EXPLORATION SPATIALE - LE BLOG DE PIERRE BRISSON

Un soir comme celui-ci, il y a plus de 50 ans, je revenais de la bibliothèque de « mon » université de Virginie, à Charlottesville, après avoir passé des heures sur des microfilms de publications soviétiques tentant de démontrer la faisabilité de rêves économiques cherchant la quadrature du cercle, c’est-à-dire la dose de libéralisation nécessaire et suffisante au bon fonctionnement d’une économie étatisée et planifiée. J’étais resté au-delà de la période d’examens pour attendre le vol qui devait m’emporter vers L’Uruguay où m’avait invité mon frère, et je travaillais à ma thèse de Master.

Mes yeux étaient fatigués par l’écran de la machine, certainement bien primitive par rapport à celles dont on dispose aujourd’hui, et c’est avec plaisir que je me retrouvais à l’extérieur du porche blanc de la belle librairie jeffersonienne, avec seulement les lumières ponctuelles et dorées des réverbères jalonnant les allées piétonnes.

Les étudiants étaient presque tous partis et le silence de tous ces bâtiments qui avaient abrité tant de vie était impressionnant. Evanouis les éclats de voix ou de rires, éteinte la douce musique des conversations avec l’accent trainant du Sud ; plus un son humain sinon leur souvenir. Seuls quelques insectes profitaient de la situation pour se faire remarquer après avoir remplacé les jolis « cardinals » rouges, très bavards, de la journée. Pour retourner à mon « dorm », vide, de Courtenay, le long d’Albermale Road totalement désertée, il me fallait un bon quart-d’heure à pied et je devais, après avoir quitté le centre de l’Université en m’éloignant des « Grounds », traverser une étendue herbeuse assez vaste où les sportifs pratiquaient habituellement leurs divers jeux de balle (j’ai constaté sur des photos récentes que depuis lors, un stade énorme y a été, hélas, construit !).

La nuit était magnifique, un peu de fraicheur après la forte chaleur de la journée, aucun nuage, pratiquement aucune lumière à cet endroit qui n’était utilisé que le jour, un ciel noir, sans Lune mais richement brodé d’étoiles. J’étais là, debout ; j’avançais lentement, baigné par la lumière froide et douce de ces astres. Personne ne m’attendait. J’avais « le nez en l’air » et soudain je m’immobilisai, ne pouvant plus bouger. Plus je regardais le ciel, plus il me semblait le pénétrer. J’avais l’impression de « faire un » avec le cosmos qui m’enveloppait. Au bout d’un moment, de plus en plus d’étoiles apparaissant en profondeur dans la Voie Lactée avec l’accoutumance de mes yeux, j’eus la sensation d’entrer dans un mouvement ascendant, certes très lent mais extrêmement puissant tout en restant ancré au sol. Je faisais partie de cet Univers immense et merveilleusement beau. Je n’étais plus sur Terre ou plutôt j’y étais tout en étant aussi dans le Grand Tout. Certains, comme Paul Claudel, ont eu une révélation dans la Cathédrale et je les comprends car mon ciel de Virginie ce soir a été ma cathédrale et a imprégné mon esprit jusqu’encore aujourd’hui.

Devant tant de beauté, j’ai crié silencieusement dans mon âme toute l’intensité de mon émotion.

Ce qui m’a impressionné alors et pour toujours, ce n’est pas de ne pouvoir quantifier l’innombrable, celui des étoiles nombreuses comme les grains de sable sur la plage lors d’une marée basse d’équinoxe au bord de l’Océan, mais plutôt l’aspiration par l’infini, le sentiment d’immuable et d’éternité, le ressenti de la force de la vie en même temps que la conscience de la fragilité, plus précisément de la mienne qui pouvait contempler ce spectacle que je savais éternel alors que je ressentais très bien ne pas l’être moi-même, mais aussi de l’herbe à mes pieds qui maintenant luisait faiblement en réfléchissant délicatement la lumière des astres, et des grands arbres au loin entourant le terrain d’un gris très sombre et vert éteint, qui s’élançaient vers le ciel en étant comme moi nanifiés par l’ampleur de la voûte qui nous dominait. Cet encadrement grandiose n’était absolument pas menaçant puisque, avec la nature, j’en faisais intégralement partie, comme si j’étais déjà là-haut, poussière consciente au centre d’une bulle perdue elle-même dans l’infini. Je ne sais combien de temps je suis resté ainsi immobile, comme si les étoiles m’avaient extrait de l’étreinte du temps et figé sur place. Soudain je réalisai qu’au-dessus des arbres un nouveau groupe d’étoiles apparaissait, preuve évidente de la force du mouvement qui habitait l’Univers puisque même la Terre ne pouvait y échapper, puissance irrésistible de la Gravité et du Temps qui finalement s’exprimaient.

