J’ai parlé du voyage, je vais aborder le séjour sur Mars. Nos contradicteurs (Sylvia Ekström et son mari Javier Nombela) pensent que le support vie sera trop difficile à assurer, que les radiations resteront un risque rédhibitoire, que le risque médical ne peut être accepté, que le confinement sera insupportable, que les sorties à l’extérieur des habitats seront trop compliquées et inconfortables et que le risque de ne pas pouvoir revenir sur Terre est trop important. Ce n’est évidemment pas ce que je pense.
La différence entre la Lune ou l’ISS c’est que sur Mars, outre que les minéraux y sont plus diversifiés que sur la Lune, on pourra disposer de toutes les ressources atmosphériques de la planète (beaucoup de CO2, un peu d’azote) et surtout on pourra disposer d’eau (il n’y en a pratiquement pas sur la Lune). On choisira d’ailleurs le site d’atterrissage en fonction de l’accessibilité de glace d’eau en quantité suffisante. On minera cette glace, on la transportera à l’état solide par rover à la base et on la fera se sublimer dans une serre, à l’intérieur de laquelle l’on fera remonter progressivement la température et la pression.
Pour ce qui est de la nourriture, lors des deux premières missions, on commencera, dans des bacs fabriqués par impression 3D avec des matières premières martiennes, la culture des plantes, des algues spirulines (pour leur rejet métabolique d’oxygène et leurs protéines assimilables par le corps) et l’élevage des poissons ou des crevettes. Les plantes supérieures seront cultivées par hydroponie pour ne pas gâcher les nutriments importés (mais qui seront ensuite de plus en plus produits sur place) et pour ne pas risquer la contamination par les perchlorates du sol martien (contrairement à ce qu’on voit dans le film « Seul sur Mars »). Par sécurité (pour les deux ou trois premières missions seulement), les aliments nécessaires à la survie seront toutefois importés en totalité pour les 30 mois d’absence, lyophilisés ou congelés, avec les compléments alimentaires nécessaires pour pallier les carences.
Pour ce qui est du recyclage de l’eau, des gaz atmosphériques respirables, des matières organiques, je fais confiance aux ingénieurs des équipes de MELiSSA (ESA/ESTEC) qui parviennent aujourd’hui à des résultats spectaculaires dans leurs réacteurs biologiques. Le recyclage ne sera pas total car la « boucle » ne sera pas fermée (le sera-t-elle jamais ?) mais l’avantage de se trouver sur une planète plutôt que dans un vaisseau spatial, c’est qu’on pourra se réapprovisionner en matières premières (le CO2 ou le N2 de l’atmosphère, l’eau, les sels, les métaux, le souffre, etc…). Avec l’énergie importée, on pourra transformer « beaucoup » et au moins « suffisamment ».
Il faudra se protéger des radiations mais elles seront (mesures RAD dans le cratère Gale) de moitié celles qui existent dans l’espace profond et on pourra mieux le faire puisqu’on sera dans un environnement planétaire. On ne sortira des abris qu’en cas de nécessité, pour en limiter les doses. Et dans le même esprit on utilisera autant que possible la glace d’eau (sac de glace, épais de 20 à 40 cm, servant de « pare-soleil » antiradiations devant les hublots/fenêtres des habitats) ou le régolithe (1 à 2 mètres) pour couvrir les toits, à moins que l’on trouve des cavernes aménageables. En attendant que les habitats construits en matériaux martiens soient disponibles, les astronautes resteront dans leur vaisseau spatial. Lorsqu’ils seront construits on disposera d’espaces privés aussi bien que d’espaces sociaux (dômes en verre et acier possibles jusqu’à 20 mètres de diamètre). Il n’y a aucune raison de ne pas utiliser les matières premières martiennes pour bâtir et il n’y a aucune raison de ne pas utiliser la silice martienne pour poser des hublots plus ou moins grands pour laisser passer la lumière (on se protégera des radiations avec de la glace d’eau ou des métaux lourds incorporés dans la pâte de verre).
Le risque médical est incontestable. Il y aura un ou plutôt, deux médecins parmi les astronautes (même s’ils ne sont que quatre) tant la survie de tous sera importante. Ces médecins pourront recourir à tout moment (malheureusement avec un décalage de temps) aux conseils de leurs confrères terrestres. Les médicaments importés de la Terre seront évidemment limités en quantité et en variété. Il faudra donc bien les choisir et espérer qu’ils couvriront les besoins. Il faudra certainement pratiquer quelques opérations chirurgicales et « faire avec les moyens du bord », en espérant que ces besoins ne soient pas trop graves (mais personne ne prétend que ces missions seront sans risque). A noter que sur place on pourra fabriquer toutes sortes d’instruments avec des imprimantes 3D utilisant les ressources minérales martiennes ou les éléments chimiques contenus dans l’eau ou les gaz atmosphériques.
Les sorties seront donc plus rares que sur Terre mais que l’on ne me dise pas que les résidents martiens souffriront d’enfermement sur une planète dont la surface accessible est égale à la totalité de celle de nos continents terrestres. De nos jours, qui sort de chez soi ou de son lieu de travail plus de quelques petites heures par jour, hormis bien sûr pour certains travaux « physiques » qui sur Mars pourront être largement robotisés ?
Quand on sortira, on portera des combinaisons à contre-pression mécanique (« bio-suit », en développement au MIT sous la direction de Dava Newman, la directrice du « Media Lab ») car il est vrai qu’il vaudra mieux éviter les scaphandres pressurisés à cause de leur rigidité. A noter qu’on devrait viabiliser les habitats avec une pression réduite pour éviter les trop grands écarts entre intérieur et extérieur (et donc les tensions sur les structures des habitats). Une pression de 50.000 pascals qui implique un pourcentage double d’oxygène pour les besoins humains (42%) devrait être acceptable.
La poussière, du moins celle constituée de grains à petite taille, est encore un problème. C’est non seulement parce que l’irradiance solaire est faible pendant l’hiver australe (le dégel semble être à l’origine des tempêtes planétaires périodiques, sérieuses tous les 3 ans martiens) mais aussi parce qu’il y a une atmosphère et pas d’eau liquide en surface. Cependant il ne faut pas exagérer. La poussière en suspension est quantitativement peu importante en « temps normal ». On le voit sur les photos prises par le rover Curiosity dans le cratère Gale qui permettent de voir nettement les murs du cratère dont il est distant de plusieurs dizaines de km. Donc il faudra effectivement repousser fréquemment la poussière par souffleur, de tous les équipements mobiles et des surfaces risquant de souffrir de l’abrasion. Mais ces poussières sont moins acérées que sur la Lune car il y a eu érosion sur Mars, ne serait-ce qu’éolienne. Si certaines poussières sont agressives c’est surtout du fait de leur taille et de ce qu’en raison de la sécheresse, elles ont tendances à coller. Un traitement anti-électrostatique des surfaces pourrait être utile.
Le retour sur Terre se fera avec des réservoirs remplis d’ergols (CH4 et O2) obtenus sur Mars à partir du CO2 de l’atmosphère et de l’eau locale, par réaction de Sabatier. Ce n’est pas une difficulté majeure comme l’écrit Madame Ekström. La réaction est connue, peu consommatrice d’énergie. Un seul problème à résoudre, c’est le dépoussiérage de l’air qu’il faudra concentrer par aspiration mais personne ne dit que ce sera rédhibitoire. Les réserves seront constituées au cours des 18 mois suivant l’arrivée du Starship sur Mars et donc avant l’envoi du premier vol habité qui ne partira, 26 mois après le lancement robotique précédent, qu’une fois constaté que les ergols nécessaires sont bien stockés.
L’énergie ne pourra être, raisonnablement, que d’origine nucléaire (Krusty ou Megapower quand le développement de ce dernier réacteur sera finalisé par le LANL). De tels réacteurs utilisant l’Uranium 235 ne sont pas dangereux tant que la réaction n’est pas déclenchée. Elle est ensuite pilotable/maitrisable par des réflecteurs en alumine ou en oxyde de béryllium et des barres d’arrêt en carbure de bore (puissant absorbeur de neutrons) mais d’abord par le simple fonctionnement des réacteurs. La demande d’énergie génère l’évacuation de la chaleur par des tuyaux caloporteurs remplis de sodium ou de potassium, vers des moteurs Stirling. Enfin, par sécurité, il est prévu un dispositif d’évacuation de chaleur résiduelle (par les mêmes tuyaux). Il ne faut pas que l’opinion publique soit paniquée à chaque fois que l’on parle de nucléaire. Il n’y a pas ici d’interdit religieux.
Enfin la motivation. Chez nos contradicteurs la question est « pourquoi se donner tout ce mal et prendre tous ces risques ? ». En réalité la question a le sens d’une affirmation : « ça ne vaut pas la peine de prendre tous ces risques ». Je pense tout le contraire. La recherche visant à trouver les solutions pour vivre sur Mars aura des retombées positives pour une vie sur Terre moins gaspilleuse et plus efficace sur le plan énergétique et technologique. Une présence humaine sur Mars rendrait la recherche scientifique beaucoup plus efficace (difficile à un robot de dire « donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde »).
