Le 15 avril, de 16h30 à 17h30, Swissinfo nous a invités, Sylvia Ekström et moi-même, à débattre sur la possibilité pour l’homme de vivre sur Mars. Il y aura ensuite (17h30 à 18h00) un échange entre nous et les auditeurs / téléspectateurs. Mes lecteurs sont invités à participer, en se rendant sur le site de Swissinfo.ch (voir liens ci-dessous).
Ce sont vraiment deux philosophies de la vie qui vont s’affronter. D’un côté celle de Mme Ekström, exposée dans son livre « Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs », bien ancrée dans le sol terrestre et dont la réalité est strictement limitée à ce qui existe ou qui a été prouvée comme possible. De l’autre côté la mienne, développée depuis cinq ans au fil des 300 articles de ce blog, qui s’autorise à regarder vers l’horizon, au-delà de ce que l’on peut toucher ou observer, en tentant d’anticiper les « TRL* » futurs pour toutes les technologies nécessaires. Pour moi, il n’est pas, au point où nous en sommes aujourd’hui, nécessaire d’attendre que toutes ces technologies aient atteint leur niveau « 9 » pour estimer que la probabilité que l’homme puisse vivre « sur Mars et ailleurs » est très élevée.
*TRL : Technology Readyness Level, échelle de mesure (de 1 à 9) employé pour évaluer le niveau de maturité d’une technologie.
Je crois à la Science et au Progrès et à la capacité infinie de l’homme à contrôler son environnement et à s’y adapter. La progression n’est pas linéaire. Il y a des essais et des échecs, des tentatives et des abandons mais il y a surtout des succès et des avancées éblouissantes. Maintenant je ne suis pas naïf et je sais que certains « moments » sont difficiles, notamment le nôtre qui se situe à la fin d’une période d’explosion démographique et de développement industriel rapide qui créent de fortes tensions sur l’environnement. Mais, contrairement à ce qu’affirment certains scientifiques qui « ont le nez sur le guidon » ou les écologistes-radicaux, de plus en plus bruyants de nos jours, je crois l’homme, être conscient et intelligent, capable d’évoluer, capable de savoir jusqu’où il peut aller, capable de sauvegarder ce qui lui permet de vivre car il est désireux, ardemment, comme toute espèce vivante, de perpétuer sa propre vie. En fait, pour moi, tout est question d’inertie et de temps. Lorsqu’un déséquilibre se crée, une synchronisation avec l’environnement devient indispensable et inévitable mais, en attendant que cette synchronisation s’effectue, le déséquilibre persiste. Dans ces conditions, la question qui se pose à nous est la suivante : les espèces vivantes, dont l’homme armé de sa capacité technologique, auront-elles le temps de s’adapter (pour l’homme, d’ajuster sa croissance démographique et ses capacités technologiques à son profit) ? J’ai confiance en nos capacités technologiques et en notre intelligence.
Comme je l’ai écrit, je pense que le rôle de la Science et de l’Ingénierie qui l’accompagne et qui la permet, n’est pas seulement d’utiliser l’existant, mais de construire à partir de lui ce qui n’existe pas encore. Il peut s’agir de continuité, faire mieux ce qu’on faisait avant, ou il peut s’agir de rupture, faire quelque chose de différent mais qui puise quand même ses éléments dans l’existant. La spectroscopie est une rupture mais elle a utilisé à partir de la seconde partie du 19ème siècle (Pietro Angelo Secchi) la découverte qu’avait fait Newton (dans la seconde partie du 17ème siècle) de la décomposition de la lumière par le prisme. La théorie des fusées de Constantin Tsiolkovski est aussi une rupture mais elle fait suite aux travaux du mathématicien Williams Moore, eux-mêmes fondés sur ceux, du grand Newton (encore lui !), dont la troisième loi exprime le principe d’action/réaction.
Je pense que dans le domaine de l’astronautique (et donc de la conquête de Mars) nous nous trouvons actuellement dans une situation comparable. D’un côté certains voient toujours cette science comme celle qui permet de se déplacer dans l’espace avec retour nécessaire sur Terre, d’autres comme un instrument qui permet d’aller ailleurs, non pas seulement pour y séjourner mais pour y demeurer. Grâce à l’évolution de notre technologie, la Terre n’a plus vocation à rester le « centre du monde » mais certains, demeurés dans l’ancienne logique déterminée par les anciennes contraintes, ne s’en sont pas encore aperçus ou plutôt pensent que ce changement copernicien est impossible puisqu’il n’en était pas question jusqu’à présent et qu’ils se trouvent bien dans le confort (relatif) de leur environnement actuel ou se tournent avec nostalgie vers le passé impossible à retrouver.