Que ceux qui s’inquiètent de mon comportement se rassurent. Ce n’était pas la première fois que j’admirais le ciel la nuit et je n’étais pas naïf au point de n’avoir aucune connaissance en astronomie, bien au contraire puisque l’astronomie était déjà ma passion avec la géographie physique, dans un état d’esprit parfaitement rationaliste. Mais peut-être, ce soir-là, l’isolement, la tranquillité environnante et la perfection du spectacle offert par la nuit mais aussi la conjonction parfaite de plusieurs facteurs affectifs, intellectuels et naturels, ont-ils donné une force particulière à ce moment en en faisant un instant de communion vraie avec le Cosmos.

Depuis j’ai cherché encore plus à comprendre. Je sais que je ne saurai jamais mais je veux savoir autant qu’il me sera possible pendant ma courte vie. Pour comprendre, il faut connaître mais la connaissance n’est qu’un moyen. On s’y appuie comme sur un rayon de Lune ou plutôt la lueur d’une étoile projetée jusqu’à nous car la Lune est trop près et ne sert à rien sauf à nous donner une image de la sphère comme archétype des astres. Et après avoir épuisé le point de vue offert par cette lueur, on va en chercher une autre, comme on va chercher un livre ; on glane, on analyse, on compare, on réfléchit et on construit soi-même une idée qui va s’ajouter à une autre pour tenter l’explication suprême. Dans ce travail, il faut accepter de « changer de pied » et il ne faut pas « rechigner » devant la difficulté car on dirait souvent qu’au lieu de nous aider la Nature comme les spécialistes en toutes disciplines, prend plaisir à être peu lisible tout en étant fortement incitative. Et on progresse ainsi comme dans une succession de triangulations ou comme si on gravissait soi-même l’Echelle de Jacob. Peut-être n’y a-t-il rien là-haut, au-delà du dernier échelon, mais peut-être y a-t-il « quelque chose » ? Je ne le saurai jamais vraiment sinon peut-être lors de ma mort mais l’interrogation et la possibilité d’une réponse sont suffisantes pour animer ma vie même si je sais qu’obtenir le « pourquoi définitif » est littéralement improbable.

Il faut grimper, et grimper c’est lire, même le plus ardu. Au bout d’un moment, à force d’efforts, on monte, un échelon après l’autre et parfois deux échelons rapprochés presque ensemble, après l’un d’eux particulièrement éloigné du précédent. Notre époque a ceci de merveilleux que ce n’est pas l’information qui manque. Tout le savoir du monde est disponible à qui veut bien se donner la peine de le chercher (et éventuellement de le payer). La difficulté au-delà de la compréhension ce sont les fausses pistes, les bonnes idées qui s’avèrent fausses ou qui sont démodées par d’autres mieux documentées ou reposant sur un raisonnement logique amélioré.

Aujourd’hui, grâce notamment au JWST, on explore les Âges-sombres de l’Univers comme on n’a jamais pu le faire auparavant. Les premières lueurs se révèlent dans une longueur d’onde de plus en plus éteinte. La plupart sont encore cachées par la fuite du temps et la poussière mais on a recueilli des indices jusque vers 100 millions d’années après la Surface de dernière diffusion. On les devine donc et un jour, soyez-en certains, on les déchiffrera et, en les confrontant les unes aux autres, on progressera encore un peu, toujours plus loin jusqu’au mur apparemment infranchissable que constitue cette « Surface ». Et un autre jour même, encore plus lointain, grâce aux neutrinos nous pénétrerons un peu dans le plasma d’une densité extrême venant de l’« autre côté » jusqu’à ce mur, et après un effort ultime, nous pourrons écouter et déchiffrer, encore plus profondément cachée, la symphonie lourde et puissante des ondes gravitationnelles émanant des oscillations acoustiques des baryons qui nous rapprochera encore davantage de l’Origine de Tout.

Qu’obtiendrons-nous ? rien de plus par rapport à l’objectif final probablement inatteignable, mais rien de moins que la satisfaction de comprendre au maximum de ce qu’il nous sera possible de comprendre. Et cela suffira pour approcher le Bonheur. Ce sera la preuve que l’homme après tout n’était pas une si mauvaise créature. Et il pourra se promener dans son Paradis, sur Terre et dans les cieux, avec une auréole entourant son précieux crâne avant de retourner avec ses semblables à la poussière, avec la satisfaction du devoir accompli et peut-être, qui sait, une autre lueur au bout du tunnel.

Illustration de titre : photo du Old Cabell Hall (UVa), crédit Brennan Gilmore. Je n’ai malheureusement pas trouvé d’aussi belle photo de la nuit au-dessus d’Alderman Library ou de mon terrain de sport. Il semble que Brennan Gilmore n’en ait pas pris de la Bibliothèque et le terrain herbeux n’existe plus ! Ma nuit restera donc à jamais uniquement la mienne. A noter que Brennan, Virginien de Charlottesville, est LE spécialiste des photos des ciels de nuit (je vous invite à visiter son site web et à le contacter si vous voulez qu’il vienne en prendre de votre propre ciel, sans doute lui aussi le plus beau du monde).

Je vous laisse avec les paroles d’Edouard Sciortino de l’Hymne à la Nuit portées par la splendide musique de Joseph Noyon sur un thème de Jean-Philippe Rameau. Souvenez-vous du chant clair des enfants dans le très beau film de Christophe Barratier. Et que « Les choristes » dirigés par Gérard Jugnot vous accompagnent dans cette nouvelle « nuit d’été » !

