EXPLORATION SPATIALE - LE BLOG DE PIERRE BRISSON

Je vais consacrer mon article de cette semaine à l’événement que constitue, pour tous ceux de mes contemporains qui ont soif d’Espace, le lancement jusqu’à l’ISS sur leur propre lanceur, de la première capsule habitée conçue et réalisée par Elon Musk et sa société SpaceX.

Il faudra attendre pour célébrer l’événement que non seulement les deux passagers de la capsule joliment nommée « Crew-Dragon Demo-2 », soient arrivés dans l’ISS mais aussi qu’ils soient revenus sur Terre sains et saufs avec la même capsule.

Comme nous sommes Samedi matin, avant la seconde tentative de lancement (à 21h35 ce jour), la première ayant été annulée pour mauvais temps, le mercredi 27 mai, on ne peut encore qu’espérer que tout se passe bien.

Il faut bien voir que de toute façon les Russes continueront à avoir leur accès à l’ISS (International Space Station, lancée en 1998) avec leur lanceur et leur capsule Soyouz et que ce qui change pratiquement avec ce vol, c’est l’accès direct des Américains après 10 ans d’incapacité. Mais bien sûr les Russes conserveront leur propre accès direct avec ce même lanceur et cette même capsule (premier vol 1966 !). Depuis le 17 avril c’est l’« Expédition-63 » qui est en cours. Elle a commencé avec l’arrivée de la capsule Soyouz « MS-15 » et va durer jusqu’en Octobre. Elle est aujourd’hui composée de 3 personnes (un Américain et deux Russes). Vont donc s’y joindre les deux astronautes du Crew Dragon Demo-2 et, si ce vol se passe bien (avec retour !), les trois astronautes du vol américain « normal » qui, utilisant à nouveau le lanceur et la capsule de SpaceX, « USCV1 » (pour US Crew Vehicle 1), remplaceront leurs concitoyens le 20 août.

Dans les deux cas, le lanceur sera le très classique Falcon-9 (aucun échec depuis 2016, 85 succès sur 87 lancements depuis 10 ans). De ce point de vue, le lancement de Samedi ne sera pas une performance (même si elle a subi quelques adaptations pour prendre en charge des passagers) car la fusée a démontré ses capacités au départ et surtout la fameuse récupération pour réutilisation, après avoir effectué le lancement. La particularité c’est évidemment que ce vol sera habité et qu’on ne peut s’empêcher d’appréhender que « quelque chose » se passe mal.

Ce qui est important c’est qu’en cas de succès non seulement les Américains retrouveront leur autonomie pour les vols habités mais aussi et je dirais, surtout, qu’Elon Musk aura franchi une nouvelle étape vers la réalisation de son projet martien.

Ce n’est pas que l’on envisage d’aller dans l’environnement martien (sans imaginer « descendre sur la planète ») avec le Crew Dragon. Même s’il est plus spacieux que les capsules antérieures, il reste une capsule de 4 mètres de diamètre et il est beaucoup trop petit pour accueillir un minimum d’astronautes (au moins deux !) avec leur équipement de support vie pour un très long voyage. Mais, avec ce vol, Elon Musk aura fait une nouvelle démonstration spectaculaire de ses capacités ingénieuriales pour des conditions de prix imbattables et il ouvrira les vannes d’une nouvelle source de revenus pour son entreprise.

Avec un prix de 55 millions de dollars, on descend d’un cran le coût des lancements, précédemment d’environ 90 millions de dollars (par exemple 424 millions de dollars payés par les Américains à la Russie pour transporter 6 astronautes en 2016/17). La NASA y trouvera son compte et on peut le supposer, aussi Elon Musk. On n’a pas la décomposition de son coût mais on peut espérer qu’il sera compatible sur le long terme (c’est-à-dire le nombre de lancements contractés avec la NASA) avec une rentabilité pour lui. Le mérite de l’entreprise privée est d’être contrainte à la rentabilité. Pour réussir il faut remettre au client un produit au moins aussi bon et fiable que celui de ses concurrents, et moins cher. Pour le moment c’est ce qui est sur le papier et la démonstration est sur le point de se faire.