Alors bien sûr, tout n’est pas déjà complètement opérationnel. Le Starship d’Elon Musk ne fonctionne pas encore (mais tout a commencé en 2017 !). Mais une fois qu’il fonctionnera ou que le Nautilus des ingénieurs Mark Holderman et Edward Anderson (proposé en 2011, dans le cadre de la NASA) fonctionnera, l’homme ira sur Mars et une fois sur Mars, il y restera. Il y restera parce que ce sera plus facile et agréable pour y vivre de construire des abris confortables que de rester sous la coiffe d’une fusée et parce que de toute façon les séjours seront longs (18 mois, quoi qu’il arrive). Il y restera parce que les investissements nécessaires pour faire fonctionner le support vie, justifieront qu’une petite équipe le maintienne opérationnel d’un cycle de mission à l’autre. Il y restera parce qu’il y aura toujours plus à faire sur ce nouveau monde et que les hommes qui iront sur Mars auront de moins en moins envie de revenir sur Terre.
Et un jour il naîtra des enfants sur Mars. Alors l’homme aura prouvé qu’il aura réussi sa synchronisation avec ce Nouveau Monde que certains appellent, moins joliment et le plus souvent pour le dénigrer, notre « Planète-B ».
https://www.swissinfo.ch/fre/des-humains-sur-mars–parlons-en-avec-vous—et-avec-des-experts/46440388
N’oubliez pas de vous inscrire pour participer via ZOOM :
https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_IuEU2t7BS0a2i1AuHRlE5Q
Illustration de titre :
Hommes contemplant le Soleil se lever au-dessus de Valles Marineris. Illustration de l’artiste portugais Tiago da Silva. Crédit Tiago da Silva.
PS: en ce soixantième anniversaire du vol de Youri Gagarine (12 avril 1961), je voudrais souligner le contraste entre l’enthousiasme de l’époque pour les vols spatiaux et les dénigrements dont certains (qu’on entend hélas beaucoup!) les accablent aujourd’hui. Je regrette évidemment cette évolution et j’espère que la peur du risque et le refus des grands espaces qui à la fois habitent et inhibent une partie importante de nos contemporains, n’est que temporaire. Il en va de notre avenir. La peur et le repli sur soi sont les précurseurs du dépérissement et de la mort.
Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur :
29 Responses
Cher Monsieur Brisson,
J’ai hâte de vous entendre défendre scientifiquement et humainement la colonisation de notre « Planète en Plus » (Mars), plutôt sur que le péjoratif « Planète B » le 15 avril. Tous mes vœux.
Cher M. Brisson,
Bravo pour votre prestation lors du débat du 15 avril.
De la part de Sylvia, j’ai relevé deux incohérences :
1) vouloir s’établir sur la Lune avec des conditions plus hostiles, au lieu de Mars.
2) une vision pessimiste du futur de l’humanité avec son extinction dans une Terre dont l’air deviendra irrespirable (le pourquoi n’a pas été explicité…) et son refus de voir l’être humain apporter la vie (vivre au lieu de survivre) à l’extérieur de la Terre dans l’espace habitable, dont Mars en premier lieu. Pour une spécialiste du cycle de vie des étoiles, cela manque singulièrement aussi de vision à très long terme… Comme vous l’avez dit, on ne sait pas comme l’être humain évoluera d’ici des millions d’années… J’espère qu’à ce moment là, nous aurons évolué en temps que société multiplanétaire et multisolaires (s’établissant sur des exoplanètes chère à M. Major). Il incombera à l’humanité d’apporter la vie loin de la Terre lorsque notre soleil deviendra une géante rouge… Protéger la vie sur Terre ici et maintenant n’est pas incompatible avec l’établissement de la vie sur Mars et ensuite ailleurs. Les abeilles s’adaptent et font des ruches parfaites en microgravité… Comme vous le dites, nous ne sommes pas des poissons hors de l’eau… Nous apporterons notre air et nos compagnons de vie utiles (plantes, abeilles, etc) dans les futurs établissements martiens, j’en suis convaincu. Ce n’est qu’une question de temps. Cela débutera peut-être par les 4 ou 6 premiers terriens sur Mars en Mai 2031 et plus d’une centaine à la fin des années 30…
C’est effectivement deux philosophies qui s’affrontent, mais je ne crois pas que vous parliez le même langage. Il ne semble que Sylvia ne dire pas vraiment qu’il soit techniquement possible de vivre sur Mars. Je pense qu’elle est idéologiquement opposé à l’idée de l’humain sur Mars et son livre est une tentative de faire échouer toute tentative en sappant tout support.
