EXPLORATION SPATIALE - LE BLOG DE PIERRE BRISSON

J’ai traité les semaines précédentes, de la situation de notre système solaire au sein d’un voisinage stellaire mouvant. Cet environnement par le simple fait qu’il est, nous présente un défi. Nous ne pouvons l’ignorer, détourner nos regards des étoiles et, si notre technologie nous le permet, refuser d’aller l’investir, sous des prétextes divers même s’ils semblent à courte vue justifiés (pollution atmosphérique non nulle ou utilisation de ressources rares). Nous devons au contraire, nous lancer avec enthousiasme vers l’espace profond. Nous le devons pour répondre à nos gènes qui, comme ceux de toutes formes de vie, nous poussent à réduire nos risques de mort, à survivre et à prospérer ; nous le devons à nos ancêtres qui nous ont transmis la Vie, la somme de leurs connaissances et leurs créations ; nous le devons à nos descendants à qui nous devons transmettre ces richesses reçues, accrues de ce que nous avons-nous-mêmes créé, et à qui nous devons ménager un avenir aussi ouvert que possible.

Que faire de cet héritage, de ce potentiel, de ce voisinage ?

Je pense qu’il faut étudier autant que nos télescopes et capteurs divers nous le permettent, le système d’Alpha-Centauri et plus particulièrement celui de son étoile « A ». Il faut imaginer et réaliser des vaisseaux qui puisse nous permettre d’aller physiquement sur place et tant pis si cela coûte de l’énergie et pollue un peu la planète ; il y a pire mal-usage. A défaut de pouvoir nous déplacer nous-mêmes, il faut étudier ce système avec des moyens robotiques. Il faut marquer notre passage par un repère durable dans le temps et porteur d’informations nous concernant. Enfin il nous faut aller sur Mars pour apprendre, nous donner confiance et envie d’aller plus loin.

Concernant le premier point, les astronomes de par le monde, font le nécessaire. Nous disposons de grands télescopes sur Terre et l’optique adaptative fait des progrès constants grâce à l’informatique afin de compenser les perturbations résultant de l’atmosphère. Pour court-circuiter ce problème, les télescopes spatiaux, malheureusement d’une surface de collecte moins grande que les terrestres, se développent de plus en plus. Citons au sol le VLT, le Keck et dans l’espace, bientôt le JWST en attendant peut-être un jour Darwin. Les techniques s’affinent, notamment celle des coronographes pour occulter la lumière de l’étoile dont on veut observer les planètes. A côté de l’observation directe qui permettra d’étudier l’atmosphère de ces voisines par spectrographie, la technique des vitesses radiales, du transit ou de la « microlentille gravitationnelle » (« microlensing ») fournissent beaucoup d’informations sur la masse, le volume (donc la nature rocheuse ou gazeuse), la distance à l’étoile.

Concernant le second point, nos moyens sont beaucoup plus réduits. Pour le moment nous ne disposons que de la propulsion chimique et cela est totalement insuffisant pour atteindre Alpha-Centauri. L’objet le plus rapide créé par l’homme, la sonde solaire Parker (PSP) atteint 175 km/s en approchant du périhélie grâce au « flyby » de Vénus. Il lui faudrait 6.711 ans pour atteindre Alpha Centauri à cette vitesse. La solution actuellement réaliste serait d’utiliser la propulsion nucléaire ou la propulsion photonique. Sans entrer ici dans les détails des différents projets, disons qu’on peut ainsi espérer des vitesses de l’ordre de 10 à 20% de la vitesse de la lumière, ce qu’on appelle des vitesses relativistes car à partir de ces grandeurs, on commence à ressentir la différence d’écoulement du temps que vit le voyageur par rapport à celui que vit la personne située au référentiel fixe. Mais la différence sera encore peu sensible à cette vitesse (elle commence à le devenir vers 0,4c où elle a un effet de réduction pour le voyageur d’environ 10%). Il faudra un peu plus de 19 ans au voyageur (et 20 ans à l’observateur terrestre) pour parvenir dans le domaine d’Alpha-Centauri. C’est bien le maximum que l’on peut envisager d’« infliger » à un être humain.

Une solution serait de construire des cylindres de O’Neill, au point de Lagrange L5, à partir du régolithe lunaire, avant de les envoyer vers Alpha-Centauri. Un tel vaisseau, une « Island 3 », pour reprendre le nom donné par Gerard O’Neill dans les années 1970, de 6,5 km de diamètre sur 32 km de longueur (650 km2 de surface interne), serait un moyen confortable de voyager pour un temps long, de plusieurs années voire dizaines d’années. Mais est-ce possible ? Le principal problème est de faire fonctionner les équipements nécessaires à la transformation des matières premières dans l’espace pour construire ces vaisseaux. Ce n’est pas gagné mais j’espère quand même qu’on y parviendra « un jour » !

Si l’on veut rester réaliste et actuel, il reste les sondes robotiques. C’est ce que veulent faire Youri Miller et Avi Loeb dans le cadre de leur projet Breakthrough Starshot dont j’ai parlé souvent dans ce blog. Ils veulent utiliser des voiles photoniques de très faible masse unitaire (2 grammes tout compris) pour pouvoir supporter l’accélération extraordinaire que leur impulserait une forêt de lasers rassemblant une puissance de 100 GW sur 10 minutes (au-delà, les voiles ayant acquis une vitesse de 0,2c seraient beaucoup trop éloignées de la source de lumière). Le problème après que l’on ait impulsé cette vitesse, c’est de ralentir une fois arrivé. Si l’on veut se contenter de prendre une ou deux photos « en passant » ce n’est pas grave mais si l’on veut observer davantage ou même rester dans le système, c’est plus difficile. Peut-être faudrait-il une double voile ? L’une recevrait l’impulsion initiale et la seconde, qui lui serait juxtaposée dos à dos, étant orientée vers l’étoile de destination, recevrait sa lumière, de plus en plus puissante en l’approchant, ce qui permettrait de ralentir la sonde jusqu’à ce qu’elle puisse se faire capturer par la force gravitationnelle de l’étoile voisine.

Il faut bien reconnaître que pour le moment, il n’y a pas de bonnes solutions à notre incursion dans ce système lointain malgré sa proximité relative, mais nous ne devons pas désespérer. Le passé nous a montré à de multiples reprises que l’impossible d’une époque devenait le possible d’une autre. Restons donc confiant dans l’avenir.

S’il se confirmait que nous ne puissions aller physiquement dans le domaine d’Alpha-Centauri en un nombre raisonnable d’années pour le voyageur, je pense qu’un jour nous devrions y envoyer des sondes qui y parviendront après un nombre acceptable de décennies. Et je voudrais, au-delà des observations que nous pourrons faire, que nous jetions dans ce nouveau monde « une bouteille à la mer ». Il s’agirait de faire plus que ce qu’a voulu Carl Sagan avec son disque d’or qu’il a confié en 1977 aux sondes Voyagers (« Voyager Golden record ») et qui se trouvent aujourd’hui à 153,7 UA (V-1) et à 126,7 UA (V-2). Ce pourrait être une stèle comme celles que les rois-des-rois assyriens ou perses faisaient sculpter avant notre ère au flanc des montagnes pour s’adresser aux générations futures et qui ont suscité l’admiration chez tous ceux qui se sont intéressés à notre passé lointain. On ne sculpterait plus dans la pierre, bien sûr, mais on pourrait construire des parallélépipèdes, bourrés d’information, équipés de « Pierre de Rosette » (autant que possible !) et d’outils de communication, comme les « monolithes » que l’on contemple avec crainte et respect dans « 2001 Odyssée de l’Espace » de Stanley Kubrick et Arthur Clarke. On les enverrait flotter dans l’espace à bonne distance de l’étoile de chacun des systèmes. Ces stèles des temps modernes conserveraient notre mémoire, ce que nous avons été, les hauts faits que nous avons accomplis, la quintessence de la beauté que nous avons créée à travers nos œuvres dans les divers domaines réceptifs à nos sens, l’expression des sentiments qui auront inspiré nos passions. Ils pourraient tout dire de ce dont nous avons été fiers à ceux qui éventuellement les trouveraient. Ainsi, dans cette espérance, quand nous mourrons nous ne serions pas totalement morts.