Ô nuit ! Qu’il est profond ton silence
Quand les étoiles d’or scintillent dans les cieux
J’aime ton manteau radieux
Ton calme est infini
Ta splendeur est immense

O nuit, ô laisse encore à la Terre
Le calme enchantement de ton mystère !
L’ombre qui t’escorte est si douce
Est-il une beauté aussi belle que le rêve ?
Est-il de vérité plus douce que l’espérance ?

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Je rappelle que mes thèmes d’étude et de réflexion sont (1) la recherche d’une meilleure compréhension de l’Univers par les moyens astronomiques et astrophysiques; (2) l’exploration de l’espace proche par les moyens astronautiques et les divers instruments que nos vaisseaux peuvent embarquer; (3) l’exploration de la planète Mars vue comme une planète qui pourra nous aider à mieux comprendre l’évolution de la nôtre et servir un jour de seconde Terre à certains d’entre nous; (4) la recherche de la complexification vers la vie de la matière organique en dehors de la Terre, sans préjuger du niveau de complexification que l’on pourra constater.

Je considère que ces quatre thèmes sont intrinsèquement liés.

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Pour (re)trouver dans mon blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse parmi les 430 déjà publiés, cliquez sur:

Index L’appel de Mars 23 07 30

 

36 Responses

  1. Texte très poétique et inspirant, mais pourquoi déprécier ainsi la Lune: « la Lune est trop près et ne sert à rien ». Au contraire, la Lune sert, et a servi, à beaucoup de choses, au point que la vie sur Terre n’existerait sans doute pas si notre planète n’avait pas bénéficié de la présence d’un tel compagnon cosmique (спутник, spoutnik, en russe signifie aussi bien satellite que compagnon de route) à proximité immédiate. Comme cela a été souligné dans de précédents articles sur ce blog, l’effet stabilisateur de notre exceptionnellement gros (proportionnellement) satellite naturel et son influence sur les marées entre autres ont joué un rôle majeur dans l’apparition puis le développement de la Vie sur notre planète. Et pour revenir à un registre plus poétique, c’est ce magnifique luminaire dans le ciel nocturne, suffisamment grand et proche pour que l’on puisse y distinguer des montagnes et des « mers » à l’œil nu, qui a depuis les temps les plus reculés fait rêver les Hommes et leur a donné l’envie irrésistible de s’y rendre. Plus que les étoiles, trop lointaines et inaccessibles, ou les planètes de notre Système solaire, peu visibles sans instruments d’optique appropriés. SI la Terre n’avait eu en orbite que des gros « cailloux » comme Phobos et Déimos pour Mars par exemple, pas sûr que l’astronautique aurait connu les développements qui ont été les siens dans la seconde moitié du 20ème siècle. La Lune avait les avantages d’être suffisamment grosse pour être vraiment intéressante (une vraie petite planète) et d’être suffisamment proche pour que la perspective de s’y rendre ne soit pas complètement utopique ou à repousser trop loin dans le temps, tout en représentant quand même un défi technique difficile et donc particulièrement motivant. C’est l’aiguillon parfait et idéalement « calibré » dont l’Humanité avait besoin pour faire le pas de sortir de son berceau planétaire d’origine. La Lune mériterait donc d’être considérée avec un peu plus de respect et de reconnaissance dans le contexte « philosophique » de ce blog 🙂 !

    1. Je ne vous en veux pas de préférer la Lune. Elle a ses vertus et ses qualités, poétiques et autres. Mais pour moi, elle évoque davantage la proximité, le foyer, notre environnement proche et « cosy » (pour utiliser un anglicisme bien évocateur).
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      Les étoiles au contraire, c’est la distance, le très loin, l’appel de l’immensité, celle qui domine l’homme tout en l’invitant à se libérer de l’emprise du sol où il est né.
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      Dans l’ancien temps, les navigateurs qui partaient à l’aventure ne suivaient pas le mouvement de la Lune comme leurs congénères restés sur la terre ferme pour la cultiver et pour y vivre à l’intérieur de cycle courts et bien connus, mais l’une des pistes innombrables et donc totalement ouvertes tout en étant extrêmement précises à ceux qui savaient les lire, indiquées par ces étoiles visiblement beaucoup plus lointaines et totalement inaccessibles, diamants porteurs de mystères sur une voûte dont l’évolution très lente sublimait la splendeur et en surface de laquelle quelques astres errants ou météores, une liaison peut-être, ajoutaient leur étrangeté.

      1. Je ne « préfère » pas la Lune, je l’apprécie pour ce qu’elle a apporté à l’astronomie et l’astronautique, et pour l’étape cruciale qu’elle a constitué dans l’émancipation de l’Humanité de son berceau planétaire d’origine. Je n’en suis pas moins intéressé par les autres corps célestes, bien au contraire, mais je ne pouvais laisser passer l’affirmation, à mes yeux incorrecte, que la Lune « ne sert à rien » car c’est tout le contraire.