Bon courage en tout cas et merci pour votre passion
C’est ce qui m’étonne toujours avec ces personnes (et on en a un bel exemplaire sur ce blog) qui ne se passionnent pas pour un domaine donné et n’en voient même pas l’intérêt, ce qui est tout-à-fait compréhensible et leur droit le plus strict, mais qui trouvent en plus nécessaires de chercher à saper, comme vous le dites, tout support apporté à celui-ci (en allant jusqu’à écrire des livres pour cela !) et à dénigrer au passage ceux qui, eux, s’enthousiasment pour les perspectives qu’il offre et, pour certains d’entre eux, s’y investissent. Quand un domaine (ou un blog!) ne m’intéresse pas, en ce qui me concerne je le « zappe » et c’est tout!
L’argument que l’être humain ne serait pas fait pour vivre sur une planète comme Mars m’a toujours fait sourire. Est-ce que l’homo sapiens né dans la savane africaine était a priori fait pour vivre dans des régions où le thermomètre descent régulièrement en dessous de zéro et où il fait en permanence nuit la moitié de l’année? Quelle drôle d’idée ont eu nos ancêtres d’y émigrer 🙂 ! Et pourtant, on y trouve aujourd’hui des villes comptant des dizaines de milliers d’habitants. La capacité d’adaptation, et de se donner les moyens pour, de l’Homme est (presque) infinie. Les futurs « colons » martiens vivront d’ailleurs sur la planète rouge dans un environnement terrestre reconstitué, certes d’étendue limitée mais qui sera loins d’être aussi rude. Et pour les enfants qui y naîtront peut-être un jour, ce sera leur environnement normal; ils n’auront probablement pas plus envie d’en partir que la majorité des habitants des régions septentrionales n’ont l’envie d’émigrer vers des régions au climat plus tempéré. Sinon, nous serions tous à vivre sous l’équateur!
Cher M. Haldi,
Absolument d’accord avec vous. De plus, la technologie nécessaire à la colonisation de Mars améliorera les techniques de l’écologie industrielle chère à l’EPFL, le recyclage de l’eau et des déchets, les énergies alternatives, les nouveaux matériaux, l’intelligence artificielle et en premier lieu l’industrie aérospatiale moins énergivore et moins coûteuse par tonne transportée. On a démontré en 1987 que les abeilles s’adaptent parfaitement bien à l’espace avec 3500 spécimens et les techniques d’hydroponies et de réacteurs biologiques nous aiderons à créer une autosuffisance alimentaire sur Mars. Les protections individuelles contre les 1000 Rems de radiations annuelles pourront aussi être développées. Soyons lucides sur nos objectifs possibles et optimistes sur nos potentialités et faisons confiance à nos entrepreneurs et scientifiques. Rappelons nous que ce fut seulement en 1905 que le premier vol de plus d’une demi-heure eut lieu grâce aux frères Wright, américains qui se sont inspirés de leurs prédécesseurs italiens, français et allemands. 116 ans après (l’âge de la doyenne de l’humanité) l’être humain a déjà exploré tout le système solaire par les robots, a marché sur la Lune et communique instanement à travers toute la planète Terre. Que seront- nous dans 116 ans ? Probablement une civilisation multi-planétaire…
Récapitulons quelques arguments:
A la sortie de la terrible pandémie qui nous extermine un choc puissant et exaltant nous fera sortir du pessimisme et de l’accablement causés par la covid. Penser à autre chose et oublier!
L’homme voulait aller en Amérique, sur la lune, dans les grandes profondeurs, c’était les missions de ces générations, celles qu’elles s’étaient données. La nôtre aussi a besoin de son grand rêve, sinon on aura un sentiment d’enfermement, d’une vie déboussolée et sans but. Serons-nous dignes de nos ancêtres?