Surmonter des difficultés, résoudre des problèmes est en soi une récompense. Albert Camus envisageait Sisyphe heureux. Il y a toujours « de ça » dans l’accomplissement d’un travail. Mais la vie de Sisyphe « n’était quand même pas très drôle ». Je pense que sur Mars il y aura d’autres satisfactions que celle de rouler un rocher, tout comme sur Terre (et partout) l’ingéniosité et le travail peuvent en procurer : dominer la nature tout en s’y adaptant, obtenir une vie plus confortable, avoir accès à des activités plus diversifiées et plus enrichissantes intellectuellement, pour soi-même et pour les siens. Considérez un canapé, le plaisir n’est pas de s’y vautrer à longueur de journée en se lamentant sur les malheurs du monde mais de pouvoir s’y assoir pour « se détendre » pour discuter ou avec un bon livre, une fois qu’on s’est bien fatigué physiquement ou intellectuellement. Enfin oui, je l’assume, je pense que répondre à l’appel de Mars c’est aussi « émotionnellement » répondre aux pulsions d’aventure et de curiosité qui habitent tout homme. Il n’y a aucune raison que ceux qui pourront se l’offrir ou ceux à qui on paiera le voyage parce qu’on aura besoin d’eux sur place en raison de leurs compétences, ne répondent pas positivement à cet appel, animés par cette motivation.
Pour terminer, que ceux qui pensent que notre civilisation est immortelle prennent le temps de sortir de leurs préoccupations quotidiennes pour réfléchir un peu plus que d’habitude. Les causes qui pourraient y mettre fin sont nombreuses et faciles à trouver (surpopulation, maladies, guerres, idéologies destructrices). Si l’implantation sur Mars « prend », nous aurons bel et bien une planète-B c’est-à-dire une chance parallèle pour l’humanité et un conservatoire pour notre civilisation.
A la lecture de ce texte, certains diront que j’ai réponse à tout. Je voudrais surtout montrer qu’à un problème il faut chercher une solution plutôt que de déclarer forfait sans essayer. Je ne dirais pas simplement comme Elon Musk « when there is the will, there is a way » qui peut paraître trop présomptueux mais “when there is the will, there can be a way” ou encore (une sorte d’anti-proverbe qui confirme le proverbe) “when there is no will, there is no way” car il y a bien sûr un parti pris négatif dans le discours de Madame Ekström.
Illustration de titre : Un vaisseau spatial pénètre dans l’atmosphère de Mars au-dessus de Valles Marineris. Crédit William Black (2015). Imaginez-vous dans ce cadre, pour moi un moment de pure beauté et de rêve !
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69 Responses
« Le bonheur est dans le pré «
Georges Brassens chantait « auprès de mon arbre, je vivais heureux… »
On trouve plein de phrases dans la littérature associant la nature et le bonheur, M. Brisson doit être l’exception qui confirme la règle associant le bonheur et le désert et même quand on se promène dans un désert sur Terre, on peut encore respirer et découvrir des êtres vivants, mais sur Mars, c’est non seulement désert, mais complètement mort …
Je suis toujours ravi de me réveiller en entendant le chant des oiseaux ( pas un enregistrement sur smartphone ) et le serais beaucoup moins d’être forcé de revêtir une combinaison intégrale pour aller faire quelques pas à l’extérieur … mais toujours heureux de m’équiper de ma tenue de plongée pour visiter les espèces sous-marines …
Je pense que M.Brisson ne doit pas se rendre compte des conditions extrêmes de la planète rouge ni du manque physique de cet environnement terrestre ! Il faudrait qu’il puisse vivre une expérience isolé de tout pour se rendre compte des bienfaits de la nature vivante naturelle …
« … mais toujours heureux de m’équiper de ma tenue de plongée pour visiter les espèces sous-marines … ». Il y de l’espoir 🙂 ! Vous reconnaissez donc pouvoir prendre plaisir à explorer un « monde » dans lequel l’être humain ne peut survivre sans « béquille » technologique (à noter d’ailleurs que la plus grande partie de notre PROPRE planète nous est inaccessible sans cela). Pour vous l’intérêt est d’observer les poissons, mais ne pouvez-vous pas imaginer que d’autres pourraient être tout aussi intéressés à découvrir un monde totalement nouveau, même s’il est essentiellement minéral (mais pas moins varié pour autant, et très différent du nôtre)?! A chacun ses centres d’intérêt, ne soyez pas sectaire!
Mais si Monsieur Giot, je me rends parfaitement compte. Mais voyez vous ce qui serait extraordinaire, ce serait recréer sur Mars des bulles de vie, même petite (une vingtaine de mètres de diamètre) avec des oiseaux et des fleurs. A Singapour, où j’ai vécu, il y a de ces grandes volières où l’homme a accès pour se promener et s’instruire et c’est un vrai bonheur d’y pénétrer en se laissant envelopper par les couleurs et les chants.
Oui, Monsieur Brisson. Dans mon commentaire précédent, j indiquais la possibilité d importer des abeilles. Imaginons du miel, des fruits et des fleurs de Mars… Pour ce qui est de la production d’énergie à partir de sources les plus martiennes possibles, on pourrait utiliser l’énergie de sublimation de la glace carbonique (en abondance sur Mars) à partir de panneaux solaires thermiques ou à partir d’une pile nucléaire de longue durée pour produire de la vapeur et de l’électricité. Selon des études, en raison de la faible pression atmospherique sur Mars, les éoliennes y seraient en moyenne 15 fois moins efficace que sur Terre…
Le thème de ce blog est le bonheur sur Mars, vaste programme. Elon Musk veut élaborer une Constitution pour Mars, conséquence logique des nouveaux peuples à vouloir disposer d’eux mêmes. Par contre, SpaceX étant une firme américaine, il est limité par le droit américain (SpaceX ne peut travailler avec les Chinois) mais aussi par le droit spacial de 1967 qui définit qu’aucune nation terrienne ne peut être propriétaire d’un objet céleste. La loi américaine de 2015 sous Obama va dans le sens du bonheur entrepreneurial spatial. Pour faire respecter les normes internationales sur Mars de manière pragmatique , je vois bien le gouvernement américain ou l’ONU envoyer un Manager Environnement, Santé, Sécurité et Sûreté spatiale qui dialoguera avec le personnel de SpaceX en temps réel sur Mars. Avec l’évolution de la technique, et par exemple l’extraction de l’hélium 3 sur la Lune et de minerais précieux dans la ceinture d’astéroïdes, chaque nouvelle colonie demandera sûrement sa reconnaissance comme État independent reconnu par la communauté internationale à travers le seul mécanisme reconnu qui est celui de l’ONU (qui peut être devra être rebaptisé Organisation des Planètes Unies…) . Ce sera à mon humble avis gagnant gagnant car même si on se place à long terme dans une optique de Mars à 1 million d’habitants, il y aura de toute façon une continuation du transfert technologique entre la Terre et Mars et vice versa et les transactions se portent mieux dans un cadre juridique reconnu. Mars pourra ainsi faire école pour ce cadre juridique, mieux que le traité Artemis bilatéral américain de la Nasa de 2020, qui couvrirait la Lune et Mars, mais que la Chine et la Russie ne reconnaissent pas actuellement.
M. Giot,
Brassens chantait aussi l’exploration et le refus des pensées étroites. La technologie spatiale nous a aidé à développer les panneaux solaires et le recyclage de l’eau et de la minimisation des, déchets. Il y aura une compétition pour introduire des plantes et insectes compatibles dans une ville martienne et pourquoi pas y introduire des oiseaux… Apporter la vie sur, Mars, quelle belle mission…
Tel Charles Fourier, M. Brisson rêve d’installer sur Mars des phalanstères qui seraient en quelque sorte une espèce de nouvelle organisation sociale d’où seraient bannies les affres de la société civile que nous connaissons ici-bas, je veux dire sur notre bonne vielle Terre : la corruption, les incivilités, les cambriolages, les meurtres, les tribunaux, les prisons, etc, car il n’y a évidemment aucune raison que ce genres de problèmes ne surviennent pas sur Mars. Il y aura évidemment aussi – pour autant que la colonisation de Mars devienne jamais une réalité – des gens honnêtes.
Aussi bien je suggère que l’on envoie sur Mars les seules personnes ayant commis des délits. L’avantage ? Nous mettons tout ce beau monde dans les fusées et hop ! Sur place, ils se débrouillent, pas besoin de gardiens. Mars sera la premièree colonie pénitentiaire de l’humanité !
Alors quoi ? Je rêve, j’affabule ? Après tout ce n’est pas plus extravagant que de mettre des oiseaux dans des dômes de matière transparente afin de permettre aux « habitants » de Mars d’évacuer leur stress…
Vous vous trompez Monsieur Sommer, je ne rêve pas d’établir sur Mars un phalanstère. Je suis bien trop attaché à l’individualisme, au libéralisme et à la propriété privée pour cela. Je pense que les problèmes d’ordre public seront très réduits au début de la colonisation. La sélection pour aller sur Mars sera telle, que je serais très étonné que ces problèmes soient importants. Par la suite, et avec les générations nées sur Mars (c’est-à-dire les personnes non sélectionnées) il faudra sans doute un système d’ordre mais c’est une autre histoire…dans laquelle je ne veux pas trop entrer car il est beaucoup trop tôt pour en parler. Ce sera conditionné par la réussite de la première implantation et ce sera l’affaire de la génération qui me suivra.
