettre des déchets sur une planète inhabitée. Tôt ou tard la planète sera détruite et les matériaux de cette planète serons transformés et composeront d’autres astres.

      1. Je ferais simplement remarquer aux lecteurs que « moi » n’est pas moi, Pierre Brisson, et je prierais « moi » de bien vouloir choisir un autre pseudo. On peut vouloir être anonyme mais il n’est pas correct de se cacher derrière les autres.

  6. Votre excellente description pédagogique de ces distances « incroyables » de notre univers m’ont fait penser au constat la nuit dernière du reflet lumineux sur la mer Méditerranée (Cyclades) de notre planète Jupiter actuellement bien visible, presque mieux que Venus et bien moins que Saturne.

  7. Le temps est-il vraiment une limite ? Je ne le crois pas.

    Si un jour, une technologie encore à trouver nous permet d’utiliser la totalité de l’énergie que peut donner une masse de propulsant pour accélérer (et freiner) un véhicule spatial, nous pourrons nous approcher à quelques pourcents de la vitesse de la lumière. À 0.98c, notre masse sera multipliée par 5 et le temps s’écoulera 5x moins vite. Si on arrive à 0.995c, c’est 10. Donc, si nous voyageons dix ans, nous revenons cent ans plus tard. D’abord, est-ce un problème et ensuite, devons-nous revenir ?

    Parmi les Martiens qu’Elon Musk enverra sur notre proche voisine, beaucoup choisiront d’y rester. Si ceux qui, voyageant à 0.995c, arrivaient un jour sur un monde relativement hospitalier, ils n’auraient probablement pas envie de revenir sur une Terre dont l’état se serait probablement dégradé pendant leur randonnée et où, de toute manière, ils ne connaîtraient plus personne.

    Mars ou Cassiopée, dans les deux cas, ce serait un aller simple. Comme ce le fut il y a quelques siècles pour ceux qui quittèrent l’Europe pour échapper à des persécutions religieuses.

    1. Merci Monsieur Louis pour ce commentaire.
      Je suis bien entendu d’accord avec vous pour considérer qu’avec des vitesses relativistes très élevées, nous pourrions raccourcir pour les voyageurs la durée du voyage. Ils partiraient et seraient du fait des divergences de vitesse influant sur l’écoulement du temps, coupés de leurs relations sociales antérieures. Ce ne serait pas si grave car, comme vous le dites, il y aura toujours des hommes (comme il y en a eu) qui accepteront cette rupture.
      J’ai cependant un doute sur la faisabilité en raison précisément de la vitesse nécessaire. Quand on observe la dilatation du temps résultant de la vitesse, on voit bien qu’il faut atteindre quelques 0,5c pour que l’effet soit vraiment intéressant. Lorsqu’on approche de 1c, l’intérêt est évident mais à ces vitesses la masse est aussi extrêmement élevée et tout impact, ne serait-ce que de la plus infime poussière poserait un problème gravissime. L’espace n’est jamais complètement vide, surtout entre deux planètes proches. A la limite du domaine solaire comme certainement à la limite du domaine d’Alpha Centauri, nous avons des Nuages de Oort. Même si les objets de ces nuages sont distants de centaines de millions de km, le voyage d’une planète à l’autre serait un slalom très délicat, d’autant que les radars n’auraient pas le temps de signaler les obstacles longtemps à l’avance. Comment contourner ce problème?

  8. Bonjour Mr Brisson
    Je lis habituellement votre blog avec un grand enthousiasme, je le trouve parfaitement clair et bien documenté. J’avoue que je vous retrouve avec plaisir sur beaucoup de sujet. Cependant il me semble que je vous suit un peu moins sur les temps (humain) de trajet interplanétaire et interstellaire. En effet j’ose croire que les recherches (passionnantes) sur le sommeil avec l’abaissement de la température corporelle
    permettrons de se réveiller (seulement) un jour tous les 10-15 jours. On pourrait donc, en théorie bien sûr, envisager des trajets de 4 AL sans gros problème autre que l’écart de temps entre la population terrienne et les voyageurs.

    1. Merci cher Monsieur pour votre commentaire et vos paroles aimables.
      J’ose espérer que les recherches sur le sommeil avec abaissement de la température corporelle, avanceront comme vous l’espérez. C’est effectivement un moyen qui est envisagé pour les voyages lointains (et, pour commencer, dans le film « 2001 Odyssée de l’Espace »).
      Cependant, je m’interroge sur l’état de faiblesse musculaire et osseuse d’une personne qui ne serait éveillée qu’un seul jour sur 10 ou 15 et ce répétitivement durant 20 ans (ou un peu moins compte tenu de l’effet relativiste lié à la vitesse). Ne serait-ce que pour cette seule raison, est-ce réaliste? La récupération physique serait elle possible?