Une fois le lancement effectué et la filière Crew Dragon « en route », Elon Musk, moralement conforté par son succès, pourra se consacrer avec encore plus d’énergie à son lanceur Super-Heavy et son vaisseau Starship nécessaires à ses projets interplanétaires. Je lui souhaite là aussi des progrès spectaculaires. Je rappelle que l’objectif était de débarquer un premier équipage humain sur Mars en 2024…ce qui semble aujourd’hui un peu présomptueux. Je parierais pour 2026, ce qui serait déjà très bien !

NB : ce message sera modifié après le lancement de ce soir, en fonction des événements.

PS.1: Décollage parfait, à l’heure prévue. Arrivée à la Station dans 19h00 (16h30) demain Dimanche 31 mai.

PS. 2: « Soft Docking » effectué juste à l’heure (sorry pour l’heure d’été hier!). En attente du hard docking pour que les astronautes puissent passer dans l’ISS.

Illustration de titre: Après que le lanceur ait été détaché du second étage de la fusée avec la capsule Crew Dragon Demo-2, on le voit s’éloigner dans l’espace pour retourner se poser sur Terre où il sera remis en état pour être réutlisé. Crédit NASA (la photo est prise du module de service de la capsule).

Photo ci-dessous: Crew Dragon Demo-2 avec son module de service, dans son hangar d’assemblage Crédit SpaceX.

Approche du Crew Dragon Demo 2 de l’ISS. La photo est prise de l’ISS (crédit NASA).

Un des passagers de l’ISS devant la porte du sas par laquelle les passagers du Crew Dragon Demo-2 entreront dans la Station (crédit NASA).

Le lanceur de la capsule est revenu sur Terre; il s’est posé sur une barge dans l’océan, avec une précision remarquable. Il sera remis en état et relancé. Photo crédit SpaceX.

PS, pour clore l’aventure: retour impeccable de la capsule sur Terre le 2 août!

37 Responses

  1. A propos du report, il est assez « piquant » de constater que même une réalisation aussi « high tech » que le lancement d’une mission spatiale reste tributaire des aléas de la météo! Comme quoi, c’est souvent les premières minutes d’un voyage lointain qui sont les plus critiques (ensuite, une fois dans l’espace, ces problèmes disparaissent, même s’il peut évidemment en apparaître d’autres) 🙂 !

    1. C’est exact! J’y pensais aussi et je me demandais si les mêmes précautions n’avaient pas été prises lorsque l’aviation a commencé. On en est à un stade où l’on a quand même une confiance limitée dans nos nouvelles « machines » et on ne veut pas prendre de risques « triviaux » qui seraient ultérieurement qualifiés de « stupides ».

    1. Non pas vraiment une douille éjectée car le lanceur est beaucoup plus grand que le Dragon avec son module de service (70 m / 8 m) et le deuxième étage n’est pas inerte. Je dirais plutôt un feu d’artifice à deux étages car chaque étage a sa propre propulsion.

      1. Désolé, cher Pierre, je suis un ignare total.
        J’imagine bien que ce ne soit pas la douille de mes 9 mm 🙂
        Ce n’était que pour comprendre le mécanisme

      2. L’important, c’est que le décollage se soit bien passé (on entend déjà monsieur Brisson poser un « ouf » de soulagement). Ce qui reste surtout remarquable (quoiqu’on pense d’Elon Musk ou de la conquête spatiale en général), c’est la précision et la puissance du calcul qui rendent de tels exploits possibles. Ce qui a marqué les esprits pour celles et ceux de ma génération qui ont vu décoller les premières missions spatiales, habitées ou non, c’est la capacité des hommes à s’arracher à la pesanteur terrestre d’abord par la faculté du raisonnement abstrait – bien sûr, il y faut autre chose qu’une cervelle de calibre 9 mm…

        On s’est longtemps demandé comment les Vikings, premiers à avoir atteint le continent américain, bien avant Cristophe Colomb, avaient réussi à le faire à bord de simples barques non pontées, sans cartes ni boussoles, à travers un des océans les plus dangereux du monde. C’était parce qu’ils savaient où était le nord, dont ils avaient déduit la position par les seules forces de l’observation et de l’inférence logique.