D’ailleurs nous pourrions envoyer d’autres monolithes dans les autres systèmes voisins, même s’ils ne sont centrés que sur des naines-rouges puisqu’elles pourraient elles aussi être explorées par « d’autres ». Comme chaque étoile que nous côtoyons aura sa propre route autour du centre galactique, elles porteraient notre message un peu partout dans la Galaxie, peut-être à personne, peut-être à quelqu’un. Nous pourrions même les laissez flotter en dehors de tout système stellaire, à la vitesse moyenne de rotation (LSR) comme cet ‘Oumouamoua qu’Avi Loeb a pensé être un objet artificiel servant au minimum de balise. Imaginez si nous trouvions un tel objet ? Quelle extraordinaire révélation ; que leurs auteurs aient disparu corps et bien depuis des millions d’années ou non et même s’ils nous étaient devenus totalement inaccessibles car distants de plusieurs centaines ou milliers d’années-lumière !

Dans un premier temps, j’ai eu presqu’envie de dire comme Guillaume le Taciturne, « il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ». Mais je ne pense pas qu’il faille être aussi pessimiste car il y a « espoir » (même si celui-ci repose largement sur « souhait » et « désir ») porté par « volonté », et il y a « réussites » (même si les technologies nécessaires sont encore largement « brumeuses »). Et maintenant je dirais plutôt, « faisons sans attendre ce que nous pouvons, rien que ce que nous pouvons mais tout ce que nous pouvons ». Cela commence par aller sur Mars, dès demain. Si nous ne le faisons pas, nous renoncerions à l’espace. Si nous le faisons, nous nous engagerions à tenter d’aller plus loin un jour et nous nous entrainerions pour réussir. Nous aurions fait un « bout de chemin » et cela sera autant de moins à accomplir, pour les générations futures.

Illustration de titre: le monolithe de 2001 Odyssée de l’Espace, Capture d’écran du film de Stanley Kubrick…une de nos bouteilles à la mer possibles. Le monolithe est très sombre car il a besoin de toute l’énergie de son environnement.

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Dirigeable martien

Avec Claude Nicollier, j’ai accompagné l’année dernière un étudiant en master de l’EPFL, Roméo Tonasso, et deux jeunes femmes ingénieures spatiales, Laurène Delsupexhe et Alice Barthes, membres de l’organisation WoMars, pour étudier la faisabilité d’un dirigeable martien. Nos jeunes amis ont ensuite, en juin dernier, présenté leur travail au GLEX 2021 de Saint Petersbourg (conférence mondiale organisée par l’Institut Aéronautique Internationale et Roscosmos). L’EPFL Space Center, eSpace, a invité le petit groupe à faire une présentation actualisée de ce travail ce 27 Septembre, de 17h15 à 18h15. Compte tenu des circonstances sanitaires et parce que de ce fait les pratiques changent, la présentation aura lieu par ZOOM. N’hésitez pas à participer :

https://espace.epfl.ch/event/espace-webinar-can-an-airship-explore-mars-by-romeo-tonasso-alice-barthe-laurene-delsupexhe/

46 Responses

  1. En ce qui concerne d’éventuels déplacements physiques vers les systèmes stellaires les plus proches, j’ai déjà précisé ici (je n’y reviendrai donc pas, d’autant plus qu’on me reproche d’être « prétentieux » quand j’ose présenter quelques calculs!) que les puissances à mettre en oeuvre pour propulser les vaisseaux nécessaires, même en restant à des vitesses n’atteignant « que » 10 à 20% de la vitesse de la lumière, sont absolument gigantesques et totalement irréalisables dans l’état actuel de nos connaissances, quels que soient les systèmes de production d’énergie envisagé (même matière-anti-matière, que l’on est encore très loin par ailleurs de pouvoir maîtriser). Il n’y a pas que le facteur « durée du voyage » à prendre en compte. Je ne crois donc pas trop à la possibilité, voire même l’intérêt, de faire voyager la trop fragile « mécanique humaine » dans de tels voyages ultra-lointains durant des décennies. Lorsqu’on aura la possibilité de faire voyager des sondes vers ces destinations à des vitesse relativistes, on aura aussi probablement fait de tels progrès en intelligence artificielle qu’avec des techniques de « réalité augmentée » améliorées les « récipiendaires » de l’information ainsi recueillie par ces robots à leur retour auront totalement l’impression d’avoir vécu les expériences « enregistrées » eux-mêmes, sans avoir eu à courir pour cela des risques disproportionnés (en admettant même que ce soit simplement réalisable, ce à quoi je ne crois guère comme mentionné plus haut).

  2. Oui, il faut se tourner vers l’exploration, si ce n’est la conquête spatiale. Nos ancêtres contemplaient les étoiles à longueur de nuit, il nous sera impossible de ne pas continuer comme eux. Et même si nos moyens techniques sont encore incapables de nous apporter toutes les réponses que nous souhaiterions, il faut le faire. Pour répondre à notre besoin de savoir, pour trouver des quantités de minerais afin de construire de grands véhicules spatiaux, pour nous rassurer au maximum face aux dangers, pour tenter de trouver éventuellement un autre refuge,(même pour quelques individus : arche de Noë) afin d’assurer une survie de l’humanité en cas de destruction de toute vie sur terre. Il sera trop tard pour commencer quand la nouvelle Extermination sera là. Nous n’y sommes pas encore mais on commence à entrevoir que cela serait possible. Les hommes préhistoriques qui regardaient voler des oiseaux se disaient on voudrait voler nous aussi. Les hommes d’aujourd’hui, qui voient Oumouamoua et, surtout , tous ces rocs de provenance interstellaire si nombreux aux confins de notre système, pensent on aimerait pouvoir nous-aussi nous éloigner de notre système. Nous avons les plus grands doutes?… nos ancêtres en avaient. Comment faire cela? On ne sait pas, on est frustrés et tendus, voire persuadés d’une impuissance éternelle. Mais nos ancêtres qui voulaient voler devaient éprouver le même sentiment. Je ne dis pas il faut chercher, chercher ; je dis on trouvera, on ne lâchera jamais cette hantise même si certains d’entre nous distinguent mal à quoi cela peut servir de quitter la terre. Cette insupportable souffrance de se sentir seuls dans l’univers, ce lancinant besoin de prendre la route, cette exigence de connaître de nouvelles aventures. Partir ! Apprendre sur l’ailleurs, c’est apprendre sur nous-mêmes. Mars, nouvelle terre ou abri limité, ou objet de notre éternel besoin d’étude, de tout comprendre, de tout connaître. Si l’on ne trouvait ne serait-ce qu’un seul silex taillé sur Mars, une énorme bouteille à l‘encre s’ouvrirait. Si l’on ne peut creuser sur cette planète, si l’on ne peut en étudier de nombreuses roches, toutes les supputations sur ses évolutions géologiques, ses millénaires passés resteront embrumées, sujettes à doutes et remises en cause. Dire cela s’est passé comme ça sur terre et clamer que cela s’est déroulé de la même façon, avec la même durée, sur Mars relève de généralisations aveugles et abusives. Mars nous apportera mille richesses même si elles ne sont que des connaissances. Beaucoup sur ce site disent il faut avant tout assurer la sécurité du climat ici. D’abord tant qu’on veut qu’un seul pays soit vertueux pendant que la Chine, les US, l’Allemagne polluent à qui mieux mieux, on s’époumonne en vain. Ensuite, comme écrit Monsieur Brisson la conquête spatiale produit moins de pollution que les voyages automobiles, aériens et les autres industries. Les deux doivent être menés en même temps. Il faut rêver pour ne pas se suicider. Un pas après l’autre.

    1. « Nos ancêtres contemplaient les étoiles à longueur de nuit, il nous sera impossible de ne pas continuer comme eux. »
      Rien ne nous empêche de continuer à les contempler.
      Mise à part la pollution lumineuse et atmosphérique dans certaines régions, qui réduisent considérablement ce plaisir.

      Je pense qu’il faut continuer la recherche mais aussi les pieds garder sur terre, si j’ose dire.
      Les lois de la physique sont inviolables.

      « Rêver pour ne pas se suicider » ?!
      C’est une perspective effrayante, non ? Votre vie ici est-elle si pénible/misérable ?
      La Terre est notre paradis si on prend le temps de la contempler elle aussi.