  9. À l’attention de Monsieur « A. Ldn » (dont je regrette aussi vivement l’anonymat que je ne comprends pas pour un lecteur comme les autres, certes curieux d’apprendre, mais intervenant comme les autres !).
    Néanmoins, je réponds volontiers à vos questions répétées : « comment y est-on arrivé … comment a-t-on pu le vérifier … comment est-on arrivé à ce constat ? ».
    Dans le cas de résultats concrets et sensibles issus des théories de la relativité, Carlo Rovelli et d’autres auteurs n’ont évidemment pas à répéter, à présenter une nouvelle fois les calculs qui sont déposés dans bien d’autres publications. Si l’on est vraiment curieux de comprendre le fond de la question, il faut se donner un peu de peine soi-même ! En bref, la relativité a géométrisé la physique, les masses déformant l’espace-temps, et elle a mis en évidence l’interconversion possible entre espace et temps qui ne représentent plus un cadre rigide. Ici même, il y a quelques mois, dans un article consacré au temps, nous avons déjà parlé de ces deux effets combinés de ralentissement et d’accélération du temps expérimentalement mis en évidence (avec des horloges atomiques embarquées) pour les satellites en orbite autour de la Terre, en fonction de leur altitude et de leur vitesse (qui ont deux effets opposés, le ralentissement l’emportant à basse altitude et l’accélération à plus haute altitude). Il y a deux équations, issues, pour l’une, de la relativité restreinte (qui donne le ralentissement du temps avec la vitesse), et pour l’autre, issue de la relativité générale (qui donne le ralentissement du temps avec la gravitation), qui permettent de donner deux courbes, ainsi que la courbe résultante, qui ont été reproduites en couleur ici par Monsieur Pierre Brisson ! Toutes les conséquences, en général non intuitives, voire contre-intuitives, de la relativité sont issues explicitement de calculs assez simples qu’il suffit de se donner la peine de regarder. Un autre exemple fameux est celui de l’avance séculaire du périhélie de Mercure, bien connue expérimentalement, mais longtemps inexpliquée jusqu’aux calculs simples dus à Einstein.
    Pour ce qui est de la vitesse de déplacement du Système solaire dans notre Galaxie, depuis que l’on sait mesurer le rayonnement micro-onde du fond diffus d’origine cosmologique, on y observe une anisotropie dipolaire (voire quadrupolaire due à un effet relativiste), une sorte d’effet Doppler, qui correspond précisément au déplacement de la Terre sur son orbite (30 km/s), à ce déplacement de 220 à 250 km/s du Système solaire et même au mouvement propre de la Galaxie (550 à 630 km/s), cela indépendamment de la vitesse d’expansion de l’Univers.
    Quant à Anaximandre, à ce qu’on sait, sa vision, ou plus exactement sa thèse (qui est le fruit de son esprit et pas de l’expérience !) d’une Terre flottant dans l’espace, est tout à fait prémonitoire et n’est pas très différente de la nôtre sous cet aspect spécifique, sauf à considérer que la Terre est immobile et plate (plus exactement la partie habitable ne serait pour lui que la surface supérieure d’un cylindre flottant dans le vide) bien que ses « bords », donc sa limite, n’aient jamais pu être atteints ; d’où la notion d’ « apeiron », d’illimité ou d’indéfini ou d’indéterminé qui qualifie son intuition caractéristique : la Terre est immobile, indifférente, toujours au même lieu, n’ayant aucune raison d’aller ici ou là ; elle ne peut que rester stable « au même endroit, et cela précisément à cause de son indifférence ».

    1. Un grand merci pour vos réponses très complètes, cher Monsieur de Reyff. Je les ai lues avec d’autant plus d’attention et d’intérêt que la physique n’a jamais été mon point fort à l’école. La théorie de la relativité n’y a même jamais été abordée ou très peu. Quant aux questions telles que celles du fond diffus de l’univers, de l’effet Doppler ou la théorie du Big Bang, elles ne faisaient pas encore la « Une » des journaux quand j’étais collégien au début des années soixante. Aujourd’hui, la littérature sur ces sujets abonde et je n’ai en effet aucune excuse pour ne pas me tenir au courant. Vos rappels sont donc des plus bienvenus et je peux vous assurer que ce n’est pas la curiosité qui me fait défaut à ce sujet, mais bien plutôt le manque de sources autorisées.

      Bien sûr, Carlo Rovelli n’a pas eu à répéter les calculs déjà connus par le biais d’autres publications, et ce n’est d’ailleurs pas ce que j’attendais de lui. En revanche, j’aurais aimé trouver dans ses écrits, par ailleurs remarquables, une démarche plus explicite, au sens hypothético-déductif (ou logique) du mot. Or, il laisse le lecteur faire ses propres inférences. Ce n’est pas un mal pour autant, bien au contraire, mais comme programmeur (je suis linguiste-informaticien de formation), ce n’est pas la démarche à laquelle je suis habitué.

      C’est une première remarque. Ma seconde remarque concerne votre référence à l’interconversion possible entre espace et temps, qui m’a aussitôt rappelé un récent article de Baptiste Le Bihan, chercheur postdoctorant à l’Université de Genève dans le groupe de recherche Geneva Symmetry Group et au sein du projet Space and Time after Quantum Gravity. Dans son article, intitulé « L’espace et le temps existent-ils ? Le mystère de la gravité quantique », l’auteur s’appuie sur la théorie des cordes pour illustrer l’hypothèse que le continuum espace-temps n’existerait tout simplement pas, mais ne serait que le résultat de notre représentation (article disponible en ligne sous ce lien: https://www.unige.ch/lettres/files/2415/3864/1982/QdR_Wuethrich_lecture.pdf).

      Si l’on ajoute à cette hypothèse celles déjà formulées vers la fin des années soixante sur le rayonnement thermique cosmologique ou fonds diffus cosmologique (en anglais: Cosmic Microwave Background), comment le simple mortel peut-il s’y retrouver dans ces constellations de théories en constante expansion?

      C’est là qu’un blog comme celui de Monsieur Brisson prend tout son sens, à mon avis, dans la mesure où il permet au simple amateur, dont je suis, d’y voir plus clair alors que l’école échoue si souvent à le faire. Je ne peux donc que vous remercier encore pour vos explications.

      Un dernier mot au sujet de mon « anonymat »: comme je l’ai déjà expliqué à MM. Brisson et Haldi, qui m’ont posé la même question, j’utilise non pas un pseudo, mais mes initiales, comme je le fais chaque fois que j’interviens sur un blog. Comme ils le savent, c’est une pratique que j’ai héritée du temps où j’étais journaliste et qui m’est restée, en particulier quand je m’exprime à titre non-professionnel, comme c’est le cas sur un blog. Je comprends que cette manière de procéder ne convienne pas à tout le monde mais elle me permet de garder, en effet, un certain anonymat, ceci dans la mesure où je fais par ailleurs partie de contributeurs bénévoles à des communautés telles que celle de Wikipedia et du logiciel libre qui, toutes, ont pour règle le maintien de l’anonymat de leurs auteurs. Je suis certain que vous le comprendrez et espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.

