Aller sur Mars n’est pas une fin en soi, c’est entreprendre de vivre en dehors de notre planète avec l’espoir que cela conduise notre espèce humaine à fleurir un jour partout dans l’Univers, repoussant au plus loin possible notre mort certaine. Nous le valons bien !
Beaucoup de critiques de l’exploration de Mars par vols habités, disent que les robots « feraient beaucoup mieux » ou, pour les plus conciliants, « aussi bien » que l’homme, le travail de recherche scientifique que certains partisans de cette exploration humaine mettent en avant pour justifier leur exigence d’aller sur place. Ils ont tort car l’homme avec le robot aurait beaucoup plus d’efficacité que le robot sans l’homme. N’oublions pas le problème de la distance entre les deux planètes qui impose absolument, du fait de la finitude de la vitesse de la lumière, un décalage (« time-lag ») entre le moment où l’on donne un ordre à une machine et le moment où il est exécuté et ensuite celui où l’on reçoit l’information sur ce qui a été exécuté. Mais là n’est pas le vrai problème et la vraie motivation du vol habité car on est bien obligé pour les « terres » plus lointaines que Mars de recourir aux seules machines et on obtient quand même des résultats intéressants même s’ils le sont moins et qu’on les obtient plus lentement que si ces machines étaient « accompagnées ». Non, le vrai problème est que la seule exploration scientifique pour l’accroissement de nos connaissances ne nous fait pas nécessairement « sortir de notre berceau » comme le disait le fondateur de l’astronautique, Konstantin Tsiolkovsky au début du XXème siècle et que ce que nous voulons, nous les « Martiens-terrestres », c’est bien que l’humanité sorte de son berceau.
Cela ne veut pas dire que nous voulons demain que des hordes de Terriens en surnombre sur leur planète s’embarquent pour la planète Mars, la « terraforme » et la couvre de maisons (on dit des « habitats »), d’usines et de routes, pour le simple plaisir de continuer ailleurs ce que nous faisons sur Terre et de détruire Mars comme nous avons déjà pas mal endommagé la Terre (bien que la trajectoire semble aujourd’hui infléchie par une prise de conscience générale). Ce n’est pas si simpliste et de toute façon ce ne serait pas possible car le transport coûtera toujours cher et les « facilités de vie », absolument nécessaires compte tenu des conditions extrêmes imposées par l’environnement martien, ne seront pas si « faciles » à construire et qu’il faudra beaucoup de temps pour le faire.
Non ! Ce qu’on peut envisager c’est une lente progression de notre installation sur Mars et, au début du moins, une sélection très exigeante des candidats pour y participer. Il faudra en effet que les gens soient d’abord compétents car le « support-vie » de toute vie sera extrêmement coûteux et on ne paiera que le voyage de ceux qui seront indispensables au fonctionnement de la « Cité ». Il faudra qu’ils soient aussi ingénieux, adaptables et inventifs car ils devront faire face à toutes sortes de situations inévitablement imprévues avec des moyens limités sans pouvoir recourir à l’aide matérielle de la Terre. Il faudra aussi qu’ils aient un caractère d’acier, non parce qu’ils seront « loin de la Terre » mais parce qu’il sera capital de faire face avec sang-froid à ces problèmes sans être inhibés par leurs difficultés ou les dangers qu’ils impliquent. Et il faudra encore que la personne qui bénéficie de la sélection ait un sentiment de responsabilité qui dans tous les cas la pousse à donner en retour un service aussi bon que ses capacités lui permettent ; ce sera absolument indispensable au fonctionnement de la colonie puisque, la population étant très réduite, très peu sinon lui seul, pourront le fournir.