  2. Face à l’infini des connaissances à acquérir, vous donnez beaucoup d’importance au passé, au commencement de l’univers. Mais comment pourrait-on s’organiser pour la recherche de connaissances pragmatiques, celles qui nous permettraient les voyages rapides et sûrs dans l’espace. Imposer des priorités sera difficile. Le JWST est une merveille mais il faudrait encore mieux pour voir les conditions sur les planètes lointaines et discerner celles qui mériteraient notre visite. Vers une future concurrence entre les vaisseaux et les télescopes? Et ces trous noirs, qu’y a-t-il l’intérieur? Est-ce encore de la matière? Quelle est l’explication de leur puissance? Leur attraction est-elle une forme de gravité? Et, sur un autre plan, aura-t-on de nouvelles idées pour la propulsion des vaisseaux. Toutes questions aussi vertigineuses que la voûte céleste voire leur diversité et beaucoup de travail pour nos descendants

    1. Il y a un temps pour tout; un temps pour le rêve et un temps pour l’action; un temps pour l’astronomie et un temps pour l’ingénieurie; un temps pour tenter de comprendre la réalité et un temps pour spéculer sur le possible. C’est peut-être pour cela que vous lisez mon blog. Ne soyez pas impatient. Ces jours nous sommes au cœur de l’été et je pense aux étoiles.

    2. @Martin: J’ai l’impression à lire vos récurrents commentaires que vous pensez qu’il sera possible dans un avenir prévisible d’augmenter fortement les vitesses de déplacement dans l’espace et de raccourcir ainsi les durées des trajets. Malheureusement, à moins d’imaginer que les lois de la physique que nous considérons comme vraies aujourd’hui puissent être contournées, on se heurte rapidement à des limites matérielles et énergétiques qui rendent de tels espoirs illusoires. Voir à ce propos les quelques petits calculs d’ordre de grandeur qui ont été présentés la semaine dernière ici même. Les voyages interstellaires à la Star Trek sont, et resteront pour longtemps si ce n’est à jamais, de la fantaisie-fiction, même pas de la science-fiction si on définit celle-ci comme devant proposer une anticipation d’un possible futur. Mais rien n’empêche de rêver, … si on ne confond pas rêve et réalité!

      1. Pierre-André Haldi a raison ou du moins ce qu’il dit va dans mon sens et le sens de ce blog. Je ne suis pas partisan de la fantaisie-fiction et, dans le domaine de l’anticipation, je tiens à me limiter à l' »anticipation d’un possible futur ».
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        Si on dérape en prenant comme principe que l’impossible sera un jour possible, on peut dire n’importe quoi et il devient impossible de croire à ce qu’on dit ou d’y faire croire les autres.
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        Dans la prospective, un argument devient inutilisable à partir du moment où il se détache du rationnel. On peut discuter à la limite du possible mais on ne peut/doit pas aller plus loin. Dans cet état d’esprit, on peut « tâter du pied » l’océan de l’impossible mais on doit reculer s’il s’avère impossible d’avancer plus avant en suivant un raisonnement rationnel, c’est à dire reposant sur un minimum d’éléments reconnus scientifiquement.

    3. Les trous noirs sont bel et bien faits de matière (baryonique). C’est pour cela et parce que toute matière a pour propriété (parmi d’autres) la force de gravité, qu’ils existent.
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      En fait c’est l’accumulation de matière dans un espace restreint (densité) qui met en jeu la force de gravité pour générer une concentration toujours plus forte. A partir d’un certain seuil de masse (qui peut passer par la phase « étoile massive »), la gravité générée devient tellement forte qu’elle domine toutes les autres forces d’interaction des particules de matière et la matière se retrouve sous forme de plasma à des niveaux de plus en plus faibles d’organisation. Cela conduit à l’implosion dans une étoile à neutrons et si la masse est supérieure à un certain seuil, dans un trou noir.
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      A côté de ces trous noirs « classiques », il peut y avoir des trous noirs qui sont des vestiges de la masse de l’univers avant libération de la lumière (la surface de dernière diffusion), des morceaux du plasma de ce moment de l’univers qui se sont trouvés libérés au moment de l’explosion que cette libération a causé peut-être parce qu’ils en constituaient des zones de surdensité. On les appelle trous noirs primordiaux. De toute façon ces trous noirs primordiaux sont aussi des masses de matière générant par leur concentration une force de gravité telle que même la lumière ne peut leur échapper (à l’intérieur d’une certaine distance de leur centre que l’on appelle le rayon de Schwarzschild). Mais comme ils ont été constitués non par concentration de matière mais par libération de blocs de matière déjà sur-concentrées, ils peuvent être beaucoup plus petits que les trous noirs qui se sont formés après libération de la lumière.