      « Si l’on ne trouvait ne serait-ce qu’un seul silex taillé sur Mars. »
      Là c’est un fantasme bien plus qu’un rêve. Vous le dites vous-même, pourquoi Mars aurait-elle connu la même évolution, même si la vie y avait éclos ?
      C’est de l’anthropocentrisme pur.

      1. La Terre n’est pas du tout un paradis, croire qu’il est ici est rêver, et plus loin peut-être aussi. Le peu de paradis que l’on parvient à saisir dans notre vie, il se gagne habituellement quand il reste encore des forces après avoir travaillé pour se loger, se nourrir, assurer sa santé, et pour d’autres encore défendre sa vie dans un pays en guerre. Ces derniers, qu’ont-ils de si beau à contempler ? Pour certains d’entre-eux ce sont les endomorphines naturelles qui les inviteront au paradis, avant que leur corps ne nourrisse les champignons. Entre les limites du pire et du meilleur que j’ai connu dans ma vie, je n’aurais pas l’idée de donner la réponse à tout le monde : « La vie est belle, notre terre est un paradis ! » Ni aucune autre une évaluation. Je ne suis justement pas l’anthropocentrique qui croit que la nature m’a remis les clés du savoir et de la sagesse, et que si je ne les accroche pas à une ficelle autour de mon cou je suis un idiot. Vous n’aurez donc pas besoin de me demander comme à Martin si la vie est pour moi pénible, ou si je me sens misérable, je n’ai pas envie de devenir une personne remarquable qui vit au paradis.

        1. Bon. Je n’ai vraisemblablement pas su exprimer mon avis assez clairement.
          Premièrement, je m’excuse si mon propos à blesser quiconque. J’ai hésité à utilisé le mot misérable, car je sais qu’il est souvent interprété comme un adjectif péjoratif associé à une personne. Ce n’était pas mon intention, du tout.
          De la même manière que je n’accuse pas Martin d’anthropocentrisme, mais uniquement la référence au silex comme anthropocentrique, je ne méprise pas une personne qui vit dans la misère (une extrême pauvreté).
          J’ai réagit fortement à “Il faut rêver [d’aller sur Mars] pour ne pas se suicider”, car pendant les périodes les plus sombres de ma vie, j’ai moi-même songé au suicide. Alors se suicider faute de rêver d’aller sur Mars ?! À chaque fois, ce sont mes proches et la Nature qui m’ont garder sur terre. C’est d’ailleurs lors d’un de ces épisodes que j’ai écrit pour la première fois : le paradis est sur Terre.
          Je ne prétends pas que la vie est belle ; ni à tout moment ni pour tous. Comme vous le dites, les humains sont particulièrement efficaces pour faire de leur vie, et peut-être la Terre d’ici peu, un enfer.
          Je maintiens cependant mon avis que la Terre est un paradis. Peut-être plus précisément la Nature au sens le plus large : le cycle de la Vie de la faune et de la flore, le cycle de l’eau, les océans, la terre, les roches, les volcans, etc.
          Connaissez-vous un autre endroit que la Terre où la Vie a éclos ? Où nous pourrions raisonnablement aller et dont l’environnement serait adapté à notre forme de vie ? Êtes-vous prêt à parier sur un paradis après la mort ? Je me laisserai volontiers agréablement surprendre, mais je préfère contempler l’herbe verte ici tant que je peux et essayer modestement de la préserver.
          Enfin, oui, rêver et imaginer sont un pouvoir extraordinaire pour s’évader dans une « bulle » et c’est merveilleux. Cependant, dans la mesure du possible, le conseil d’Antoine de St-Exupéry semble judicieux : vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie.
          Je vous souhaite une bonne journée.

      2. Je pense effectivement qu’on ne trouvera pas de silex taillé sur Mars, car je ne crois pas qu’une évolution quelconque ait pu mener une vie martienne primitive (du type procaryote) jusqu’au stade d’un homme primitif. Les conditions environnementales martiennes n’ont pas été suffisamment favorables suffisamment longtemps.
        Par contre je n’exclue pas totalement qu’on puisse trouver un « parallélépipède » sur Mars, comme dans « 2001 » Odyssée de l’espace » on en trouve un sur la Lune. Ce serait, comme je le dis dans mon article, une « bouteille à la mer » laissée (ou envoyée par moyens robotiques) par d' »autres » venus évidemment d’un autre système stellaire semblable au nôtre (de tels systèmes sont très rares comme j’ai voulu le montrer dans plusieurs articles récents sur les systèmes stellaires proches).
        Ceci dit je reste extrêmement prudent sur ce sujet, extrêmement réticent à admettre que l’évolution de l’inanimé ait pu conduire « ailleurs » à l’animé, et encore plus à admettre que la vie intelligente et communicante ait pu se développer « ailleurs » que sur Terre (ou qu’elle soit tout à fait exceptionnelle).
        Ceci dit, quelles que soient les probabilités, je pense que nous ne pouvons pas écarter cette hypothèse et donc renoncer à chercher « des preuves de vie » intelligentes ailleurs que sur Terre.

  3. Je viens de repenser à la phrase: « Ils (les « parallélépipèdes ») pourraient tout dire de ce dont nous avons été fiers à ceux qui éventuellement les trouveraient », outre que je ne suis pas sûr du tout (et même doute fortement) qu’il y ait jamais des « ceux » pour les trouver, comment arriver à faire « tout dire » dans un langage que ces fameux « ceux » pourraient comprendre? J’ai déjà fait remarquer ici que nous n’arrivons même pas sur Terre à réellement partager des notions un tant soit peu complexe avec des espèces desquelles nous somme pourtant génétiquement extrêmement proches. Je crois que nous sommes trop influencés par les oeuvres de science-fiction dans lesquelles les extra-terrestres non seulement existent mais sont généralement guère plus différents de nous que les Amérindiens l’étaient des conquistadors européens qui les ont « découverts » au 15ème siècle. Il y a FORT PEU de chances que ce soit le cas avec des extra-terrestres, … en admettant qu’ils existent!

    1. @Jean-Pierre Haldi
      Je pense, au contraire, que les ETs ne seraient pas tellement différents de nous car, en fait, notre morphologie est ce qu’elle est, simplement parce qu’elle est logique.

      À commencer par notre symétrie bilatérale justifiée par une probabilité égale de l’arrivée d’un prédateur aussi bien de notre gauche que de notre droite.

      Bien sûr il y aurait des différences. Depuis l’apparition de la vie jusqu’à l’Homme, les dés de l’évolution auraient pu rouler de bien des manières différentes mais seules ont survécu les espèces logiques sur le plan de la protection comme sur celui de la prédation.

      Les ETs pourraient avoir des mains à huit doigts ou un nombre d’yeux supérieur à deux mais néanmoins en nombre pair et ces yeux seraient situés le plus haut possible dans un but de performance comme dans celui de leur protection.

      Ils seraient un peu plus petits ou un peu plus grands que nous en fonction de la masse et de la vitesse de rotation de leur planète mais, pour cette raison, s’ils vivent à l’air libre, ils ne pourraient pas être des géants. Et, pour pouvoir disposer d’un système nerveux capable de supporter une intelligence, ces ETs ne pourraient pas non plus être des nains.

      1. @Jean-Jacques Louis (mon prénom est « Pierre-André », pas « Jean-Pierre » :- )!):
        Peut-être, … ou peut.être pas. Pour reprendre une expression d’un de mes anciens professeurs à l’EPFL: « Tout ça, c’est sculpter le Bon Dieu dans les nuages ». Il est plus que vraisemblable que ni vous ni moi n’aurons jamais confirmation d’une hypothèse ou d’une autre. Votre logique est d’ailleurs discutable, tous les êtres vivants sur Terre n’on pas une morphologie « binaire » comme la nôtre. Qui dit qu’une espèce avancée d’un autre type ne pourrait pas en émerger (même si je ne crois guère pour ma part à l’existence de ces extra-terrestres). Lisez par exemple  » Rama Revealed » de Arthur C. Clarke, et sa description des « octospiders ». Ce que l’imagination d’un auteur de S.F. peut concevoir, pourquoi pas la « Nature » (quelle que soit la signification qu’on donne à ce terme, religieuse ou non)?