        Pourtant, comme le rappelle à fort juste titre Pierre-André Haldi au sujet des aléas de la météo, qui peuvent remettre en cause à tout instant les plus belles prouesses humaines, la nature garde le dernier mot.

        1. Revoilà le courageux multi-pseudo troll, dont l’intelligence autant que le courage reste au niveau de la douille!
          (pour ne pas dire des c.)

  2. Au delà de cet exploit technologique, qui reste très limité, je pense qu’une réflexion s’impose sur le destin de la Terre (notre Mère nourricière).
    Surtout que les buts de Musk se limitent à son propre égo et se moque du devenir de l’humanité. Il polluera tout l’univers, tant que ça lui rapporte des $ (comme 10’000 satellites pour internet, technologie qui sera obsolète avant que le projet soit achevé, mais la pollution restera elle pour toujours)!

    Je pense que cet article vaut le détour:
    Aurélien Barrau :
    La conquête spatiale comme faillite symbolique
    https://diacritik.com/2019/12/02/la-conquete-spatiale-comme-faillite-symbolique/

    Serge

    1. De quoi vit donc Monsieur Barrau si ce n’est des impôts collectés par le gouvernement français pour le payer?
      Il est facile d’être écologiste aux mains propres quand on vit grâce au travail de ceux qui ont les mains dans le cambouis.
      Mettre en avant la motivation de l’enrichissement en ce qui concerne Elon Musk, en voulant insinuer que c’est pour effectuer des dépenses luxueuses pour son agrément personnel, me semble vraiment totalement « décalé ». Il est bien connu qu’Elon Musk ne vit que pour son entreprise et que sa vie « personnelle » est strictement limitée au minimum.
      Par ailleurs il me semble mal venu de critiquer sur le plan écologique Elon Musk qui a bâti son succès sur la récupération et la réutilisabilité des éléments de ses fusées!
      Il est également ridicule d’envisager que l’homme puisse polluer l’Univers. Le risque réel est plutôt de polluer l’espace proche (avec les constellations Starlink en particulier) et j’y suis totalement opposé.
      Enfin je ne vois pas le rapport entre la destruction de la forêt et celle du lancement de Crew Dragon dans l’espace!?

      1. Bonjour Monsieur Brisson,

        Je suis plutôt d’accord avec vous sur l’ensemble : Elon Musk est un innovateur hors-pair, la société Space X a réussi des prouesses mais la pollution de l’espace proche est un scandale.

        Néanmoins je pense que M. Barrau, même s’il est payé par le contribuable, a parfaitement le droit d’argumenter en défaveur du projet « mars ». Comme toujours chez lui, ses arguments sont d’ailleurs tout à fait recevables et cohérents.

        Évidemment il est naturel que vous défendiez votre bout de gras, et il compréhensible que nous n’ayons pas tous la même opinion sur la conquête spatiale.

        J’ajoute que M. Musk ne semble pas être un philanthrope au service de l’écologie. Le bilan environnemental de ses voitures (conception des batteries) est encore largement sujet à débat. Sa gestion managériale de Tesla est catastrophique, les promesses rarement tenues, la sécurité de ses employés est reléguée au second plan.