      Merci encore et avec mes salutations les meilleures.

      A. Ldn

  10. M . Brisson confond les échelles de temps et finit par dire des absurdités :
    Quand on parle du système solaire qui va perdurer encore des centaines de millions d’années , voire des milliards , vivre sur Mars n’apportera aucun avantage , nos deux planètes sont relativement proches pour subir l’influence de notre étoile de manière analogue. La différence est à trouver dans les paramètres des planètes elles-mêmes, Mars trop petite pour garder son atmosphère et son champ magnétique , …
    Les pauvres ploucs qui essayeront de vivre sur Mars dépendront toujours de la technologie terrestre …
    (technologie quantique, énergie solaire ou nucléaire, télécoms , …) et des quelques mécènes qui voudront bien les entretenir …
    Si on parle à plus long terme , notre espèce aura subi des changements qu’on ne peut pas soupçonner aujourd’hui et aura peut-être quitter le Soleil depuis longtemps …
    Faire une fixation sur la planète rouge montre une certaine pathologie que les psy pourraient expliquer …
    Personnellement, j’accepte les idées qui vont bien au-delà tout en prenant conscience que les problèmes sont d’abord terrestres pour les prochains siècles !!!

    1. Monsieur Giot, vous commencez à être franchement désagréable!
      L’objet d’aller sur Mars n’est pas de se protéger du gonflement du Soleil dans 500 millions d’années! Il est de diversifier nos lieux de vie et d’enrichir notre civilisation en la confrontant à un environnement plus exigeant et nous permettant d’envisager une suite.
      Ceci dit, contrairement à ce que vous écrivez, Mars étant plus loin du Soleil bénéficiera bien d’un répit par rapport à la Terre lorsque le Soleil évoluera en géante rouge.
      Quant à l’autonomie martienne, c’est un sujet sur lequel nous avons échangé et sur lequel j’ai bien compris que vous n’étiez pas d’accord. Ce que je peux redire, c’est que les résidents martiens étant soumis à des conditions beaucoup plus rudes que sur Terre, auront tout intérêt à développer leur autonomie, ce sera vital pour eux en cas d’interruption des échanges physiques entre les deux planètes. Ils seront aussi stimulés dans leur recherche technologique par les défis que posera l’environnement de la planète.

    2. Moi je me demande ce que cache VOTRE obsession à dénigrer systématiquement le responsable de ce blog et dénier à l’Humanité la possibilité de s’établir sur Mars, alors que de nombreuses personnes, pas plus stupides ou ignorantes que vous (!), y travaillent activement ACTUELLEMENT; une frustration mal soignée peut être?!
      Quant à vos arguments … ! Personne n’a jamais prétendu que nous irions nous installer sur Mars pour préserver l’Humanité de l’expansion du Soleil dans quelques milliards d’années (il serait très étonnant que l’Humanité existe encore à cette époque!). Par contre, une « bouture » autonome de l’Humanité établie sur la planète rouge, ce qui est envisageable dans un avenir raisonnable, donnerait une chance de survie à notre espèce au cas où un catastrophe PLANETAIRE (pas STELLAIRE!) frapperait la Terre un jour ou l’autre (et PAS dans des centaines de millions ou milliards d’années!). Le principe de précaution qui consiste à éviter d’avoir tous ses oeufs dans un même panier, vous connaissez ?!

  11. @François Donneur: « Proxima (2125-2158) : voyage du premier vaisseau interstellaire à 10% de la vitesse de la lumière par un réacteur à fusion nucléaire ». Avez-vous calculé ce que cela représenterait en temps et en puissance nécessaires? J’ai fait quelques rapides calculs en partant de l’hypothèse d’un vaisseau de 10’000 tonnes (qui serait constructible en orbite avec environ 100 lancements), ce qui est peut-être même déjà peu pour une telle « immense » arche de Noé, accélérant jusqu’à la vitesse citée avec une accélération de 1 g (on ne peut guère aller au-delà pour le confort des passagers). Si je ne me suis pas mélangé dans mes calculs, on arrive déjà à pas loin d’un siècle pour le voyage aller-retour vers Proxima (en comptant une dizaine d’année sur place; effets relativistes, encore faibles à cette vitesse, correction de l’ordre du %, non pris en compte), soit près de quatre générations! Mais, surtout, la puissance nécessaire correspondrait à celle de 75’000 réacteurs nucléaires de 1’000 MW (en supposant en plus 100 % d’efficacité)!! Eh bien, pour loger ça dans un vaisseau spatial … !

    1. Cher M. Haldi,
      Les années vers Proxima b sont pour un aller-simple de 34 ans et j’avais calculé une vitesse avec maximum 12% de la vitesse de la lumière.