Mais cette installation sur Mars ne pourra pas être simplement une prouesse technologique. Elle le sera indubitablement mais si elle n’était que cela, elle ne pourrait pas avoir de continuité dans la longue durée. C’est sans doute en partie la raison pour laquelle l’aventure lunaire a été sans lendemain (à ce jour). Ce que nous voulons c’est que les hommes que nous enverrons sur Mars soient des fondateurs avec une vision. Cette vision c’est celle qu’avec Carl Sagan on peut faire germer puis cultiver dans son esprit en se retournant vers la Terre quand on s’en éloigne, en réalisant que toute l’humanité, passée et présente, est là sur ce pâle petit point bleu. Cela peut donner le vertige et cela générer sans doute de l’inquiétude si ce n’est de l’angoisse mais cela peut aussi donner de la fierté et de la force. Comment ne pas être fiers de certains, nombreux, accomplissements de l’homme et comment accepter que tout ce qu’on a créé de sublime sur Terre puisse disparaître un jour du fait de la vulnérabilité de ce petit point bleu ou plutôt de sa cognosphère* qui sur une période très brève, quelques milliers d’années, infime fraction de temps au regard des 4,567 milliards d’années de notre histoire planétaire, s’est développée à sa surface. Comment accepter qu’un jour personne ne puisse plus ressentir l’émotion et les sentiments suscités par la musique de Vivaldi, un poème de Baudelaire, une tragédie de Shakespeare, la lecture des Evangiles, celle de l’Odyssée ou simplement la beauté d’un coucher de soleil sur une dune plantée d’ajoncs au bord de la mer avec à ses côtés la femme qu’on aime (vous avez le droit de remplacer les miennes par vos propres justifications, selon votre sensibilité et votre culture) ?!
*ensemble des individus conscients et communicants.
C’est donc notre devoir en temps qu’êtres humains de porter cette flamme pour la conserver aussi longtemps que nous le permettront nos forces, comme nos ancêtres préhistoriques portaient leurs braises dans un petit réceptacle de pierre et de bois dur et qu’il nourrissait sans cesse de peur qu’elles ne s’éteignent. Ce ne sera pas facile et ce ne se fera pas sur un chemin rectiligne et déjà tracé. A chaque époque cela dépendra des progrès de notre technologie et de notre envie de continuer à vivre.
Cela doit commencer par Mars parce que tout simplement c’est la seule planète où l’on puisse envisager aujourd’hui de le faire compte tenu de la distance accessible malgré le danger des radiations et compte tenu des ressources qu’elle peut nous offrir. Mais cela ne doit pas s’arrêter à Mars. Un jour nous pourrons aller plus loin et il faudra aller plus loin. Un jour nous pourrons construire des îles de l’espace comme en a rêvé Gerard O’Neill et il faudra construire ces îles. Un jour nous pourrons nous embarquer pour aller ailleurs, vers une autre planète orbitant une autre étoile dans la ceinture habitable de notre Voie Lactée et peut-être un jour, inimaginable aujourd’hui, encore plus loin et il faudra aller toujours plus loin. Nous serons partout, toujours plus inventifs et plus créatifs. Il y aura des échecs et il y aura des drames mais il y aura aussi des merveilles et mille fleurs écloront dans l’espace. Nous avons un potentiel extraordinaire. Nous sommes sans doute ce que la Nature a produit de plus complexe, de plus intelligent et de plus sensible (et si ce n’est pas exact, nous devons faire « comme si »). Nous avons donc un devoir vis-à-vis d’Elle (certains l’appellent autrement et je n’ai pas de problème avec ça) et vis-à-vis de tous ceux qui nous ont porté jusqu’ici, et nous devons absolument honorer cette obligation.
Alors un jour « nos descendants » qui ne seront sans doute plus « humains » au sens où nous l’entendons aujourd’hui car à chaque génération l’évolution empoigne nos gênes animés par l’ardente nécessité de survivre et de transmettre, et les triture et les transforme dans ce processus complexe sinon étrange que l’on comprend mieux maintenant avec la prise de conscience de la force homéostatique qui l’anime, mais « nos descendants » tout de même dans la mesure où ils auront gardé l’aptitude aux sentiments que nous leur aurons transmis et qui auront essaimé sur une multitude de planètes, chacune devenue autonome et différente, se retourneront vers leur passé qui se perdra dans les brumes du Temps et, à la lueur du magnifique spectacle de notre Soleil transformé en géante rouge et enflée au maximum avant de se transformer en nébuleuse planétaire, ils auront une pensée pour leur planète d’origine disparaissant dans son enfer et ils nous diront merci pour leur vie et leur Liberté.