        1. Bonjour Loïc,
          Monsieur Barrau a tout à fait le droit d’exprimer une opinion mais ce que je n’apprécie pas chez ce genre de personne c’est l’incohérence. Spinoza gagnait sa vie en polissant des lentilles. On ne crache pas dans la main de celui qui vous nourrit.
          En ce qui concerne Elon Musk, j’ai dit à plusieurs reprises que je condamnais sans réserve la pollution de l’espace proche dont il était responsable avec ses « constellations ». Mais on ne peut pas dire que le nouveau mode d’accès à l’ISS qu’il a conçu et développé ajoute à la pollution de ce même espace proche, bien au contraire. N’oubliez pas qu’Elon Musk a imaginé et réalisé le « récupérable » et le « réutilisable » et ce à tous les niveaux (lanceur, coiffe de la fusée, capsule). Il l’a fait pour des raisons économiques plutôt qu’écologiques mais il l’a fait. De ce point de vue, tous ses concurrents aussi bien l’ESA que Roscosmos, polluent beaucoup plus que lui.
          Pour ce qui est de ses capacités manageuriales, je crois que vous vous trompez. Les entreprises d’Elon Musk, y compris Tesla, sont très bien organisées et très efficaces, c’est d’ailleurs une des raisons de ses succès, en plus de la modularité de ses équipements (comme on le voit avec ses moteurs ou ses boosters qui sont utilisables dans différentes configurations). Maintenant, personnellement, je ne suis pas partisan des véhicules « tout électrique » en raison effectivement de la pollution causée par la fabrication des batteries. Je préférerais de beaucoup le développement des véhicules hybrides ou à hydrogène.
          PS: je ne vois pas à quel « bout de gras » vous faites allusion en ce qui me concerne. Mon blog n’est pas rémunéré et ne me rapporte qu’une (grande) satisfaction personnelle, c’est un « gras » totalement « éthéré ».

        2. Merci pour votre réponse.

          Je ne sous-entendais pas que vous ayez un intérêt financier dans cette affaire. Je voulais simplement dire qu’en votre qualité de membre de l’Association planète mars, il est évident que vous avez des envies ou des ambitions à ce sujet. Ce n’était pas une critique.

          On peut en effet discuter de l’attitude de M. Barrau vis-à-vis de son «employeur » quand il démontre l’incapacité des politiciens à traiter du problème de la consommation effrénée et avérée des ressources terrestres. Mes ces gens-là ne sont pas vraiment ses supérieurs. Que dire alors des enseignants qui pestent contre leur ministre de tutelle ? En suivant ce raisonnement, plus grand monde en France ne pourrait s’exprimer.

          Pour revenir à Tesla, je persiste à dire que M. Musk n’est pas un gestionnaire, même si sa société jouit d’un succès certain auprès de la population et de ses investisseurs : perte d’env. 15’000.— par véhicule vendu, assemblage approximatifs, peinture trop fine, service après-vente aléatoire, bilans financiers opaques, annonces sans suite, usine chinoise en sous-capacité… la liste est longue.

          Pour le reste, je répète, je suis globalement d’accord avec vous.

          Merci de m’avoir lu.

          1. Pour revenir sur Tesla, remarquez que la plupart (tous?) des producteurs de véhicules électriques vendent à perte. Renault par exemple vend ses véhicules (plutôt bas de gamme par rapport à Tesla) avec une aide de l’Etat français (je crois 7000 euros par véhicule). La différence est que dans le cas Français, c’est le contribuable qui paie tandis que dans le cas de Tesla ce sont les actionnaires de Tesla. Je préfère la deuxième formule.
            Dans les deux cas, l’espoir est d’obtenir une part de marché suffisante pour vendre un grand nombre de véhicules dont le coût unitaire deviendra plus faible (du fait du nombre) et donc rentable, sur le moyen terme. Tous les producteurs de nouveaux produits ou services ont cette politique. Amazon n’est devenu rentable qu’au bout de vingt ans. Ce qui est essentiel c’est de bien s’organiser financièrement et de ne pas se tromper dans le pari qu’on fait. C’est tout le génie du capitalisme. Dans certains cas le pari est perdu et on subit des pertes; dans le second cas, on gagne son pari et on peut à nouveau investir…ou éponger ses pertes.