      Quant à utiliser des réacteurs à fusion nucléaire pour l’intersidéral (SF de 2125) contrairement aux vaisseaux interplanétaires qui, eux, utiliseront des réacteurs à fission nucléaire à partir d’environ 2050-2058, c’est un excellent point, donc je vais changer de braquet en 2125 et reprendre l’idée des réacteurs antimatière-matière que j’allais utiliser dans le troisième roman dont l’antimatière sera fournie par la capture des anti-protons de la ceinture de Van Allen autour de la Terre et ainsi on aura des réacteurs plus compact pour un voyage interstellaire…

      1. … ou encore mieux : récolter des positrons dans l’atmosphère de manière à avoir un vaisseau spatial encore plus sécuritaire à base de réacteurs matière et antimatière à positrons. Certains affirment que l’on pourrait atteindre théoriquement jusqu’à 40% de la vitesse de la lumière par cette technologie vs 10% pour la fusion. Mais bien sûr, ces deux technologies n’existent pas, hors prototypes limités … Cependant, Musk en 2021 étudie la possibilité de réacteurs à positrons pour des fusées interplanétaires …

      2. @François Donneur: D’accord avec les 34 ans pour un trajet aller-simple (plus précisément 34 1/4 ans avec une accélération/décélération de 1 g jusqu’à 12 % de la vitesse de la lumière). Mais avec ça, on passe à 90’000 réacteurs de 1000 MW pour fournir l’énergie nécessaire!! Et que ferez-vous de vos « voyageurs » s’ils ne trouvent pas une terre d’accueil satisfaisante dans le système Proxima? Ils devront rester dans leur vaisseau sans espoir de retour? Et quel intérêt pour les Terriens s’il n’y a aucun « retour d’expérience » à attendre?
        J’arrête là cette discussion car nous ne sommes vraiment pas sur la même longueur d’onde. Vous envisagez des « solutions » qui sont de la pure S.F., ce qui se comprend pour un écrivain de romans de cette catégorie, alors que moi, je veux en rester (comme le souhaite M. Brisson pour son blog) à des possibilités technologiques certes encore à développer mais qui restent plausibles DANS UN AVENIR PREVISIBLE en fonction de nos connaissances actuelles. Faites de simples calculs de la puissance nécessaire et vous verrez que vos « immenses » vaisseaux à 10-12 % de la vitesse de la lumière sont totalement irréalistes quelle que soit la source « raisonnable » d’énergie envisagée (Croyez-vous d’ailleurs vraiment que l’on pourrait avoir ce que vous appelez des « réacteurs antimatière-matière » en 2125? On n’arrive même pas encore à maîtriser la fusion, après plus d’un demi-siècle de recherches intensives et de très importants moyens investis).

        1. Je suis d’accord avec Pierre-André Haldi. Je souhaite rester dans un cadre crédible en raisonnant sur la base de technologies existantes ou en développement.
          La science fiction, comme l’imagination, est porteuse de progrès mais si on évoque des technologies qui n’existent pas encore, il faut le faire avec beaucoup de prudence, en montrant leurs avantages théoriques mais aussi les problèmes qu’elles posent et donc faire honnêtement le point des contraintes qui empêchent leur utilisation. Tant que leur faisabilité n’est pas démontrée, elles ne sont que des pistes à explorer, non des bases sur lesquelles développer une argumentation. A fortiori si leur connaissance théorique est encore balbutiante.
          Les adversaires de l’exploration spatiale par des moyens astronautiques ne manquent malheureusement pas. Si on ne respecte pas ces principes, ces adversaires vont s’engouffrer dans la brèche et mettre en cause notre crédibilité.

          1. J’ai fini ici mon petit tour de SF du 22ème siècle mais comme il a été abordé ici les voyages interstellaires, j’ai mis mon grain de sel.

            Par contre, que pensez-vous de ma proposition de fusées INTERPLANETAIRES à moteur atomique à fission nucléaire à l’horizon 2055-2058 ?

          2. @François Donneur: Comme il semble que vous rameniez la discussion à des technologies plus « raisonnables », je réponds volontiers à votre question, même si je ne la comprends pas bien. Car bien sûr que la propulsion nucléaire de fission est possible (et je dirais même hautement souhaitable!), avant même la moitié de ce siècle je l’espère. La NASA s’y intéresse et plusieurs projets sont à l’étude actuellement, vous trouverez facilement les informations sur ceux-ci sur Internet. Il faudrait juste maintenant passer aux choses concrètes (quand on pense qu’avec le projet NERVA on était pratiquement arrivé au but au début des années 1970 déjà, que de temps perdu!).

  12. Pour les amateurs de SF, voici un effet optique qui attendra les voyageurs observant le ciel autour d’eux.
    Je cite directement ce paragraphe tiré de Wikipedia sous la rubrique aberration de la lumière :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Aberration_de_la_lumière

    « Une conséquence surprenante du phénomène d’aberration est qu’un observateur fortement accéléré atteignant une vitesse proche de celle de la lumière verrait la quasi-totalité des objets situés devant lui projetés vers une direction apparente très proche de la direction vers laquelle il se dirige, lui donnant l’impression erronée qu’il est en train de s’éloigner de la direction vers laquelle il se déplace. Ce phénomène permettrait ainsi à un observateur au mouvement très rapide de voir vers l’avant des objets en fait situés derrière lui. »
    Du fait de notre mouvement orbital de 30 km/s autour du Soleil, l’aberration n’est que de 20,5″.

    1. Intéressant. Merci Monsieur de Reyff.
      Cela me fait revenir vers la navigation d’un tel vaisseau. L’utilisation de radar pour éviter les éventuels obstacles serait sans doute utile mais la lecture des signaux reçus serait d’autant plus difficile, l’aberration étant aggravée par l’émission de l’onde radar puis son retour. D’ailleurs serait-il possible d’utiliser un radar?

  13. Intéressante question à laquelle M. Haldi aura aussi une réponse !
    Admettons un radar assez puissants pour détecter des objets à 100 millions de km (on a réalisé des échos sur Mercure).
    Du fait de la vitesse du vaisseau spatial, mettons 12% de c, soit 36’000 km/s, cette distance se raccourcit modestement par effet relativiste à 99,27 millions de km. De son côté le faisceau radar prendra environ 662 secondes pour l’aller et retour, soit 11 minutes.
    Avec cette vitesse de 36’000 km/s, le vaisseau aura parcouru cette distance vers l’objet éventuel en 2760 secondes, soit 45 minutes. Il restera donc 34 minutes comme temps de réaction pour en modifier la trajectoire…
    M. Haldi pourra corriger ou confirmer ces petits calculs qui pourraient encore nous réserver des surprises !

