EXPLORATION SPATIALE - LE BLOG DE PIERRE BRISSON

Dans l’étude que nous avons menée Richard Heidmann* et moi-même sur l’économie martienne, le tourisme a été évoqué comme l’une des ressources sur lesquelles on pouvait compter pour rentabiliser un établissement martien. Les « marso-sceptiques », qui sont très nombreux, au moins dans le monde francophone (beaucoup moins aux Etats-Unis), se sont moqués de nous.

*Richard Heidmann, ingénieur en aéronautique et diplômé de l’Ecole Polytechnique de Paris a été le fondateur de l’Association Planète Mars (branche française de la Mars Society) après avoir été cadre supérieur chez Safran, le concepteur et producteur des moteurs de la fusée Ariane.

Je voudrais qu’ils regardent aujourd’hui attentivement ce magnifique paysage de Mars capturé par le rover Perseverance et qu’ils me disent honnêtement s’ils pensent qu’il ne tentera pas quelques Terriens de tout âge en suscitant chez eux un désir de voyage.

Je sais que ce voyage n’est pas encore possible mais imaginez quelque chose qui n’est pas impossible du tout. Imaginez qu’Elon Musk réussisse à faire voler son Starship et que d’autres sociétés autour de SpaceX et avec SpaceX puissent alors construire une base sur Mars permettant d’y faire vivre des hommes. Croyez-vous que les seules personnes intéressées à y aller, seront des chercheurs en géologie et en exobiologie ? Personnellement je ne le crois pas.

Je « sens » (sans avoir fait à ce stade d’étude de marché, qui n’aurait pas beaucoup de sens puisque le vecteur de transport n’existe pas encore) qu’il y aurait au contraire beaucoup de gens intéressés par un séjour alors qu’ils n’ont a priori aucune qualification particulière pour se décider à le faire. Certes ce séjour sera cher et long. Pour la durée, tout le monde sait qu’elle sera de trente mois (6+18+6). On ne peut pas faire autrement compte tenu de l’évolution des planètes sur leur orbite (elles ne vont pas à la même vitesse et parcourent des distances différentes), de la distance à la Terre et d’un mode de propulsion réaliste. Pour le prix, Elon Musk (puisque c’est lui le promoteur du seul vaisseau spatial possible, le Starship) nous parle d’un ticket de 200.000 dollars, pour le vol seul (aller et retour tout de même), auquel il faudra ajouter « quelques » frais pour le séjour. Le prix exact dépendra très largement de l’économie d’échelle à laquelle parviendra SpaceX (plus il y aura de vols de Starship, autour de la Terre, vers la Lune et vers Mars, le moins cher sera le coût unitaire vers Mars…et retour) et bien sûr de la demande (mais ce sera surtout le coût qui comptera). Disons pour être « raisonnable » ou « prudent », que l’on puisse offrir un forfait de 2 millions de dollars pour les trente mois (on pourrait faire un tarif « couple » à 3 millions, étant donné que les deux partenaires occuperaient la même cabine). C’est beaucoup d’argent mais je crois qu’on pourrait trouver dans l’ensemble de la population de notre planète et par période de 26 mois, une quarantaine de personnes qui seraient prêtes à se l’offrir.

Mais qui donc pourraient partir, tout quitter (physiquement) pour 30 mois ? Et bien je pense d’abord à certains cadres supérieurs (j’en ai connu !) qui viennent de prendre leur retraite et qui se trouvent coupés de leur multiples contacts habituels (les successeurs sont ingrats et « occupés »), qui ont retrouvé leur femme et leurs enfants après ne les avoir vus que quelques heures de temps en temps pendant quarante ans (et ils s’aperçoivent qu’ils ont « leur vie », séparée de la sienne). Laissez-les « mariner » six mois (maximum) et proposez-leur une aventure extraordinaire, le voyage et le séjour sur Mars. Cela vaut bien une croisière autour du monde, non ? Pourvu que le confort soit acceptable et la sécurité correcte, je suis certain que vous aurez plus de candidats que de places disponibles, même à ce prix (on peut toujours étaler un peu le paiement ou obtenir un crédit selon les revenus probables). Ce n’est qu’un exemple. A part les retraités, vous aurez aussi des peintres, des romanciers, pourquoi pas des musiciens, des artistes conceptuels, « et autres »…qui voudront chercher l’inspiration, tenter une expérience, « faire un break » après un divorce « ou autre »…dans un endroit étrange, stimulant et lointain.

Que feront-ils ? Les artistes, on l’imagine mais les autres ? Ils auront chacun un passé et le passé on le transporte avec soi, qu’il soit proche ou lointain (j’ai été banquier !). Alors, ce passé ils l’utiliseront sur Mars après s’être promenés ou même en se promenant. La société martienne sera jeune, elle sera aussi complexe qu’il est nécessaire pour qu’une société moderne puisse vivre et elle sera avide de compétence et de capacités car elle sera peu nombreuse (au moins pendant très longtemps). Beaucoup donc de ces visiteurs trouveront des conseils à donner, des tâches à accomplir (et s’ils rendent vraiment service, ils y gagneront peut-être une rémunération qui viendra réduire – un peu – le prix du séjour !). Par ailleurs le milieu martien sera un milieu extraordinaire sur le plan scientifique, puisque vous aurez, réunie sur les quelques km2 de la base, la quintessence de l’intelligence, technologique et scientifique, dont les membres, peut-être un peu esseulés, seront ravis de bavarder, d’échanger, de créer pour que leur environnement soit toujours « mieux » et toujours plus agréable à vivre. Dans ce contexte les non-scientifiques ou ingénieurs seront plus que bienvenus puisqu’ils apporteront la diversité, la couleur en quelque sorte, dans un monde à dominante ocre.

Ils reviendront sur Terre, ils se seront faits de nouveaux amis, ils auront retrouvé une nouvelle jeunesse et ils redoubleront d’activité. Le tourisme, c’est la clef d’une présence pérenne de l’homme sur Mars!

Illustration de titre: Vue du cratère Jezero vers le mur du cratère. Photo prise par le rover Perseverance, crédit NASA/JPL-Caltech/MSSS/ASU. Publication le 24 février 2021.

PS.1 : 19ème festival du Film et Forum International des Droits Humains

Avant de partir pour Mars (et pour pouvoir un jour y partir !) je vous recommande d’assister vendredi 12 mars à 20h00, à l’émission en ligne que propose la FIFDH* sur la pollution de l’espace proche. Un problème grave pour la solution duquel la Suisse est en pointe (startup ClearSpace et société ADRIOS, spin-off de l’EPFL). Le problème de la pollution de l’espace-proche du fait de la multiplicité du lancement des satellites dans une zone située entre 600 et quelques 1500 km d’altitude, est grave et urgent à considérer (lancement en cours de « constellations de satellites »). Il gêne l’observation astronomique et peut nuire au fonctionnement des satellites vraiment utiles à la vie sur Terre ou au lancement des sondes ou vaisseaux spatiaux en dehors de l’orbite terrestre. Il faut agir mais que peut le droit international pour contraindre ? Qui va contrôler l’application du Droit et comment ? Vastes sujets !