    2. Commentaire « anonyme » dépréciatif et totalement déplacé contre un « self-made man » qui a bâti grâce à son génie entrepreneurial une fortune qu’il met aujourd’hui au service de sa passion pour l’espace, et non de son « ego » comme vous l’écrivez de manière dédaigneuse. Cette passion pour la découverte de nouveaux horizons, profondément ancrée dans l’ADN de notre espèce, est partagée d’ailleurs par beaucoup de personnes enthousiastes et dynamiques qui ne se contentent pas de la perspective de rester ad aeternam dans le « berceau de l’Humanité » (comme le disait Tsiolkovski) que constitue notre bonne vieille Terre. Les Hommes ont toujours cherché à aller plus loin et plus haut, de nouveau c’est dans nos gênes.
      Quand à « polluer l’univers », étant donné la taille de celui-ci, même « super-Musk » n’y arrivera, et de loin, jamais :-)!. Par contre, je vous rejoins sur la critique de son projet de satellites pour Internet, même si l’intention de base – rendre cette technologie accessible à tous sur la planète – est louable. Car en effet, si on ne risque pas de « polluer l’univers », on est en train de sérieusement encombrer les orbites basses autour de la Terre de satellites et autres débris qui commencent déjà à poser des problèmes d’accès à l’espace pour l’envoi de futures engins spatiaux (et aussi pour les observations astronomiques).

    3. Le désir de richesse est rarement le but des personnes qui parviennent à réaliser leurs rêves, dans tous les domaines créatifs : Littérature, peinture, technique. Ce sont ensuite les commerciaux qui cherchent à exploiter la mine dans toutes les directions possibles, pourvu que le public réponde. Et assez souvent, ceux qui ont créé sont oubliés, et parfois même ne retirent pas un radis des investissements en temps et en argent consacrés. Le succès d’Elon Musk n’est pas volé, et il est facile de prôner l’humilité quand on est un consommateur qui tous les jours bénéficie de ce que les personnes inventives ont apporté. Le travailleur « qui n’est pas payé pour rêver » a bien sûr du mérite, mais si tout le monde était comme lui il pourrait aller se nourrir des baies de la forêt, prendre son bain à la rivière, prier pour rester en bonne santé, etc, etc, etc.

  3. Je suis surpris de constater que tous les médias et quelques scientifiques qualifient E Musk d’entrepreneur milliardaire excentrique, avec évidement un rien de mépris.
    Ils veulent ainsi faire oublier sa capacité scientifique et ses compétences créatives en engineering.
    Lorsqu’il a commencé SpaceX c’était pour lui une feuille blanche. Il n’avait jamais fait une fusée.
    Il a su prendre tout seul les options fondatrices de son succés :
    -Abandon des propulseurs à poudre qui sont des machines « fire and forget » incapable de revenir sur terre
    – Imaginer et construire de nouveau moteur de propulsion à un moment ou tout le reste de l’industrie s’approvisionnait en Ukraine
    -Changer la technologie de soudage des éléments et construire les machines pour le faire
    Et des dizaines d’autres avancées grande ou petites qui font que SpaceX est la Numéro un mondiale dans le lancement de fusées peu chères et technologiquement supérieur à la concurrence.
    Il refait exactement la même chose avec Tesla qui a mis « cul par dessus tête » l’industrie automobile traditionnelle.
    Pensez à toutes ses autres société start-up à fort potentiel scientifique .
    Demandez vous pourquoi Boeing et Bezoz n’y arrivent pas avec tous leurs milliards, leurs ingénieurs et leurs scientifiques.
    Rèalisez que vous avez en E MUSK le LEONARDO DA VINCI du 21eme siècle
    Et s’il est devenu milliardaire c’est par son imagination son travail sa capacité scientifique et son talent financier et félicitez le.

    1. Merci Monsieur pour votre commentaire. Non seulement je l’approuve mais je partage votre admiration.
      Réduire Elon Musk à un richissime capitaliste (de ce fait forcément « odieux ») est ridicule et stupide.
      Elon Musk est quelqu’un qui innove sans cesse et qui ose, en n’hésitant pas à prendre des risques, personnels, pour faire avancer son projet.