Il y aura des morts comme il y en a eu lors de l’invention de l’automobile, de l’avion et bien des tâtonnements seront nécessaires. Mais qui n’avance pas recule!
Créer une nouvelle terre, un peuplement restreint pour toujours ou pour une courte période. Exploration, exploitation ou peuplement, l’avenir décidera
Les commentaires ont apparemment disparus (en tout cas sur mon ordinateur)?
Un problème de publication. Je l’ai signalé au Temps…mais nous sommes samedi soir! En attendant l’intervention des spécialistes du journal, vous pouvez accéder au dernier article via letemps.ch/blogs
Accès aux articles, oui, aux commentaires, non (sauf à envoyer au préalable un « commentaire bidon » pour en débloquer l’accès, comme j’ai pu le tester)!
Vivre…clairement non ! Utiliser Mars comme base avancée pour une exploitation hypothétique du sous-sol…peut-être. Les conditions de vie en surface ne sont pas vraiment propices à une installation à long terme. Une « vie » sous-terraine pourrait être envisagée, offrant une meilleure protection contre les radiations et certainement plus facile à rendre vivable un espace occupé de manière plus durable. Maintenant….quelle utilité ? Une exploration par une petite équipe humaine serait un challenge propre à satisfaire un imaginaire collectif et c’est tout. On pourrait aussi en extrapolant et surtout en ayant résolu un nombre incalculable de problèmes juste pour assurer la simple survie humaine sur cette planète morte, envisager Mars comme base avancée pour une exploitation ou une exploration de notre système solaire… Mais cela pose rapidement le problème suivant…il y a t’il de quoi assurer une logistique dans ce sens sur Mars. Bref…une colonisation de Mars pour fuir une Terre dévastée, mourante et bientôt impropre à assurer notre simple survie est un fantasme que je vais laisser à Ray Bradbury…
Vivre…clairement oui !
Je ne vois pas très bien l’intérêt d’exploiter le sous-sol de Mars. Ce que l’on extrairait, il faudrait l’exporter vers la Terre après l’avoir raffiné. Il n’y a aucune matière première martienne qui serait compétitive sur Terre en raison du coût du transport. Les seuls produits martiens exportables seront « immatériels » et il y en aura.
« Quelle utilité ? » dites-vous. Mais quelle utilité de vivre en Suisse ou aux Etats-Unis ? La surface de la planète Mars peut présenter pour certaines personnes autant d’attrait que le sol sur lequel vous-même vivez. La planète Mars n’est morte que parce qu’elle n’abrite pas encore la vie. Justement nous nous proposons de l’y apporter.
Pour en nier la possibilité, il est trop facile de dire qu’il faudrait « résoudre un nombre incalculable de problèmes ». Oui il y a des problèmes à résoudre mais ils ne sont pas « incalculables », on peut les lister et il est intéressant, au moins intellectuellement, de voir comment on peut les résoudre et, à notre époque, on peut les résoudre.
J’apprécie l’optimisme de M. Brisson mais l’histoire récente de la conquête spatiale est de nature à la tempérer. Prenons un seul point – capital – la propulsion. Il y a eu des perfectionnements, mais aucune révolution depuis les V2 de von Braun (1944). Le projet de propulseur NERVA a été enterré, et maintenant que le seul mot « nucléaire » donne des boutons à une majorité politiquement correcte il y a peu de chance que ce type de propulseur voit le jour dans un avenir prévisible.
Alors je vous pose la question: quelle type de propulsion sera – d’après vous – opérationnelle dans 10, 30 et 50 ans ? Écartons les scénarios de science-fiction; en serons-nous encore à la fusée « chimique » dans 50 ans ? Dans l’affirmative une exploration de Mars reste envisageable, mais une colonisation beaucoup moins, car un raccourcissement significatif de la durée du voyage permettrait de résoudre d’un coup une masse de problèmes (radiations, apesanteur, psychologie, etc.).
Je suis d’accord avec vous pour dire qu’une propulsion nucléaire serait un avantage puisqu’elle permettrait de réduire la durée du voyage. Cependant, on ne pourra y recourir que « plus tard » car une grande vitesse serait par ailleurs plus risquée (abandon de la trajectoire de libre retour accessible en suivant une trajectoire de Hohmann).