*Film et Forum International sur les Droits Humains.

Lien pour participer à l’émission :

https://fifdh.org/rencontres-debats/grands-rendez-vous/lespace-une-zone-de-non-droit

PS.2: Succès de l’essai SN 10 du Starship de SpaceX

Le 4 mars SpaceX nous a fait une magnifique démonstration de la maîtrise en vol de son Serial Number 10.

On a pu admirer la montée du prototype jusqu’à 10 km dans l’atmosphère, avec un contrôle parfait de la combustion des moteurs (trois puis deux puis un seul allumé). Ensuite le vaisseau s’est couché à l’horizontal, comme demandé, en restant complètement stable tout en redescendant vers le sol. Enfin il s’est redressé et il est allé se poser, en vol toujours contrôlé, jusqu’à sa plateforme de lancement. Un « sans faute ».

Il a certes explosé quelques minutes après l’atterrissage mais cet incident, retenu comme essentiel par la plupart des médias, est périphérique à la démonstration de maîtrise en vol et ne ternit absolument pas le succès. Bravo Elon; un pas de plus vers l’atterrissage du premier Starship sur Mars!

lien vers la vidéo: https://www.spacex.com/vehicles/starship/index.html

Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur :

Index L’appel de Mars 21 02 26

 

52 Responses

  1. Je rentre après une semaine passée aux Maldives et n’en déplaise aux obsédés de Mars, la planète rouge ne pourra jamais offrir une diversité semblable à la Terre et restera à jamais stérile !
    Les promesses d’un séjour sur Mars ne sont que pures spéculations et qui est sans aucun intérêt pour l’humanité . Tout au plus , quelques astronautes creuserons son sol pour essayer de trouver des traces de vie passée, mais après quelques péripéties rentreront sur Terre bienheureux de pouvoir respirer l’air et sentir la vie , comme les astronautes de l’ISS le décrivent !
    Nous sommes conditionnés pour cette vie terrestre et si l’humanité devait être forcée de la quitter dans un futur lointain , ce ne serait pas pour Mars qui est encore moins protégée que notre planète … Mars n’est qu’une étape pour aller plus loin , pas une destination finale , à peine une escale …
    Oui, les Américains se sont donnés les moyens de marcher sur la Lune, mais n’y sont pas retournés parce qu’il n’y a rien à y faire … sinon à contempler la Terre , ce qui sera impossible depuis Mars !

    1. Cher Monsieur Giot, vous donnez votre opinion et je ne la partage pas…sauf pour dire que j’espère que Mars ne sera pas notre « destination finale ». J’espère que les hommes, une fois qu’ils auront pris goût au grand large, continueront. Je ne sais pas comment ils le feront mais j’ai bon espoir qu’ils le fassent quitte à laisser leur référentiel de temps pour toujours (on devra le faire si on atteint des vitesses « relativistes »).
      Ceci dit, encore faut-il qu’ils aillent sur Mars. S’ils n’y vont pas, je doute qu’ils puissent ensuite aller plus loin. Aller sur Mars est la première porte qu’il faut franchir.

      1. J’ai relu la trilogie Martienne de l ‘auteur de science fiction Kim Stanley Robinson.

        Une intéressante plongée dans les possibles futures colonies, la terroformation et les relations géopolitiques avec la Terre et les futures colonies de la ceinture d astéroïde, Mercure, les lunes de Jupiter, etc. Une vision du 22ème siècle…

        Les explorations robotiques sur Mars cette année va développer un nouvel intérêt, je pense.

        1. Un beau roman en effet mais avec une belle part de science-fiction aussi et beaucoup de bavardage.

          1. En effet. C’était pour moi les description des paysages martiens vus par les explorateurs qui étaient les plus prenants, tels Olympus Mons par exemple.

          2. Je comprends et il y aura des touristes pour cela. J’imagine un trekking autour de la caldera de ce grand volcan avec la vision du ciel étoilé en plein jour puisque la densité de l’atmosphère n’y est que de 30 pascals. L’ascension elle-même serait décevante car les laves ont été très liquides et se sont répandues sur une très grande surface, donc la pente est très faible. Cependant en de nombreux endroits la périphérie du volcan domine l’environnement par des falaises de plusieurs km qui doivent être extrêmement spectaculaires.

          3. Merci pour votre leadership M. Pierre Brisson. Je pense que le tourisme documentaire fera découvrir les beautés de Mars et susciter des vocations de scientifiques décidés à explorer Mars in situ et de touristes venant les aider. Je verrais bien une équipe documentaire d’un grand réseau ou d’une firme cinématographique aller filmer Valles Marineris en 3D et à la Caldera d Olympus Mons tel que vous la décrivez. Quel film IMAX Cele ferait pour le grand public… Un tourisme par procuration… De manière plus générale, Je suis spécialiste en environnement et l’exploration des conditions extrêmes de Mars et son historique de changement du climat tout comme celui de la Terre peut améliorer les conditions futures de vies pour les deux planètes, dont une possible terraformation de Mars à très long terme. L’ exploration de l ‘Antarctique et des profondeurs des océans nous ont révélés des possibilités de vies insoupçonnées en conditions extrêmes… Mars nous donnera sûrement des découvertes intéressantes en terme de potentiel.

    2. « les Américains se sont donnés les moyens de marcher sur la Lune, mais n’y sont pas retournés », … mais ils vont y retourner, et même tout prochainement (programme Artemis). Non seulement les « Américains » (entre guillemets, car « Américains » ne qualifie nullement spécifiquement les seules habitants des Etats.Unis!), mais au moins également une « Américaine » cette fois!
      Il y a donc apparemment bien « quelque chose à y faire » 🙂 !

  2. Comment dire…
    Je sui fan de science fiction depuis ma plus tendre enfance, j’ai poncé à peu près toute la littérature et filmographie de ce domaine avec passion. Cela a souvent été une richesse intellectuelle et imaginaire et je n’exclu pas qu’un jour (espérons…) l’humanité pourra quitter son berceau.
    Scientifiquement, je suis régulièrement des conférences d’astrophysiciens et sans prétention de compétence aucune, je m’estime être un bon « vulgaire informé » dans ce domaine 🙂

    Néanmoins, le « rêve » que vous vendez dans ce billet a pour moi tout du cauchemar humain.