    2. Oui, cet Elon Musk, parait bien un phénomène.
      J’avoue avoir suivi de loin toute son épopée et en avoir une image faussée, sans doute par ce que j’en ai lu.

  4. Magnifique succès de ce vol inaugural jusqu’ici, que l’on doit à l’obstination de l’entrepreneur de génie, qu’est Elon Musk, et à sa passion pour l’espace, ainsi qu’au flair des présidents G.W. Bush et Obama qui ont su reconnaître les mérites de Musk et de sa firme SpaceX et miser sur son succès, … et non à Trump, contrairement à ce qu’il a voulu faire croire hier soir avec sa rhétorique partisane habituelle, qui n’est « président » que depuis 3 ½ ans!

  5. Magnifique succès de ce vol inaugural jusqu’ici, que l’on doit à l’obstination de l’entrepreneur de génie, qu’est Elon Musk, et à sa passion pour l’espace, ainsi qu’au flair des présidents G.W. Bush et Obama qui ont su reconnaître les mérites de Musk et de sa firme SpaceX et miser sur son succès, … et non à Trump, contrairement à ce qu’il a voulu faire croire hier soir avec sa rhétorique partisane habituelle, qui n’est « président » que depuis 3 ½ ans!

  6. Tout ça c’est de la bêtise, il y a déjà tellement de problèmes urgents sur terre à résoudre.

    1. Lesquels? Pensez-vous vraiment que nous devrions faire tous les mêmes choses en même temps? Quelles autres activités voudriez vous proscrire? Pensez-vous que les activités que vous privilégiez en bénéficieraient? Pourquoi? Comment?
      En résumé, vos bons sentiments sont « un peu » à courte vue, totalement irréalistes et contre-productifs.

    2. 1/ Il n’y a aucune corrélation. Renoncer à l’exploration spatiale ne fera pas avancer d’un pouce les autres problèmes, qui existent bien sûr et auxquels il faut s’attaquer, mais dont la solution ne sera ni empêchée ni même retardée par les investissement spatiaux (peut-être même l’inverse, l’aiguillon que constitue le spatial peut permettre des avancées fort utiles dans d’autres domaines plus terre-à-terre, voir les retombées du programme Apollo ou, dans un autre domaine, l’Internet né au CERN, qui ne fait pourtant a priori également pas de recherche « utile » selon certains).
      2/ S’élever un peu (dans tous les sens du terme dans ce cas 🙂 !) permet parfois de mieux appréhender les problèmes. Ce n’est pas le « nez dans le guidon » que l’on négocie le mieux les pièges de la route.
      3/ Si vous vous préoccupez sérieusement dune meilleure (à définir) allocation des resources, pourquoi ne vous offusquez pas plutôt des sommes, autrement plus considérables que celles engagées dans le spatial, consacrées aux armements, dont vous me permettrez de douter sérieusement, là, de leur utilité? En particulier dans un pas, déjà fortement surarmé comme les USA.

      1. « l’Internet né au CERN… »

        Petit rappel: ne pas confondre Internet et World Wide Web. Internet est issu du projet de recherche ARPANET, qui est un projet du Département américain de la Défense, opérationnel depuis 1969. Le mythe veut que l’objectif fixé à Arpanet ait été de permettre aux réseaux de communication militaires (Arpanet voit le jour en pleine guerre froide) de continuer à fonctionner malgré une attaque nucléaire massive de la part de l’Union soviétique, c’est-à-dire : « garder ouvertes des voies de communication quel que soit l’état de destruction du pays » (les États-Unis). La véritable raison est qu’Arpanet est créé afin d’unifier les techniques de connexion pour qu’un terminal informatique se raccorde à distance à des ordinateurs de constructeurs différents (Toutain, Laurent, Réseaux locaux et internet : des protocoles à l’interconnexion, Hermes Sciences Publications, 2003, p. 32).

        Le 1er janvier 1983, ARPANET adopte le système TCP/IP ((Transmission Control Protocol et Internet Protocol) pour uniformiser le réseau. Ce système, toujours utilisé aujourd’hui, sera à la base d’Internet (https://www.livinginternet.com/i/ii_tcpip.htm).