J’en viens indirectement à votre seconde proposition. Mars ne sera certainement pas une colonie pénitentiaire (du moins pendant très longtemps (voir ci-dessus). En effet Mars ne sera pas la Guyane française ou l’Australie du 19ème siècle. Il est impossible d’y vivre « de l’air du temps ». Toute présence humaine sur Mars devra être extrêmement compétente et active pour justifier sa présence. Il faudra faire fonctionner toutes sortes de machines complexes et vitales en ayant parfaite confiance à ceux qui en seront les opérateurs et le maintien en vie de tous les membres de la communauté coûtera extrêmement cher (c’est pour cela d’ailleurs que la population de robots sera très importante).
Désolé, Monsieur Sommer, votre première proposition repose sur un présupposé faux et votre seconde proposition est bien totalement extravagante.
Par contre un dôme aviaire peut effectivement permettre de libérer son stress mais surtout une volière peut être une diversification de protéines pour l’alimentation (œufs et volatiles), tout autant qu’un lieu d’étude (comportement des oiseaux et des insectes en pesanteur réduite, absence de phases lunaires, évolution possible des comportements innés résultant de ces faits?).
Cher Monsieur Brisson,
Je vous rejoins entièrement sur la qualification et l’autodiscipline des premiers arrivant sur Mars. Je pense qu’un Manager Environnement, Santé, Sécurité et Sûreté, mandaté par le gouvernement américain ou l’ONU pour aider le personnel de Spacex est suffisant.
Je pense aussi qu’une sélection de spécimens aviaires et d’insectes de type abeilles sera important pour ajouter au bonheur et à la subsistance sur Mars. Aussi, quand des enfants naîtront sur Mars, le fait d’avoir des fleurs, des insectes et des oiseaux aideront à la compréhension de la vie sur Terre et les stimulerons d’autant plus intellectuellement.
Je me réjouis d’entendre votre débat du 15 avril avec l’astronome genevoise.
Aussi, pour tirer un enseignement du passé, les personnes des programmes spatiaux depuis les années 60 étant des êtres d’exception, on a, à ma connaissance, enregistré qu’un seul acte de délinquance (un virement bancaire frauduleux depuis l’ISS). Je suis certain que les premiers colons sur Mars seront triés sur le volet, avec des critères adaptés en plus des critères financiers, et un entraînement adéquat. Ces personnes seront certainement polyvalentes. Si on part sur l’idée de 100 colons, la Nasa, les États-Unis ou l’ONU payera sûrement un Manager Environment, Santé, Sécurité et Sûreté, qui combinera des compétences de gestionnaire, d’ingénieur et de psychologue pour aider à la cohésion. Si on part sur l’idée de 10 colons seulement (ce qui serait déjà une performance pilote grandiose pour une colonie extra-terrestre autosuffisance), le mode d’interaction humaine serait similaire au début à celui de l’ISS qui a démontré son succès dans la cohabitation de différentes nationalités et spécialistes. De plus, je suis certain que le personnel de SpaceX recevra tellement de mandats d’expériences scientifiques, en plus de bâtir l’habitat martien pour les expéditions suivantes, que le travail sera tellement prenant et, la survie de tous dépendant de chacun, que toute velléité de délinquance s’évaporera dans la psyché. L’initiative et l’ingéniosité individuelle seront valorisées, dans le respect des ressources limitées de la colonie. Cette nouvelle écologie nous donnera des enseignements pour la Terre et les progrès scientifiques sur Terre énergies, écologie industrielle, valorisations, recyclages et réutilisation aideront la future colonie martienne. Le bonheur est dans la réalisation concrète.
« Ces médecins pourront recourir à tout moment (malheureusement avec un décalage de temps) aux conseils de leurs confrères terrestres ». Mieux encore, comme Arthur C. Clarke l’a évoqué dans l’un de ses romans d’anticipation, étant donné qu’aucun médecin ne saurait être spécialiste dans tous les domaines de la médecine le (ou les) médecin(s) en question pourra(ient) être assisté(s) par un « robot médical » ayant dans sa mémoire l’ensemble des connaissances nécessaires, et pouvant également être reprogrammé à distance au besoin, capable même de procéder à des interventions chirurgicales délicates (sous surveillance humaine par sécurité).
Il faudra très vite, sur Mars, disposer de data centers. Ceci dit ces data centers entreposeront les connaissances accumulées et il faudra savoir les utiliser. Seul quelqu’un de suffisamment formé, un professionnel, pourra savoir ce qui convient à chaque cas particulier, d’où l’intérêt de disposer de médecin(s) sur place.
J’ai bien précisé que le « robot médical » travaillerait avec le (ou les) médecin(s) sur place et sous leur surveillance. Mais il faut voir que pour certaines interventions chirurgicales délicates, il faut à un médecin humain une longue pratique pour les réaliser sans (trop de) risques pour le patient. Un « robot médical » bien programmé (éventuellement, reprogrammé pour un cas particulier) pourrait les réaliser toutes avec une précision inégalable. Cela a déjà été réalisé sur Terre.
Alors, là, monsieur PIERRE-ANDRÉ HALDI, je vais aller plus loin que vous, ayant été récemment victime d’une erreur médicale. Au moment où je vous parle il est criminel que nos dirigeants ne mettent pas en œuvre ces logiciels de diagnostic qui existent déjà, sont supérieurs à l’esprit humain dans la mise en évidence des maladies. Vu le très grand nombre des maux qui peuvent nous atteindre dont certains qui n’affectent que deux ou trois individus au monde, vu aussi les différences entre les systèmes immunitaires, les histoires personnelles, les caractéristiques génétiques… une médecine digne de ce nom exige que l’on s’organise dans une extrême diversité, qu’aucun esprit humain ne peut assumer. Il est d’ore et déjà prouvé que des logiciels de diagnostic existants ont plus d’efficacité dans la découverte du mal dont on souffre (domaine de la pneumologie, par exemple). Ces programmes comme les ordinateurs qui jouent aux échecs, battent les hommes. Et il n’y a pas de quoi s’en inquiéter. Au contraire, l’ordinateur est déjà le moyen pour notre espèce d’atteindre une plus grande puissance, c’est une prothèse pour notre intelligence si faible. Bon, c’est aussi une question de gros sous car il faut des machines très puissantes. Mais je verrais bien une organisation fondée sur des centraux dialoguant avec les ordis des médecins pour les épauler donnant enfin une meilleure ambiance aux urgences. Pour ce qui est de Mars, je pense comme monsieur Brisson qu’on y vivra. On y pense trop pour ne pas le faire et cela depuis trop longtemps. Peut-être qu’on y sera contraint par une catastrophe ou l’attrait de l’aventure ou le besoin d’un exutoire pour ne pas se taper dessus, peut-être en 2024 ou en 2037 ou dans beaucoup, beaucoup plus de temps. Mais on s’y acharnera. Hum, “when there is the will, there can be a way”. Seriez-vous en train de perdre la foi? “can be” suggère « p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non ». Et même le problème du temps de voyage exposé fortement aux rayons cosmiques préoccupe beaucoup d’esprits. Voyez « Antimatter rocket » sur Wikipedia et les écrits de Claude Deutsch qui était à Saclay et dont le pdf intégral semble avoir disparu d’internet. Le jour où on pourra aller vite sur Mars, on s’y rendra avec beaucoup plus de conviction.
J’ai beaucoup aimé les déserts, mais aussi le monde minéral alpin. Votre illustration de titre est attirante, me rappelle des souvenirs et serait presqu’une invitation. Les logiciels d’aide au diagnostic sont de bons outils, mais l’usage est facilité si l’on bénéficie d’une formation et d’une expérience médicale.
Comme exemples de ce que certains humains (certes un peu exceptionnels) sont capables et d’accord de supporter pendant six mois ou plus, outre les projets de simulations de vie en circuit fermé (Biosphere 2), et les stations spatiales russes (Mir 1 et 2), chinoises (Tiangong 1 et 2), et internationale (ISS), sont les bases en Antartique et au Groenland, et les sous-marins nucléaires. Les prisons et camps de concentrations offrent des autres exemples de ce que des humains, là non-volontaires, sont néanmoins capables d’endurer en ce qui concerne l’ennui, les privations et mauvais traitements pendant des années, des décennies.
L’erreur de plusieurs est de penser que tous les humains ont les mêmes goûts, aspirations et capacités que ce qu’ils ou elles connaissent. C’est le propre de compréhensions binaires ou tronquées de notre condition. La réalité est qu’au contraire, les humains, comme le vivant en général, sont extrêmement divers pour une bonne raison: la variabilité dans l’espèce assure un avantage de survie.
Ainsi une bonne compréhension de la nature et de notre condition nous invite à consacrer une petite partie de nos ressources à explorer l’inconnu, sans se fixer de barrières à priori. Ignorer cette stratégie de survie nous rend plus vulnérables sur le long terme. Explorer Mars va bien dans le sens d’explorer l’inconnu. La seule discussion et de savoir quand l’opportunité sera favorable par rapport à d’autres inconnus ou défis en compétition. Sur l’exemple des missions Apollo sur la Lune, on peut s’attendre à ce que même si une expérience de colonisation martienne échouait, les efforts consacrés rapporteraient sur quelques décennies un multiple de l’investissement, pour la simple raison que le projet martien présente différents défis majeurs nouveaux, comme bien décrits dans ce blog.