    1. Très intéressant en effet … et complexe! Rapidement, mis à part le point de détail qui est que je trouverais plutôt 46 minutes que 45 minutes en refaisant les calculs ci-dessus, je me demande si on peut vraiment raisonner ainsi. Il faudrait que je révise mes notions de relativité (au moins restreinte) qui datent maintenant d’une bonne cinquantaine d’années (eh oui!), mais est-il correct de prendre deux fois la distance contractée par la vitesse du vaisseau (c’est bien ça? en tout cas, je retrouve bien les 11′ ainsi) pour calculer le temps de parcours de l’onde radar se déplaçant à la vitesse de la lumière? Elle serait alors réduite à moins de 3′ si le vaisseau se déplaçait à 290’000 km/s par exemple? En outre, si je comprends bien le calcul effectué, il me semble qu’il n’a pas été tenu compte pour le retour de l’onde radar que le vaisseau aura avancé vers sa cible pendant le temps de transfert aller-retour (au vaisseau, pas à sa position initiale) de ladite onde, ou est-ce que je me trompe? Il faudrait que je réfléchisse plus profondément à tout ça (malheureusement je n’en ai pas le temps maintenant, et cela ne va-t-il pas un peu trop loin, c’est le cas de le dire (!), pour la plupart des lecteurs de ce blog?).

  14. Vous avez raison, 46 minutes arrondies, et la durée d’aller et retour de l’onde radar est en effet un peu plus courte : 626 secondes, ce qui nous donne 35,5 minutes pour réagir ; une minute et demie de gagnée, c’est toujours bon à prendre lorsqu’on est pressé !

  15. Merci des retours. Jules Verne, fondateur de la SF spatiale, écologique (« L’invasion de la mer », romans avec le Capitaine Nemo, etc), politique (dangers du capitalisme, socialisme et communisme dans les « Naufragés du Jonhatan », lutte pour les Canadiens-français dans « Famille-Sans-Nom »), technologies de communication par visiophone et hologrammes, a démontré que la science fiction « dure » n’est pas coupée de la réalité. Tout comme les gens du début du 19ème siècle verraient la technologie du 20ème siècle comme se la magie, que penserions-nous de la technologie du 22ème siècle si elle se développe au rythme actuel. Il existe plusieurs façons de générer de l’antimatière ou de capturer celle qui est générée naturellement. Le confinement pose un grave problème mais ayant travaillé dans la physique des plasmas avec confinement magnétique de 1987 à 1988, rien n’est totalement insurmontable et les réacteurs plasmiques ont maintenant de multi-usages pour l’environnement… J’ai cependant revu mes dates à la hausse pour le premier roman afin d’être plus crédible : 2033, base lunaire, fusées chimiques ; 2066, bases martiennes ; 2099, bases sur les satellites de Jupiter et Saturne et 2133, bases sur Pluton, toutes alimentées par des fusées nucléaires de 2066 à 2133. 2133: confinement de l’antimatière.

    1. @François Donneur: Un immense écrivain de S.F. comme Arthur C. Clarke croyait aussi sincèrement être « crédible » avec « 2001, l’Odyssée de l’espace » à la fin des année 1960. Et voyez où on en est péniblement 20 ans déjà après la date envisagée par Clarke: à des « années-lumières » (c’est le cas de le dire 🙂 !) de ce qu’il avait imaginé! Je crains fort que votre calendrier soit (de loin) encore moins réaliste que celui qu’avait défini Clarke, même si, lui, avait extrapolé sur la base de ce que l’on connaissait à l’époque sans pour autant aller vers de la « fantasy-fiction ». C’est d’ailleurs son immense talent, de toujours flirter avec les limites du vraisemblable tout en restant plausible et suffisamment réaliste quand même.
      Quant à Jules Vernes, un romancier de grand talent également, lui n’a jamais vraiment cherché le réalisme. A preuve l’utilisation d’un canon pour aller sur la Lune, alors que de rapides petits calculs montrent immédiatement que c’est totalement impossible.

      1. Puisqu’on cite Jules Verne et A. C. Clarke dans ce débat consacré à la science physique et astrophysique, permettez au « lettreux », produit des sciences « molles », d’ajouter son grain de sel (Monsieur Brisson ne tiendra pas compte de mon message s’il le juge hors sujet). Jules Verne n’a-t-il pas écrit ses « Voyages extraordinaires » sans avoir guère quitté sa ville natale de Nantes, où il vivait et travaillait le plus souvent à bord de son yacht ancré dans la rade, à l’embouchure de la Loire? Il a tout au plus fait du cabotage le long des côtes normandes et dans le Golfe de Gascogne. De sa vie, il n’a fait que deux brefs voyages, le premier en Angleterre et en Ecosse (1859) et le second en Norvège (1861). Ceci ne l’a pas empêché de couvrir l’ensemble du globe et au-delà dans ses fictions. En effet, il ne confondait pas réalité et vraisemblance, le mot et la chose. L’artiste en lui savait créer une autre réalité que celle qu’on peut observer, mesurer, peser et quantifier – quitte à envoyer des fusées sur la Lune avec un canon.

        Le problème avec certains de ses lecteurs n’est-ce pas qu’ils confondent souvent les deux, comme ces jeunes allemands qui se suicidaient par vagues entières à la parution des « Souffrances du jeune Werther » (Die Leiden des Jungen Werthers) de Goethe? A ceux qui le lui reprochaient, l’auteur répondait:

        – Il y aura toujours assez d’imbéciles pour y croire.

        Au fond, entre scientifiques, cinéastes et écrivains, qui fait de la fiction?