    En effet, mis à part une colonie de vacances martienne pour riches PDG’s ( je ne vois AUCUN avenir pour le quidam moyen là-haut.

    Au lieu d’exacerber les inégalités entre ceux d’en haut et ceux d’en bas, ne pourrions nous pas nous souvenir des premiers astronautes?

    Leur plus puissant message à mon sens a été de regarder derrière eux et de réaliser la merveille qu’est cette fragile bille bleue au milieu du Vide…

    Faut-il partir toujours plus loin pour à chaque fois le redécouvrir?

    Autant la Lune a pu faire rêver les « boomers », autant Mars, et autres destinations hypothétiques ne semblent pour les vivants d’aujourd’hui que de tristes projets, réservés à une élite déconnectée de certaines réalités. Par exemple que lorsqu’ on divorce ou que l’on vit de sa peinture… ben on a pas un rond à mettre pour aller faire le guignol sur Mars

    1. Mais cher Monsieur, tout a un prix. Si vous voulez aller sur Mars (ou ailleurs), il faut donner en échange à la personne qui paye pour vous « quelque chose » qui a de la valeur pour elle. Autrement pourquoi voulez-vous que cette personne (ou la communauté) vous offre quoi que ce soit et surtout un voyage sur Mars qui lui coûtera très cher? Ce « quelque chose », c’est un service dont elle aura besoin ou de l’argent (on n’a rien trouvé de mieux pour représenter une valeur car l’argent est stockable et échangeable contre tout autre bien ou service).

      1. Votre réponse est complètement à côté de mon propos.
        Il n’y a actuellement aucun sens à amener des humains sur Mars. Si ce n’est pour des vacances de luxe de quelques technophiles honteusement riches. Un « service », une « prestation » Si c’est cela que vous promouvez, j’me suis décidément trompé de blog.

        1. Vous exposez votre opinion, moi la mienne mais j’essaye de l’argumenter, pas vous.
          Oui, seuls les riches qui n’ont rien de particulier à faire sur Mars (c’est à dire offrir un service en échange de ce que coûtera leur voyage et leur séjour) pourront aller sur Mars à côté de ceux qui ont vraiment quelque chose à y faire (ceux qui feront tourner la base et les scientifiques).
          Ceci dit certains pourront se faire offrir le voyage. Que donneront ils en échange? ce sera à eux et à leur financier de voir mais j’imagine que le meilleur plombier du monde aura son billet payé et qu’il reviendra sur Terre…plus riche que s’il y était resté.
          Vous n’aimez pas les riches, c’est clair mais vous avez tort. Ce sont les riches qui dépensent le plus, qui font tourner des secteurs entiers de l’économie par leur consommation. Ce sont aussi eux qui investissent parce qu’ils peuvent prendre le risque de perdre. Dans le cas de Mars, ce sont eux qui effectivement vont permettre la création de cette base (Elon Musk!) et son fonctionnement. Au bout du compte les pauvres y trouveront leur avantage par les innovations générées et les salaires versés. Vous ne l’avez pas compris mais vous n’êtes pas le seul. Il y a, hélas, beaucoup (trop) de socialistes en ce monde, notamment en Suisse romande.

  3. Pierre, à mon humble avis, et ce sera malheureux pour tous, mais les premiers « clients » seront très certainement des militaires (probablement US).
    Ils ont les poches sans fonds et ont sûrement de nombreuses idées pour la maîtrise de ce nouvel « espace de jeu ».
    La période bisounours avec picnic et grillades autour d’un cratère risque de venir plus tard! 🙂
    D’ailleurs, quelle est l’empreinte carbone d’un tel voyage?
    Faudra en tenir compte en CO2 dans le prix du billet!

    1. Et bien je ne suis pas d’accord avec vous Serge. Je pense que les militaires n’ont rien à faire sur Mars car il n’y a aucun ennemi et on ne peut pas y apporter beaucoup d’armes. La guerre de l’espace qu’ont envisagée Reagan puis Trump c’est une guerre de « proximité », autour de la Terre, pas dans l’espace profond. Personne ne pourra régir l’espace profond, il est trop vaste puisque c’est l’Univers. Qui va y faire respecter les règles? Personne n’en sera capable.
      S’inquiéter de l’empreinte carbone que laisseront les fusées partant pour Mars est une plaisanterie. N’oubliez pas que les vols ne pourront avoir lieu que tous les 26 mois et que, compte tenu des capacités d’accueil sur Mars, il n’y aura jamais (dans un futur prévisible avec la propulsion chimique actuelle) qu’une dizaine de vols pendant la période d’un mois où les vols seront possible; pas de quoi rivaliser avec la production de CO2 des diverses autres sources terrestres et pas de quoi mettre l’atmosphère terrestre en danger.

  4. Ils ont prévus des combinaisons extensibles?!? 30 mois moins 9… et je compte large… (je pouvais pas la manquer celle-là)

    1. Je ne crois pas qu’une femme enceinte puisse sortir en scaphandre sur Mars à l’extérieur des bases viabilisées (donc en particulier protégées des radiations). Le danger pour le fétus serait trop grand car les radiations sont quand même beaucoup plus fortes sur Mars que sur Terre. On peut s’en protéger mais il ne faut pas abuser! Ceci dit on doit pouvoir apprécier de rester dans son cocon.

  5. Je suis dubitatif sur la réelle possibilité de voir un jour se développer un « tourisme martien » pour riches retraités ou autres oisifs fortunés. Je ne suis par ailleurs pas certain que ce soit vraiment souhaitable. On peut prendre l’exemple de l’Antarctique qui, sauf pour des croisières sur de luxueux paquebots où rien ne manque, et pour quelques jours, au plus quelques semaines seulement, ne s’est jamais ouverte au « tourisme de masse » mais est restée chasse gardée des scientifiques. Et c’est probablement une bonne chose. Pourtant l’Antarctique aussi a de magnifiques paysages à offrir, et même en plus une certaine faune, ce qui n’existera pas sur Mars.
    Je doute qu’à part quelques très rares (et très riches) « ultra-passionnés », il y ait beaucoup de candidats pour une « croisière » de 30 mois, dont 12 en apesanteur (avec le Starship tel qu’il est conçu aujourd’hui) et 18 passés sur Mars, à faire quoi si l’on n’est pas scientifique avec des expériences et découvertes à réaliser? Le paysage présenté en ouverture de cet article paraîtra vite monotone et ennuyeux, voire déprimant, au bout de quelques semaines au plus à des gens n’ayant pas de tâches précises à accomplir sur cette planète. Et il sera alors trop tard pour vouloir faire rapidement demi-tour!
    Bref, je pense qu’il n’y aura jamais assez de candidats de cette sorte pour en tirer un quelconque profit suffisant pour financer les véritables missions martiennes. Comme en Antarctique, le séjour sur Mars sera réservé à ceux qui y auront quelque choses à faire sur le plan scientifique ou pour faire vivre la petite « colonie » qui y sera implantée à cette intention (de nouveau, sauf TRES rares exceptions). Ne rêvons pas.