        1. Je ne sais pas si les extraterrestres existent. Je pense plutôt qu’ils sont peu probables et que les chances que nous les rencontrions sont extrêmement faibles compte tenu de la suite tout à fait spectaculaire des accidents qui sont survenus pour que nous-mêmes émergions à la vie et à la conscience.
          Ceci dit j’aime assez ce qu’écrit Jean-Jacques Louis sur les contraintes que devrait imposer un autre environnement planétaire pour façonner d’autres êtres intelligents, actifs et communiquants comme nous le sommes. Cela me fait penser à l’œil ou à l’aile en biologie. Des chemins différents de l’évolution ont conduit vers ces deux outils essentiels. Donc oui à la marche sur des jambes pour chasser, se sauver et se rejoindre; oui à la main pour attraper, se nourrir, organiser son environnement, et écrire; oui au cerveau pour centraliser les informations reçues de l’extérieur et pour coordonner des réponses, oui à la taille des êtres mobiles en surface fonction de la gravité (les « petites choses » sont trop vulnérables, ne serait-ce qu’aux variations de températures et les trop grandes également pour réguler leur température et gérer leur énergie pour réagir à l’extérieur de façon efficace).
          Ceci dit nous pourrions avoir des tentacules à la place des membres articulés!

          1. « Ceci dit nous pourrions avoir des tentacules à la place des membres articulés! »

            Me croiriez-vous, ces êtres à tentacules (et à bien d’autres extensions), je les ai rencontrés au cours d’une recherche historique que je faisais sur l’occupation des territoires indiens par les colons blancs au XIXe siècle (une sorte de prélude à la colonisation de Mars?). C’était dans les années soixante, lors d’un arrêt imprévu du train mythique de la Santa Fe en plein désert, en route pour Los Angeles. Tandis que les mécaniciens réparaient la locomotrice, je me suis éloigné pour visiter les restes d’une ville-fantôme, toute proche. Voici ce que j’y ai découvert:

            « …j’aperçois un saloon ouvert de l’autre côté du chemin de rondins faisant office de rue. L’enseigne dit: « A la bête de hurle-ventre ». J’entre. Le bouge sombre et étouffant est rempli d’une rangée étonnante de créatures bizarres et exotiques et de monstres alignés au bar métallique. D’abord, la vue est horrible. Des créatures monoculaires, avec mille yeux, visqueuses, couvertes de fourrures, écaillées, avec des tentacules ou des griffes se coudoient, pêle-mêle, au-dessus des boissons. Un énorme barman rustaud m’arrête.

            – On ne sert pas les étrangers, ici.

            – Je ne veux rien boire. Je veux seulement savoir si vous avez vu mon collègue et néanmoins ami Temple Houston…

            En guise de réponse, je reçois du tenancier par-dessus le bar, en pleine poitrine, un formidable coup de poing qui m’envoie rouler dans la rue. Il me faut un certain temps pour me remettre sur mes pieds et m’éloigner. »

            C’est un extrait du livre que j’ai publié en auto-édition et qui relate l’histoire mi-réelle, mi-fictive, de Temple Houston, fils de Sam Houston, premier président du Texas et héros de l’indépendance texane. Comme il m’arrive souvent de m’égarer dans mes recherches, je ne sais plus très bien si j’ai visité cet endroit ou en ai seulement rêvé. Le lecteur jugera.

            “La vie est un rêve dont la mort nous réveille.”
            – Hodjviri, écrivain persan du XIème siècle.

            « We are such stuff
            As dreams are made of, and our little life
            Is rounded with a sleep. »
            – William Shakespeare, Temp., IV, 1

      2. @Jean-Jacques Louis: « Et, pour pouvoir disposer d’un système nerveux capable de supporter une intelligence, ces ETs ne pourraient pas non plus être des nains »??! Parce que les « humains de petite taille » (je crois qu’on ne doit plus dire « nains » aujourd’hui) seraient ipso facto moins intelligents que ceux qui dépassent les 2 mètres?! Etrange affirmation. Bien sûr, on ne peut sans doute pas réduire à l’infini la taille pour garder un cerveau de taille « raisonnable », mais il y a une très grande marge possible par rapport à notre morphologie. Il est d’ailleurs prouvé que la taille du cerveau n’est en rien directement proportionnelle à l’intelligence. Quant à la marche sur deux jambes, ou l’existence de nos deux yeux (qui devraient d’ailleurs, comme chez beaucoup d’animaux, être alors plutôt placés de part et d’autre de la tête si on suit votre raisonnement sur l’évolution en fonction des prédateurs), etc., pourquoi serait-ce la seule solution pour échapper à d’éventuels prédateurs. La bipédie, pour y revenir, est d’ailleurs totalement l’exception sur notre planète; il y a également des êtres vivants avec 6, 8 pattes, ce qui pourrait être encore plus pratique pour échapper aux prédateurs tout en gardant lors d’une évolution vers une espèce supérieure 2, voire même 4 ou 6 de ces membres pour la manutention d’objets (les octospiders d’Arthur C. Clarke); plus pratique et efficace encore que nos deux seuls pauvres petits bras, ne croyez-vous pas?! 🙂 Il y tellement de possibilités, mais je sais que nous avons de la difficulté à imaginer et admettre que d’autres schémas que celui qui a conduit à notre si grande « perfection » soient possibles.
        Cela me fait penser que j’ai toujours eu de la peine à comprendre en quoi consistait exactement la profession d’exobiologiste. Pour moi, une discipline scientifique doit pouvoir s’appuyer sur des exemples et des expériences qu’il est possible de répéter. Où sont les exemples et les expériences en matière de vie extraterrestre? Comme je l’écrivais précédemment, on peut toujours « sculpter le Bon Dieu dans les nuages », mais ce n’est alors pas de la science!

        1. @Pierre-André Haldi
          D’abord, excusez-moi pour mon erreur quant à votre prénom.

          Deux yeux, deux jambes, deux bras ? Vous avez raison, il serait plus légitime de dire un nombre pair d’yeux et de membres disposés selon une symétrie bilatérale.

          Loin de moi l’idée que les nains soient moins intelligents. Je ne pensais pas du tout à Sarkozy mais au trop faible volume de la boîte crânienne chez des êtres de très petite taille. En y réfléchissant bien, même des êtres très petits pourraient avoir une grosse tête. Laissons aux historiens du trentième siècle la tâche de trouver les informations nécessaires.

    2. Si nous trouvions un objet du type parallélépipède n’importe où dans l’espace, le seul fait qu’il existe, avec des caractéristiques évidentes montrant qu’il est artificiel, serait en soi un message extraordinaire, suffisant pour dire que nous ne sommes pas seuls (ou n’avons pas été seuls) dans l’Univers.
      Comprendre le message serait la « cerise sur le gâteau », mais pourquoi ne pas essayer (nous-mêmes comme l’auraient fait les « autres »). Au-delà des signes qui figurent sur le « Golden-disk » de Carl Sagan, on peut imaginer toutes sortes de clefs pour « ouvrir la porte à l’armoire aux secrets ». Bien sûr, nous n’avons aucune assurance que les éventuels extraterrestres comprendront comment la clef fonctionne mais je suis persuadé qu’il faut tenter la chose.