        « Le sot projet d’écrire un livre », disait Descartes. Et Régis Debray: « Quand on écrit, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche ».

        1. @ A. LDN, contrairement au premier mythe, Jules Verne a aussi voyagé de NY aux chutes du Niagara, ce qui lui a notamment inspiré le roman pro-canadien et indépendantiste de « Famille Sans-Nom » qui se déroule surtout au Québec. Ce côté indépendantiste se retrouve aussi dans le personnage du Capitaine Nemo.
          Deuxième mythe à combattre : Jules Verne n’écrivait pas exclusivement pour les enfants et adolescents mais aussi pour les adultes férus des débats scientifiques de leurs temps dans un contexte imaginatif vs le réalisme à la Zola.
          Troisième mythe à combattre : Jules Verne était apolitique. Au contraire, Jules fut un homme politique républicain, édité par Hetzel anti-Napoléon III, qui dans ses 2 derniers romans critiqua férocement l’anarchisme, le capitalisme, le socialisme et le communisme (« Les naufragés du Johnathan ») et la main-mise de l’humanité sur la nature qui se retourne finalement contre les hommes ce qui rappelle les changements climatiques…(« L’invasion de la mer » avec tentative d’Européens d’inonder le Sahara contre les populations locales pour le rendre soi-disant fertile… basée sur une tentative de projet REEL).
          Quatrième mythe à combattre : Jules Verne n’a pas de valeur littéraire. Même si Jules ne prétendait pas rivaliser avec Victor Hugo qu’il admirait sans en être un dépôt (il a refusé un personnage de Gavroche dans Michel Strogoff que Hetzel voulait lui imposer), il a eu une forte influence sur la littérature du 20ème siècle : Ray Bradbury et Isaac Asimov pour la SF et quantité de romanciers français qui mélangent le naturalisme réaliste avec le fantastique tel que Michel Tournier par exemple. Sa vision d’un optimisme tempéré du progrès par les pulsions humaines se retrouve curieusement aussi chez son contemporain Zola (un autre paria de l’Academie Française) et au 21ème siècle à travers l’astrophysicien Hubert Reeves qui définit l’apport de l’espèce humaine sur Terre en 3 éléments : la Science, les Arts et la Compassion (presque seule espèce animale qui se préoccupe de ses malades et a créé toute une profession, les vétérinaires, pour s’occuper des autres espèces malades).

          Mon roman de l’exploration spatiale va s’inscrire modestement et fernement avec ces trois éléments combinés dont une des composantes manque dans presque toute la SF moderne. Il ne sert à rien d’aller sur Mars pour un simple exploit technique. Les établissements sur Mars doivent servir à la quête de sens de l’espèce humaine tout en augmentant la science, les arts et la compassion dans une nouvelle société planétaire(s) … et solaire.

      2. Pour Clarke et le REALISME, si vous pensez que voyager dans des RECTANGLES NOIRS dans l’hyperespace comme un trip de LSD et ensuite transformer l’astronaute en fœtus cosmique puis la création d’un deuxième soleil dans notre système pour protéger EUROPA des extra-terrestres !, ou bien vous ne connaissez rien à Clarke ou bien si vous croyez que mes technologies issues des possibilités avancées par des physiciens et des chimistes sont plus nazes que les rectangles noirs de Clarke alors je vous tire mon chapeau de simple montagnard valaisan qui ne comprend votre raisonnement d’urbain.

        1. Vous m’avez mal compris en effet. Je voulais dire que Clarke flirtait avec l’invraisemblable, mais restait du côté plausible pour ce qui est des techniques mises en oeuvre PAR LES HUMAINS, pas par des entités extraterrestres plus avancées (là c’est le génie de son imagination débordante), et cela dans le cas de « 2001 l’Odyssée de l’espace » et ses suites (moins bonnes d’ailleurs à mon avis, comme aussi les suites de « Rendez-vous avec Rama » d’ailleurs).
          P.S: Merci svp de rester poli dans ces échanges. Personne ne vous agresse, on débat juste des idées. Et que savez-vous par ailleurs de mon « urbanité »?!!

          1. @Haldi, première nouvelle : si qualifier quelqu’un d’urbain, qui veut dire affable et poli est une insulte alors que j’ai fais référence à ma condition de simple montagnard valaisan béotien (et j’ajoute celui de coureur des bois canadien), alors le sens de l’auto-dérision qui m’est propre semble vous échapper. Par contre, je n’hésite, oui, à être impoli contre le personnel de l’UDC, agents des lobbys pétroliers qui ont coulé la nouvelle loi sur le CO2 alors que celle depuis 2000 nous avaient tant donné d’améliorations d’efficacité et de récupération énergétiques en entreprise dont j’ai été partie prenante …
            Depuis 1965, nous sommes au courant des changements climatiques et la même administration qui a commencé à avoir un plan de lutte global, celle de LBJ, est celle qui a mené les États-Unis au sommet de l’exploration spatiale habitée. L’administration suivante, celle de Nixon, a tout fait foirer et nous avons perdu 50 ans, tant pour l’exploration spatiale que pour la lutte contre les changements climatiques et la préservation de la biodiversité…

        2. @F. Donneur: Ne jouez pas sur les mots! Le ton de votre commentaire était clairement dénigrant et le sens donné dans celui-ci à « urbain » (opposer un supposé « bobo » de ville obtus à un « montagnard » plein de sagesse, … alors que je n’ai jamais habité en ville d’ailleurs!) pas celui que vous indiquez MAINTENANT! Tout le monde l’a bien compris.