    1. Merci Pierre-André. Je rêve quand même.
      Il faudrait bien sûr faire une étude de marché mais cette étude est un peu prématurée puisque le service ne peut encore être proposé. L’attractivité viendra avec les informations, les programmes. Hélas je n’ai pas l’âge pour pouvoir vérifier un jour.
      Ceci dit les « touristes » ne partiront pas seulement pour voir le paysage et se « gorger d’images ». Je pense que tout autant que les paysages, ce qui vaudra le déplacement, ce sera la communauté martienne elle-même, un ensemble de personnes extrêmement compétentes dans leur domaine et sûrement intéressées par les distractions (visites de Terriens) qui pourront se présenter. Il y aura aussi ceux qui auront eux-mêmes beaucoup de compétences (les cadres à la retraite dont je parlais) et qui voudront tenter quelque activité nouvelle avant d’être trop vieux, celles qu’ils ont pratiquée toute leur vie ou une autre qui les passionne. Ce sera sans doute plus facile de le faire au sein d’une petite communauté ayant peu de redondance compte tenu de sa taille.

  6. Monsieur Brisson, toujours passionné et passionnant.
    « L’avenir est à Dieu » écrivait Hugo et certains voudraient rester sous la couette. En 2 068, l’astéroïde Apophis (340 mètres de diamètre) va peut-être nous percuter. Il y a déjà eu 5 grandes extinctions, vous en re-demandez? OK, je suis un incorrigible pessimiste mais je pense qu’on se sentirait mieux si on multipliait les chances pour l’humanité de survivre, c’est-à-dire si on avait un groupe d’hommes et de femmes en âge de procréer sur la lune et sur Mars, même s’ils sont à l’étroit dans des sous-marins immobiles, sous-alimentés et loin des Maldives. Je ne dis plus rien sur le réchauffement ou les virus qui mutent de plus en plus agressivement. Après avoir été des rêveurs, les hommes finiront bien par être contraints au pragmatisme.
    Sans compter que les guerriers chinois, on se demande comment ils voient leur futur. Ils cachent tout. Ils ont sans doute préparé leur atterrissage sur Mars derrière la lune? Mars, ce sera plus dur! Y a-t-il eu des satellites américains pour les espionner? Sait-on comment les Chinois pensent faire et surtout comment voient-ils l’avenir dans l’espace?

    1. Je pense aussi qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier…mais d’autres s’en moquent ou pensent que rien de définitif ne peut arriver à l’espèce humaine. Les mêmes croient souvent d’ailleurs qu’ils sont immortels.
      En attendant, ça ne me dit rien d’aller aux Maldives (trop d’eau, trop chaud)…chacun ses goûts!

    1. Excellent thème. Il est vrai qu’un homme né sur Mars aura du mal à s’accommoder de la gravité terrestre. Avec le temps, les Martiens pourraient très bien devenir une nouvelle variété de l’espèce humaine (on ne dit plus « race » n’est-ce pas)? sans doute encore un enrichissement plutôt qu’un vrai problème.

    2. J’ai souvent abordé ici cette question des enfants qui naîtraient et se développeraient dans une « colonie » martienne et de l’impossibilité « physiologique » qui serait la leur de (re)venir un jour sur Terre. Le film est intéressant par le fait qu’il aborde cette question, mais reste assez peu réaliste. En effet, un enfant né et s’étant développé sur Mars aurait des caractéristiques morphologiques à l’âge adulte différentes d’un « Terrien »: probablement plus grand, mais avec un squelette (os) plus fragile, etc., et pas seulement un coeur plus faible. Donc il ne pourrait pas vivre et se déplacer sur Terre comme le fait le héros du film si j’ai bien compris le « trailer » (il lui faudrait au minimum l’aide d’un exo-squelette).

  7. Oui, je suis d’accord, les films de science-fiction ont toujours des points irréalistes. Voyez la tempête de « Seul sur Mars ». Mais, il faut rêver pour avoir envie d’agir et on ne sait pas de quoi la science, la biologie de demain seront capables.

  8. Je vous suggère de lire le livre de l’astrophysicienne Sylvia Ekström intitulé: Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs

    Un résumé de ce livre:

    Un essai passionnant pour comprendre où nous nous situons dans l’espace-temps et pourquoi les humains ne coloniseront jamais la planète Mars. Aller sur Mars ? Et y habiter ?
    La réalité ne se laisse pas apprivoiser comme dans les studios des Majors. Quand on sait que près d’une sonde sur deux lancée vers la planète Mars s’écrase à son arrivée, faire amarsir une fusée contenant des êtres humains confinés dans quelques mètres cubes pendant six mois et épuisés par un si long voyage hors gravitation terrestre, relève de l’inconscience la plus totale.
    Même avec les moyens technologiques actuels les plus avancés, en arrivant sur Mars ces astronautes de l’impossible seraient déminéralisés, ostéoporotiques, tiendront à peine sur leurs jambes et seraient pour moitié d’entre eux cancéreux à divers degrés à cause des rayons cosmiques et de la radiation solaire considérable. Il faudrait de plus des vaisseaux cargo pour ravitailler en eau, en nourriture, en oxygène, etc. des colons d’un genre impossible, sur une planète déserte, balayée par de violentes tempêtes de silice avec une  » nature  » particulièrement hostile.
    Avec Hollywood, tout est si facile ! Les films de science-fiction sont de plus en plus spectaculaires et réalistes. Le public finit par les considérer comme de la vraie science alors qu’ils ne sont que de la pure fiction, dopée aux effets spéciaux, répondant parfaitement aux critères commerciaux que le box-office leur impose.
    Alors continuez à rêver avec la Mars Society et l’équipage de l’Enterprise et ne lisez pas ce petit livre, ou… venez découvrir les vraies dimensions de l’espace-temps : et pourquoi nous ne vivrons jamais sur Mars. Même s’y rendre serait tout simplement sans retour.