M. Pfenniger,
Oui, grâce aux frères Wright, à leurs prédécesseurs et compétiteurs, nous volons. Grâce à Musk et ses prédécesseurs américains, russes et allemands, nous irons sur Mars. Et si les Chinois, les Japonais, la Péninsule Arabe et les Indiens veulent faire compétition pour aller sur Mars, tant mieux.
C’est exactement cela. Comme l’Amérique en son temps, Mars peut redonner, par l’émulation qu’elle générera, de la vigueur à notre déjà vieille civilisation technologique.
Grâce à Musk, l’orbite basse terrestre est déjà fortement polluée, et le sera davantage encore. Ça c’est une certitude. Le voyage pour mars, peut-être, si les administrations américaines actuelles et à venir continuent à injecter les liquidités.
Votre commentaire n’est pas clair du tout. Je partage comme vous le regret qu’Elon Musk poursuive son entreprise Starlink qui implique beaucoup trop de satellites en orbite basse. Mais je ne comprends pas du tout ce que vous voulez dire ensuite. Quelles liquidités sont injectées, où, pour faire quoi?! L’administration américaine ne subventionne pas Elon Musk, elle le paie pour des services rendus, à un prix convenu entre eux dans le cadre d’appels d’offres. Il n’y a pas de subvention versée pour aller sur Mars.
Les capitaux pour une colonie martienne seront probablement et principalement privés avec des fonds publics de différentes nations pour la recherche sur place. On peut très bien envisager SpaceX de vendre des espaces et des places pour des scientifiques de l’Agence Spatiale Européenne. Par contre, contrairement aux affirmations d’Elon Musk, l’exploration martienne sera soumise au droit terrien. Le droit spatial international Onusien de 1967 sera sûrement révisé pour permettre un plus grand entrepreneurship spatial. La loi américaine de 2015 sur l’entrepreneurship spatial votée sous Obama va dans le bonne direction et le responsable légal de l’Agence Spatiale Européenne pense que cela va forcer les autres pays à se positionner.
Tout à fait d’accord avec vous sur la rentabilisation des investissements sur Mars. La vente de facilités « vivables » sur Mars sera la source principale de revenus.
Par contre, je ne vous suis pas sur la législation et son application. Il y a les textes et la pratique. Les contraintes environnementales et la sécurité prévaudront sur toute autre considération et le règlement intérieur de la base, fixé en raison de ces contraintes incontournables, sera le droit local, que cela plaise ou non aux Terriens en général et à l’ONU en particulier. Par ailleurs, les Terriens n’auront aucun moyen de faire respecter leurs règles si elles ne sont pas conformes aux nécessités locales. Qui serait chargé de « l’enforcement »?
Cher Monsieur Brisson,
Je ne veux pas polémiquer sur l’importance des contraintes environnementales et technologiques martiennes pour établir un cadre juridique adapté car en cela je suis parfaitement d’accord. Elon Musk prépare une Constitution martienne et bien lui fasse, il vaut mieux être prévoyant. Par contre, Spacex étant une entreprise américaine, elle aura le plus et le moins du droit américain et onusien. Le plus est l’entrepreneurship spatial par loi de 2015 sous Obama et la traité Artemis de 2020 sous Trump. Le moins est l’impossibilité de coopérer avec les Chinois (pour l’instant) et le traité onusien de 1967 qui, s’il admet la paix dans l’espace, n’encourage pas la propriété. Au sujet de l' »enforcement », on peut envisager que le gouvernement américain pourrait envoyer un Manager Environnement, Santé, Sécurité et Sûreté (passager et colon payant), en charge de vérifier le respect des lois et des normes en temps réel avec le personnel de SpaceX de manière évolutive, tout comme notre police et nos services de l’environnement et de l’hygiène en Suisse. Il y a un précédent historique: en même temps que la Compagnie des Indes Occidentales envoyait des colons en Nouvelle France (Canada), l’intendant sur place à Québec s’assurait du respect des normes françaises adaptées pour les colons. Voici un lien d’un spécialiste du droit spatial du Luxembourg qui démontre l’intérêt de SpaceX de suivre le droit international … https://spacenews.com/op-ed-no-mars-is-not-a-free-planet-no-matter-what-spacex-says/
Cher Monsieur Brisson,
Comme dernier commentaire sur le droit spatial, je le vois comme le droit de l’ ingénieur, évolutif avec la technique, couplé au droit international qui permet l’autonomie des nouveaux États. Elon Musk a intérêt de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, de manière à ce que sa future Constitution martienne puisse être facilement reconnue par l’ONU quand l’établissement martien sera fait. De plus, si une base SpaceX est en difficulté et une base chinoise est à côté ou vice versa, je doute que toutes les lois sur Terre empêcheront la simple solidarité humaine de porter secours à l’autre base et ici bien sûr je vous rejoins.
Merci Monsieur Brisson pour toutes ces hypothèses. Je pense aussi que les cultures hydroponiques et les pisciculture seront des éléments pour maintenir un habitat durable, même s’il existe actuellement des expériences de cultivation avec des simili sols martiens. On peut beaucoup apprendre de l’écologie des villes, où des producteurs en Hollande et à Detroit par exemples créent des circuits courts entre la production de nourriture en ville et les consommateurs. Je pense qu’il y aura, en plus de l’autosuffisance alimentaire, une satisfaction que l’être humain puisse créer une vie végétale et animale sur une autre planète et la regarde se développer. Plus tard, on pourra envisager tout un écosystème dans un canyon pilote de Mars avec protection des UVs et importer des abeilles pour la pollinisation, des cultures fruitières dont les tomates (faciles en hydroponie) qui ont un bon rendement de production de fruits et d’oxygène, etc.
Bien. Nous voilà au courant ! Vous n’avez omis aucun aspect de toutes les difficultés qui attendent les « colonisateurs » de la planète Mars (je mets de guillemets à colonisateurs, car enfin on n’est jamais sûr de rien !). Tout y est et il n’y a pas un seul problème technique auquel vous n’êtes pas en mesure de proposer une solution appropriée. Je ne vais donc pas me mesurer à vous sur ce terrain, car je n’en ai ni l’envie ni les compétences. Je crois d’ailleurs avoir déjà dit que je ne contestais nullement le fait que l’homme (Pardon, l’humain sinon je vais me faire rappeler à l’ordre par certains milieux) l’humain donc posera ses deux pieds sur la planète Mars. Question de temps ! Des missions scientifiques – probablement risquées – pourquoi pas ? Elles nous aideront à mieux connaître l’univers. Un petit frisson pour quelques millionnaires qui croient que le bonheur est plutôt dans le régolithe que dans le pré, je ne peux, ma foi, pas aller contre ! Ce qui m’amène à parler bonheur puisque vous suggérez vous-même que l’humain pourra être heureux sur Mars. Vous n’en dites cependant pas grand chose de ce bonheur « à la martienne ». Franchement qu’est-ce qui pourrait pousser une personne un tant soit peu raisonnable à quitter la Terre pour Mars et d’y demeurer ? Et c’est justement ce que vos contradicteurs comme vous les appelez essaient de dire : nous ne vivrons pas sur Mars ni ailleurs. Y aller certes, y vivre non ! Alors, affublé d’une combinaison – légère ou non, confortable ou pas trop – j’imagine le touriste martien s’exclamer : tiens je ferais bien une ballade en forêt et ensuite j’irai à la piscine et je terminerai la soirée par un repas gastronomique (On est millionnaire ou on ne l’est pas !). A part l’alpinisme et la spéléologie, je ne vois guère d’activités qui pourraient s’exercer librement sur la planète rouge.
Cela dit, je ne vous conteste pas le droit d’avoir des solutions avant même d’avoir posé les problèmes. Il me semble toutefois que l’on n’est plus dans le domaine de la science, à moins qu’elle soit une fiction, mais dans celui du rêve, voire du délire.
Bref, faut-il vraiment que nous apportions sur Mars l’ensemble de nos problèmes terriens avec l’illusion qu’ils se résoudront parce qu’on aura changé de planète ? Que non point, bien sûr.
Vous savez quoi, M. Brisson ? Je crois que vous êtes un rêveur, éveillé certes, mais rêveur quand même. C’est sans doute la raison pour laquelle on ne peut pas vous en vouloir.
Bien à vous
Merci de ne pas m’en vouloir, cher Monsieur Sommer, c’est le début de la sympathie!
Je ne pense pas que l’on résoudrait ses problèmes en changeant de planète (on les garde comme les baleines leurs balanes incrustées dans la peau), je crois qu’on se donnerait une possibilité de s’enrichir (au moins intellectuellement) et de jouir davantage de la vie. Il est clair que vous ne voyez pas que s’établir « ailleurs » donnerait à l’humanité une autre dimension et « décuplerait » nos possibilités, mais chacun selon ses moyens et, comme vous le dites, oui je suis un rêveur. C’est pour cela que je suis sensible au magnifique paysage de William Blake chois pour l’illustration de cet article. Oui, j’adorerais pouvoir me promener dans le fond de Valles Marineris et admirer très loin dans le ciel le passage d’un météore ou d’un vaisseau spatial. Je l’adorerais, que ce soit en scaphandre ou non (en l’occurrence, il vaudrait mieux avoir un scaphandre!) mais je crois que pouvoir affronter cet environnement à la fois hostile et magnifique avec des moyens technologiques prodigieux, serait une grande partie du plaisir.