NB: Maintenant que nous connaissons mieux notre environnement spatial (qu’il y a, disons, une cinquantaine d’années) on peut dire qu’il y a sans doute des planètes-B (et que Mars pourrait faire l’affaire), mais qu’il n’y a pas d’« Humanité-B ». Je développerai bientôt ce thème.
Image de titre : nébuleuse ouverte NGC2818 (à environ 10.000 années-lumière de « chez nous »). Notre Soleil en fin de vie s’effondrera sur lui-même et rejettera gaz et matière en une coque plus ou moins sphérique qui se dilatera peu à peu autour de lui dans l’espace. Crédit NASA, ESA et l’équipe Hubble Heritage (STScl/AURA).
Image ci-dessous : pale petit point bleu : photo de la terre prise en 1990 par la sonde Voyager 1, à environ 6,5 milliards de km (distance moyenne de Pluton), crédit NASA/JPL-CalTech. C’est cette photo qui a inspiré le titre du livre de Carl Sagan, « Pale Blue Dot : a vision of the human future in Space » (1994). Le point bleu se trouve dans la bande la plus claire, à 40% du bas de l’image.
Image ci-dessous (vue d’artiste): Dans 5 milliards d’années, notre Soleil enflé en géante rouge et la Terre; crédits : Mark Garlick/HELAS
Elon Musk a fait le point hier, Samedi 28, sur son projet Starship + SuperHeavy. Je vous donne le lien vers sa présentation sur Youtube. Je suis heureux de constater que nous sommes tout à fait dans le même état d’esprit qu’exprimé dans l’article ci-dessus. NB: la présentation qui dure 43 minutes a été suivie de questions / réponses (à partir de 48’50). Enjoy!
https://www.spacex.com/webcast
Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur:
16 Responses
Entièrement d’accord avec les motifs qui doivent pousser l’Humanité à « sortir de son berceau ». Et aussi que, pour l’instant, Mars est le seul corps céleste sur lequel une « bouture » de notre espèce ait une chance de s’établir sur la durée. A toutes les raisons évoquées par Monsieur Brisson, j’ajouterais que donner une « dimension spatiale » à l’Humanité aboutirait certainement à lui faire voir sous une autre perspective les problèmes auxquels nous faisons aujourd’hui face sur Terre. Rien de tel que prendre un peu de recul pour mieux appréhender les choses. L’unité de notre humanité nous apparaîtrait sûrement de manière plus éclatante si nous nous rendions compte de la petitesse et fragilité de notre « vaisseau » actuel, du fait que nous sommes pour l’instant tous embarqués sur le même et que les actions des uns ont inévitablement des répercussions sur les autres. Si une (petite) partie de l’Humanité s’en détache pour vivre sur un corps céleste à l’environnement nettement plus rude et exigeant, cela nous fera sans aucun doute réfléchir par comparaison sur les comportements que nous devrions aussi adopter ici sur Terre, entre nous et vis-à-vis de notre environnement.
Maintenant, si on se projette plus loin dans l’avenir, je pense effectivement que cela ne sera possible que dans le contexte d’une « Humanité modifiée ». En effet, notre corps physique est trop limité et pose trop de contraintes pour des voyages à des années-lumière. Et, finalement, notre coeur, nos poumons, etc. ne sont là fondamentalement que pour permettre le bon fonctionnement de cette merveille qu’est notre cerveau, seul « pièce essentielle » de ce qui fait la valeur d’un être humain. J’imagine donc que l’on n’envisagera ces explorations lointaines que lorsque l’on aura réussi à « découpler » notre cerveau de sa fragile « machinerie biologique » et que c’est notre « disque dur » seulement que l’on fera voyager, assisté de tous les supports techniques nécessaires, et dont le contenu, avec les expériences et découvertes lointaines faites, pourra le cas échéant être « dumpé » au retour dans le cerveau d’un être humain de chair et d’os si on le souhaite, qui aura alors l’impression d’avoir réellement lui-même vécu les aventures en question. Mais c’est pour l’instant, bien entendu, encore de la pure science fiction. Commençons donc par Mars, car ça c’est à notre portée, … et avec notre corps biologique!