    1. Merci de votre commentaire.
      Figurez-vous que j’ai lu le livre de Madame Ekström. Vous auriez dû vous-mêmes lire plusieurs des 300 articles de ce blog (index communiqué en fin de page) avant d’avancer des critiques qui ne tiennent pas plus la route que ceux de cette autrice. Je ne me réfère en aucun cas à « Star treck » ni à « Seul sur Mars ». Votre jugement est mal fondé car vos assomptions sont inexactes. En les évoquant vous n’avez fait qu’étaler votre ignorance.
      Je ne nie évidemment pas que l’environnement martien pose problème de même que la longueur du voyage (je connais bien le sujet, merci !) mais je pense que ces problèmes peuvent avoir leurs solutions avec les technologies d’aujourd’hui (ni « iaka », ni « faukon ») et qu’ils peuvent donc être surmontés.
      La statistique des 50% d’échecs est totalement biaisée et donc malhonnête. Vous y incorporez les échecs du début de l’aventure spatiale et vous ne prenez pas en compte que l’atterrissage (on ne dit pas « amarsissage » !) des huit dernières missions américaines ont été des succès les unes après les autres.
      Il n’est pas question de voyager dans « quelques m3 ». Le volume habitable du vaisseau Starship sera de 1100 m3 (le prérequis est évidement qu’il soit construit mais il y a de bonne chance qu’il le soit d’après la bonne progression des essais « SN »). Il pourra transporter 100 personnes ou 100 tonnes de charge utile. Je pense que 100 personnes est trop mais que 20 ou 30 personnes pourraient voyager à l’aise dans ce volume (de toute façon les premières missions ne devraient emporter qu’une douzaine de personnes, d’après Elon Musk lui-même).
      Des astronautes ont déjà vécu en apesanteur pendant six mois, il faut prévoir des exosquelettes pour les premiers équipages qui arriveront sur Mars. Quand il pourra y avoir « un comité d’accueil » sur Mars (hypothèse dans laquelle on se place pour les premiers touristes), ce sera différent.
      Les risques d’augmentation du cancer seront peut-être augmentés mais très marginalement, clairement en-dessous du seuil ALARA qui pourrait conduire à une augmentation de 3% du risque de cancer. Il ne pourra pas y avoir de « pilotes de ligne » faisant toute leur carrière sur le trajet Terre/Mars/Terre mais les voyageurs pourront faire deux ou trois allers et retours sans risques inacceptables pour leur santé pourvu qu’ils se confinent dans des caissons entourés d’eau en cas de tempêtes solaires (d’ailleurs vu la durée des voyages, je doute que beaucoup de personnes en aient envie).
      On pourra extraire de l’eau de la glace martienne (il y a de nombreux sites riches en glace). On pourra obtenir de l’oxygène par électrolyse de l’eau ou par application de la réaction de Sabatier à du CO2 prélevé dans l’air martien.
      Le ressenti des « violentes tempêtes » est très faible compte tenu de la faible densité de l’atmosphère (et l’hypothèse de départ du film Seul sur Mars, totalement fausse).
      Je ne m’inspire pas d’Hollywood et j’ai vivement critiqué « Seul sur Mars » pour ses invraisemblances. Avant de critiquer vous-même, il aurait mieux valu vous renseigner un peu, cela vous aurait évité de vous montrer ridicule.

      1. Vous m’écrivez que:
        « Avant de critiquer vous-même, il aurait mieux valu vous renseigner un peu, cela vous aurait évité de vous montrer ridicule ».
        Je ne vois pas en quoi je suis ridicule, je n’ai pas donné mon avis, je me suis contenté dans mon message de faire le résumé de ce livre que je n’approuve d’ailleurs pas entièrement. Quant à « me renseigner un peu » je ne m’intéresse pas à la science fiction mais j’ai des connaissances en astrophysique qui pourraient peut-être vous en boucher un coin

        Cela dit vous me faites penser aux frères Bogdanov. Continuez à amuser la galerie pour notre plaisir.

        1. Je ne m’intéresse pas particulièrement à la science-fiction et je ne vois pas ce que viennent faire vos connaissances en astrophysique relativement à l’installation éventuelle de l’homme sur Mars!? Vous auriez des connaissances en ingénierie-astronautique, en biologie, en culture sous serre, ou en planétologie, je ne dis pas, mais en astrophysique, on est loin du sujet ou plutôt, on est prêt d’une toute petite partie du sujet.
          Evidemment la source des radiations est un sujet d’astrophysique mais une fois que l’on sait qu’il y a des radiations, que l’on est conscient de la différence entre SeP et HZE de GCR, que l’on est conscient des possibilités de variation d’intensité (selon l’activité solaire, etc…), le sujet est beaucoup plus biologique, c’est à dire quels sont les dégâts que le corps humain peut subir, comment se protéger des radiations ou les supporter (et pendant quelle durée le peut-on), quelle est la dose ou l’intensité de dose maximale, à quoi peut servir le port d’une protection de type AstroRad (par exemple), etc…
          Et le sujet des radiations n’est pas le seul à prendre en compte, très loin de là. Aller sur Mars est définitivement un sujet cross-disciplinaire (même l’économie est concernée).
          Continuez à penser à côté de la plaque (je ne crois pas que les frères Bogdanov soient des spécialistes de Mars), vous ne progresserez pas beaucoup dans votre connaissance de la problématique qui m’intéresse ici, l’installation de l’homme sur Mars. Quand moi-même je m’intéresse à un sujet touchant à un domaine que je ne connais pas ou que je connais mal, je fais attention de demander l’avis des spécialistes, des vrais.

        2. Vous considérez donc que les ingénieurs et scientifiques de la NASA (programme Artemis) et de SpaceX (projet Starship), entre autres, sont des « amuseurs » qui font de la S.F. ? Ils travaillent pourtant bien à des projets concrets de missions habitées martiennes dans un futur proche. Eh bien, si c’est de la fiction, les moyens investis sont quand même un peu élevés, non (?), même pour une production « hollywoodienne » 🙂 !

        3. @Philippe: Mr Brisson vous a répondu par des arguments, auriez-vous des contre-arguments à faire valoir ? A part celui de votre grande connaissance, qui je l’avoue ne m’inspire pas du tout: le vol habité spatial ne relève pas particulièrement de l’astrophysique, à part le déplacement: le blindage contre le rayonnement cosmique, le recyclage air/eau, les techniques ISRU,… bref, le sujet sur lequel vous essayez de discuter dépasse votre niveau si ce dernier se limite à l’astrophysique.