  4. Non, la terre n’est pas un paradis (l’espace encore moins). On peut penser: la planète tiendra bien le coup jusqu’à ma mort. Mais il y a le réchauffement qui menace notre ravitaillement, la flore, la faune et cause le déplacement de populations affamées par l’accroissement des déserts. Il y a les malins qui, ayant renoncé à faire exploser des bombes nucléaires, s’intéressent à la création de virus comme arme bactériologique. Il y a les guerres latentes ou en cours qui finiront bien par activer l’Asie du sud-est , les Américains, les Africains. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je suis dans ma petite bulle et aucun mal ne peut venir jusqu’à moi. On peut faire confiance à notre planète, le prochain cataclysme attendra bien mille ans. Notre vie n’est plus entièrement dans la réalité, elle est décalée dans un monde rêve technologique. Nous vivons en nous réfugiant dans nos smartphones, internet, télé. Est-cela le paradis ? Aller sur Mars nous obligera à inventer des technologies pour sécuriser la vie sur terre et nous montrera encore plus notre fragilité.
    La question des extraterrestres est aussi un sacré sujet. J’aurais tendance à croire qu’ils n’existent pas. Personnellement je n’ai jamais vu la moindre soucoupe volante. Pourtant, les Américains en parlent et ces gens-là ne s’excitent pas pour rien. Deux aspects: soit des êtres vivants lointains et n’ayant absolument aucun contact avec nous, soit les extraterrestres des aviateurs américains. Si ceux-là existent, pourquoi ne nous communiquent-ils pas avec nous? Ils le pourraient au moins par des déplacements répétitifs de leurs engins. On est trop bêtes pour eux ? Ils agissent biologiquement sur nous depuis des millénaires, se sentant trop seuls eux-aussi enfermés dans le système solaire? Il faudrait mieux contrôler les personnes qui affirment les avoir vus, je ne sais comment. Au moins, emprisonner le type qui photographiait des assiettes suspendues à un fil électrique. Donc, je suis incapable de prendre position sur ces extraterrestres-là. Concernant ceux qui seraient loin de nous, c’est pire, on peut déchaîner son imagination. Tout peut arriver parce que la Vie se distingue par sa capacité à des créations hyper-diversifiées. Quelles seraient leurs déterminismes? Quelles contraintes les façonnent? Ne limitez pas! S’ils existent et qu’on les aperçoit même de très loin, on aura d’énormes surprises. Questions, questions encore! Aucune hypothèse n’est folle tant qu’on n’ a pas eu de preuve. Mais ce sera “sculpter le Bon Dieu dans les nuages”, pendant juste un peu de temps ou pour longtemps.

    1. Les hypothèses ne vont pas dans toutes les directions mais s’orientent sur la base de ce qu’on peut déjà savoir. Croire à tout permet de créer tous les mondes imaginaires possibles. Si cela reste du domaine du pur rêve sans but de recherche, je ne vois pas d’inconvénients de s’offrir ce plaisir. Par contre, je ne voudrais pas que les hypothèses vraies soient englouties sous une masse d’autres qui devraient être prises au sérieux jusqu’à preuve du contraire… Sculpter le Bondieu dans les nuages c’est Michelange, les œuvres de Léonard de Vinci contiennent aussi du rêve, mais pas détachées de la réalité. L’église s’opposait vigoureusement aux premières dissections, cet artiste en science ne pouvait pas apporter la preuve que son travail n’était pas une folie dangereuse, on lui opposait le riche savoir jamais démontré. Nous assistons aujourd’hui encore à ce genre de confrontation entre sciences humaines et science tout court. Les connaissances ne s’inoculent pas comme un vaccin, les défenseurs de la liberté d’ignorer demandent des contre-preuves à leurs hypothèses fantaisistes, en toussant à la figure de ceux qui ont la chance (s’il leur en reste) d’être suffisamment instruits pour mieux raisonner. Ce n’est pas une situation nouvelle, mais depuis ces six derniers mois elle a pu être observée déjà plus clairement et à grande échelle, et cela s’étend de loin à d’autres domaines que l’actuel.

      1. « sur la base de ce qu’on peut déjà savoir » C’est là tout le problème. Soit on se dit: sur les planètes ou satellites lointains tout fonctionne comme sur la terre. C’est l’histoire de l’homme qui rencontre une Anglaise rousse et jure ensuite ses grands dieux que toutes les Anglaises sont rousses. Soit on se dit qu’on n’en sait rien, même quand on est suffisamment instruit. Dès lors il faut s’attendre à tout, même à des faits en totale contradiction avec ce qu’on peut déjà savoir, avec les certitudes scientifiques les plus établies. Faire des hypothèses non-fantaisistes, sérieuses? Peut-on être sérieux sur ce qui se passe sur des exoplanètes lointaines à propos desquelles on ne sait rien ou presque rien?

        1. On sait que, selon toutes vraisemblances, l’Univers entier est soumis aux mêmes lois de la physique-chimie, que ce soit dans notre système solaire, notre galaxie ou une autre.
          P.ex. les atomes à disposition et les énergies mises en jeu, la loi gravitationnelle, les échanges de chaleur, les lois de conservation, etc.
          Ensuite, le champ des possibles semble en effet très vaste.
          Mais ce cadre rend certaines hypothèses beaucoup moins probables que d’autres, voire impossibles selon ces lois.

          Lorsqu’on parle d’ET, on pense généralement à des bestioles ayant passablement de similitude avec notre espèce. Pourtant il y a beaucoup plus d’autres espèces vivantes que d’humains ou même de mammifères. Il y a aussi la flore. Alors certes c’est plus compliqué de se faire comprendre par son basilic (je n’ai pas la main verte ;-), mais ce serait tout aussi extraordinaire de trouver cette forme de vie.

    2. Cher Martin,
      J’espère ne pas vous avoir blessé avec ma réponse un peu maladroite, qui n’exprimait pas mes pensées assez clairement. Je vous invite à lire la réponse que j’ai faite à Dominic ci-dessus. Je vous encourage vivement à demander de l’aide autour de vous et/ou à un professionnel si vous avez vraiment des pensées suicidaires.

      « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je suis dans ma petite bulle et aucun mal ne peut venir jusqu’à moi. »
      Ce n’est absolument pas ce que j’avais en tête. Croyez-moi, je suis fort inquiet pour notre avenir. Je pense qu’il y a beaucoup plus urgent que d’aller sur Mars. Sans parler du tourisme spatial…

      « Mais il y a le réchauffement qui menace […]
      Notre vie n’est plus entièrement dans la réalité, elle est décalée dans un monde rêve technologique. […]
      Aller sur Mars nous obligera à inventer des technologies […] »
      Je trouve paradoxale d’un côté de rêver aller sur Mars et de l’autre d’écrire cela.

      « [C]omme écrit Monsieur Brisson la conquête spatiale produit moins de pollution que les voyages automobiles, aériens et les autres industries. »
      Vous rendez-vous compte que c’est équivalent à dire que grosso-modo une poignée de privilégiés consomment et polluent comme > 7 milliards d’autres ?
      Je ne suis pas fondamentalement contre l’exploration spatiale. On a beaucoup à en apprendre c’est évident, mais il ne faut pas s’y perdre non plus.

      1. @THIERRY. Je n’ai pas vraiment envie de polémiquer avec acrimonie mais il y a certainement un problème de communication. Ou alors vous vous appuyez sur des familles d’opinions que je ne discerne pas. Je m’excuse si ma réponse vous semble maladroite ou péremptoire mais nous sommes vraiment dans des univers de pensée parallèles. Les faits sont les faits. Quand je parle de suicide, je parle de celui de l’espèce humaine par la pollution, le réchauffement, la surpopulation, les recherches imprudentes qui causent des accidents (nucléaire, virus…), le meurtre de nos amis vitaux que sont les animaux, par la frénésie de consommation , nos excès en tous genres. Vous pensez qu’il y a beaucoup plus urgent que d’aller sur Mars. Demandez à Elon Musk, à la NASA, aux Chinois leur conception de la chose, faites-leur des suggestions pour des travaux plus utiles afin de vérifier qu’ils peuvent se ranger à votre idée. Donc vous auriez dit à Christophe Colomb: reste chez toi? Revenez aux premiers blogs de Monsieur Brisson! Ou alors peut-être que vous pensez on n’y arrivera jamais. Le voyage, la découverte de choses nouvelles sont un plaisir en soi, un hyper-enrichissement, une raison de sortir de ses routines, de sa vie étriquée, l’Aventure! ( si, si ! à moins que vous préfériez un confort trompeur ). Pour moi, j’ai pratiqué l’alpinisme abondamment dans les montagnes suisses, j’ai gravi le Matterhorn, le Mont Rose, le Castor et d’autres trucs au nom compliqué. Si vous me dites que c’était inutile, nous n’allons vraiment pas nous comprendre! « Aller sur Mars nous obligera à inventer des technologies ». Ce genre de chose s’est déjà produit après les voyages sur la lune. Imaginez tout le travail de réflexion, toute la motivation, l’excitation (je n’oserais dire le plaisir) que doivent éprouver les ingénieurs qui travaillent sur ces fusées allant vers l’espace, conscients qu’ils sont de faire un formidable cadeau à l’humanité s’ils réussissent. Vous voulez les leur enlever pour faire quelque chose d’encore plus intéressant ? Je doute que ce vous proposerez soit aussi exaltant. Se penser comme individu isolé des angoisses de l’espèce, cherchant une sécurité limitée et incertaine ou vibrer aux émotions qui concernent l’avenir, les joies de l’ensemble des hommes, laisser le moins de chances possibles aux catastrophes en prenant cette assurance-vie que serait la présence d’hommes sur la lune, sur mars pour repeupler la terre après une extermination, préparer pour dans quelques millions d’années ou pour demain, une migration vu que le soleil va nous trahir un de ces jours. Ce n’est jamais par l’autorestriction qu’il faut répondre aux problèmes mais par « l’audace de l’action ». Encore une fois excusez mon excès de passion, pardon !