Entièrement d’accord avec les motifs qui doivent pousser l’Humanité à « sortir de son berceau ». Et aussi que, pour l’instant, Mars est le seul corps céleste sur lequel une « bouture » de notre espèce ait une chance de s’établir sur la durée. A toutes les raisons évoquées par Monsieur Brisson, j’ajouterais que donner une « dimension spatiale » à l’Humanité aboutirait certainement à lui faire voir sous une autre perspective les problèmes auxquels nous faisons aujourd’hui face sur Terre. Rien de tel que prendre un peu de recul pour mieux appréhender les choses. L’unité de notre humanité nous apparaîtrait sûrement de manière plus éclatante si nous nous rendions compte de la petitesse et fragilité de notre « vaisseau » actuel, du fait que nous sommes pour l’instant tous embarqués sur le même et que les actions des uns ont inévitablement des répercussions sur les autres. Si une (petite) partie de l’Humanité s’en détache pour vivre sur un corps céleste à l’environnement nettement plus rude et exigeant, cela nous fera sans aucun doute réfléchir par comparaison sur les comportements que nous devrions aussi adopter ici sur Terre, entre nous et vis-à-vis de notre environnement.
Maintenant, si on se projette plus loin dans l’avenir, je pense effectivement que cela ne sera possible que dans le contexte d’une « Humanité modifiée ». En effet, notre corps physique est trop limité et pose trop de contraintes pour des voyages à des années-lumière. Et, finalement, notre coeur, nos poumons, etc. ne sont là fondamentalement que pour permettre le bon fonctionnement de cette merveille qu’est notre cerveau, seul « pièce essentielle » de ce qui fait la valeur d’un être humain. J’imagine donc que l’on n’envisagera ces explorations lointaines que lorsque l’on aura réussi à « découpler » notre cerveau de sa fragile « machinerie biologique » et que c’est notre « disque dur » seulement que l’on fera voyager, assisté de tous les supports techniques nécessaires, et dont le contenu, avec les expériences et découvertes lointaines faites, pourra le cas échéant être « dumpé » au retour dans le cerveau d’un être humain de chair et d’os si on le souhaite, qui aura alors l’impression d’avoir réellement lui-même vécu les aventures en question. Mais c’est pour l’instant, bien entendu, encore de la pure science fiction. Commençons donc par Mars, car ça c’est à notre portée, … et avec notre corps biologique!
j’aime bien, ça ressemble à un cauchemar fasciste ce projet, coupage de tête proposé par Haldi compris.
J’ai hésité à publier ce commentaire mais après tout il doit correspondre à ce que pense une partie des lecteurs (petite, j’espère), alors soyons « transparent »!
En ce qui vous concerne Monsieur « Dark Vador » je commencerai par vous dire que je n’aime pas beaucoup les gens qui n’ont pas le courage de leur opinion ou plus précisément se permettent de dire n’importe quoi sous le couvert de l’anonymat.
Sur le fond (si on peut parler de fond car il est vraiment peu profond!), si je comprends bien, vous n’aimez pas ce que j’ai écrit. C’est votre droit mais je ne vois pas très bien en quoi le contenu révèle une pensée fasciste. Cet emploi du terme « fasciste » à n’importe quel propos est dérisoire et proprement lamentable. En l’occurrence vous auriez pu tout simplement aboyer, cela aurait été tout autant significatif d’un rejet car il est difficile de comprendre ce qui le suscite si vous ne le formulez pas.
Vous n’avez pas (ou pas voulu) comprendre. Ce à quoi j’ai fait allusion, pour un LOINTAIN futur, est la possibilité, que certains entrevoient déjà, de pouvoir copier le contenu de notre « disque dur » (le cerveau, pour prendre une analogie informatique que tout le monde peut comprendre je pense) dans une structure adaptée pouvant voyager dans un espace lointain et, au retour, de pouvoir « re-dumpé » le contenu, enrichi des expériences et découvertes faites, dans un cerveau humain. Le « receveur » aura ainsi l’impression d’avoir lui-même vécu ces expériences, sans y avoir été physiquement présent cependant. Il n’y a aucun « coupage de tête » dans cette anticipation, qui reste néanmoins du domaine de la pure science fiction pour le moment comme je l’ai bien souligné! Mais je comprends que cette perspective puisse déranger ceux qui placent la valeur profonde et intrinsèque d’un être humain ailleurs que dans son cerveau 🙂 !