      2. Un petite remarque, dans le domaine de la radioprotection (domaine que je connais particulièrement bien pour avoir été responsable de la radioprotection pendant des années au Laboratoire de Génie Atomique de l’EPFL) le concept ALARA (« As Low As Reasonably Achievable », « aussi bas que raisonnablement possible ») signifie que quelles que soient les circonstances, il faut dans ce domaine viser l’exposition la plus basse que l’on peut raisonnablement atteindre (reste, évidemment, à évaluer ce qui peut être considéré comme « raisonnable »!). Cette notion s’oppose donc à celle de « valeur limite acceptable » (notion souvent appliquée en chimie), telle que pourraient l’être les 3% d’augmentation de cancers mortels induits par exemple (avec l’hypothèse réaliste d’une exposition de 600 mSv pendant le voyage martien, ce risque serait en fait de l’ordre de 1%; à titre de comparaison, un vol transatlantique (aller-retour) représente une dose d’environ 0,06 mSv, pour le personnel navigant la dose peut atteindre quelques mSv par an). Cela dit, cette valeur de 3% paraît en effet raisonnable si l’on considère qu’elle s’étendrait sur 30 ans après le retour du périple martien, et qu’un gros fumeur court bien plus de risques de mourir d’un cancer sur une telle période, … et on n’interdit pas le tabac que je sache! Ces notions semblent d’ailleurs étrangères à Mme Ekström.

  9. J’ai toujours été fasciné par l’exploration de l’espace, sortir de notre petit microcosme terrien, la plus grande et plus belle aventure de l’Homme. Lorsque j’ai pu assister, admiratif, aux missions lunaire répétées, dont la dernière, en 1972, comportait même un tour en rover avec 2 astronautes à bord pour explorer les environs immédiats de l’alunissage (on semble avoir quelque peu oublié cet exploit si lointain), je me disais que la prochaine mission martienne était proche, disons, 1985-1990. Et voilà que 50 plus tard (50 ans!) non seulement nous ne sommes jamais retournés sur la Lune, mais la seule chose que nous avons réussi sur Mars est d’y avoir envoyé un petit rover téléguidé et partiellement autonome, Pathfinder, en 1996. Et, 25 ans plus tard, toujours pas d’hommes foulant le sol de Mars, mais un xième petit rover, Persévérance, qui prend des photos, et creuse des petites carottes à quelques centimètres de profondeur. Et pendant ce temps, Elon Musk fait exploser sa fusée comme un vulgaire pétard, pour la troième fois consécutive… Pas impressionnant franchement; qu’est-il donc arrivé à notre recherche pour qu’elle patauge si misérablement?? Mais je reste confiant, ça prend simplement (beaucoup) plus de temps que prévu…

    1. Cher Monsieur, vous avez raison d’être confiant.
      Il ne faut pas désespérer de la mise au point du Starship et ne pas être négatif sur le vol du SN10, suivant celui du SN9.
      Je ne sais pas si vous avez regardé le vol du SN10 mais il s’est parfaitement déroulé, y compris jusqu’au retour sur la plateforme de lancement. Vous pouvez comparer avec le vol du SN9 et vous verrez les gros progrès dans la manœuvrabilité pendant le vol. Vous pourrez aussi voir que le SN10 s’est posé en douceur avant d’exploser ce qui n’a pas été le cas du SN9. N’était-ce que le « retour de flamme » APRES atterrissage, le vol du SN10 a été parfait.
      SpaceX progresse à chaque essai.

  10. A monsieur CARL VANHAES. Nous comprenons presque tous ici votre impatience. Mais revoyez l’histoire des premiers avions, voire remontez à la montgolfière sans oublier le zeppelin. Pensez au temps qu’il a fallu avant d’arriver à Airbus ou à Boeing. Pensez aux morts, aux essais coûteux, aux tentatives ridicules, avant de voir des millions de voyageurs parcourir le monde par la voie des airs. Mars ne peut pas être effacé du ciel et attirera de plus en plus fort. Beaucoup de problèmes se posent: gravité artificielle nécessaire, moteur de fusée plus rapide, carburant, protection contre les radiations, nourriture mais beaucoup d’esprits créatifs se penchent sur ces questions.

    1. Il est inexact, ou en tout cas beaucoup trop approximatif, d’écrire que « nous sommes conditionnés pour cette vie terrestre » (1er commentaire en haut). Les hommes sont plus précisément nés pour vivre dans la savane. La station debout permet de voir au dessus des grandes herbes, la vision stéréoscopique d’appréhender la distance du gibier, et la main d’attraper les fruits. De même le pied est-il conçu pour rester nu : porter des chaussure est un aberration. L’utilisation du cerveau pour autre chose que la recherche de la survie est de la même façon grotesque : les fourmis sont beaucoup plus efficaces.

      Quel gâchis, ces ancêtres qui ont eu l’idée de vouloir sortir des sentiers balisés …

  11. A défaut d’aller sur Mars, ce blog fait couler beaucoup d’encre virtuelle .
    Suite àune lecture (mode rapide), il me semble que la question de fond n’est pas clairement posée et encore moins répondue. Mais qu’est ce que des humains iront faire là bas avec toutes les contraintes engendrée, que ne sauront fairedes robots glorieux et autres androïdes triomphants. Merci de m’épargner des arguments inaudibles d’autoritarisme scientiste.

    1. Si vous lisiez régulièrement ce blog (peut-être un peu moins en « mode rapide » 🙂 !) vous auriez constaté que Monsieur Brisson (ainsi que d’autres intervenants) a (ont) déjà répondu x-fois à cet « argument-bateau » contrairement à ce que vous affirmez.

    2. Vous avez déjà posé la même question en Octobre 2020 à propos de mon article sur les critiques de Monsieur Mayor au projet de l’homme sur Mars. Je vous avais alors répondu assez longuement. Je ne vais pas le refaire cette fois-ci car je pense que votre questionnement est de type pavlovien et que ça n’aurait aucun sens de vous donner des explications que de toute façon vous ne lirez pas. Si vous pouvez me dire précisément ce qui vous dérange, vous inquiète et/ou vous pose problème dans ce projet, dites le et je m’efforcerai de vous répondre (en vous renvoyant éventuellement à l’un ou l’autre des 300 articles de ce blog). Si vous ne savez que dire sinon aboyer quand vous lisez les mots « hommes sur Mars », je n’entrerai pas dans votre jeu.

    3. Il est possible qu’en 2 068, l’astéroïde Apophis (340 mètres de diamètre) s’écrase sur la terre. Cet évènement n’est pas d’une certitude totale parce que des forces aléatoires s’exercent dessus. Mais ce jour-là, vous ou vos descendants, vos amis aurez seulement quelques secondes pour sauver l’humanité. Il y a déjà eu 5 grandes extinctions… Vous pouvez vous rendormir!

  12. Merci pour cet article intéressant qui nous propose, en plus, un futur plus attractifs que celui promis les média dont l’écoute est basée sur la peur qu’ils injectent dans le cerveau de leurs victimes.

    Il n’est pas nécessaire d’aller sur Mars pour pouvoir admirer le « magnifique » paysage de votre article. C’est un spectacle que vous pourrez contempler en Islande qui est quand même plus facile d’accès avec, en plus, des lacs poissonneux et de superbes cascades. C’est d’ailleurs dans cet environnement qu’ont séjourné les candidats au programme Apollo.