          1. Cela ne répond en rien au réalisme et à mes commentaires de fond que, depuis Nixon, nous avons perdu 50 ans en exploration spatiale et en lutte contre les changements climatiques ainsi que ma remarque sur la collision des galaxies et leurs véritables impacts observés …

            Pour le reste, je vous répond comme ma contemporaine et compatriote franco-canadienne Mylène Farmer :
            « L’univers a ses mystères
            Les MOTS sont nos vies… »

          2. Et vous M. Donneur, vous ne répondez pas à ce qui serait beaucoup plus intéressant ici, à savoir ce qu’il en est des petits calculs que je vous ai indiqués concernant les énergies, puissances et quantités de matière nécessaires pour d’ « immenses » vaisseaux accélérés jusqu’à des vitesses quasi relativistes. Avez-vous fait de tels calculs? Si oui, est-ce que vos conclusions contredisent les miennes, c’est-à-dire qu’en pratique de tels vaisseaux sont irréalisables même en supposant que l’on arrive à maîtriser la propulsion antimatière ce qui reste encore utopique aujourd’hui? Je peux, comme je l ‘ai déjà écrit, me tromper (je ne me crois pas du tout infaillible!), mais dans ce cas-là j’attends qu’on me le démontre.

  16. Rira bien qui rira le dernier dirait Jules Verne.

    Mon but est de comprimer en 200 ans et des générations de personnages qui peuvent se suivre sans perdre le fil pour les lectrices et les lecteurs de millions d’années de progrès plausibles, surtout à partir du deuxième roman roman tout en restant infiniment plus crédible que Star Trek. Le premier roman commence sur une base lunaire le vendredi 15 avril 2033: irréaliste, NON. Des bases martiennes en 2066, irréaliste 2 fois NON. Ce roman sera à la fois spatial et écologique, contrairement aux eco-fondamentalistes partisans du rien faire et aux anarcho-capitalistes partisans du laissez-faire.

    Jules se documentait CHAQUE JOUR sur l’état de la science de son époque. Même si son canon Terre-Lune était irréaliste, il se situait en FLORIDE, avec lutte contre le Texas, i.e. Houston, pour le contrôle spatial et dans le même roman, il invente les VOILES SOLAIRES et les effets de la gravité zéro. Jules Verne a prédit 9 inventions majeures (voir lien ci-dessous) et homme politique et écologiste avant l’heure, il a prédit tout comme Teilhard de Chardin la décrépitude morale du capitalisme, du communisme et du socialisme. Depuis 55 ans, avec le rapport du 5 novembre 1965 du gouvernement américain, nous connaissons l’impact des changements climatiques et les 3 idéologies dominantes sur Terre sont toutes coupables de laissez-faire face au lobby des industries fossiles (charbon, pétrole et gaz) qui ont sciemment luttées contre les énergies renouvelables et le nucléaire.

    Finalement, même si Jules a très peu voyagé (« un petit bourgeois nourri de lard nantais » selon la méchante expression des Goncourt), comme le CERVEAU HUMAIN est la chose la plus complexe de la planète Terre selon le grand astrophysicien Hubert Reeves de 88 ans ,rescapé du Covid (lire « La fureur de vivre »), ce n’est nullement un argument car son IMAGINATION et son TRAVAIL y a pallié. J’ai voyagé sur les 5 continents et je déplore l’uniformisation induite par un mode de vie Etats-Uniens avec justement le manque d’imagination …

    https://dailygeekshow.com/inventions-technologie-jules-verne/9/?amp

    1. Personne, en tout cas pas moi, ne critique le fait d’écrire (et lire) des romans de S.F., je suis même en ce qui me concerne un gros consommateur de ce genre de littérature; j’ai en particulier dévoré absolument tous les romans de Jules Vernes dans ma jeunesse étant donné l’immense talent de cet auteur qui permet de faire passer les invraisemblances qu’ils contiennent, dont J.V. était bien conscient d’ailleurs je pense! Le seul problème est quand on veut faire passer pour réalités technico-scientifiques à venir ce qui resort juste de l’imagination fertile (ce qui est plutôt flatteur pour eux d’ailleurs) des auteurs.
      Pour ce qui est de vos « immenses » vaisseaux se déplaçant à des vitesses quasi-relativistes, dans un roman pourquoi pas. Mais faites quelques petits calculs d’ordre de grandeur, ce que je viens de faire *, des énergies, puissances et quantités de matière nécessaires, même en admettant que l’on arrive à maîtriser un jour (plus que probablement pas déjà au 22ème siècle d’ailleurs) la « propulsion antimatière », et vous verrez qu’on arrive dans une impasse. Et encore, je n’ai même pas tenu compte des quantités d’énergie nécessaires pour créer/collecter les anti-ions ou positrons qu’il faudrait (avez-vous d’ailleurs une idée de densité de ceux-ci dans l’environnement terrestre, ce qui serait utile pour évaluer ce qu’impliquerait leur collecte? je n’ai pas réussi à trouver cette information, sinon que ladite densité est très faible). C’est d’ailleurs là l’impasse, quand on évalue ces besoins-là, on augmente encore fortement l’énergie nécessaire (et la masse des systèmes requis), donc en corollaire la nécessité de créé/collecté plus des ces particules, qui augmente encore l’énergie et la masse du système, etc. Un total cercle vicieux!
      * En faisant ces nouveaux calculs, je me suis aperçu que, suite à une faute de frappe, j’avais pris en fait une accélération d’un dixième de g et non de g dans mes calculs précédents; les puissances requises sont donc encore même 10 fois plus élevées que ce que j’avais indiqué dans le commentaire plus haut!!