Il y a sans doute des choses que vous ne pouvez pas comprendre parce qu’elles sont du domaine de l’émotionnel et nous différons beaucoup sur ce plan entre êtres humains. Mais d’autres personnes pensent comme moi et c’est le principal.
Contrairement à ce que vous pensez et écrivez, j’ai tout à fait conscience des problèmes car je prétends être un rêveur qui a les pieds sur Terre. Ils sont très clairement posés ces problèmes et j’ai tout à fait conscience qu’ils ne sont pas complètement solutionnés. Ils le sont presque et c’est la toute la différence entre la science et la science-fiction. La science construit sur l’existant, la science-fiction fait un saut au dessus du vide. Quant on parle de s’établir sur Mars, on est aujourd’hui dans la science, on n’est plus dans la science-fiction. Le prétendre serait affirmer que seul l’existant est possible alors qu’un des objets de la science et de le faire évoluer.
« Je crois que vous êtes un rêveur, éveillé certes, mais rêveur quand même ». Eh bien, il y en a alors pas mal sur cette Terre de ces « rêveurs »! Prenez déjà les milliers de personnes qui aujourd’hui travaillent (avec enthousiasme!) à développer concrètement les moyens de se rendre sur la planète rouge, … et y vivre.
Et puis, regardez aussi l’histoire de l’humanité, on y trouve quantité d’exemples de « rêveurs » (pour bien de leurs contemporains) qui ont été précisément envers et contre tout (et tous!) au bout de leurs rêves et fait ainsi avancer les sciences et techniques.
Maintenant, si vous êtes de ceux qui préfèrent « avancer » la tête dans le guidon … 🙂 !
@Michel Sommer. Encore des a prioris.
Qui vous dit que les personnes les plus intéressées pour aller vivre sur Mars seront uniquement des millionnaires avides de sensations fortes ?
Dites-moi combien de millionnaires sont partis s’installer en Amérique lors des premières décennies qui ont suivi la découverte de ce continent ? Pareil pour l’Australie.
L’histoire nous dit que les premiers à fouler une nouvelle terre sont les soldats et les scientifiques. Ensuite suivent les aventuriers, les exclus des sociétés d’origine et les employés des entreprises qui ont des intérêts sur cette nouvelle terre.
Le prix aller vers Mars coutera une fortune me direz-vous. Que coutait le prix d’un aller simple vers les Amériques il y a 200 ans ? A mettre en rapport avec le salaire de l’époque.
L’histoire nous montre que ceux qui partent vers de nouvelles contrées sont ceux qui veulent quitter les société d’origine où ils sont exclus, marginalisés ou emprisonnés dans un statut qui ne leur convient pas.
Si la vie sur Mars n’est aussi simple que celle dans une Amérique sauvage, notamment du point de vue de l’autonomie, il est fort à parier que des groupes d’être humains vont se former pour permettre l’envoi de personnes et un soutien de base pour démarrrer leur vie sur Mars.
Saviez-vous que des entreprises lucratives d’émigration se sont créées pour envoyer des Suisses vers les Amériques au cours du XIXème siècle ? Pourquoi cela serait-il inimaginable au XXIème siècle ?
La conquête de MArs n’est pas un rêve purement spéculatif, car l’histoire humaine nous a déjà montré ce qui pourrait se passer en cas de nouvelles terres à « coloniser ». Il faut disposer de certains éléments fondamentaux, mais une fois que les bases sont posées, on peut s’en autre tirer des parallèles entre le passé et l’avenir.
Excellente réponse de C Rerat à Michel Sommer. Le transport vers Mars sera cher et le restera très longtemps mais Mars aura besoin de compétences, d’esprit d’entreprise et d’esprit d’aventure. Les personnes, entreprises, agences disposant des ressources financières suffisantes payeront des voyages et des séjours à ces personnes, indispensables, qu’elles disposent ou non des ressources suffisantes. Cela n’exclut pas que quelques personnes riches se payent des séjours sans objectif particulier autre que leur « bon plaisir ». C’est tant mieux car elles permettront d’alimenter positivement l’économie locale mais elles ne pourront pas être très nombreuses car il faudra toujours faire fonctionner la Base.
Bonsoir Monsieur. J’entends bien, après tout, pourquoi ne pas envisager de vivre sur Mars ? Mais la vraie question, c’est qui ? Et combien d’Humains ? La vérité, elle est sous-tendue par la question : seuls quelques riches aisés s’enfuiront – il s’agit bien de s’enfuir – de la Terre et partiront sur Mars, où ils auront construit une colonie toute équipée avec leur argent (ou celui détourné du fisc, mais c’est un peu pareil, souvent), vers une société qui hésitera entre la décadence orgiaque et le fascisme… Et ils laisseront l’Humanité se dépatouiller sur Terre. Bon, cela dit, ça ne changera pas vraiment d’aujourd’hui…
Je ne suis pas du tout d’accord avec vos considérations socialistes (et sans doute communistes).
Il est évident que les riches ont plus d’argent que les pauvres mais ce n’est pas en appauvrissant les « riches » que vous aurez moins de pauvres, vous aurez tout simplement des personnes qui gereront l’argent de tous pour leur satisfaction personnelle en prétendant que ce n’est pas pour eux. Et l’expérience a montré (en URSS ou en France contemporaine) que pour les « pauvres » le socialisme « ça ne marche pas » car il demotive et deresponsabilise. En fait le socialisme c’est le triomphe de l’envie et la misère pour tous.
Par ailleurs tous les « riches » ne sont pas des salops, ni des fascistes et ils ne se complaisent pas forcément dans la luxure. Quelle vision du monde simpliste et donc fausse! On vous sent animé par la rancœur et par la haine.
Ce sera peut-être une élite (non seulement de l’argent mais aussi, et davantage, de la connaissance et de la capacité) qui partira pour Mars mais si son implantation réussi, elle pourra être une seconde chance pour l’humanité toute entière, surtout si la Terre tombe dans un communisme généralisé.
M. Brisson, je pense que le meilleur modèle pour l’exploration martienne est un partenariat public-privé, tel qu’il se produit actuellement avec les fusées de Musk vers lSS. Avez-vous vu l excellente série Mars sur National Geographic ? On y montrait les possibles frictions entre la bureaucratie publique et le far West privé sur une première colonie martienne et la collaboration ultime entre les deux cultures afin de survivre tout simplement.
Cher Monsieur, je ne sais pas si on peut parler de partenariat public/privé dans le cas de la desserte de l’ISS par SpaceX. La NASA a lancé un appel d’offres et SpaceX l’a remporté, en concurrence avec d’autres sociétés. SpaceX est un fournisseur privé ne jouissant d’aucun privilège particulier.
Cher Monsieur Brisson,
Il est juste de noter qu’il n’y a aucun privilège particulier pour les contrats actuels entre SpaceX et la NASA. Pour être plus précis, la fusée Dragon a bénéficié (comme ses concurrents) de l’expertise publique du programme COTS de la NASA. Le partenariat entre la recherche, les fonds et les infrastructures aérospatiales publiques et les entrepreneurs privés reste d actualité, comme au début de l’aviation, comme pour Airbus ou Bombardier actuellement, etc … Que Musk (ou d’autres) bâtissent les meilleures fusées, bien, mais tôt ou tard se posera la question de la gestion des infrastructures d’une ville martienne et de la démocratie, avec le gouvernement qu’ils se doteront en relation avec les Nations Unies comme on parle d’établissement permanent …
Cher Monsieur. J’ai traité ce sujet de l’administration de la colonie martienne plusieurs fois dans ce blog (notamment le 16 03 19, voir le lien dans l’index en fin d’article).
Comme je pense que l’installation de l’homme sur Mars sera une entreprise commerciale (à mon avis, sa seule chance de pérennité), j’aime à comparer l’entreprise martienne à ce qu’ont été les Compagnies des Indes, avec un bémol. Ce bémol ce sera le droit des individus « expatriés » ou les descendants (qui n’existaient que très peu dans les établissementsdu 18eme siecle). Ce droit devrait se concilier avec celui, légitime, des investisseurs.
En tout cas pendant très longtemps, ils ne seront pas indépendants car ils n’en auront pas les moyens.
Cher Monsieur,
Je vous remercie de votre réponse et ai lu le lieu sur le blog de 2019 (organisation martienne proposée) avec assiduité et plaisir. Effectivement, les responsabilités y sont bien définies. Pour les Companies des Indes Occidentales et Orientales, sponsorisées par le Ministre Colbert, si elles ont été des échecs commerciaux en fin de compte, elles ont été un succès POLITIQUE pour la colonisation française au Canada et pour l’influence française en Asie. Les pays sponsors par leurs agences spatiales de cette nouvelle compagnie des Indes seraient à mon avis les grands gagnants… Les États Unis, l’Europe, la Russie et la Chine vondront y placer leurs pions… Il suffit de voir la nouvelle concurrence pour une station orbitale autour de la Lune… Joyeuses Pâques.
La concurrence et la sélection des meilleurs, c’est l’histoire de la vie (des virus comme des hommes).
Joyeuses Pâques à vous!
Monsieur Brisson,
il vaut mieux que vous restiez dans votre domaine scientifique dans lequel vous excellez.
Car, votre vision du monde et du socialisme est aussi très simpliste.
Merci Nicolas de votre commentaire.
Je ne pense pas que ma vision du monde et du socialisme soit très simpliste. Je suis économiste, libéral, de l’école de Chicago et je considère que les socialistes, notamment européens, ont une vision non seulement simpliste mais totalement fausse du des rapports économiques.