    Quant au prix de deux millions de dollars « all inclusive », il me paraît très nettement sous-estimé même après l’établissement d’une base dotée d’une infrastructure permettant d’accueillir des touristes. Par comparaison, un ticket vers l’ISS coûte actuellement de l’ordre de quatre-vingt millions d’euro pour une durée indéterminée puisque, depuis que nous ne disposons plus des navettes spatiales américaines, la date de retour est encore fonction de la disponibilité d’un vaisseau pour y récupérer les visiteurs.

    Parmi les candidats martiens, je verrais plutôt les malheureux qui doivent maintenant finir leur existence dans une EMS terrestre qui ne résout en rien leurs problèmes de locomotion ni d’incontinence alors que la gravité plus faible de Mars apporterait une solution à ces deux problèmes et limiterait aussi les dégâts en cas de chute. De plus, certains d’entre eux pourraient de nouveau se livrer à certaines occupations qui leur sont devenues interdites sur la Terre en raison de leur poids. Même avec l’inconvénient du port d’un scaphandre, de courtes randonnées redeviendraient même possibles à ceux qui en sont privés sur notre Terre à cause de problèmes moteurs légers. Sans oublier que les privilégiés qui finiront leur vie sur Mars auront, comme vous le signalez, la chance de cottoyer des personnes intéressantes.

    1. J’ai oublié de citer Joseph Kessel
      « Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant même le départ. On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes en répétant les noms magnifiques des villes inconnues »
      Adaptée au voyage vers Mars, la seconde phrase devient « On ouvre Google Earth, on rêve dans WikipediA en répétant les noms magnifiques des corps célestes inconnus »

    2. Amusante proposition (EMS sur Mars), … mais passablement « à-côté de la plaque ». Les conditions de vie sur la planète rouge, en particulier la rareté des ressources disponibles, feront que l’on devra éviter le plus possible les « bouches inutiles ». Au moins tant qu’il n’y aura pas sur cette planète une population permanente (dans ce cas, on n’évitera pas évidemment que toutes les tranches d’âge finissent par y être présentes), ceux qui y seront envoyés le seront pour leur capacité à être « productif » (au sens large du terme); pas de place pour des gens dont il faudrait essentiellement s’occuper en permanence. Et puis, pour le voyage, faudrait alors prévoir des « Spaceships médicalisés » 🙂 ?!

    3. Amusante proposition que celles des EMS sur Mars. Je n’ai rien contre pourvu que les pensionnaires payent leur billet (moins cher car il n’y aura qu’un aller sans retour!) et qu’ils payent aussi les frais de leur séjour sur Mars, avec les soins qui vont avec (avec une petite marge en plus pour permettre l’amortissement un peu lourd des frais initiaux).
      Je crois que vous êtes trop pessimiste sur le prix du voyage. Actuellement le séjour dans l’ISS est très couteux car il y a très peu de lancements et que beaucoup d’équipements ne sont pas encore réutilisables. Elon Musk envisage des vols à 200.000 dollars après une phase à 500.000 dollars, avec simplement une dizaine de vols par période de tirs (1 mois tous les 26 mois) . Donc l’hypothèse 2 millions est une hypothèse « conservatrice ». Plus il y aura de passagers, plus il y aura de vols, plus il y aura d’économies d’échelle et plus les prix pourront baisser (sauf si la demande est forte et maintient les prix élevés).

  13. Est bien sérieux de proposer des voyages comme cela alors qu’on peine à trouver des solutions pour inverser l’inexorable réchauffement climatique ?
    Mais, peut-être qu’il s’agit juste d’une question de classe sociale : certains individus de nos sociétés mondialisées pouvant être dispensés de telles contributions collectives ?

    1. Je trouve désolant de ramener toujours tout au « réchauffement climatique ». Les voyages vers Mars seront peu polluants par rapport à beaucoup d’autres activités et on pourra en tirer beaucoup d’enseignements pour vivre mieux avec moins sur Terre (recyclage, recherche de l’efficacité énergétique maximum). Avant de les interdire ces voyages qui n’ont pas encore commencé, pensez à interdire la guerre ou les jeux vidéos qui la simule, ou le tourisme autour du globe, ou la vente de voitures de luxe, ou les naissances multiples dans les familles qui n’ont aucun moyen d’y faire face. Que choisir, qu’interdire? Ou mettre la limite entre ce qui est « bien » et ce qui est « mal »?
      Et d’ailleurs si on affectait tout l’argent que vous souhaitez qu’on y affecte, c’est à dire en fait littéralement « tout », croyez-vous qu’il y aurait suffisamment d’objets de dépense? Croyez vous que l’argent se transforme automatiquement en glaçons si on le lui demande?
      Par ailleurs, Monsieur Savonarole, de quelles « contributions collectives » parlez-vous? Encore une basse attaque contre les riches suscitée par l’envie? Vous croyez que le monde irait mieux et se refroidirait si tout le monde devenait pauvre? Je pense plutôt le contraire; sans riches pas d’investissement car pas de prises de risques puisque personne ne peut se permettre de rien perdre. Sans investissement, pas d’emplois, pas d’innovation, et sans innovation pas de progrès dans les économies d’énergie (entre autres).

    2. Si le réchauffement climatique est réellement « inexorable » comme vous l’écrivez. alors aucune somme investie pour cela ne permettra jamais de l’inverser 🙂 ! Autant donc investir dans des voyages interplanétaires; au moins il existera un deuxième foyer possible (même dans des conditions difficiles) pour une fraction de l’Humanité. D’autant plus que le réchauffement climatique n’est pas le seul danger qui pourrait potentiellement menacer la survie de notre espèce sur notre planète. En n’ayant pas « tous nos oeufs dans un seul panier », ces chances de survie augmentent fortement. Bien sûr, des établissement humains autonomes sur Mars ne sont pas pour tout de suite, mais si nous ne commençons pas à une échelle plus modeste aujourd’hui, ils ne le seront jamais!

    3. L’un peut aller avec l’autre. La technologie spatiale a développé les panneaux solaires. Elon Musk développe des batteries qui aident à stocker l’énergie renouvelable. La lutte contre l’effet de serre sur Terre passe aussi par les nouvelles technologies, donc celles spatiales qui doivent optimiser la consommation et production d’énergie et d’eau. En plus, étudier l’effet de serre optimum sur Terre nous permettra de créer dans un futur lointain un effet de serre bénéfique sur Mars pour rétablir son atmosphère…

  14. Je ne pense pas qu’il faille dépeindre Mars comme un futur Maldives. Il y aura une forme de tourisme, mais pas celui qui consiste à se poser 6 heurs par jour sur une plage et à se faire rôtir le corps des 2 côtés.