        1. Cher Martin,
          Merci pour votre réponse et d’avoir résister à l’acrimonie. 😉
          Je comprends mieux maintenant ce que vous vouliez dire par « Rêver [aller sur Mars] pour ne pas se suicider ». Nous avons les mêmes craintes concernant les faits que vous évoquez ; simplement pas la même opinion sur les moyens à mettre en œuvre pour nous préserver des conséquences.
          Vous parlez de rêver ; je pense qu’il faut agir. D’ailleurs vous aussi : « l’audace de l’action ». Je ne vois pas bien comment aller sur Mars pourrait empêcher le suicide collectif dont vous parlez puisque les causes sont anthropologiques et bien enracinées dans notre fonctionnement, mais soit. Pour repeupler la Terre suite à une extermination majeure externe, pourquoi pas, mais entre maintenant et quelques millions d’années comme vous dites (si homo sapiens existe encore… oups), il y a par définition plus urgent, amha.
          Gravir ces montagnes n’était pas inutile. Bravo au passage ! Vous l’avez fait avec votre corps plutôt qu’un hélicoptère.
          D’ailleurs, si vous me lisez bien, je ne dis pas qu’aller poser nos pieds sur Mars est inutile : pas prioritaire *à mon avis*. L’objectif des USA et de la Chine à ce propos est bien davantage de montrer leurs muscles (proxy de leur puissance militaire), comme lors de la conquête de la Lune, que de développer des technologies. Même s’il y en aura c’est certain et heureusement.
          Le domaine dans lequel je travaille est sans doute moins exaltant et sexy pour le grand publique que construire une fusée. Mais pourrait être décisif pour la transition énergétique. Si homo-sapiens ne réussit pas la transition et la sobriété énergétique, alors être allé sur Mars nous fera une belle jambe. Nos descendants auront une jolie photo d’un astronaute en souvenir, mais la très grande majorité de la population revivra à peu près comme à l’ère pré-industrielle, accompagné d’une chute brutale de la population (même si l’Homme sera peut-être toujours en surpopulation vis-à-vis des ressources) et de tous les conflits qui éclateront pour s’approprier les ressources limitées.
          Enfin, ne vous excusez pas d’être passionné. Je le suis moi-même. La société a besoin de passionnés. La diversité (d’opinions), lorsqu’elle ne dégénère pas en disputes voire guerres, est aussi ce qui fait à mes yeux de la Terre un « paradis ».
          Merci pour cet échange et bonne journée ! 🙂

  5. Il est faut de dire que l’on ne peut communiquer avec nos êtres vivants proches, les primates. Chez les chimpanzés, les orang-outans et les gorilles, les apprentissages de language de signes (plus de 150 pour un orang-outans a été démontré) tout comme un partage d’une certaine forme d’humour de type slap-stick. De plus, il y a des cas déterminés où les dauphins, les orang-outans ou des chiens ont sauvés des être humains de la mort en leur communiquant fermement quoi faire.
    Il est aussi archi-faux de parler d’Améridiens et de conquêtes à la Alexandre le Grand (entre civilisations de technologies comparables) pour des Premières-Nations en Amérique qui ne furent pas intéressées à développer les techniques meurtrières de la poudre, en se préoccupant plus de leur environnement que les pillards occidentaux…
    On verra si les Occidentalistes étroits vont encore une fois de plus utiliser la censure…
    https://one-voice.fr/fr/presse/sentience/orangs-outans

    1. On attire mon attention sur votre « commentaire » (en principe, je ne les lis plus, car ils sont systématiquement hors de propos et n’apportent rien au débat). Puisque vous contestez mes propos, je vais exceptionnellement répondre à vos « objections ». Premièrement, il faut lire correctement et sans oeillères idéologiques ce que les intervenants écrivent sur ce blog. Je suis parfaitement au courant figurez-vous que l’on peut communiquer avec d’autres espèces sur notre planète, pas seulement les orangs-outans ou les dauphins d’ailleurs, mais même avec son chien par exemple (!), c’est bien pourquoi j’ai précisé « partager des notions TANT SOIT PEU COMPLEXES » (du genre de celles que l’on voit échanger dans les ouvrages de S.F., ce qui était le sujet de mon commentaire mais qui vous a échappé apparemment), car j’étais sûr qu’un quelconque pinailleur allait me faire votre remarque; bingo, et même super-bingo en l’occurrence!. De même, la définition officielle de « Amérindiens » est: « relatif aux Indiens d’Amérique », donc une dénomination absolument correcte. J’avais même hésité à parler simplement des « Indiens » pour ne pas utiliser un terme anachronique par rapport aux « découvreurs » de l’Amérique des 15ème et 16ème siècles, mais j’ai préféré le terme officiel d’ « Amérindiens », toujours en pensant auxdits pinailleurs (re-bingo!). Je déteste d’ailleurs cette manie actuelle (que j’ai évoquée dans un de mes commentaires à propos des nains) de couper les cheveux en quatre en utilisant des termes tarabiscotés ou des périphrases pour parler de choses simples et claires que tout le monde comprenait très bien jusqu’ici. Pendant plusieurs années, avant plusieurs opérations récentes, je boitais très bas, et j’ai toujours dit alors que j’étais « handicapé », car c’était malheureusement bien le cas, et pas « une personne en situation de handicap », formulation que je trouve ridicule, ampoulée, compliquée, … et qui ne change strictement rien à la situation! Pour ne pas le « traumatiser » (!) appeler un chat un « animal de compagnie à quatre pattes de la famille des félidés » change-t-il quoi que ce soit au fait que c’est tout simplement un chat?! :-). Mais j’en resterai là, car ces échanges sont puérils, inutiles et totalement hors sujet.

      1. La nuance est de taille entre un être humain et un chien, ou un chat « qui est un chat ». Ces derniers n’ont pas fait l’expérience répétée d’être désignés de manière péjorative par leur simple nom, qui à force d’être entendu dans un contexte de mépris a pris une signification plus large. L’exemple qui me semble bien choisi, parmi quantité d’autres, est « alcoolique ». C’est le terme médical donné pour une personne dépendante physiologiquement et/ou psychiquement de l’alcool. On emploie donc une périphrase pour ne pas heurter celle-ci qui a souvent été insultée en nommant sa maladie : « Alcoolique ! » Un autre terme dont peu de personnes connaissent l’évolution de la définition est « l’imbécillité », une maladie qui figurait dans la liste du répertoire de psychiatrie avant de devenir une injure. Les imbéciles n’ont vraisemblablement pas reçu le respect que l’on avait pour les autres malades, peut-être parce que chacun pensait facilement que c’est une fatalité qui ne le concernera jamais, n’étant pas né ainsi, ou ne travaillant pas sur le chantier où une brique peut tomber sur son crâne, puis devenir en quelques jours un vrai imbécile qui se promène en rond en parlant lentement dans la division psychiatrique des oligophrènes. Vouloir conserver à tout prix un terme pour son vrai sens, en précisant que c’est celui d’origine et qu’il n’y a aucune raison de l’abandonner, c’est ne pas tenir compte des sensibilités qui ne sont pas incluses dans les nôtres.

        1. Quand ma mère, retraitée et au bénéfice de l’aide social(ist)e pour raisons de santé, a osé appeler sa femme de ménage « femme de ménage », son assistante social(ist)e l’a aussitôt rabrouée en ces termes:

          – Surtout, ne l’appelez pas femme de ménage!

          Ma mère, qui n’a jamais connu d’autre appellation, a demandé, interloquée, comment elle devait l’appeler:

          – Vous devez lui dire « Madame la Conseillère d’Intérieur », lui a répondu, du haut de son appellation d’origine contrôlée, Madame l’Assistante Social(iist)e qui, elle, tout juste de retour de vacances aux îles Maldives et rayonnante de santé, n’avait à l’évidence pas besoin d’aide social(ist)e.