@Laurent Epailly: Je pense que pendant longtemps, les compétences seront plus importantes pour la sélection des humains qui seront envoyés sur Mars que l’état de leur portefeuille :-)! L’argent n’achète (heureusement) pas tout!
Quant au type de société qui à terme pourrait être mis en place sur la planète rouge, personne n’en sait rien aujourd’hui! Les modèles « terriens » ont peu de chance de fonctionner dans cet environnement totalement différent, ne serait-ce que parce que même les ressources les plus vitales (l’air que l’on respire par exemple) ne seront pas naturellement à disposition. Imagine-t-on ce à quoi pourrait conduire une « capitalisation » de cet type de ressource par une société privée! Là encore, comme dans d’autres domaines, Mars sera un laboratoire pour expérimenter des formes d’organisation innovantes. Nécessité fait loi! Vu l’éloignement de la Terre, on peut parier que les futurs « Martiens » détermineront en fin de compte eux-mêmes leur organisation sociale et ne se la laisseront pas imposer par des « bureaucrates » éloignés de centaines de millions de kilomètres (voir ce qui s’est passé déjà à l’époque aux Amérique)!
Oui Monsieur Haldi,
Les membres de la première ville martienne devront définir leur mode d organisation pour gérer au mieux leur survie. Serait-ce une démocratie participative avec le faible nombres d’habitants ou une démocratie élitiste de techniciens à la Platon ? Par contre, les relations diplomatiques avec la Terre resteront d’actualité. Même George Washington a du composer avec l’ influence des puissances européennes pour affirmer le nouveau caractère des États-Unis…
Je doute qu’il y ait jamais un gros risque de voir une « flotte d’intervention spatiale » venir remettre à l’ordre les futurs « colons » martiens 🙂 ! Ceci dit, je me plaçais dans l’optique « d’après demain » où existera une véritable colonie humaine sur la planète rouge, de plusieurs milliers, dizaines de milliers, voire centaines de milliers d’individus (comme Monsieur Brisson, je ne crois guère que celle-ci pourra atteindre ou dépasser le million comme le voudrait Elon Musk). Celle-ci sera donc forcément (au moins très largement) autonome car il paraît difficile de devoir ravitailler en biens essentiels depuis la Terre un aussi grand nombre de personnes.
Je pense que la colonie martienne développée (celle de plusieurs dizaines de milliers de personnes) sera forcément autonome parce qu’il serait trop risqué techniquement de dépendre de la Terre, parce que le transport interplanétaire coutera toujours cher et parce qu’il faudra bien vivre quoi qu’il arrive, entre les fenêtres de lancements depuis la Terre.
Dans ma réponse précédente je pensais plutôt aux premières années (colonie de 1000 à 10.000 habitants) où la dépendance à la Terre sera très forte mais pendant laquelle, il faudra à tout prix, pour les raisons évoquées ci-dessus, aller vers l’autonomie (ce besoin n’a rien à voir avec la politique).
J’ajouterai que pendant longtemps, compte tenue d’une profitabilité faible (compte tenu des coûts à couvrir) les résidents martiens générant leurs propres ressources, devront prendre en compte l’amortissement des sommes investies pendant au moins une trentaine d’années par les Terriens pour lancer la Colonie sans pouvoir espérer rien de substantiel en retour.
Cher Monsieur Haldi,
Je ne pensais pas à une flottille spatiale 🙂 mais par exemple à la possibilité d’une ville martienne concurrente chinoise ou russe pour rivaliser la ville ou colonie martienne de Musk americo-européenne ou des influences des différentes agences spatiales dans la communauté de Musk… Joyeuses Pâques…
@ F. Donneur: J’ai parlé de la « flotte d’intervention » (sous-entendu « terrestre ») pour faire l’analogie avec votre référence au fait que George Washington avait dû composer avec l’influence des puissances européennes = les puissances terrestres dans le cas martien. Les puissances européennes avaient les moyens d’intervenir militairement sur le continent américain, ce ne sera guère possible pour les puissances terrestres vis-à-vis d’une éventuelle « colonie martienne récalcitrante » 🙂 ! Et je ne crois pas non plus à une éventuelle « guerre de cités concurrentes » russes, chinoises, etc., sur Mars à l’horizon de temps considéré. L’appartenance terrestre d’origine ne comptera plus guère, si même elle n’aura pas été totalement oubliée.
Merci Monsieur Haldi de votre réponse.
Ayant vécu longtemps au Canada et ayant comme père un professeur de relations internationales, je ne sous-estime pas l’influence des puissances d’origines pour la nouvelle colonie. Au Canada, les rivalités entre francophones et anglophones perdurent depuis plus de deux siècles même si les citoyens se définissent en majorité comme Canadiens… en Suisse, nous connaissons bien notre attachement local et linguistique versus national. Effectivement, les conditions de pesanteur et climatiques forgeront, en plus de la nouvelle entité culturelle, un Homo Martius nouveau mais les références culturelles à la Terre (avec ses plus et ses moins) resteront à mon humble avis tout comme la compétition idéologique pour l’espace entre deux modèles de société totalement différents, celle du monde libre des démocraties et celle totalitaire du communisme chinois. Je suis enthousiaste pour l’exploration spatiale et la compétition technologique qu’elle entraîne mais par contre il y a une vigilance à avoir sur la compétition idéologique. Il y aura bien sûr une volonté naturelle et évolutive des « martiens » de s’affranchir de la tutelle terrienne pour créer une nouvelle société et je vous rejoins.
Merci cher Monsieur Haldi de vos commentaires,
Pour faire bref, en horizon de temps court, il y aura forcément une concurrence entre une base martienne américano-canado-europénne-japonaise-indienne qui suit les accords d’Artemis de 2020 versus une base chinoise car le droit américain interdit le travail spatial avec les chinois et le droit terrien s’applique sur Mars contrairement à ce que pense Elon Musk. En horizon de temps long, on espère voir l’autosuffisance martienne et donc l’indépendance…restera à voir s’il y aura une seul pays martien ou deux ou trois, dépendant de l’évolution des bases martiennes et des politiques internes.
Quelles jolies maisons imaginées par l’artiste qui a peint un quartier d’habitation sur Mars ! L’architecte qui voudrait créer quelque chose de semblable dans la campagne vaudoise se heurterait certainement à d’interminables obstacles administratifs et devrait renoncer à son projet, alors que s’il avait son bureau sur Mars il serait félicité d’avoir réussi à faire émerger du sol ou des montagnes des logements à petites fenêtres arrondies, garantis Made in Here. Pourquoi ne pas réaliser cela à Genève, qui manque de surfaces sur lesquelles on continue à « poser » des immeubles ressemblant à des briques géantes entre lesquelles on se faufile ? Le Salève ! Cette falaise qui ressemble à une erreur de la nature pourrait enfin s’inclure dans le paysage, il suffirait de creuser des galeries horizontales et verticales, et y faire circuler des machines mangeuses de roche pour ouvrir des espaces entre les couloirs. Nous aurions de magnifiques appartements éclairés par des puits de lumière tapissés de miroirs, et même un grand jardin collectif sur le toit ! Et puis la partie la plus intérieure du Salève pourrait être réservée aux centres commerciaux qui déjà maintenant sont sans fenêtres, mais quand même construits au-dessus du sol. La surface de pierre éclairée directement par le soleil serait le lieu où nous passerions notre temps d’éveil, et plus vers le centre le terrier où s’endormir.
Je n’oublie pas que le sujet, c’est Mars. Je pense que la nouvelle vie humaine sur cette planète sera un enseignement précieux pour les habitants de la Terre. Chaque personne sur Mars travaillera à ce qu’il y a de plus essentiel, sera heureuse de partager ses motivations avec les autres, ce sera véritablement pour vivre et certainement pas sans plaisir. Ici sur Terre, nous nous égarons si facilement. Mars, chose sérieuse, fait beaucoup rêver et ne décevra pas.
Si douze mois de confinement ont décuplé, selon la presse, le nombre de consultations chez les psychologues pour causes de déprime, mal-être, anxiété et autres, sans compter la prolifération des cas de violence conjugale, de burn-out, d’actes de vandalisme et d’agressions en tous genres dans les sociétés les plus policées, ici sur Terre, qu’en sera-t-il de l’équilibre mental des futurs martionautes appelés à vivre reclus ensemble pendant trois fois plus de temps (soit les trente-six mois requis pour le voyage aller-retour et le séjour sur Mars)? Un psychologue est-il prévu au programme?
Ou sera-t-il remplacé par un consultant en IA conçu, réalisé et breveté par la société Open AI d’Elon Musk?
Il ne faut pas exagérer l’effet négatif du confinement, pour plusieurs raisons.
D’abord le problème ne se pose que pour les premiers voyageurs et ceux-ci seront des hommes choisis pour leur qualité de stabilité mentale exceptionnelle. Ensuite la sensation de confinement sera très différente pendant le voyage (deux fois six mois) et le séjour (18 mois) entre les deux. Je pense que se trouver, même enfermé, dans un espace petit sera très différent dans le vaisseau spatial et sur la planète. Durant le séjour sur la planète, la sensation d’enfermement sera très relative compte tenu de la possibilité de sortir et de l’activité intense à laquelle les astronautes devront se soumettre. Par ailleurs la perspective d’explorer une nouvelle planète, chacun dans sa spécialité, devrait permettre à chacun de « penser à autre chose »pendant le voyage aller, puis l’obligation de reporting devrait également maintenir l’esprit occupé pendant le voyage de retour.