Par ailleurs, lorsque le temps de la colonisation sera venu, je ne pense pas que l’on envoie plus de quelques centaines de personnes sur Mars tous les 26 mois (il faudra pouvoir les accueillir).
Enfin il ne faut pas désespérer de l’humanité. Actuellement le nucléaire a très mauvaise presse parce que les politiques ont laissé la démagogie se développer. Un jour ou l’autre, les hommes réaliseront qu’une énergie nucléaire mieux maitrisée que dans les premiers temps, est un outil extraordinaire dont la balance bénéfices/risques est très positive.
Il ne faut pas confondre « centrales nucléaires » sur Terre et « réacteurs de propulsion » dans l’espace. La conception, la taille, le mode de fonctionnement des deux types d’installations sont complètement différents. On ne fera fonctionner un réacteur spatial que loin de la Terre (« hors de l’attraction terrestre »), or un réacteur qui n’a pas encore été mis en service ne présente quasiment aucun risque, même en cas d’accident de la fusée porteuse. Son inventaire radioactif est en effet pratiquement nul; le combustible non encore « utilisé » n’est que très faiblement radioactif car il ne renferme alors ni produits de fission, ni transuraniens. Il n’y a donc aucune raison valable « d’ostraciser » le nucléaire spatial (du moins pour ce qui est de l’envoi de réacteurs dans l’espace, les générateurs isotopiques sont, eux, plus problématiques)!
Cher M. Brisson,
Je vous prpopose de céer un 2e blog.
Le premier (l’existant) traiterait comme le titre « Exploration spatiale » nous le promet de … l’exploration spatiale. Malheureusement, l’expérience montre qu’il serait très peu fourni en nouveaux articles.
Le 2e s’appellerait « mes espoirs pour la vie humaine sur Mars » ou tout autre tire qui fasse explicitement référence à la conquête de Mars de vos rêves. Il serait bien entendu très fourni en dites et redites au sujet de votre marotte.
ça aurait au moins le mérite de ne pas tomper le challand sur la marchandise. Je vous en remercie d’avance
Cher Monsieur Wildi,
J’ai relu vos précédentes contributions à ce blog et j’ai constaté que vous êtes quelqu’un de difficile à satisfaire, avec un biais écologiste très marqué puisque vous étiez notamment très hostile au déploiement des antennes du SKA (Square Kilometer Array) en Afrique du Sud et en Australie, pourtant une magnifique entreprise astronomique.
L’avantage de Mars serait que le déploiement d’un système d’observation tel que le SKA à sa surface, ne poserait aucun problème aux nomades qui parcourent les déserts locaux.
Au cas où vous ne l’auriez pas compris, les tenants de l’installation de l’homme sur Mars ont été sérieusement attaqués par Madame Ekström et quand on est attaqué, on doit se défendre. Mais ne vous inquiétez cependant pas trop sur les conséquences de ma marotte, j’ai bien l’intention de continuer à regarder ailleurs que vers Mars, sans pour autant l’abandonner. Le monde est vaste et je ne veux me laisser enfermer nulle part.
Cher Monsieur Brisson,
Pour continuer de stimuler votre magnifique blog, j’ai des propositions de nouveaux sujets ou sujets à revisiter sous forme de débats participatifs
– Habitats martiens : des igloos géants sur Mars vs habitations troglodytes
– Quel types d’habitants sur Mars : qualification, compétences, critères psychosociaux
– Les premiers couples et enfants sur Mars, quelle éducation à donner aux enfants sur Mars. Études Martiennes et Terriennes.
– Organisation politique sur Mars. La démocratie directe selon Elon Musk est-elle possible ?
– Auront-nous un jour des fusées propulsées par un réacteur à fusion nucléaire qui permettront de faire Terre-Mars en trois mois en moyenne ?
– Vénus, notre plus proche voisine… Habiterons-nous ses nuages ?
– Quelle colonie mobile sur Mercure pour éviter d’être grillé ou surcongelé ?
– Exploiterons-nous l’hélium 3 sur la Lune ?
– Chercher et exploiter des métaux précieux dans la ceinture d’astéroïdes sera t’il rentable ?