  3. Il y a plusieurs aspects à ce problème de la science-fiction. Remarquons que les US plus que les Européens baignent dans cette ambiance et ce pilote qui est venu témoigner devant le Sénat à propos des UFO fait montre d’un sacré culot s’il a menti. Cette façon de vivre dans le rêve de la conquête spatiale presque déjà réalisée, se traduit quand même par une réalité: actuellement les US sont le pays le plus avancé dans ce domaine. Pourquoi le nom de Nautilus à un sous-marin? Et ils en ont des auteurs de science-fiction! Asimov, Heinlein, Clarke (GB) sans parler des cinéastes. Ne croyez-vous pas que c’est une stimulation? Remarquons aussi que, si certaines idées de la science fiction ne se réaliseront jamais (« L’avenir est à Dieu »), cette façon de vivre avec ces idées dans la tête focalise la volonté, éloigne un peu de la recherche de nouvelles armes et finalement apporte quelque chose. Et il est évident que nous avons encore beaucoup de choses à étudier dans l’espace comme dans le quantique. De nouvelles surprises sont certaines. Je respecte tout à fait le besoin de rigueur et de pragmatisme des scientifiques. Mais pourquoi ne pas espérer le meilleur, être optimiste quand même? Nous ne sommes pas toujours dans le réel sinon il n’y aurait pas de projets!

    1. Je vous comprends. La Science-fiction peut être un stimulant de l’imagination. Mais il faut que ce soit ce qu’on appelle de la « science-fiction dure », celle qui envisage un futur technologiquement possible (au moins par certains aspects) ou au moins sans impossibilité criante.
      .
      Autrement, pour moi, elle ne sert à rien et même elle peut être nuisible si elle pousse le chercheur à se fourvoyer comme ceux qui pendant des siècles ont cherché à résoudre la quadrature du cercle, à trouver la pierre philosophale, ou à expliquer le spectacle du ciel par les épicycles.

    2. @ Martin
      1/ Veuillez svp, comme cela a déjà été demandé à plusieurs reprises, utiliser le bouton « répondre » quand il s’agit d’un suivi de commentaire(s) précédent(s), ceci pour la clarté des débats..
      2/ La question ici n’est pas d’être optimiste ou pessimiste, mais de vérifier la plausibilité d’idées émises en effectuant un minimum de petits raisonnements/calculs basés sur les lois physiques actuellement acceptées comme justes et vraies (voir la semaine passée). Si ces idées contredisent, ou butent sur, ces lois, alors c’est de la fantaisie-fiction et donc inintéressant dans le contexte qui nous occupe ici, point. Ou alors, on s’affranchit de toute réalité et plausibilité et, comme je l’ai déjà mentionné, pourquoi alors ne pas carrément imaginer la téléportation, ce serait quand même plus pratique que des voyages dans des vaisseaux spatiaux même ultra-rapides, non 🙂 ?!

      1. Je n’utilise pas « répondre » parce que je m’adresse aussi aux autres membres de ce groupe.
        Je constate qu’aux US le spatial occupe davantage les esprits qu’en Europe. La tolérance, l’ouverture d’esprit là-bas leur permet d’accorder une importance à ce pilote qui témoigne au sénat malgré le manque de preuves. L’imaginaire leur est-il profitable ou non? Est-il utile ou pas? Vous ne pouvez pas nier que l’imagination est une partie de notre intellect donc vous ne pouvez pas la scotomiser, nier son existence à défaut de nous prouver son inutilité. Elle existe, donc elle a une utilité. La téléportation n’est qu’un sujet très limité de l’imaginaire d’aujourd’hui. L’intrication quantique est plus sérieuse et poserait un sacré problème si elle pouvait concerner une particule interne au trou noir et une particule externe. Ce qui est à évaluer c’est l’état d’esprit mis en place dans le pays, son efficacité. Les livres de fiction, les films ont une utilité sinon ils n’existeraient pas et ne seraient plus utilisés par personne et cela depuis des siècles.

        1. 1/ En quoi le bouton « répondre » restreindrait-il le texte concerné à certains membres du groupe seulement? Au contraire, il permet à tous de bien suivre la succession des commentaires-contre-commentaires. Sinon, on s’y perd quand il y a des commentaires sur d’autres sujets qui s’intercalent. Cette règle a d’ailleurs été rappelée encore tout récemment par Monsieur Brisson, qui est libre de gérer son blog comme il l’entend et d’en fixer les règles d’utilisation.
          2/ Quand on sait que l’astronautique, comme le nucléaire auparavant d’ailleurs, a été aux USA, au moins initialement, en grande partie développée par des exilés fraîchement venus d’Europe, votre impression sur la plus grande ouverture d’esprit des « Américains » qui favoriserait ce genre de développement est pour le moins discutable. Et puis, il ne s’agit nullement d’empêcher quiconque d’imaginer ce qu’il veut; il s’agit juste de soumettre ensuite ces « idées » au filtre des connaissances scientifiques pour vérifier si elles « tiennent la route » ou pas. Sans faire un minimum d’analyses et calculs, on peut imaginer ce qu’on veut (comme la possibilité d’une accélération continue par exemple, voir la semaine passée), et certains auteurs de « science »-fiction ne s’en privent pas d’ailleurs comme Stephen Baxter par exemple, par opposition à Arthur C. Clarke qui s’efforce en général de plus rester dans les limites du vraisemblable (même si ces deux auteurs ont rédigé certains ouvrages en collaboration, pas forcément et toujours pour le meilleur à mon avis d’ailleurs). Et même Clarke a reconnu qu’il s’était complètement fourvoyé pour ce qui est du calendrier des réalisations spatiales avec « 2001, l’Odyssée de l’espace » et ses suites qu’il avait voulu réaliste.