Pour les vols ultérieurs, la nouveauté s’emoussera petit à petit mais les conditions d’accueil sur Mars auront également changé vers plus de confort.
NB: une mission sur Mars durera 30 mois (6+18+6), non 36 mois.
@Cynoch de Smyrne.
« Si douze mois de confinement ont décuplé, selon la presse, le nombre de consultations chez les psychologues pour causes de déprime, mal-être, anxiété… »
Soyez bon joueur et mettez un chiffre sur ce nombre de consultations: quel pourcentage de la population ? Est-ce que cette hausse des consultations implique de nouveaux patients ou des patients déjà habitués à fréquenter les services psychologiques ?
Ensuite merci de différencier un confinement subit et un confinement choisi: les astronautes qui iront sur Mars choisiront cette mission et seront entraînés comme les sous-mariniers.
Votre commentaire semble ignorer la notion d’entraînement et de préparation. Avant de parler de suivi psychologique, mieux vaudrait demander quelle est la préparation mentale des astronautes. Saviez-vous qu’astronaute est un vrai travail avec une formation en conséquence ?
Ma dernière remarque est condescendante, mais lorsque dans une conversation, on parle d’IA pour traiter des problèmes psychologiques, il y a une vraie méconnaissance du sujet.
Sur le nombre de consultations et le pourcentage de la population concernée, je ne dispose pas d’autres données que celles fournies par la presse ou l’OFSP. A titre d’exemple, le reportage suivant de RTS Info du 13 décembre 2020, intitulé « Jeunes ou personnel soignant, le psychisme est mis à rude épreuve avec la pandémie » (https://www.rts.ch/info/suisse/11814157-jeunes-ou-personnel-soignant-le-psychisme-est-mis-a-rude-epreuve-avec-la-pandemie.html) indique que 50 % de la population des jeunes est affectée par divers symptômes. En voici quelques extraits:
« Personnel soignant en arrêt maladie prolongé, tendances suicidaires chez les jeunes ou stress des étudiants, le psychisme est mis à rude épreuve avec la pandémie. » […] Avec la deuxième vague de coronavirus, les problèmes psychiques se font plus nombreux au sein de la population. »
« Tant à Lausanne qu’à Berne, les services de psychiatrie des enfants et adolescents observent une grande souffrance chez les jeunes, avec une augmentation de 50% des demandes d’hospitalisation durant l’été, par rapport à la même période de l’an dernier. Les motifs sont variés: anxiété, troubles de l’humeur ou tendances suicidaires. »
« A Malatavie, l’Unité de crise pour ados des Hôpitaux Universitaires de Genève, neuf tentatives de suicide ont été enregistrées en octobre et cinq en novembre, contre respectivement une et deux l’an dernier. »
« Stress des étudiants
Autre signe de cette tension, la moitié des étudiants se disent très stressés actuellement, selon un sondage mené à l’Université de Neuchâtel par la FEN, la Fédération des étudiants. » […] » La précarité financière et une vie sociale au point mort n’améliorent pas ce stress actuel, conclut ce sondage. »
Autre catégorie concernée en priorité: le personnel soignant. Toujours selon le reportage de la RTS, « En première ligne de ces problèmes psychiques qui se multiplient figure évidemment le personnel soignant. Au micro de la RTS mercredi, le ministre de la Santé Alain Berset a d’ailleurs déclaré que le personnel soignant était « à la limite ».
Les établissements hospitaliers se disent aussi très inquiets et confirment que le personnel est usé par plusieurs mois de pandémie, avec à la clé un taux d’absence toujours plus élevé. Aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) , 9% du personnel était absent au mois de novembre, contre 5% l’an dernier à la même période.
Les EMS vaudois doivent eux composer avec 12% de malades parmi les collaborateurs. « Les absences pour maladie ont tendance à se prolonger au-delà des dix jours liés à l’isolement ou la quarantaine », constate Francois Sénéchaud, directeur d’Heviva, la faîtière des EMS vaudois […].
Faut-il prolonger la liste? La quasi totalité des medias, y compris ce journal, a rendu compte de la situation dramatique qui prévaut sur le plan de la santé non seulement physique, mais aussi psychique de la population, et continue à le faire avec diligence. Par ailleurs, des organismes tels que l’OFSP sont là pour répondre à vos questions, au besoin. Je ne peux que vous renvoyer à eux pour plus d’informations.
Bien entendu, le confinement choisi des futurs martionautes n’est pas à comparer avec celui que nous subissons toutes et tous « nolens volens », ici et maintenant. Merci de me le rappeler, mais pour avoir eu la chance d’assister aux premiers pas de l’homme sur la Lune depuis mon téléviseur, à l’âge de vingt ans, j’ai toujours eu et garde pour les astronautes une admiration sans réserve eu égard à leur préparation et aux dispositions qu’elle implique, en particulier en ce qui concerne l’état mental. Et si je l’oublie, les excellents articles de M. Brisson sont là pour me le rappeler.
Ce qui m’amène à votre dernière remarque. A mon tour de vous poser une question:
Avez-vous entendu parler du programme Eliza? ELIZA est, en intelligence artificielle, un programme informatique écrit par Joseph Weizenbaum entre 1964 et 1966, qui simule un psychothérapeute rogérien en reformulant la plupart des affirmations du « patient » en questions, et en les lui posant (https://fr.wikipedia.org/wiki/ELIZA). C’est un des plus vieux classiques de l’IA que tout débutant dans ce domaine connaît. Mais peut-être n’en avons-nous pas la même conception?
Désireux d’en savoir plus sur les liens étroits entre intelligence artificielle et psychologie, j’ai trouvé ces quelques références intéressantes:
« Intelligence artificielle et psychologie, quel est leur lien? », « Nos Pensées », 2 juin 2020 (https://nospensees.fr/intelligence-artificielle-et-psychologie-quel-est-leur-lien/).
« Il faudra bientôt des psychologues pour intelligence artificielle », Huffington Post, 26 juin 2018
(https://www.huffingtonpost.fr/2018/06/28/il-faudra-bientot-des-psychologues-pour-intelligence-artificielle-selon-ces-chercheurs_a_23470155/).
De nous deux, qui donc fait preuve d’une vraie méconnaissance du sujet – ceci dit sans condescendance aucune?
“Le plus triste aspect de notre vie moderne c’est que la science rassemble plus vite les connaissances que la société ne rassemble la sagesse.”
-Isaac Asimov
Merci pour cet article et, comme je l’ai montré à l’occasion de vos papiers précédents, je suis entièrement de votre avis concernant la colonisation de Mars.
Concernant le problème martien, s’il y a bien un aspect qui, selon moi, n’a jamais été mentionné, ce sont les origines sud-africaines d’Elon Musk. Pendant les dix-sept premières années de sa vie, Elon Musk a eu tous les jours sous les yeux le slogan « The Oil from Coal Experience » des pompes à essence SASOL. Pour rappel, jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela, la RSA a subi des sanctions de la part de nombreux pays à cause de sa politique d’apartheid et, parmi ces sanctions, un embargo sur les produits pétroliers. Les Sud-Africains ont donc été obligés de synthétiser leurs hydrocarbures, technique dans laquelle la société SASOL a acquis une expérience unique au monde. Maîtrisant beaucoup mieux que les Allemands de 40-45 les réactions de Luri et de Fisher-Tropsch, SASOL a réussi à synthétiser des hydrocarbures à partir de charbon mais aussi à partir de CO2 et d’énergie solaire. Ce que le jeune Musk a connu a fait de lui l’homme le plus motivé qui soit pour remettre en œuvre, que ce soit sur Terre ou sur Mars, ce que SASOL a réalisé dans les années 70-80. Même si elle est ténue, l’atmosphère de Mars contient tout ce qu’il faut à des chercheurs motivés pour synthétiser n’importe quoi. Le tout est de le vouloir.
Concernant le problème des radiations, j’ai une question à poser: connaît-on les ressources en bore de Mars. Le bore présente une section efficace élevée à l’encontre des neutrons et d’autres radiations. S’il est présent en concentration exploitable, voila déjà un produit que les Martiens ne devront pas importer depuis la Terre.
« surmonter des difficultés, résoudre des problèmes est en soi une récompense », dites-vous. Rien n’est plus vrai. C’est cela même qui motive les vrais ingénieurs, pas ceux qui restent planqués dans un bureau, mais ceux qui, sur le terrain, consacrent toute leur énergie à résoudre des problèmes avant leurs concurrents.
Cher Monsieur Louis, combien je partage votre analyse et vos sentiments!
Je connais assez bien Sasol car à la fin de la période de l’apartheid ma banque etait en relation avec Sasol.J’avais du étudier leur processus de gazeification du charbon (je suis allé en Afrique du Sud pour cela) et je l’avais trouvé absolument remarquable (nous avons décidé de financer leur usine).
Oui il y a du bore sur Mars. On l’a identifié. On pourra y produire des barettes de carbure de bore!