Bonsoir à tous,
Cela fait longtemps que je n’ai pas laissé de commentaire.
À ce propos, celui de Dark Vador face à la peur du transhumanisme m’amuse. Il ne faut pas se leurrer, quand on saura le faire, on le fera. Certain seront prêt à tous les sacrifices pour prolonger leur vie.
Cependant, le terme fasciste est hors de propos. On pourrait à la rigueur parler d’Orwell ou Aldous Huxley.
Pour revenir à un sujet abordé dans cette article, les premiers occupants de Mars auront un, sens du devoir et des responsabilités exceptionnels. Ils insuffleront cet esprit à leur enfants et aux futurs colons de Mars arrivant de la Terre. Je pense qu’il se passera de « très » nombreuses années avant qu’une forme quelconque de capitalisme puisse se mettre en place. On s’orientera plutôt vers une forme de collectivisme démocratique ou non.
Pour revenir à l’évolution « génétique » des populations martiennes, je ne pense pas que celle ci sera laissé au hasard. Je crois plutôt que les caractères utiles à la survie sur Mars seront sélectionnés et même artificiellement transmis dès qu’on en sera capable. J’espère comme David Brin le suppose dans ses romans, que l’humanité prendra en main son évolution et que dans son sillage, elle emmènera vers la sapience nos cousins les primates et pourquoi pas nos copains les dauphins.
Bonsoir à tous,
Cela fait longtemps que je n’ai pas laissé de commentaire.
À ce propos, celui de Dark Vador face à la peur du transhumanisme m’amuse. Il ne faut pas se leurrer, quand on saura le faire, on le fera. Certain seront prêt à tous les sacrifices pour prolonger leur vie.
Cependant, le terme fasciste est hors de propos. On pourrait à la rigueur parler d’Orwell ou Aldous Huxley.
Pour revenir à un sujet abordé dans cette article, les premiers occupants de Mars auront un, sens du devoir et des responsabilités exceptionnels. Ils insuffleront cet esprit à leur enfants et aux futurs colons de Mars arrivant de la Terre. Je pense qu’il se passera de « très » nombreuses années avant qu’une forme quelconque de capitalisme puisse se mettre en place. On s’orientera plutôt vers une forme de collectivisme démocratique ou non.
Pour revenir à l’évolution « génétique » des populations martiennes, je ne pense pas que celle ci sera laissé au hasard. Je crois plutôt que les caractères utiles à la survie sur Mars seront sélectionnés et même artificiellement transmis dès qu’on en sera capable. J’espère comme David Brin le suppose dans ses romans, que l’humanité prendra en main son évolution et que dans son sillage, elle emmènera vers la sapience nos cousins les primates et pourquoi pas nos copains les dauphins.
Si on parle des prochaines décennies , les fusées actuelles ne nous mèneront pas bien loin , Mars probablement , mais la vie y est impossible sans combinaison pressurisée . Difficile dans ces conditions d’y implanter une colonie, tout au plus d’enchainer des missions de longues durées. On s’y lassera vite, les robots pourront assurer la relève après apprentissage.
Pour les prochains siècles, on ne peut rêver que d’explorer le système solaire en espérant dégoter quelques coins « habitables » au sens martien , mais sans vraiment compter pouvoir y séjourner.
En fait , plutôt que que chercher une seconde planète, pourquoi pas en fabriquer une, genre « étoile noire » comme dans Star Wars : dans l’espace , on ne connait pas de résistance , donc le volume importe peu, en forme de cylindre tournant pour simuler un minimum de gravité , entouré d’une protection contre les rayons cosmiques et une base dédiée à la propulsion ionique (énergie nucléaire ou même à antimatière) et au sommet des modules permettant de se poser sur une planète ou astéroïde afin de récolter des matières premières. L’intérieur pourrait contenir les stock et les moyens de productions .
