Une Mars Society Suisse étudiante
Ce samedi 22 mars, vers 14h30, après un évènement* que j’ai organisé à l’EPFL, je vais lancer une association étudiante au sein de cette prestigieuse école, la Mars Society Switzerland Students.
*Conférence de Philippe Coué sur les missions habitées chinoises sur Mars, (voir memento EPFL et ci-dessous).
Cette initiative est dans la logique de mon évolution et de celle de la Mars Society en Suisse romande. Depuis 2009, cette évolution m’a en effet amené à être particulièrement proche de l’EPFL en y travaillant avec professeurs et étudiants. Comme par ailleurs j’ai dépassé mes 80 ans, il est temps de penser à « l’après » et de passer la main.
L’EPFL est le cadre rêvé pour développer toutes sortes de projets ingénieuriaux et en particulier ceux dont l’objectif est d’étudier la faisabilité de l’exploration de Mars par vols habités et ultérieurement de l’établissement de l’homme sur cette planète. L’état de nos technologies et de notre connaissance de l’environnement martien (maîtrisés autant qu’il est possible au sein de l’EPFL), nous permettent d’envisager sérieusement, avec des chiffres et des calculs, ces sujets qui sont portés par la Mars Society depuis que Robert Zubrin a créé l’association américaine, « prima inter pares », en 1998.
Entendons-nous bien, il n’est pas question de « vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué » mais simplement d’extrapoler ce qui est aujourd’hui possible en y ajoutant un peu d’imagination et en se méfiant des obstacles. Pour autant, s’en méfier ne veut pas dire reculer et abandonner mais voir si on peut les surmonter ou les contourner. Nous sommes un peu comme un alpiniste face à la paroi. On regarde, on étudie, on réfléchit, on tente une prise et soit on la prend, soit on en tente une autre en regardant plus loin si elle permet de rejoindre la voie qu’on a espéré suivre et in fine le but qu’on veut atteindre.
L’intérêt pour une université dédiée à l’ingénierie, est de susciter chez l’étudiant ingénieur la créativité à partir du réel et à l’intérieur de contraintes strictes. C’est aussi pour l’étudiant, prendre en compte l’interdisciplinarité. Dans un monde réel on dépend des autres et il faut apprendre à faire avec pour s’en servir ou en accepter les contraintes. Pour exemple, un dirigeable robotique, aussi sophistiqué soit-il, ne peut voler que si l’atmosphère peut le porter et si les systèmes de communication embarqués permettent de le contrôler. Mais il dépend aussi de l’énergie utilisée et de la charge pondérale qu’elle suppose. Par ailleurs pourquoi faire évoluer un dirigeable sinon pour porter une charge. Et quelle peut-elle être ? Je prends en exemple ce sujet du dirigeable car c’est celui que j’avais apporté à l’EPFL en 2020. Pendant quatre années, avec Claude Nicollier, nous en avons supervisé l’étude de faisabilité par des étudiants de niveau Master…et nous sommes collectivement parvenus à un résultat un peu imprévu mais très intéressant (teasing !).
De multiples sujets de ce genre sont susceptibles de réflexions avancés pour porter un peu plus loin ce que l’on sait faire dans le domaine spatial, non seulement en astronautique (il y a déjà beaucoup de spécialistes qui s’y consacrent) mais aussi dans tous les domaines « annexes », qui supposent, quoi qu’il en soit, qu’on ait des connaissances précises des contraintes imposées par l’astronautique. La chance est que le très renommé département eSpace de l’EPFL, peut fournir à ces étudiants toutes informations nécessaires et espérons-le, la base de travaux qu’ils pourront approfondir.
Ce sera aux étudiants de décider ce qui les intéressent de faire, et comment ils veulent s’organiser. Les « anciens » de la Mars Society Switzerland (créée en 2009) seront là pour les aider si et quand ils le souhaitent, pour leur donner des conseils ou émettre une opinion, sans aucune obligation. Et ce ne sera pas la Mars Society US qui interviendra pour imposer quoi que ce soit car il n’y a aucun lien de dépendance entre l’association suisse actuelle et elle. Le seul lien (comme avec les autres associations de la « famille ») est l’objectif commun, l’homme sur Mars, d’où il découle une amitié et bien sûr un réseau.
On to Mars !