          Comme ça fait plaisir de voir que la santé se porte bien…

          De même, on ne doit plus appeler un balayeur des rues ainsi, mais lui dire « Monsieur le Technicien de Surface », paraît-t-il. Depuis que Messieurs les Techniciens de Surface (petites, moyennes ou grandes) assurent le service de la voirie, qui s’est elle aussi mise au vert dans mon quartier avec pour slogan « Ecologie des déchets », les poubelles débordent comme jamais auparavant.

          Non, je préfère de loin appeler un chat un chat. Au moins, c’est carré, comme à la guerre. D’ailleurs, de même que le mot chien ne mord pas, celui de chat ne griffe pas. Question écoloconomie du verbiage, n’est-ce pas tout bénéfice?

          1. Pour les cas que vous énumérez, je suis d’accord avec vous, je n’emploie pas ces nouveaux titres de haute dignité assurément ridicules, et pense que ces personnes sont respectées depuis déjà une cinquantaine d’années. Je fais par contre l’effort de m’adapter pour les personnes malades, certaines ne parviennent pas à rejoindre le bon raisonnement, même si on les assure qu’il n’y a pas de manque de respect. Bon nombre d’entre elles réagissent agressivement pour un rien (cela a été ma profession d’être à proximité de handicapés physiques, psychiques, ou les deux), et en veulent à tout le monde d’être diminuées, y compris ceux qui les aident. D’autres se défoulent sur leur épouse qui pourtant ne les abandonne pas… J’ai assisté à ce comportement en particulier chez les anciens médecins ou infirmières, ils se sont occupés de personnes affaiblies, et quand c’est leur tour il semble ne plus rester grand-chose de leur expérience… J’en conclus que c’est un comportement humain, et essaye de l’être aussi du côté positif, c’est possible tant que je suis en bonne santé, après je n’en sais rien…
            (Ne poursuivons pas le dialogue, nous nous sommes déjà trop éloignés de Mars !)

        2. @Dominic: 1/ Mon allusion au chat n’était qu’un clin d’oeil au fameux « il faut appeler un chat un chat »; dommage que vous ne l’ayez pas compris. 2/ Changer des termes ne modifie en rien la mentalité ou la façon de voir les choses des gens qui ont un esprit tordu, c’est cela qu’il faudrait arriver à changer. Un raciste restera raciste et aura la même opinion sur une personne de couleur qu’il l’appelle « nègre » ou « noir » (terme totalement ridicule d’ailleurs, comme l’est celui de « blanc » d’un autre côté, quand on voit la couleur de peau de la plupart de ces prétendus « noirs!). Le problème avec ces changements de termes soi-disant bien.pensants est que si ce ne sont pas les mentalités qui changent, le nouveau terme utilisé devient rapidement lui-aussi stigmatisant; il faut alors à nouveau le changer en utilisant des périphrases de plus en plus longues et tarabiscotées. Ce n’est pas une solution, mais un simple emplâtre sur une jambe de bois! Quand il y a un problème, il faut s’attaquer à celui-ci plutôt que de se satisfaire de seulement masquer ses symptômes.

  6. Pour en revenir à l’existence, ou non, et à la présence, plus ou moins proche d’éventuels ETs, je voudrais rappeler ici le « paradoxe de Fermi » (1950) et la « formule ou équation de Drake » (1961), revue maintenant comme « équation de Seager » (2013).
    Enrico Fermi était frappé par le « Silentium Universi », le silence de l’Univers, et, dans les années 1950, se posait la questions suivante : si les ETs existent, où sont-ils (« Where are they ? »), pourquoi ne sont-ils pas à notre porte, pourquoi n’essaient-ils pas d’entrer en communication avec nous ?
    Il fallait faire quelques calculs de probabilité pour estimer les chances d’existence de vie ailleurs et de civilisations ET. Frank Drake (91 ans, astrophysicien, professeur honoraire de l’Université de Californie à Santa Cruz) s’y est lancé en 1961 en proposant une formule, une équation linéaire avec sept paramètres qui sont simplement multipliés, mais dont plusieurs ne sont pas connus et qu’il fallut estimer. Son but était de donner le nombre de civilisations dans notre Galaxie ! Avec les estimations chiffrées utilisées à l’époque, il était arrivé au nombre de dix civilisations pour toute notre Galaxie.
    En 2013, Sara Seager, une astronome canadienne, actuellement au MIT, spécialiste des atmosphères planétaires, spécialement des exoplanètes, a proposé une autre équation, avec six autres paramètres, en vue de déterminer le nombre d’exoplanètes ayant des signes de vie, d’une vie quelconque, spécialement manifestés sous la forme de molécules gazeuses présentes dans leur atmosphère comme signature de processus biologiques. Avec les mesures spectroscopiques, réalisées soit par satellites soit depuis des télescopes terrestres, qui sont en cours, il va sans doute être possible d’affiner la connaissance de certains paramètres toujours estimés et d’arriver à une réponse. Patience, donc !

    1. Vous avez tout à fait raison, Monsieur de Reyff, cet article en introduit naturellement un autre…que je vais publier la semaine prochaine et qui traite du paradoxe de Fermi ainsi que de l’équation de Drake. Belles discussions en perspectives!

    2. Comme le disait un de mes professeurs en informatique, un algorithme peut-être absolument correct, … mais inutile et ses résultats sans aucune signification si les paramètres d’entrée ne sont pas connus ou faux. C’est le problème avec les formules de Fermi, Seager, Drake et autres, il y a trop de paramètres inconnus, dont certains ne sont pas près d’être affinés de manière suffisante* pour obtenir des résultats un tant soi peu significatifs. Encore un exemple de « sculpture du Bon Dieu dans les nuages » 🙂 !
      * En fait, il faudrait trouver la « signature » d’au moins UNE civilisation extra-terrestre pour commencer à pouvoir appliquer ces formules avec un semblant de crédibilité. Pour le moment, l’absence totale du moindre indice d’existence de telles civilisations fait tendre la probabilité vers zéro. Mais qui sait, peut-être un jour … (même si je n’y crois guère personnellement, mais sans preuve évidemment, comme il n’y en a pas non plus du contraire d’ailleurs).

      1. La preuve de l’intelligence organisée de la vie extra-terrestre est qu’elle refuse obstinément de nous contacter à notre stade actuel de gabegie et barbarie planétaire axée sur la cupidité et non l’entraide …

        1. Dire que l’absence de preuve est une preuve, est une conception pour le moins originale de la démarche scientifique (ceci est de l’ironie au cas où vous ne le comprendriez pas)! Comment peut-on dire sérieusement une chose pareille!

        2. Bonjour Monsieur Donneur,

          Je doute que vous soyez vraiment convaincu de cette « preuve »… Mais le message qu’elle contient vise le souhait de la paix sur Terre. Disposer d’un QI élevé, indice du développement cérébral, est-ce la condition nécessaire et suffisante pour que les habitants de notre Terre soient pacifiques ? Vous voyez qu’avec de bonnes intentions il n’est pas toujours évident de s’entendre entre ingénieurs et physiciens qui sont à l’opposé de la pauvre personne réussissant à se débrouiller avec un boulier. Alors les extraterrestres, s’il y a, je ne me fierai pas qu’à leur intelligence élevée s’ils débarquent chez nous. N’étant pas les prisonniers d’une planète (comme nous le sommes), pourquoi auraient-ils besoin d’être guidés par la nécessité d’entraide pour aménager de bonnes conditions de survie… plutôt que de nous remettre sous terre pour disposer ensuite joyeusement de terrains fertiles, ou de grands jardins où ne pas se sentir à l’étroit ?