  4. Superbe texte, Monsieur Brisson, merci beaucoup.
    Nous vous savions économiste, banquier et planétologue. Nous découvrons aujourd’hui le poète. Tant par son contenu que par son style, votre article est remarquable et ça fait plaisir de voir que des scientifiques savent aussi écrire de belles choses.
    C’est vrai que, dans un autre domaine, il y avait eu aussi Henri Fabre. Lisez, par exemple, ce qu’il a écrit sur la Processionnaire du Pin.

  5. Pierre, pour ceux qui observent le ciel depuis des lustres comme les navigateurs, les bergers du désert, les explorateurs, ou astronomes, y-a-t-il eu des changements significatifs sur la position des étoiles et leur nombre, ou la carte du ciel est-elle « figée »?

    1. Bien sûr. Tout bouge autour de nous.
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      Il y a cinq facteurs qui jouent: (1) la vitesse de déplacement des étoiles, d’autant plus que la direction du déplacement est orthogonal à notre vision (un déplacement radial ou proche de radial n’est pas perceptible sauf à utiliser un spectroscope pour constater l’effet Doppler). (2) la distance puisqu’un même déplacement (distance parcourue) ne sera pas visuellement de la même ampleur si la source lumineuse est proche ou lointaine. (3) la vitesse de déplacement relative d’un astre par rapport à l’autre. L’on sait que les étoiles qui tournent autour de notre centre galactique ne tournent pas toutes à la même vitesse (il y a une vitesse moyenne mais le Soleil est parmi les étoiles rapides qui se déplacent plus vite que cette moyenne). (4) la précession des équinoxes, un cycle de 26.000 ans ; cette précession fait que le Soleil se lève avec un très lent décalage devant la suite de la douzaine de constellations qui définissent l’année (1 degré et 23 minutes par siècle). (5) la variation de l’obliquité de l’axe de rotation de la Terre (on voit les mêmes étoiles au même endroit les unes par rapport aux autres mais c’est la voute céleste qui se décale). Variation très faible car notre obliquité est stabilisée par la Lune.
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      Le résultat de notre propre (Soleil) vitesse de déplacement et de celles des autres étoiles, c’est que les étoiles les plus proches, les plus rapides et celles dont la direction est la plus proche de l’angle droit par rapport à notre vision, ont un peu bougé à l’œil nu depuis l’Antiquité mais très peu. Par contre le Nord n’est plus exactement là où il était du fait de la variation de l’inclinaison de l’axe de rotation (l’obliquité). Mais les différences sont très faibles et il faudrait se référer à l’Antiquité pour visuellement voir la différence.
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      Bien sûr, si on utilise un instrument, la vue que l’on a est différente puisqu’on raccourci la distance que l’on a par rapport à l’objet observé. Cependant encore une fois, plus un objet est lointain plus il semble immobile, même par rapport à ses « voisins » puisque ces voisins sont également très éloignés de lui et de nous (sauf exceptions comme les étoiles qui orbitent au plus près du trou noir central de la galaxie qui sont animés d’une vitesse extraordinairement élevée plus elles sont proches du trou noir, plusieurs dizaines de milliers de km/seconde avant qu’elles ne se déchirent et soient absorbées par le trou noir).

    2. Toujours dans l’idée de réhabiliter notre satellite naturel, quelque peu déprécié ici, à noter que si les étoiles ont bel et bien été extrêmement utiles, avant l’invention du GPS (!), à la navigation TERRESTRE selon leurs positions du moment, elles n’ont guère inspiré sérieusement les explorateurs à aller leur rendre visite. Contrairement à la Lune qui, elle, paraissait « à portée de main » avec ses montagnes et ses mers bien visibles (en plus d’être un luminaire bien pratique lors des déplacements nocturnes de voyageurs terrestres). La Lune a donc joué un rôle bien plus inspirant que les étoiles dans la naissance et le développement de l’idée même d’exploration spatiale, objet de ce blog. Elle a servi, et sert encore, donc bien à quelque chose.

    1. Les variations sont infimes et il y en a de deux types, celles qui sont cycliques comme la précession des équinoxes et celles qui sont irréversibles comme le déplacement relatif plus rapide d’une étoile proche par rapport à une autre. Les seconds sont très lents et on ne peut les constater que sur des milliers d’années (d’où ma référence à l’Antiquité). C’est pour cela que les anciens distinguaient les planètes (« astres errants ») des autres astres qui eux étaient apparemment toujours à la même place sur la voûte céleste.

      1. Variation très faible car notre obliquité est stabilisée par la Lune.
        – Curieux, ….. comment cela se produit-il?

        1. @chris de reyff
          from https://perso.imcce.fr/jacques-laskar/pdf/Laskar_Robutel_1993.pdf (page 610).