    2. L’expression « Rira bien qui rira le dernier » n’est pas de Jules Verne mais est due au poète Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794). Dans son poème « Les deux paysans et le nuage », deux paysans se disputent à l’approche d’un nuage. L’un, Guillot, soutient qu’il apporte de la grêle et va donc détruire les récoltes. L’autre, Lucas, l’assure au contraire qu’il ne produira que de la pluie, pour le plus grand bienfait des champs qui souffrent de la sécheresse. Ils en viennent presque aux mains pour savoir qui a raison:

      « Attendons la fin de l’affaire :
      Rira bien qui rira le dernier. – Dieu merci,
      Ce n’est pas moi qui pleure ici.
      Ils s’échauffaient tous deux ; déjà, dans leur furie,
      Ils allaient se gourmer, lorsqu’un souffle de vent
      Emporta loin de là le nuage effrayant ;
      Ils n’eurent ni grêle ni pluie. »

      Comme d’autres, J. Verne a pu utiliser ce proverbe du XIIe siècle (Diderot en fait la phrase finale du « Neveu de Rameau »). Ne pourrait-on pas relever du moins que même dans certaines controverses entre éminents savants, il n’a pas tout à fait perdu de son actualité?

      Quant à Jules Verne, « homme politique et écologiste avant l’heure », les avis sont loin de faire l’unanimité à ce sujet. La revue « L’Histoire » ne le décrit-elle pas comme « antidreyfusard et anti-communard par conviction ; antisémite par inattention ; antiféministe par conformisme ; anti passéiste par option. Respectueux envers la religion, soucieux de respectabilité provinciale, notable en quête de notabilité, petit-bourgeois avide d’ascension sociale. « Friand de boudin blanc et de lard nantais » » (L’Histoire, « Jules Verne, écrivain engagé? », mars 2005; l’article ne cite nulle part les Goncourt).

      Selon Pierre Ajamé, du « Nouvel Observateur », « pour M. et Mme Tout-le-Monde, l’oncle Jules a prévu la télévision, l’homme sur la lune, le bathyscaphe et quelques autres broutilles ; c’est un bon mécano mais les bons mécanos ne font pas forcément les grands romanciers. Rien de plus simple, apparemment, que ce Jules Verne : le chantre du progrès, le poète de l’oxygène et de l’électricité, le tenant d’une morale de l’héroïsme, le champion de l’industrie lourde, bref, pour les familles soucieuses de forger une jeunesse studieuse et virile, l’auteur idéal, d’autant plus rassurant que l’excipient nécessaire à la déglutition de la pilule éducative (entendez l’imaginaire, trop souvent occasion de vagabondage) est ici racheté par son sérieux : Jules Verne ne divague jamais, il vulgarise la science de son temps ou bien annonce son avenir. Ce que l’on appelle le « génie de l’anticipation» : couper toute ligne de fuite, barrer tout imaginaire comme réel seulement différé. »

      J’ai lu tout Jules Verne, moi aussi, mais comment ne pas perdre la boussole dans ce maëlstrom d’avis contradictoires?

      1. Jules Verne a prononcé son expression devant Hetzel au sujet des détracteurs de son livre « De la Terre à la Lune ».

        Qui n’a pas lu son livre posthume testament « Les naufragés du Jonathan » réédité en 1978 et son dernier livre de son vivant « L’invasion de la mer » n’a pas tout compris à Jules Verne. Ici, aucunes machines extraordinaires, tout comme dans « Le Tour du Monde en 80 jours » d’ailleurs et de multiples autres romans … (même si les Millions de la Bégum prédisaient surtout le canon de 1917 devant Paris) mais une chronique féroce qui dénonce le capitalisme spéculatif au-dépend des indigènes, le socialisme velléitère, le communisme/fascisme/populisme qui tente de prendre le contrôle par la violence (coup d’état bolchévique d’Octobre 1917, marche sur Rome en 1922 et Capitole le 6 janvier 2021) et l’anarchisme contradictoire. Les Naufragés du Jonathan comme le Tour du Monde en 80 jours et L’invasion de la Mer résument parfaitement bien l’attitude de Jules Verne contre les sages bien-pensants du « Reform-Club » et de tous bords politiques. Un grand ami de Jules Verne, mort la même année que lui en 1905 fut le grand géographe, écologiste et socialiste anti-marxiste Recrus, auteur de la fameuse Encyclopédie de l’Homme et la Terre 🌎 avec qui Jules Verne partageait énormément de vues qui se sont reflétées dans ces derniers romans. Zola et Verne se détestaient mais Verne a eu une admiration pour les « clichés de vie » de Zola même s’il en répudiait la vulgarité et à utilisé presque la même démarche d’investigation que Zola pour bâtir ses romans mais fortement plus axées sur les recherches livresques même s’il fréquentait certains scientifiques.
        Le livre posthume « Paris au 20ème siècle » refusé par Hetzel et publié dans les années 1990s préfigure la perte des Arts dans nos sociétés (voir l’abrutissement par la TÉLÉ-RÉALITÉ, dont le fondateur de MARS ONE fut partie prenante y compris pour don projet d’exploration spatiale et les discours de l’UDC et autres nihilistes visant à couper les fonds pour les Arts)… Toute l’œuvre de Jules Verne est aussi basée par la COMPASSION de ses personnages principaux (voir Michel Strogoff, Phileas Fogg, etc) ou la mégalomanie de ses vilains (Robur, l’industriel d’armement des Millions de la Bégum, etc.). ARTS, SCIENCES ET COMPASSION forment les apports de l’humanité à la Terre et à l’Univers selon l’astrophysicien Hubert Reeves.

  17. En tant que Centriste Eco Libéral, pro-légalité Environnement, Santé et Sécurité dans le domaine terrestre et spatial, je quitte tous commentaires sur ce blog qui part dans l’anarcho-capitalisme, ce qui est dommage car la teneur scientifique est très élevée et les débats à ce niveau de bonne tenue. Pour des raisons éthiques et politiques, je ne peux par contre cautionner certains propos anti-démocratiques et anti-légalistes. Adieu.

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À propos de ce blog

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l’Association Planète Mars (France), économiste de formation (University of Virginia), ancien banquier d’entreprises de profession, planétologue depuis toujours

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