          « Nous devons vivre plus intelligemment ! » est le message souvent entendu. Et les parents ayant des enfants qui se chamaillent y croient : « Au lieu de vous bagarrer pour des bêtises… Tiens, j’ai un jeu plus intelligent pour vous, je vais le mettre sur la table, les règles ne sont pas compliquées à comprendre… » Vingt minutes plus tard ils se chamaillent de nouveau…

          Alors, cette fameuse intelligence que l’on souhaite pour tout le monde, en parallèle à une bonne instruction… Il y a quelque chose d’oublié trop souvent : l’affect. Les supposés extraterrestres n’en sont peut-être pas pourvus plus que nous, et je pense possible de trouver beaucoup moins loin des humains qui savent bien vivre ensemble. Il n’y a probablement eu aucune étude menée pour connaître le QI moyen des habitants de Tuvalu pour constater qu’il n’est pas plus élevé qu’ailleurs. Ceux-ci seront peut-être les extraterrestres de votre commentaire, Monsieur Donneur, obligés de quitter leur île pour s’adapter à notre « mode de survie » au sens large. Est-ce qu’ils pourront transmettre un peu de leurs profitables notions ? Avant qu’elles ne se cassent et se ressoudent autrement, c’est possible aussi…

          (À M. Brisson : mon habituelle note en fin de commentaire est valable ici aussi).

          1. « N’étant pas les prisonniers d’une planète (comme nous le sommes), pourquoi auraient-ils besoin d’être guidés par la nécessité d’entraide pour aménager de bonnes conditions de survie… »
            Ce raisonnement est très intéressant. Cela me semble en effet assez logique ; à moins qu’ils arrivent jusqu’ici avec une technologie de type « radeau de survie » et qu’ils aient besoin d’aide pour s’adapter dans notre environnement.

            « Vingt minutes plus tard ils se chamaillent de nouveau… »
            Cela à un côté navrant effectivement. Mais je m’interroge après avoir observé plusieurs mammifères (jeunes ou moins jeunes) se chamailler. N’est-ce pas un processus pour aiguiser d’une part leurs capacités de survie et d’autre part pour entretenir une complicité (qui aime bien châtie bien) ou « tester » une relation dominant/dominé ?

        3. Je n’ai vu votre dernière réponse qu’après avoir posté mon commentaire, son contenu aurait été alors différent.

    3. Intéressant.
      Qu’entend-t-il par 10 civilisations ?
      Est-ce qu’une colonie de fourmis ou de bactéries compte comme une civilisation ?
      Ou seulement d’espèces similaires à la nôtre en taille et capacités à utiliser maintes ressources pour modifier profondément leur monde ?

  7. Ce que nous devons faire est d’abord de définir un ordre de priorité des actions à mener :
    Nous devons reconnaitre que notre planète est la seule qui soit habitable, à notre connaissance actuelle, depuis des centaines de millions d’années et le restera probablement encore autant si nous en prenons soin …
    Nous ne disposons que des technologies encore limitées à envoyer des sondes vers les planètes du système solaire et peut-être prochainement à extraire quelques ressources des astéroïdes de la ceinture principale entre Mars et Jupiter .
    Les missions habitées lointaines restent de la science fiction , mais nous avons bien le temps de les préparer, aucune urgence ne justifie un empressement à quitter notre planète …
    Les risques de super-volcanisme ou de chute d’astéroïdes peuvent être minimisés par des abris sous terrains , peut-être en basse orbite terrestre , avant de penser à un exode absurde sur la planète Mars ou autre fantaisie …
    Tout dépend d’une bonne bonne analyse de notre situation réelle et non imaginaire …

    1. « Les risques … de chute d’astéroïdes peuvent être minimisés par des abris sous terrains », vous croyez? Tout dépend de la taille de cet astéroïde. Un relativement gros astéroïde rendrait la Terre inhabitable pendant très longtemps. Vos abris souterrains pourraient tout au plus différer quelque temps l’issue fatale pour ses habitants. Et créer de tels abris nécessiterait aussi des investissements colossaux et avec un « retour sur investissement » bien moins intéressant que l’établissement à terme d’une « colonie » autonome sur Mars.
      Pourquoi d’ailleurs la perspective de quitter notre planète (pour certain seulement, pas pour toute l’Humanité évidemment) semble vous contrariez à ce point? J’ai de la peine à comprendre. Un établissement autonome sur Mars pourrait effectivement offrir à l’Humanité une chance de survie en cas de telle catastrophe sur Terre. Vous allez me dire que ce n’est pas réalisable aujourd’hui; peut-être, mais si nous ne commençons pas maintenant en progressant petit-à-petit vers cette autonomie, alors on n’aura jamais de tels établissements sur Mars. Pourquoi attendre? Et attendre quoi exactement? Faisons déjà ce qui est à notre portée aujourd’hui et, de nouveau, laissons les choses se construire peu-à-peu.

      1. L’impact / l’onde de choc d’un suffisamment gros astéroïdes pourraient tuer même les personnes dans un abri sous-terrain de l’autre côté de la Terre, non ?
        Si l’astéroïde est « seulement » assez gros pour transformer la Terre en une planète temporairement hostile à notre vie, mais de façon similaire à Mars, je ne vois pas bien pourquoi une colonie sur Mars coûterait globalement moins chère qu’une solution pour survivre sur la Terre. Tout dépend donc du scénario.

        « Pourquoi d’ailleurs la perspective de quitter notre planète semble vous contrariez à ce point? »
        M. Giot parlait de priorité (aucune urgence). Pour ma part, je ne pense pas qu’il faut absolument attendre, mais qu’il faut prioriser les ressources, car il ne s’agit actuellement pas d’une course pour homo sapiens — uniquement pour les États qui se tire la bourre et les entreprises financées par ceux-ci ou par des privés.

    1. Merci Monsieur de Reyff mais l’équation de Drake est un des thèmes de mon prochain article. Je préférerais que l’on en discute la semaine prochaine.

      1. OK pour attendre la semaine prochaine, mais je peux déjà dire que ces formules n’ont aucune application pratique parce que plusieurs paramètres-clés sont totalement inconnus, et donc que le résultat peut aussi bien être 10, 1000, 1 million, … que 0 (ce que je crois le plus vraisemblable jusqu’à preuve du contraire)!

        1. Bonjour M. Haldi,
          Ici vous évoquez une croyance.
          D’un point de vue scientifique (que vous êtes si j’ai bien compris), jusqu’à avoir une preuve, on ne sait en fait pas. Je pense qu’il est compliqué de démontrer que l’hypothèse « 0 » est plus probable que l’hypothèse « >=1 ».
          Vu la taille de l’Univers, il me semble assez probable que la vie ait éclos autre part que sur la Terre. Qu’il s’y soit développé une espèce capable et cherchant à communiquer hors de leur système, dans le même espace *temporel* que nous, ça en revanche c’est déjà moins probable. Et selon leur distance, rendra de toute manière une communication impossible.
          Je me réjouis d’en apprendre plus à la lecture de l’article de M. Brisson et de Wikipédia, etc.

          1. @Thierry: « Je pense qu’il est compliqué de démontrer que l’hypothèse “0” est plus probable que l’hypothèse “>=1”. Si vous m’avez bien lu (!), je ne fais aucune hypothèse justement et je dis bien que retenir un résultat ou un autre est affaire de croyance et non de science (voir mes commentaires précédents et la notion de « sculpter le Bon Dieu dans les nuages »). Dans une formule multiplicative, il suffit qu’un des termes soit nul (et RIEN ne permet de l’exclure pour certains dans l’état actuel de nos connaissances) pour que le résultat le soit aussi!

          2. @Pierre-André:
            Nous sommes d’accord.
            À noter que dans l’équation de Drake, N ne peut pas être égale exactement à zéro, par définition. Sinon nous ne serions pas là pour en discuter. Comme il s’agit de probabilité, même N >= 2 n’implique pas qu’il y ait actuellement une autre civilisation cherchant à communiquer. De même que N < 0 n'implique pas que nous n'existions pas. Mais je ne vous apprends rien.
            Je suis curieux de savoir qu'elle est l'ordre de grandeur de la valeur estimée dans l'état actuel de nos connaissances pour l'équation de Drake appliqué à tout l'Univers, plutôt qu'à notre seule galaxie. J'espère que M. Brisson en touchera un mot. 🙂

            J'adore cette phrase de l'article de Wikipédia :
            "C'est parce que nous estimons mal les probabilités très faibles que des jeux comme le loto perdurent, peu de gens ayant effectué un calcul qui leur donne plus de probabilité de mourir avant le tirage que de gagner un lot d'un montant très important."

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À propos de ce blog

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l’Association Planète Mars (France), économiste de formation (University of Virginia), ancien banquier d’entreprises de profession, planétologue depuis toujours

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