« connaît-on les ressources en bore de Mars ». Mars et la Terre ont été formées dans la même région du système solaire, avec les mêmes matériaux de base. A priori, tous les éléments que l’on trouve sur Terre se retrouvent donc également sur la planète rouge et plus ou moins dans les mêmes proportions globales. Maintenant, il y a des phénomènes hydrologiques et même biologiques qui ont créé sur Terre des concentrations dans des filons plus particulièrement riches ( je sais que c’est le cas pour l’uranium par exemple) qui ne se rencontrent sans doute pas sur Mars.
Ceci dit, le bore est effectivement un très bon absorbeur de neutrons. Par contre il ne constitue pas une bonne protection contre d’autres types de radiations (rayons gamma, ions lourds de haute énergie).
Un avantage indiscutable de la colonisation martienne sera sans nul doute de contraindre les adeptes des théories du genre, de la race et de la décolonisation à revoir leur copie, puisqu’il n’y aura aucun genre à établir, aucune race à exterminer ni aucune peuplade à coloniser à la surface de Mars.
Je me réjouis d’avance de suivre votre débat le 15 avril prochain avec Sylvia Ekström et Javier Nombela sur Swissinfo.ch et espère que vous aurez de nombreux suiveurs.
Merci A. Ldn. J’espère aussi!
Mon cher monsieur,
Vous croyez franchement que l’homme mérite encore d’aller polluer sur Mars ou dans un autre système solaire? Avez vous vu déjà tout les déchets qui tourne autour du globe? C’est un peu comme nos océans… Une cata! C’est quand même fou que vous passez tellement de temps à écrire et parler de vos idées de coloniser mars alors que d’ici là vous est moi serons même plus de ce monde pour y voir quelque chose si ce n’est la fin de notre espèce, ça peut paraître un peu fataliste mais nous sommes voués à l’échec, et très franchement partir sur Mars c’est sympa mais on ferait mieux de finir d’analyser nos fond marraines, surtout quand on sait qu’il reste plus de 70% à découvrir ! L’homme dans tout sa splendeur, » MARS » Je me demande vraiment à quel moment on a faussé ? Pour conclure monsieur Brisson laissez tomber votre chronique elle n’a plus aucun sens à l’heure actuelle c’est plutôt d’inculquer aux enfants de demain les bons gestes et peut-être réussir là ou nos pères ont complètement échoués…
Je ne vois absolument pas la pertinence de vos divagations écologistes.
Premier point. Parler de la pollution de l’espace proche (celle résultant des constellations Starlink, par exemple) a un sens mais parler de la pollution de l’espace profond est absurde. Une pollution me semble être la détérioration d’un environnement qui porte préjudice aux formes de vie qui l’habitent et en constituent l’équilibre écologique, ou gêne les activités traditionnelles qu’on peut y mener. Quoi que nous fassions nous ne pourrions pas « polluer » l’espace profond; il est trop vaste. La Terre elle-même, toute entière, n’est qu’une poussière à l’échelle du seul système solaire. Votre critique n’a aucun sens.
Deuxième point. Comme je l’ai écrit et montré très souvent dans mon blog, réussir à vivre sur Mars, nous permettrait de mieux vivre sur Terre.
Il me semble que, comme beaucoup de mes contemporains dont la compréhension du monde a été tourneboulée par les doctrinaires de l’écologie-radicale, vous avez une vue très simpliste, on pourrait dire « Terre à Terre », des conséquences de notre accès à l’espace. Si mes « chroniques » (comme vous dites) ne vous intéressent pas, ne les lisez pas.
Cher Monsieur Brisson,
Pour rajouter à vos propos, la mission sur Mars petmettra de focaliser et d’aider énormément l’écologie industrielle, tant en développant l’efficacité énergétique, le recyclage des, déchets et de l’eau ainsi que la permaculture en vase clos. Déjà, 3500 abeilles ont fait le voyage avec succès dans l’espace et se sont adaptées à la microgravité. On peut donc envisager avec certitude d’importer ces insectes pollenisateurs durant le trajet Terre Mars en hibernation et de les faire travailler à l’arrivée pour les fruits, les fleurs et le miel en espace dédié. L’écologie doit redevenir scientifique et pragmatique, comme à ses origines, et non une religion fondamentaliste.
Monsieur Brisson,
Merci pour vos billets, ils font chaud au cœur.
Je comprends votre envie de répondre aux détracteurs mais je ne pense pas qu’il faille se focaliser sur eux. Il y aura toujours des personnes qui pensent que les caravelles ne traverseront jamais l’océan. Ce n’est pas grave.
Il y aura aussi toujours des aventuriers qui feront ce qui est « impossible ».
Merci Nicolas pour votre message sympathique.
Vous avez raison, « il y aura toujours des personnes qui pensent que les caravelles ne traverseront jamais l’Océan » et il y aura toujours des aventuriers qui feront ce qui est « impossible ». Mais je lutte pour qu’il y ait plus des seconds et surtout moins des premiers. Je pense que c’est utile car parmi ces premiers il y a des personnes qui ont une vision erronée des impossibilités. Cela est important car les missions habitées vers Mars ont besoin d’un soutien dans l’Opinion. Cela faciliterait le soutien des gouvernements aux entreprises privées qui veulent vraiment mener l’aventure (je pense évidemment à SpaceX).
Qui sait ce que seront les temps futurs ! Tout ou presque à déjà été dit sur la curiosité de l’homme, elle le pousse à aller toujours plus loin et lui fait repousser les frontières de l’inconnue en favorisant des découvertes les plus diverses qui le font toujours aller de l’avant.
Une soif intarissable de connaissances mais aussi de l’inconnue.
Hier, il y a une soixantaine d’année, l’homme ( peut importe sa nationalité car il est le même partout avec quelques divergences), lançait la chienne « Laïka » tourner autour de la terre…puis à mis le pied sur la Lune.
Ensuite, chaque pays ou presque, à lancé sa fusée, mis en orbite des milliers de satellites, à aussi perdu des milliers d’objets autour de notre terre créant une pollution telle qu’elle peut influer sur la météorologie mondiale (c’est à vérifier).
L’homme à envoyé dans l’espace des engins spatiaux qui ont dépassé déjà les frontières de notre galaxie et sont nos yeux avancés dans un espace inconnu.
Les équipages successifs dans l’ISS découvrent la fragilité de notre terre. Bientôt, l’espace immédiat verra arrivé d’autres stations les plus diverses les unes que les autres et la Lune pourrait servir de base de départ pour aller vers d’autres planètes ou Lunes, puis découvrir un système de propulsion (nucléaire ou autre) pour visiter l’espace profond.
L’homme se projette aussi psychiquement par la Science fiction et notamment avec cette dernière série américaine « The Expanse » lequel, dans ce thème, l’homme habite le système solaire et se modifie en fonction des lieux où il est né. Mais on y retrouve toujours la politique et une pression sociale suivant les habitats planétaires.
Je conseille d’ailleurs à tous de regarder la série qui est très bien faite, après chacun en pensera ce qu’il voudra bien sûr, mais……c’est pas mal.
Pour revenir à l’habitat sur Mars, ce doit être possible mais il faudra s’adapter au milieu c’est sûr.
Il doit y avoir des idées d’entreprises d’exploitations et d’extractions de minerais divers sur toute ces terres lointaines, dont certains peuvent faire évoluer la recherche.
A suivre, Bien à vous tous…
Merci de votre commentaire. Quelques précisions:
1) la pollution de l’espace proche (orbite basse terrestre) par les débris de satellites ne peut pas avoir de conséquences météorologiques. Par contre elle gêne l’observation du ciel et elle est dangereuse pour les satellites qui vont suivre ou les vols au-delà de l’orbite basse qui devront franchir sans encombre cette zone de plus en plus « encombrée ».
2) aucun objet fait de la main de l’homme, aucun signal envoyé par nous n’ont pu sortir de notre galaxie. Il faudrait plus de 25.000 ans à n’importe quel signal, dont la vitesse est absolument limitée par celle de la lumière, pour parvenir à l’extérieur visible du disque de notre Voie Lactée. La seule limite que nous ayons franchie aujourd’hui est, avec Voyager 1, celle de l’héliopause (la limite que peut atteindre le vent solaire) mais nous restons extrêmement loin de la plus proche étoile.
les recherches dans la galaxie sont très intéressantes moi même je suis très curieux à propos des planètes, cependant il serait plus intelligent de réaménager notre planète la terre dans tous les domaines, l’homme est intelligent et ridicules, la terre se détruit à petit feu par les hommes qui gouvernent ils ne regardent pas plus loin que leurs nombrils à partir du moment qu’il s’agit de pouvoir et d’argent, quand l’homme sera capable de se protéger et protéger la planète, quand tous les pays seront unis pour défendre les atrocités que l’homme provoque sur cette terre, quand l’homme se rendra compte que son passage sur terre est éphémère, l’homme doit régler ses comptes avec la planète terre et il sera moins ridicule MAIS IL EN EST PAS CAPABLE SON INTELLIGENCE N’EST PAS ASSEZ DEVELLOPPE POUR COMPRENDRE LES VALEURS DE LA TERRE DONC AVANT D’ALLER VIVRE SUR MARS
OCCUPEZ VOUS DE LA TERRE par contre la science peut continuer à explorer la galaxie
Cher Monsieur, si on suivait vos recommandations, l’homme ne tenterait d’aller sur Mars que « lorsque les poules auront des dents ». Vous comprendrez donc que je ne sois absolument pas d’accord avec vous.