          Source:
          The analysis for Mars is more direct, as its rotation speed can be considered as primordial. Mars is far from the Sun and has no large satellite whose tidal interactions could have slowed it much. Ward showed that the planetary secular perturbations cause the obliquity of Mars, unlike that of the Earth, to suffer large variations of +/-10″ around its mean value 25″.

          @chris:
          Un peu complexe à comprendre pour moi, pouvez-vous résumer ce qui se passe avec l’obliquité de Mars et son impact pour y vivre? Merci.

          1. 1° Ici il ne s’agit pas de secondes d’arc (‘’), mais bien de degrés (°), soit 3600 fois plus !
            2° Pour la Terre, l’amplitude de variation de l’obliquité n’est que de plus ou moins 1,3° autour de la moyenne de 23,3° en un cycle de 41’000 ans.
            Voir ici :
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Inclinaison_de_l'axe?#Complément
            Actuellement, elle diminue de 46,8’’ par siècle et se situe 23,436°, une valeur qui va continuer à descendre jusqu’à 22°. Mais cette variation serait jusqu’à 85° si la Lune n’existait pas. Les pôles seraient exposés à des soleils quasi zénithaux.
            3° Pour Mars, dont les deux lunes sont négligeables, la variation d’obliquité est de plus ou moins 10° autour de 25,19°, mais elle peut être même de 0° à 60°, dans les phases chaotiques, c-à-d. avec de brusques sauts importants qui, eux, sont épargnés à la Terre du fait de la Lune, sauf en des points précis lorsque l’orbite de la Lune, qui s’éloigne de nous, atteindra des valeurs critiques et donc provoquera des résonances.
            4° Ce qui marque les saisons de Mars ce sont surtout les effets d’une grande excentricité de son orbite, cinq fois et demie plus grande que celle de la Terre.

          2. @Christophe de Reyff dit :
            1° Ici il ne s’agit pas de secondes d’arc (‘’)….
            – Effectivement, erreur de copy/paste depuis le PDF (mais pas vu)!

            Donc la vie sur Mars ne sera pas affectée par ces changements de l’obliquité?

          3. Attention Serge la vie martienne est toujours hypothétique (et à mon avis peu probable).
            .
            Le changement d’obliquité s’il est très marqué comme l’évoque Christophe de Reyff, peut avoir de fortes conséquences atmosphériques. En effet la glace concentrée aux pôles devient beaucoup plus exposée aux rayonnements solaires et elle fond. A partir de là, des nuages plus abondants se forment, l’atmosphère s’épaissit, il pleut, la température de sublimation de l’eau s’éloigne de son point triple et la phase liquide peut occuper une marge de températures relativement importante (entre ébullition et congélation) qui lui permet de couler dans des ruisseaux, rivières puis fleuves en surface (d’autant plus qu’elle est très salée).
            Il y a eu de nombreux épisodes comme cela dans l’histoire géologique de Mars. Mais ils durent peu, le temps que la glace se restabilise ailleurs en surface et finalement que l’obliquité de l’axe de rotation retrouve sa position « normale », car il y a beaucoup moins d’eau (sous forme de glace) sur Mars que sur Terre. Et il y en a de moins en moins car à chaque épisode, provoquée par le changement d’obliquité ou le volcanisme, une partie de l’eau atmosphérique est perdue dans l’espace (après dissociation des atomes hydrogène / oxygène par les radiations solaires).

  6. La Lune est l’astre dont les nombreux mouvements, certains très complexes, sont les mieux connus. Elle a servi de « cobaye » pour les astronomes avides de calculer le plus précisément possible les mouvements des astres (astrométrie). Sans sa présence, non seulement la vie ne se serait très certainement pas développée de la même façon (ou pas du tout ?) sur Terre et, probablement, que nous ne serions même pas là pour l’observer et scruter ses mouvements, mais, au cas où une Humanité serait quand même apparue, elle n’aurait en tout cas pas pu faire comme nous les progrès qu’on connaît en matière d’astrométrie… Les planètes sans satellites (ou, mieux, n’ayant plus de satellites), comme Mercure et Vénus (aux rotations propres très lentes, 58 jours et -243 jours, qui, s’ils en ont eu au début, les ont perdus rapidement et depuis longtemps, par collision, du fait de leurs rotations lentes inférieures aux rotations plus rapides de tout satellite), ou Mars avec deux lunes minuscules et très peu massives en comparaison avec leur planète mère (dont l’une va s’écraser sur la planète, Phobos est en orbite sous-synchrone ; et l’autre s’en éloigner, Deimos est en orbite super-synchrone), ont des comportement chaotiques, leurs obliquités pouvant varier énormément et même s’inverser (Vénus est en rotation rétrograde, -178°, d’où le signe moins dans sa période de rotation ci-dessus !).
    .
    À l’Observatoire de Paris, il y a une équipe d’astronomes, dirigée par Jacques Laskar, qui a étudié l’effet de la Lune dans l’histoire (passée et future !) de la Terre (du fait de l’éloignement progressif de la Lune de 3,8 cm par an, il y aura inévitablement des périodes dans le futur avec des résonances et donc des comportements chaotiques) et le comportement chaotique de l’obliquité des trois autres planètes. Je donne ici le lien de deux courts articles intéressants, parus en 1993 dans « Nature », dont on comprendra assez vite l’essentiel sans avoir à s’arrêter aux équations et aux calculs raffinés, les introductions et conclusions étant très parlantes :