– Coloniserons-nous les planètes glaces/ océans (satellites de Jupiter et Saturne, etc…)
– Une mission intergénérationelle vers Proxima du Centaure sera t’elle possible avec l’évolution des techniques actuelles ? Facteurs psychosociaux…
– Comment remplacer les Nations-Unies par une Fédération de Planètes-Unies ? Les nouvelles colonies seront-elles indépendantes politiquement ? Quelle charte pour Mars : de type Compagnie des Indes ou de type Constitution américaine ?
– La part des robots vs les humains dans l’exploration spatiale
– Quels animaux, quelles plantes, bactéries et quels champignons à apporter sur Mars ?
– Que faire en cas de pandémie venant d’une bactérie ou d’un virus martien ?
– Si Biosphère 2 a échoué, peut-on être réellement autosuffisant sur Mars ?
– Peut-on importer la permaculture hors-sol sur Mars ?
– Doit-on avoir une armée sur Mars ? La militarisation de l’espace et SPACE FORCE…
Et bien! Voici de quoi alimenter les discussions pendant quelques semaines (en plus des thèmes astronomiques auxquels je n’ai pas renoncé)!
Certains sujets ont déjà été traités mais vous avez raison de mentionner la forme « débats participatifs ». Reprendre des sujets anciens (en les révisant et en les remaniant, bien évidemment) peut susciter de nouvelles réactions et des échanges nourris dans les commentaires, ce qui est un des avantages que permet notre époque.
Nous nous devons d’utiliser les technologies nouvelles quand elles nous apportent vraiment « quelque chose », ce qui est le cas avec les blogs. Les « pauvres » journalistes du temps-passé ne pouvaient même pas en rêver.
Encore faut-il pouvoir débattre … en ayant pour cela accès aux commentaires (sans passer par l’envoi de commentaires « bidon » pour débloquer leur accès comme je dois le faire depuis dimanche)! Que fait le responsable du « Temps »?!
La grande différence entre un environnement naturel ( la Terre ) ou artificiel ( l’espace, la Lune ou Mars ) est que le premier offre les conditions de vie sans aucun support autre que celui qui existe depuis des centaines de millions d’années, alors que dans l’espace il faut créer à grands frais un ensemble d’infrastructures difficiles à maintenir sur le long terme , les expériences passées ou présentes n’ont jamais excédé quelques années (l’ISS est en fin de vie et ne sera pas prolongée) .
On pourra bien sur organiser une mission habitée vers Mars comme cela a été réalisé sur la Lune voilà 50 ans , mais sans aucune garantie qu’on puisse la prolonger indéfiniment ( on n’est pas retourné sur notre satellite naturel … ).
L’autre condition de pouvoir maintenir des conditions habitables dans l’espace est de pouvoir compter sur la technologie développée sur Terre (fusées, énergie, télécoms, véhicules , …) , donc avec des investissements à fonds perdus , soit dans un but scientifique avec des objectifs ponctuels , soit par des mécènes qui vont désespérer d’en retirer quoique ce soit !
Enfin, on ne sait rien de ce qu’éprouverons les êtres humains en étant éloignés de leur foyer d’origine et de surcroit obligés de « vivre » 24h/24 confinés dans un aquarium pour éviter les rayons cosmiques ! Même sur Terre, aucune expérience n’a permis de simuler correctement cette ambiance ! Elon Musk n’a pas même pensé à préparer ses futurs passagers pour Mars … Il n’a pas non plus envisagé de construire une réplique de son Starship pour évaluer le confort pendant le voyage de 6 mois …
On s’occupe trop des aspects techniques , pas assez des questions humaines …
Nous sommes exactement, jour pour jour, 60 ans après le premier homme dans l’espace. Le personnel de la spatiale, les sous-mariniers (et surtout le personnel de sous-marins nucléaires) et les scientifiques des bases antarctiques et arctiques sont habitués à vivre en vase clos dans des soi-disant aquarium. Il est vrai que les futurs explorateurs et colons de Mars devront être sélectionnés pour leurs capacités psychologiques en plus de leurs capacités d’aider techniquement et bien sûr préparés. Un séjour d’observation en Antarctique avec des spécialistes psycho-sociaux pourrait déjà repérer et éliminer les asociaux ou ceux qui ne supporteraient pas l’environnement désertique du programme de Mars. Quant à la protection des radiations, la NASA a soumis à concours un habitat martien et le gagnant du concours a proposé des immenses igloos, aux structures solides, qui filtrent la plupart des UV et autres radiations tout en laissant accès au spectre visible. On peut envisager de compléter la structure de ces igloos à partir de briques martiennes fabriquées par des imprimantes 3D qui donneraient des briques roses et rouges comme la Ville de Toulouse… et les Toulousains ne se sentent pas comme dans un aquarium et attirent les touristes.
