
Le rêve de la Mars Society
Le rêve de la Mars Society est difficile à concrétiser mais la position d’Elon Musk dans le nouveau gouvernement des Etats-Unis ouvre une opportunité pour l’accélérer.
Le rêve de la Mars Society est difficile à concrétiser mais la position d’Elon Musk dans le nouveau gouvernement des Etats-Unis ouvre une opportunité pour l’accélérer.
La nuit dernière (6 à 7 mars), on a pu assister au 8ème vol intégré (‘IFT8’) du Starship. Il a été très décevant. On espérait le remake du 7ème vol, mais cette fois réussi, et on a eu un remake du 7ème vol à moitié raté. Cela met en évidence les difficultés du projet Starship. Pour le moment, quelles sont les raisons d’espérer qu’un jour il fonctionne et soit fiable, et quelles sont celles d’être frustrés ?
Après l’élection à la présidence des Etats-Unis de Donald Trump et l’influence très forte d’Elon Musk dans son administration, le problème du choix de la Lune comme objectif prioritaire des missions habitées de la NASA se pose. En effet Elon Musk a déclaré le 25 décembre et répété le 03 janvier : « we are going straight to Mars, the Moon is a distraction ». Les partisans du programme Artemis ont du souci à se faire ! Sur le fond, que doit-on en penser ?
Sur Mars l’homme se trouvera dans des conditions extrêmes, très exigeantes en termes de conditions de vie, un peu comme dans l’exiguïté d’un sous-marin. En organisant les 1ères missions, il faudra penser à l’environnement interne car le bien-être mental de ces premiers ‘Martiens’ dépendra aussi de l’espace de vie (volumes, esthétique, aménagement en général).
La mission OSIRIS REx de la NASA qui a fait parvenir sur Terre des échantillons du sol de l’astéroïde géocroiseur Bennu, nous apprend que la complexification des molécules organiques a pu être poussée dans le disque protoplanétaire solaire, beaucoup plus loin qu’on ne le pensait. Ce n’est pas pour autant qu’on peut en déduire que la vie est un phénomène banal dans l’Univers.
Les premiers hommes ne seront pas nombreux sur Mars compte tenu des difficultés du transport depuis la Terre et du support-vie complexe mais nécessaire. Le succès de la réussite de l’implantation humaine sur Mars résultera donc de la volonté de chaque résident de faire vivre la Colonie. Cela ne pourra venir que de la compétence et du travail de chacun ; de la complémentarité de tous ; dans un cadre où la collaboration sera essentielle mais aussi où les libertés d’expression et d’initiative après concertation, devront être favorisées, précisément pour que la richesse des capacités de chacun soit valorisée au maximum. C’est un peu le problème qui se pose dans les entreprises terrestres mais sur Mars il se posera de façon particulière à cause des contraintes environnementales et de la distance à la Terre. Ce sont ces contraintes seules qui limiteront les libertés.
A l’occasion de tests réussis par la société General Atomics Electro Magnetic Systems pour « faire progresser le développement de la technologie des réacteurs à propulsion nucléaire thermique (NTP) », certains media ont avancé que cela pourrait faciliter l’accès à la planète Mars lorsqu’elle se trouverait « au plus près » de la Terre. Il m’a semblé que le concept « au plus près » méritait d’être précisé car il doit être qualifié/modifié en fonction des forces cosmiques en présence : les masses, la force de gravité, l’énergie du vaisseau, la vitesse des « objets » concernés, et le temps qui passe.
Lorsqu’on ira sur Mars, on prendra le risque de la vulnérabilité, surtout la première fois, puisqu’il n’y aura « rien » sur place. Il faut penser à y faire face avant de partir, compte tenu de ce que l’environnement sera dangereux, qu’il ne sera pas vivable sans technologie adaptée et qu’aucun recours physique à la Terre ne sera possible pendant de long mois. Longtemps après, même lorsque la Colonie humaine sur Mars sera autonome, l’environnement restera dangereux. C’est pour cela que dès la première mission mais aussi ensuite, l’homme aura tout intérêt à adopter le principe de dualité ou du doublement, dans la conception des structures physiques et sociales.
A partir de 23h30, ce jeudi 16 janvier, le vol d’essai numéro 7 du Starship (« ITF7 », « Integral Test Flight 7 ») a très bien commencé. Mais, si le lanceur a effectué un parcours sans faute, le vaisseau, lui, a connu une défaillance fatale alors qu’il n’avait pas encore atteint son altitude de croisière.
Ce 16 janvier 2025 à 08h03, La fusée « New Glenn 1 » de Blue Origin, société de Jeff Bezos, a décollé de Cap Canaveral. A 08h16 elle était placée sur orbite. C’était l’objectif principal que s’était fixé la société pour ce premier lancement. On ne peut donc que la féliciter de l’avoir atteint. Mais cet exploit met aussi en évidence les différences entre le New-Glen et le Starship et entre leurs propriétaires.
Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre fondateur de la Mars Society des États Unis et ancien membre du comité directeur de l’Association Planète Mars (France), économiste de formation (University of Virginia), ancien banquier d’entreprises de profession, planétologue depuis toujours
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