    https://perso.imcce.fr/jacques-laskar/pdf/Laskar_Joutel_Robutel_1993.pdf

    https://perso.imcce.fr/jacques-laskar/pdf/Laskar_Robutel_1993.pdf

    1. Merci Monsieur de Reyff.
      .
      J’ai bien conscience de la chance que nous avons, nous Terriens, de disposer de la Lune ou plutôt d’un satellite naturel aussi important que la Lune relativement à notre propre masse. Avec elle, la Terre forme un couple sans doute exceptionnel pour encore de nombreux millions d’années.
      .
      Dans mon article je voulais simplement dire que les étoiles m’inspiraient davantage que la Lune mais c’est un point de vue personnel, « poétique » si vous voulez.

    1. Oui, il parait. Mais cette accélération n’est que de 4 millisecondes d’arc par an. Ce serait dû à l’évolution de la répartition de la glace en surface de la planète. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter ou se réjouir. Peut-être la Terre connaitrait-elle de telles variations si elle n’était pas stabilisée par la Lune!
      .
      On est quand même loin de ma nuit des étoiles!

      1. oui mais votre texte est sublime et riche, poetique presque religieux: mais moi je trouve notre univers extremement violent et abritant une sorte de loi de la predation universelle pour les etres vivants ce qui m effraie.

        1. Merci Niogret.
          .
          Sur la violence de l’Univers vous avez raison. Je dirais plutôt qu’il est indifférent et que nous sommes extrêmement fragiles par rapport aux forces qu’il peut déployer aveuglément.
          .
          Nous ne pouvons rien contre une supernova proche qui nous inonderait de ses rayons gamma; ni contre un énorme rocher qui proviendrait de l’extérieur de notre système solaire ou même qui aurait été déstabilisé dans un des nuages de Oort pour descendre dans notre direction; ni même contre une méga-tempête solaire qui grilleraient nos installations électriques et nous désorganiserait totalement. Et nous ne pouvons rien contre le Temps qui inexorablement permettra/forcera l’évolution de notre corps humain (dont notre cerveau) qui d’une manière ou d’une autre ne sera plus le même dans quelques dizaines de milliers d’années (pour le meilleur ou pour le pire).
          .
          Mais je ne crois pas qu’il y ait une « intention », donc de « loi de la prédation ». C’est tout aussi grave car nous ne pouvons même pas « discuter » avec le « législateur ».

  7. il y a un truc qui m ennuie avec le futur module lunaire de space x:le LEM possedait deux etages , le premier restant sur la lune lors du decollage tandis que le starship va decoller d un bloc : enorme tempete de poussieres a coup sur et possible dysfonctionnement des moteurs ?

    1. Bonjour Niogret. En effet, c’est un des points (il y en a d’autres encore malheureusement) que j’avais déjà mentionné ici pour illustrer mes doutes sur la bonne adéquation du Starship pour servir « d’ascenseur lunaire » entre orbite et sol de la Lune, ce qui n’est pas sa vocation « naturelle » par ailleurs. Mais c’est un point pour l’instant secondaire, bien que crucial à terme bien sûr; que SpaceX démontre déjà que son vaisseau « à tout faire » est bien capable d’atteindre l’orbite terrestre et de revenir ensuite se poser en un seul morceau sur sa base. On attend encore. Je rappelle à ce propos en matière de calendrier que lors de sa première présentation en 2016, le Starship, alors encore appelé ITS pour « Interplanetary Transport System », était censé faire un premier vol VERS MARS … en 2022!

  8. Oui c est sur et puis le programme est en train de prendre un grand retard. De plus il n y a plus d infos depuis plusieurs jours exeptee l annonce de la NASA concernant ARTEMIS 3 : je crains que l affaire soit annullee !
    D autant que la NASA prefere depuis des decennies les missions robotisees planetaires ou interplanetaires type VOYAGER ou CASSINI extraordinaires au demeurant. De plus la NASA se plaint du coup enome de SLS.

  9. Bonjour
    Une bonne nouvelle concernant les moteurs RAPTOR: Ils ont teste a plein regime pendant un temps long un moteur tuyere inclinee a 15 degres avec des tubulures d admission carburant -comburant flexibles et des tubulures metalliques coudees differemment.Je dois dire que depuis l essai de fin Avril je me demandais si le non allumage de certains moteurs ne pouvait pas provenir d un phenomene de cavitation lie aux conditions vibratoires extremes lors de l allumages de la totalite des moteurs.?.

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À propos de ce blog

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l’Association Planète Mars (France), économiste de formation (University of Virginia), ancien banquier d’entreprises de profession, planétologue depuis toujours

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