On comprend que des problèmes techniques (commentaires non visibles) puissent apparaître de temps en temps, mais plus de 3 jours pour les corriger … ! Que fait(font) le(s) responsable(s) des blogs du « Temps »?!
Bonne chance
J’ose espérer que le sujet restera sur la faisabilité technique et évitera de partir sur les sujets très hypothétiques que sont la future économie martienne (je sais que ce sujet à de l’importance pour vous en tant qu’économiste, mais je trouve que cela nous emmène dans des discussions avec tellement de « si » que cela devient de la sculpture sur nuages), la terraformation de la planète ou encore la relation Terre-Mars et la potentielle indépendance de Mars par rapport aux institutions terriennes.
Si on peut se focaliser sur le premier pas de l’homme sur Mars et sur ce que cela implique, ainsi que l’installation d’une présence permanente su mars au même titre que ce que l’on a en Antartique (une orientation profondemment dirigée vers la science), je pense que l’on a va gagner en clarté sur les points essentiels qui sont des problèmes et sur les moyens dont on dispose à l’heure actuelle pour y faire face.
Face aux critiques du projet de conquête martienne, je pense que le principal message à faire passer à la population n’est pas que tout est réglé, sous contrôle, mais plutôt que l’ondispose des outils pour y répondre. Dire dès maintenant quelle est la bonne solution est impossible, et la résolution des défis nous apprendra sûrement que c’est la combinaison de plusieurs solutions qui permettra d’obtenir l’effet désiré plutôt que l’application d’une seule solution miracle.
Merci pour le souhait de « bonne chance » !
Je ne veux pas me laisser entrainer sur la terraformation ni sur les relations Terre-Mars.
Ce qui m’intéresse c’est le « début ». Actuellement ce qu’on peut dire, c’est qu’on dispose presque de ce qu’il faut pour commencer et réussir ce début. Après les hommes feront ce qu’ils pourront.
Les sujets économiques ne peuvent cependant être exclus puisqu’ils se posent aujourd’hui, non seulement pour rendre le « début » possible mais aussi parce que si le privé intervient à ce stade (ce que je préconise et souhaite pour de multiples raisons), il doit pouvoir espérer un retour sur investissements.
Je pense qu’un des aspects de la faisabilité technique dans le débat est le risque zéro versus le risque acceptable. Certains ne veulent pas envoyer d’humains sur Mars et se contenter de robots pour le risque zéro. Si on prend le risque de radiations solaires pour l’humain, on peut avoir un risque acceptable en ayant des fusées avec la protection adaptée, des habitats martiens protégés adaptés et des combinaisons spatiales qui permettent les 1000 REMS maximum en suivant avec des dosimètres les sorties à la surface de Mars. Le cœur a tendance à s’atrophier dans l’espace mais comme avec les nageurs de compétition qui subissent le même phénomène le corps s’adapte et des exercices physiques adaptés peuvent être préconisés. Si on était parti du risque zéro, aucune entreprise sur Terre n’existerait, les frères Wright n’ auraient pas inventés l’avion et le commandant Cousteau le scaphandre, les Piccards le ballon à haute atmosphère, le sous-marin des grandes profondeurs ou Solar Impulse, etc…
J’adore votre dernière phrase!
Et je la répète pour que tous y réfléchissent:
« Si on était parti du risque zéro, aucune entreprise sur Terre n’existerait, les frères Wright n’auraient pas inventé l’avion et le commandant Cousteau le scaphandre, les Piccard le ballon à haute atmosphère, le sous-marin des grandes profondeurs ou Solar Impulse, etc… »
Commentaire « bidon » … pour accéder aux commentaires!
Désolé! J’ai demandé au Temps d’intervenir et reçu une réponse positive mais apparemment le problème est difficile à résoudre. Un autre auteur de blog a rapporté les mêmes difficultés. Il pourrait s’agir d’un problème de serveur(s) par lequel ou lesquels, certaines connexions se feraient.