De génération en génération, les passagers de ce nouveau genre d’habitat navette pourront s’accoutumer à ces nouvelles conditions et se détacher progressivement des habitudes terrestres .
On n’aurait donc plus à chercher des planètes « terraformées » puisque la vie se déroulera principalement à l’intérieur du paquebot spatial suffisamment vaste et assez véloce pour atteindre de nouvelles sources d’énergie.
On peut imaginer à très long terme , sur des millers d’années, trouver une planète digne d’être colonisée hors du système solaire, à moins qu’elle le soit déjà par des indigènes avec qui il faudra négocier .
La planète Mars ne sera déjà plus qu’un vague et lointain souvenir .
L’avenir dépend d’abord de notre capacité à garder la biodiversité sur Terre , dont nous dépendons entièrement .
Pourquoi pas en effet imaginer que ces cylindres se concrétiseront. Vous reprenez là une idée de Hermann Oberth développée par Gerard O’Neill en 1976, les « iles de l’espace ». J’en ai parlé dans quelques articles dont : « Au delà de Mars, les îles de l’espace », le 7 juin 2016.
Ceci dit, ce ne sera pas facile de les construire ces îles car il faudra envoyer de la matière, beaucoup de matière dans l’espace. Evidemment on pourrait utiliser la matière des astéroïdes mais il faudrait bien sûr la transformer et le faire dans des conditions difficiles. Ce n’est théoriquement pas impossible mais je pense qu’il sera moins difficile de travailler et vivre sur Mars et que donc on commencera par là.
Vous avez une vision trop négative de la vie sur Mars pour les futurs « martionautes ». Bien sûr qu’ils ne pourront pas sortir « se promener » sans combinaison pressurisée. Et alors? La plupart du temps ils vivront dans des espaces « sous cloche », parfaitement conditionnés et agréables (plus même que bien des endroits sur Terre en tout cas). Notez que nous-mêmes passons le plus clair de notre temps dans des structures fermées et conditionnées afin de ne pas souffrir des conditions ambiantes (températures en particulier, rayonnement solaire, intempéries … ). Et quand on en sort, dans pas mal d’endroits habités sur notre planète, il est de même impossible d’aller se promener sans de lourds équipement, même sils ne sont pas tout-à-fait aussi contraignants qu’une combinaison pressurisée je le reconnais.
Quant aux îles de l’espace, comme l’écrit Monsieur Brisson, ce n’est pas une solution envisageable dans un futur proche. Elles posent de gros problèmes de matière à réunir et transformer, non seulement initialement, mais aussi au cours du temps pour effectuer les inévitables réparations qui seront nécessaires sur le long terme. Et l’énergie, d’où viendra-t-elle si l’on s’éloigne de notre étoile ou d’une planète sur laquelle s’approvisionner? Impossible d’embarquer les ressources nécessaires, quelle que soit la technologie utilisée, si on imagine une utilisation des îles en question sur « des milliers d’années ». Avec les technologies et ressources actuelles, s’installer sur une planète comme Mars est nettement plus, et plus rapidement, à notre portée.
Si on parle des prochaines décennies , les fusées actuelles ne nous mèneront pas bien loin , Mars probablement , mais la vie y est impossible sans combinaison pressurisée . Difficile dans ces conditions d’y implanter une colonie, tout au plus d’enchainer des missions de longues durées. On s’y lassera vite, les robots pourront assurer la relève après apprentissage.
Pour les prochains siècles, on ne peut rêver que d’explorer le système solaire en espérant dégoter quelques coins « habitables » au sens martien , mais sans vraiment compter pouvoir y séjourner.
En fait , plutôt que que chercher une seconde planète, pourquoi pas en fabriquer une, genre « étoile noire » comme dans Star Wars : dans l’espace , on ne connait pas de résistance , donc le volume importe peu, en forme de cylindre tournant pour simuler un minimum de gravité , entouré d’une protection contre les rayons cosmiques et une base dédiée à la propulsion ionique (énergie nucléaire ou même à antimatière) et au sommet des modules permettant de se poser sur une planète ou astéroïde afin de récolter des matières premières. L’intérieur pourrait contenir les stock et les moyens de productions .