        Le World Wide Web a pour principal inventeur l’informaticien britannique Tim Berners-Lee, qui fut le premier à développer à partir de 1989 une version d’hypertexte totalement distribuée sur le réseau. Travailleur au CERN, T. Berners-Lee voulait mettre en place un moyen pour partager les informations entre chercheurs. En rendant son application publique en 1991, il s’assura une diffusion mondiale («The Early World Wide Web at SLAC» , Documentation of the Early web at SLAC, 2005 – https://www.slac.stanford.edu/history/earlyweb/history.shtml).

        Si l’intention était louable, trente ans après son auteur en est bien revenu au constat du lupanar odieux-visuel que le Web est devenu (Revell T., «Web creator Tim Berners-Lee speaks out on fake news», Short Sharp Science, 12 mars 2017. Après avoir démissionné du MIT et du World Wide Web Consortium (W3C), T. Berners-Lee a fondé sa propre startup, « Inrupt », avec l’ambition de redonner la maîtrise de nos données. En créant son « Personal Online Data Store » (POD), chacun pourra choisir où seront stockées ses données personnelles et décider quelles applications auront accès à quelles données … à condition d’opter pour des applications conçues pour ce nouvel écosystème.

        Par leur initiative, Tim Berners-Lee et ses collaborateurs espèrent ainsi contribuer à provoquer le sursaut d’imagination : comme l’affirme désormais l’association Framasoft, dégoogliser Internet ne suffit pas (« Crise de l’imagination : l’inventeur du web prend ses responsabilités, et vous ? » (https://theconversation.com/)..

        Par ailleurs, T. Berners-Lee n’est pas l’inventeur de l’hypertexte. Cette idée trouve son origine dans le Memex de Vannevar Bush («As We May Think», Vannevar Bush, 1945) et a été développée par Ted Nelson au travers de son Projet Xanadu ainsi que Douglas Engelbart («Augmenting Human Intellect: A Conceptual Framework », 1962 (https://www.dougengelbart.org/content/view/138#9).

        A leur manière, les auteurs médiévaux pratiquaient déjà l’hypertexte par le recours à des sources multiples. En réalité, seul le mot est nouveau.

        Pardon pour cette longue mise au point, qui ne me paraît pourtant pas inutile avec la confusion qui croît autour d’Internet à mesure que celui-ci s’étend. Si, tout comme vous avez eu la chance d’assister en personne au lancement de la première mission Apollo, pour ma part, simple terrien, j’ai eu celle, certes bien moins spectaculaire, d’assister à la naissance d’Internet comme étudiant et journaliste stagiaire en Californie lors de ses premiers balbutiements.

        Pour le reste, je partage sans réserve vos commentaires, ainsi que ceux de monsieur Brisson, à l’adresse de Zigomar auquel je rappellerai ce mot du philosophe français d’origine russe, Vladimir Jankelevitch, en réponse à ceux qui lui demandaient à quoi sert la philosophie:

        « C’est comme l’air, ça ne sert à rien mais on ne peut pas s’en passer ».

        Cordialement.

        1. Je connaissais la différence entre Internet et WWW, mais j’ai pensé plus simple pour les lecteurs de parler d’Internet car ce terme est aujourd’hui plus connu et est devenu quasiment synonyme de WWW. Dans le contexte de mon commentaire, ça n’a pas de réelle importance, c’est le principe de souligner les retombées de ce que certains considèrent comme des entreprises/recherches « inutiles » qui compte.
          Par ailleurs, petite rectification, je n’ai pas assisté au lancement de la première mission Apollo, mais de la dernière (Apollo 17), … et également à celui de la première mission de Claude Nicollier (ami d’enfance) avec la navette spatiale.