Illustration de titre : EPFL, Rolex Learning Center à la tombée de la nuit. Crédit Jamani Caillet/EPFL
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Conférence ce samedi 22 mars 2025 à l’EPFL, campus de Lausanne : Les taïkonautes chinois sur Mars, par le grand spécialiste européen du sujet, Philippe Coué (Académie Internationale d’Astronautique). Marquez la date ! Veuillez aussi noter que compte tenu de ce que le conférencier va donner des informations qui n’ont jamais été communiquées en Europe, il a demandé que sa conférence ne soit pas enregistrée et par conséquent non visionnable à distance.
Thème :
« Depuis le début du XXIe siècle, la Chine a beaucoup progressé avec son programme de vol spatial habité. Elle exploite aujourd’hui une station spatiale (Tiangong-3) qui est occupée en permanence. Avant la fin de cette décennie, la Chine enverra des taïkonautes sur la Lune ; des missions courtes précéderont, en principe, la construction d’une base permanente. Cette infrastructure servira de « tremplin » à des expéditions plus lointaines, c’est-à-dire à des vols habités vers Mars. Cet objectif est devenu officiel en 2021 et semble avoir pris davantage de consistance depuis qu’Elon Musk aux Etats-Unis ne fait qu’en parler, et fait suivre ses paroles par des actes. Le dernier en date est la récupération spectaculaire sur le pas de tir du premier étage de son lanceur géant Starship, au mois d’octobre 2024 ».
Philippe Coué présentera lors de cette intervention, pour la première fois, ce qui a pu être détecté au sujet de la version chinoise de l’Homme sur Mars et nous expliquera pourquoi cet objectif est suivi.
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Index L’appel de Mars 25 03 20
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7 réponses
Très intéressante la conférence de ce jour à l’EPFL sur les projets chinois en direction de la Lune et de Mars. Les Chinois sont beaucoup plus discrets et moins vantards que les « Américains », mais pourraient bien être plus efficaces et leurs programmes spatiaux plus cohérents (en tout cas, leur approche pour des missions habitées sur Mars me semble a priori plus convaincante et moins hasardeuse que celle suivie par SpaceX). Avec ce qui est en train de se passer aux Etats-Unis, c’est-à-dire Musk apparemment prêt à torpiller le programme Artémis, sans qu’il n’y ait par ailleurs aucune certitude à ce stade que le Starship sera effectivement en mesure de déposer des astronautes sur Mars¨dans un avenir prévisible, je ne serais pas trop étonné que ce qui s’est passé à la fin des années 1950, début 1960, avec les Soviétiques « coiffant au poteau » les « Américains pour les premières spatiales. se répète mais avec les Chinois cette fois.L’image projetée aujourd’hui de taïkonautes plantant les premiers le drapeau de la République Populaire de Chine sur Mars pourrait bien devenir réalité vers le milieu ou la fin de la prochaine décennie!.Trump est averti sil ne veut pas que « MAGA » ne se révèle être qu’un slogan creux!
dur ! dur !!!
Il est bien connu qu’il y a plus d’esprit dans dix têtes que dans une. Donc on ne peut qu’approuver votre initiative d’inviter des jeunes à s’intéresser à la conquête de Mars. Ils contribueront à faire naître dans le reste de la population un plus grand intérêt pour cette aventure. Vous susciterez peut-être aussi l’apparition du génie qui mènera des Européens sur Mars. Et choisir les jeunes c’est aussi se donner du temps, ce qui semble nécessaire. Elon Musk nous promettait Mars pour 2022. Mais peut-être que sa réorientation vers la politique cache sa prise de conscience de la difficulté de cette entreprise, un sentiment d’impuissance. Donc comme l’indiquait la page précédente, il reste bien des problèmes. Et la tentation est grande de passer le relais aux jeunes. Ce sera aussi l’occasion de faire un inventaire de toutes les difficultés à résoudre. « Diviser la difficulté » comme écrivait Descartes. On peut espérer que chez de futurs ingénieurs des solutions apparaîtront, des idées nouvelles sur certains points plus ou moins parcellaires
Merci Martin.
Nous ne sommes pas encore sur Mars, mais si on s’intéresse au projet il est satisfaisant de faire en sorte d’y contribuer, d’une façon ou d’une autre. Et l’ensemencement de la réflexion de quelques étudiants ingénieurs d’une bonne université, suivi de l’accompagnement de quelques études de faisabilité, peuvent être cette contribution.
avons nous des nouvelles des problemes de starship?
Pas de nouvelles de mon côté.
On attend l’annonce par SpaceX du lancement de l’IFT9!
c est inattendu cette histoire de vol vers Mars en 2026 avec comme passager un robot ?