De génération en génération, les passagers de ce nouveau genre d’habitat navette pourront s’accoutumer à ces nouvelles conditions et se détacher progressivement des habitudes terrestres .
On n’aurait donc plus à chercher des planètes « terraformées » puisque la vie se déroulera principalement à l’intérieur du paquebot spatial suffisamment vaste et assez véloce pour atteindre de nouvelles sources d’énergie.
On peut imaginer à très long terme , sur des millers d’années, trouver une planète digne d’être colonisée hors du système solaire, à moins qu’elle le soit déjà par des indigènes avec qui il faudra négocier .
La planète Mars ne sera déjà plus qu’un vague et lointain souvenir .
L’avenir dépend d’abord de notre capacité à garder la biodiversité sur Terre , dont nous dépendons entièrement .
Vous avez une vision trop négative de la vie sur Mars pour les futurs « martionautes ». Bien sûr qu’ils ne pourront pas sortir « se promener » sans combinaison pressurisée. Et alors? La plupart du temps ils vivront dans des espaces « sous cloche », parfaitement conditionnés et agréables (plus même que bien des endroits sur Terre en tout cas). Notez que nous-mêmes passons le plus clair de notre temps dans des structures fermées et conditionnées afin de ne pas souffrir des conditions ambiantes (températures en particulier, rayonnement solaire, intempéries … ). Et quand on en sort, dans pas mal d’endroits habités sur notre planète, il est de même impossible d’aller se promener sans de lourds équipement, même sils ne sont pas tout-à-fait aussi contraignants qu’une combinaison pressurisée je le reconnais.
Quant aux îles de l’espace, comme l’écrit Monsieur Brisson, ce n’est pas une solution envisageable dans un futur proche. Elles posent de gros problèmes de matière à réunir et transformer, non seulement initialement, mais aussi au cours du temps pour effectuer les inévitables réparations qui seront nécessaires sur le long terme. Et l’énergie, d’où viendra-t-elle si l’on s’éloigne de notre étoile ou d’une planète sur laquelle s’approvisionner? Impossible d’embarquer les ressources nécessaires, quelle que soit la technologie utilisée, si on imagine une utilisation des îles en question sur « des milliers d’années ». Avec les technologies et ressources actuelles, s’installer sur une planète comme Mars est nettement plus, et plus rapidement, à notre portée.
La présentation d’Elon Musk, comme toujours, fait rêver, … mais personnellement je suis resté sur ma faim concernant les nombreuses questions que soulèvent le concept de son « StarShip ». Peu de choses vraiment nouvelles ont en fait été présentées hier par rapport aux précédentes conférences du boss de SpaceX sur ce sujet, à part le changement de matériau (acier inox) et quelques détails de design. A ce propos, je continue à être très critique sur une conception avec une grande verrière et de nombreux hublots, parfaitement inutiles et affaiblissant la structure de l’engin, particulièrement dans les conditions difficiles de rentrée dans une atmosphère (Terre ou Mars).
A suivre. Mais en tout cas ce concept de StarShip « ringardise » complètement le SLS en cours de développement par la NASA. On peut d’ailleurs se demander s’il est bien raisonnable, et efficient, de suivre en parallèle deux voies de développement aussi différentes dans un même pays. Ne faudrait-il pas plutôt concentrer les forces sur un seul projet?
Et nous pourrions aussi nous retrouver tous ensemble sur notre perron terrien et siroter un petit rosé en regardant le soleil nous submerger. On se remerciera alors en bonne camaraderie de ces chouettes moments passés ensemble et nous rigolerons de la futilité de nos guerres, de nos vies et de la vie elle-même.
Restera le vide et la poésie.
Et nous pourrions aussi nous retrouver tous ensemble sur notre perron terrien et siroter un petit rosé en regardant le soleil nous submerger. On se remerciera alors en bonne camaraderie de ces chouettes moments passés ensemble et nous rigolerons de la futilité de nos guerres, de nos vies et de la vie elle-même.
Restera le vide et la poésie.