    3. Pour continuer sur le thème développé par Pierre-André Haldi, je dirais que tant que vous y êtes, Monsieur Zigomar, on pourrait aussi supprimer les jeux vidéos, le sport professionnel, la production et la vente des produits de luxe, le tourisme, le transport individuel, les produits de beauté, la recherche fondamentale…et j’en oublie certainement (comme l’art en général qui, comme chacun sait, ne sert à rien). Votre objectif c’est sûrement que tous les hommes valides retournent cultiver la terre pour leur consommation personnelle (mais pas la chasse bien sûr).
      Ce prisme économique primitif est absurde. Ce qui compte en économie et qui permet de vivre au plus grand nombre c’est la création de richesses. Et c’est l’offre et la demande qui définissent ce qu’est la richesse.

  7. Oui j’adore cette réponse. Probablement que vous pourriez aussi m’expliquer le routage par paquets imaginé en 1961 qui est à la base d’Internet.
    Chez nous la neige se fait rare et nous ne pourrons bientôt plus skier, le permafrost disparait ainsi que nos beaux glaciers, nous n’avons plus le droit de faire un feu de jardin pour cause de CO2. Les astronautes pourront réfléchir à tout ça lors de leur 50’000ème partie de jass dans leur capsule en direction de la planète Mars.

    1. En 1961, Leonard Kleinrock du Massachusetts Institute of Technology publie une première théorie sur l’utilisation de la commutation de paquets pour transférer des données. En 1964, il publie un livre sur la communication par commutation de paquets pour réaliser un réseau (Fabien Gandon, «Lectures from Fabien Gandon», sur http://www-sop.inria.fr/acacia/personnel/Fabien.Gandon/lecture/mass1_internet2000/history/).

      Le routage par paquets est au cœur du problème de connexion inter-réseau: comment connecter plusieurs réseaux physiquement séparés pour ne former qu’un seul réseau logique? En 1960 déjà, plusieurs groupes ont travaillé sur l’élaboration de la commutation de paquets (packet switching en anglais). Donald Davies (National Physical Laboratory), Paul Baran (Research and Development RAND Corporation) et Leonard Kleinrock (Massachusetts Institute of Technology) se sont vu attribuer l’invention simultanément.

      En Angleterre, Donald Davies, informaticien au National Physical Laboratory, a présenté son concept de commutation de paquets à la Conférence d’Edinbourg le 5 août 1968 (Luke Collins, « Network pioneer remembered », Engineering & Technology, IET, 6 septembre 2008). Il reçut ensuite des crédits et une petite équipe pour développer un réseau d’ordinateurs à commutation de paquets, NPLNet, expérimenté dès 1970.

      La croyance qu’Internet aurait eu comme but de survivre à une attaque nucléaire n’est qu’une « légende urbaine » qu’aucun document officiel n’appuie (https://www.networkworld.com/article/2333635/-net-was-born-of-economic-necessity–not-fear.html). Cette légende s’appuie sur les recherches de Paul Baran à la RAND Corporation, qui recommandaient la commutation de paquet comme technique de décentralisation. Celle-ci offrait des avantages économiques dans un réseau civil comme le futur Arpanet, et permettait dans un réseau militaire « durci » d’éviter que des dégradations résultant de bombardements ne le mettent hors service (Paul Baran and the Origins of Internet, https://www.rand.org/about/history/baran.html), E. Lazard et P. Mounier-Kuhn, Histoire illustrée de l’Informatique, Paris, EDP Sciences, 2016, p. 229-233).

      Ces explications vous suffisent-elles ou faut-il remonter au programme d’arme américain ultra-secret Semi-Automatic Ground Environment (SAGE), étudié à partir de 1952 et opérationnel de 1959 à 1983? Son caractère secret, ses énormes ordinateurs et ses écrans gigantesques ont fondé une partie du folklore de la guerre froide, ainsi qu’on peut le voir dans des films comme « Docteur Folamour » et « Le cerveau d’acier ».

      Mais mes connaissances folkloriques s’arrêtent là, j’en ai peur.

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À propos de ce blog

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l’Association Planète Mars (France), économiste de formation (University of Virginia), ancien banquier d’entreprises de profession, planétologue depuis toujours

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