    Regarder le paysage de Mars à travers des fenêtres blindés ne suffira pas à attirer une clientèle. Non, il faut se pencher sur des sujets un peu plus spécialisés, genre ascension du mont Everest. Lorsque l’on voit le nombre de personnes prêtes à se lancer dans ce type d’aventure, personnes qui pour la plupart n’ont pas le statut d’ultra riches, prêtes à s’entraîner plusieurs années et à investir des sommes conséquentes, je pense qu’il y aura des amateurs pour escalader le mont Olympe, le plus haut sommet du système solaire. Ou que dire d’un Paris-Dakar électrique transposé dans les paysages désertiques de Mars, mais 2 ou 3 fois plus long ? Je suis persuadé qu’un petit malin trouvera le moyen d’adapter le vol en parapente aux conditions martiennes et il y aura des sensations à parcourir Valles Marineris dans un sens ou dans l’autre par la voie des airs. Toutefois ce type d’activités ne pourra pas se développer dans la première phase ni dans la deuxième phase du développement de l’homme sur Mars. Il faudra en effet disposer d’une infrastructure qui n’est pas compatible avec celle des débuts. Il faut en effet assurer en premier la survie et les besoins vitaux, les expéditions à sensations fortes viennent ensuite.

  15. Vous êtes au nombre de ceux qui pensent que dans 15 ou 20 ans, le monde pourra encore mobiliser les ressources nécessaires à la poursuite de l’exploration spatiale, qu’il sera encore assez stable, organisé, paisible. Vous n’avez pas entendu parler du réchauffement climatique, de l’extinction de masse, et de leurs conséquences sur les sociétés humaines ? Vous vous passionnez pour l’exploration d’une autre planète mais ne lisez pas les rapports de la communauté scientifique, ou même ceux de la NASA, sur ce qui attend la nôtre ?

    1. Vous êtes au nombre de ceux qui préfèrent se mettre la tête sous l’aile, en attendant quoi ? Que tout le monde devienne « gentil » et responsable ?
      Le problème environnemental est une réalité que je n’ignore pas mais:
      (1) la contribution du lancement des fusées vers Mars (peut-être 6 lancements tous les 26 mois, dans 15 ans) à la pollution générale sera tout à fait négligeable par rapport aux autres pollutions (en me référant à la situation actuelle); pensez à la circulation automobile ou à la production d’électricité par les centrales à charbon.
      (2) la planète Mars, compte tenu de nos capacités technologiques actuelles peut devenir un conservatoire de notre civilisation.
      Je ne dis pas que s’établir sur Mars sera facile mais si nous ne commençons pas aujourd’hui (dans les années qui viennent) ce sera peut-être trop tard car le chemin vers l’autonomie sera long et difficile. Je ne dis pas non plus que des millions de gens iront s’établir sur Mars, ce serait totalement impossible, mais ce qu’il faudrait c’est que quelques dizaines de milliers puissent le faire. Et si la civilisation sur Terre n’est pas détruite, ce que j’espère évidemment ardemment, cette petite communauté sur Mars sera une nouvelle richesse pour l’humanité et un groupe pilote pour mettre au point les technologies les plus efficaces pour vivre dans un environnement hostile.

  16. Cher Pierre Brisson,
    Vous avez mon admiration pour le travail de décloisonnement de la pensée collective que vous réalisez infatigablement sur ce blog. Je suis sociologue de formation, statisticien et formateur en informatique pour enfants, mais aussi observateur intéressé par l’aventure humaine qui a déjà commencé sur la planète mars. Mais au fils des mes lectures des commentaires sur votre blog ou ailleurs, j’ai constaté qu’un nombre impressionnant de personnes se sont donné pour tâche de critiquer avec parfois beaucoup d’ardeur le projet d’envoyer des humains sur mars. Dans ces commentaires négatifs, on sent de l’aigreur, du désarrois et parfois de la colère. Il y a toujours quelque chose à critiquer voir à mépriser.
    Le raisonnement est presque toujours le même, selon eux, il y a toujours un pas de trop. Quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage, voilà l’expression qui me vient à l’esprit quand je lis ces commentaires.
    Maintenant je ne suis pas non plus béat d’admiration pour des gens comme Elon Musk. Ces hommes ont aussi leurs travers et rien ne dit qu’ils réussiront sans l’appui d’agences financées par de l’argent public, mais c’est un autre débat. En tant que sociologue ou psychologue du dimanche, je suis désormais de plus en plus intéressé par ce besoin viscéral de dénigrer n’importe quel projet de mission habitée sur mars. Tant de choses insignifiantes et/ou polluantes sont réalisées chaque jour sur cette terre. Vous pouvez trouvez des millions d’exemples de projets réalisés par des humains sur notre bonne vieille terre qui répondent à au moins une des caractéristiques suivantes : coûteux et inutiles, stupides, dangereux ou destructeurs. Pensez aux guerres, à l’industrie de l’armement, au algorithmes dévoreurs d’énergie dont l’unique but est de nous surveillez pour nous faire consommer encore plus, au marché de la drogue, au crime organisé qui détourne les fonds européen pour la gestion des déchets, etc. Bref, depuis longtemps l’homme fait des choses stupides qui coûtent cher et qui polluent. Maintenant ma question s’adresse à ceux qui ressentent l’urgence d’exprimer qu’aller sur Mars est stupide….pourquoi avoir choisi ce projet là en particulier ? Pourquoi ce besoin d’affirmer haut et fort (alors que personne n’en sait rien) que c’est impossible de vivre sur Mars ? Pourquoi faut-il absolument avoir une opinion sur cette question ? Pourquoi ne pas accorder le bénéfice du doute à ceux qui prennent le risque d’essayer ?

    1. Merci Monsieur Roethlisberger. Je trouve évidemment que vous avez raison et ce que vous pensez vous l’écrivez fort bien. Vous n’êtes pas psychanalyste mais vous pourriez l’être. Il y a chez certains opposants au « projet martien », de la hargne, de l’acharnement difficilement compréhensibles. Peut-être s’agit-il d’un regret de l’enfance avec frustration à la clef, je veux dire un complexe persistant ressenti à l’adolescence par certains qui se veulent adultes et s’efforcent lorsqu’ils ont l’âge, d’abandonner leur rêves et pour ce faire de les dénigrer.
      Ce que vous dites sur Elon Musk est très vrai. Nul n’est parfait mais certains n’ont aucune qualité. On peut reconnaître à Elon Musk d’être un grand entrepreneur, un excellent organisateur et d’avoir de la suite dans les idées.

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À propos de ce blog

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l’Association Planète Mars (France), économiste de formation (University of Virginia), ancien banquier d’entreprises de profession, planétologue depuis toujours

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